mercredi 16 novembre 2022

Mondial de foot au Qatar : les médias français ont joué le jeu

Les Bleus n’ont pas ramené la Coupe du monde et les appels au boycott n’ont pas vraiment été suivis !

Si les soupçons de corruption ont égratigné l’image du Qatar, sa stratégie de développement de son influence sort renforcée.


La presse française n’a pas été avare de superlatifs pour commenter ce match historique où l’Argentine attendait sa victoire depuis 36 ans.

Entre un Kylian Mbappé héroïque et un Messi arrivé au sommet de sa légende et de l’Everest, tous les titres ont vanté les mérites du vainqueur comme du vaincu. 


Avec la défaite française, une immense frustration s’étale aussi en première page des journaux. "Aux larmes" à La Voix des Sports, "Un rêve brisé" pour L'Est-éclair, "Si près, si loin de leur troisième étoile" du côté de Ouest-France

(ci-contre les Unes du lendemain de la défaite des Bleus (photo Adrian Denis/AFP)


Oubliées les histoires de boycott !

Cette finale a été vue par 24 millions de téléspectateurs sur TF1

Un record d'audience !

En arrière plan, le feuilleton du  Qatargate continue avec le maintien en détention d’Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente grecque du Parlement européen, et de quatre autres personnes, renforçant les graves accusations de corruption à l’endroit de l’émirat sur les conditions d’attribution de la compétition en 2010.

La fête du football n’aura pas suffit à dissiper le parfum sulfureux d’un lobbying engagé depuis plus de dix ans par le premier exportateur mondial de gaz liquéfié. Il voulait profiter de l'évènement pour redorer un blason terni par son laxisme sur le financement du terrorisme et son soutien historique aux Frères musulmans. 

Son objectif est complètement raté côté communication du fait de la multitude de polémiques autour de la climatisation des stades, la violation des droits de l’homme, les ouvriers étrangers morts sur les chantiers, la condition féminine et la criminalisation de l’homosexualité.


Ces considérations environnementales et sociétales ont réussi à masquer sa fine stratégie pour développer une influence politique et financière : sur fond d’alternative au gaz russe, le Qatar est devenu en septembre dernier un partenaire économique clé pour la France : un méga contrat de 1,5 milliard de dollars signé avec TotalEnergies lui permet de développer le plus grand champ de gaz naturel au monde, indispensable aux besoins énergétiques de toute l’Europe. 

Une aubaine pour l’émirat qui souhaite augmenter sa production de plus de 60 % d’ici 2027.

Un enjeu qui l’emporte largement sur le reste…

Le devoir d’informer a aussi primé sur toutes les contestations du Mondial. 

Tous les médias français (presse écrite et radios-télés) ont parfaitement joué le jeu pour suivre une Coupe aux retombées publicitaires avec des audiences records à la clé. Emmanuel Macron s’est évidemment rendu à Doha pour soutenir les Bleus jusque dans les vestiaires ou sur la pelouse pour consoler Mbappé ! 


Finalement, très peu de voix "contre" ont été entendues hormis l’ancien international Eric Cantona et l’acteur Vincent Lindon


Seul le Quotidien de la Réunion - journal local diffusé à moins de 13.000 exemplaires - aura observé un boycott complet de la compétition, ne traitant que les aspects sociétaux et non sportifs. Le 13 septembre, sur toute la largeur de sa « Une » il titrait : Sans nous (capture d'écran ci-contre)


En amont du rendez-vous planétaire, la presse généraliste et sportive a fait le job : L’Équipe, France Football, Mediapart ont publié des enquêtes approfondies. Mais pas question de boycott !

Dans L’Équipe, Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction, affirmait la position de la Bible sportive dans son éditorial du 23 septembre  :


« La mission d'un média est de se rendre sur tous les terrains afin de témoigner de la réalité. Ce que nous ferons au Qatar.

C'est un (vieux) débat qui agite les médias, cristallise les critiques des défenseurs des droits de l'homme et crispe les politiques de tous bords, avec parfois des relents populistes. 

Faut-il boycotter une compétition internationale lorsqu'elle est organisée par un pays qui ne respecte pas les règles démocratiques ? (…) 

Comme pour les derniers Jeux à Pékin, L'Équipe ne boycottera pas ce Mondial qatari. Trente journalistes vont couvrir la compétition pour tous nos supports, sans détourner le regard des sujets qui pourraient fâcher le comité d'organisation et la FIFA, la Fédération internationale (…) 

Informer ne peut pas se faire avec des gants blancs ou en restant bien assis derrière un bureau. Il en va de notre mission fondamentale, celle d'informer nos lecteurs. »


À Libération, les journalistes « pro-boycott » s’étaient retrouvés minoritaires. Au Parisien, cinq journalistes sportifs sont partis avec une reporter généraliste. Radio France a mobilisé autant de reporters que de commentateurs sportifs.


Une « com » ratée


Le Qatar n’est pas resté de marbre face aux critiques : après les déclarations de la ministre allemande des sports, l’ambassadeur d’Allemagne a été convoqué et l’émir Hamad Al-Thani assurait le 21 septembre que tous les supporters seraient accueillis « sans discrimination ». Un message destiné à rassurer les visiteurs LGBT+. 

Mais le 8 novembre, Khalid Salman Al-Muhannadi, ancien international de foot, chargé de la promotion de la compétition, semait le trouble lors d’une interview sur la chaîne allemande ZDF rappelant : « Ils doivent accepter nos règles ici. Etre gay est haram (interdit) dans l’Islam », qualifiant l’homosexualité de déviance mentale. Un peu plus tard, il déclarait que ses propos avaient été mal interprétés, son commentaire concernant l’alcool et non l’homosexualité.

Au Qatar, l’homosexualité reste illégale, la Constitution se fondant sur la loi islamique. Le Code pénal condamne les relations sexuelles entre personnes du même sexe à la peine de mort et jusqu’à sept ans de prison pour les non-musulmans.


Alex Scott arbore le brassard #onelove  


Si les capitaines des équipes d’Angleterre et d’Allemagne ont finalement renoncé à porter le brassard aux couleurs arc-en-ciel affirmant l’opposition aux discriminations sexuelles, d’autres n’ont pas  hésité à braver l’interdit :

 

Alex Scott, ancienne joueuse d’Arsenal et des Three Lions, devenue consultante pour la BBC, a arboré le brassard prohibé avant le coup d’envoi du match de l’Angleterre (photo ci-contre). Affirmant publiquement son homosexualité, elle a pris un risque énorme, salué sur les réseaux sociaux.

Le ministre britannique des sports, Stuart Andrew a porté le brassard pendant le match Angleterre - Pays de Galles. D’autres ministres ont fait de même : la ministre allemande de l’intérieur Nancy Faeser lors de la défaite de l’Allemagne face au Japon, et la ministre belge des Affaires étrangères lors de la victoire des Diables Rouges face au Canada.

Les joueurs de l’équipe d’Allemagne, juste avant leur entrée face au Japon ont posé pour la photo en couvrant leur bouche de la main droite, comme un bâillon. Une façon de protester contre les menaces de sanctions de la FIFA pour empêcher de porter le brassard #onelove. Pour la fédération allemande de foot, il ne s’agissait pas d’une posture politique car « les droits de l’Homme ne sont pas négociables ». 


Et la France ?

 

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera (photo AFP ci-contre) s’est souvenue de sa brève carrière de joueuse professionnelle de tennis avant de faire Sciences Po, l’Essec et l’ENA (avec E. Macron). Le 10 décembre, pour France-Angleterre, elle arborait un polo bleu aux manches arc-en-ciel. AOC, c’est son surnom, a fait passer le message sur la situation des droits humains dans l’émirat, tout en portant l’insigne « Amitié France-Qatar ».

Un engagement bien visible à la différence du capitaine des Bleus Hugo Lloris partisan d’une stricte neutralité. 

Le 15 novembre il annonçait qu’il n’arborerait pas le fameux brassard, préférant «  se plier aux règles du pays hôte ».

Les joueurs se sont néanmoins engagés à soutenir les ONG oeuvrant pour la protection des droits humains, au travers d’un fonds de dotation qui finance des actions à impact social. 


Les accusations du Sunday Times


Dans la tourmente du début de la compétition, le Qatar a aussi été confronté aux accusations de piratage visant des mails de français révélés par une enquête du Sunday Times. Le quotidien britannique affirmait que des hackers indiens auraient été commandités par le Qatar. 

Parmi les noms cités, Michel Platini, ancien président de l’Union des associations européennes de football (UEFA), une sénatrice, le journaliste de Mediapart Yann Philippin et la journaliste-réalisatrice Rokhaya Diallo, qui dès 2018 évoquait le sort d’ouvriers népalais, indiens et philippins, sans salaires depuis deux ans. La presse française a largement relayé sans enquêter à son tour, tandis que le Qatar contestait ce qu’il considère comme des « allégations sans fondement » et «fausses». 


Déjà en 2019, le Sunday Times révélait la possible signature d’un accord secret entre la FIFA et la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera (devenue BeIN Sports) trois semaines avant l'attribution du Mondial 2022. 

Le contrat, signé par Nasser Al-Khelaïfi (NAK) patron de BeIN Media Group et du Paris-Saint-Germain (PSG)* acheté 70 M€ en 2011, garantissait l’octroi à la chaîne des droits télévisés des Mondiaux 2018 et 2022 contre 300 millions de dollars (266 M€). 

Une clause spéciale garantissait un bonus de 100 millions de dollars en cas de victoire de l’émirat dans les urnes. 

Après trois années d’enquête préliminaire, le Parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire en 2020 pour « corruption active et passive, blanchiment et recel » concernant l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar (14 voix contre 8 pour les Etats-Unis). 

Objectif : élucider les arcanes du contrat commercial considéré comme « standard »  par les avocats de BeIN Sports


Le 7 juin 2020, Mediapart écrivait : « les investigations commencent désormais à converger vers Nicolas Sarkozy », expliquant que l’ancien président de la République aurait « personnellement bénéficié dans ses affaires privées du soutien de l’Etat du Qatar » et « décroché des contrats avec deux grands patrons français [Sébastien Bazin, ex-dirigeant en Europe du fonds d’investissement Colony Capital et actuel PDG d’Accor, et Arnaud Lagardère], soupçonnés d’avoir profité de la mobilisation de la présidence française en faveur du Mondial à Doha ». 

Fin 2022, l’ancien président de la République n’a toujours pas été entendu par les deux juges d’instruction chargés de cette affaire tentaculaire...

                  

                                                                                                            Thierry Noël



Le Qatar actionnaire n°2 de Lagardère


Qatar Holding LLC, qui possède 11,52 % du capital de Lagardère SA a publiquement annoncé le 8 mai 2022 qu'il ne comptait pas apporter ses actions Lagardère à l’offre publique d’achat (OPA) lancée le 21 février par Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, sur le groupe Lagardère.

Le fonds qatari n'a pas exclu de « procéder à des achats ou à des cessions d'actions Lagardère S.A. en fonction des opportunités de marché et/ou des exigences réglementaires applicables ».

Au sein de la SA Lagardère, Qatar Holding peut jouer un rôle clé car il détient 19 % des droits de vote, Vivendi 37,27 %, et Arnaud Lagardère 12,42 % (PDG pour six ans, il  reste actionnaire à hauteur de seulement 11 ,06 %). 

La Financière Agache - contrôlée par Bernard Arnault (PDG de LVMH, propriétaire du groupe Le Parisien-Les Echos) détient 9,97 %, et le fonds Amber Capital 0,25 %.

Au printemps 2020, Vivendi entre au capital de Lagardère, alors affaibli par la crise du Covid. Vivendi s’alliera à Amber Capital pour obtenir une transformation de la société au statut de commandite en société anonyme ordinaire (au 31 décembre 2021, Vivendi possède 45,13 % du capital).

Arnaud Lagardère proposa l’entrée de Nicolas Sarkozy au conseil de surveillance de l'entreprise afin d’améliorer sa position compte tenu des relations amicales entre l’ancien président et le Qatar.

En février 2020, N. Sarkozy et Guillaume Pepy (ancien PDG de la SNCF et président au Medef du comité France Qatar) sont entrés au "conseil stratégique" du conseil de surveillance en qualité de membres indépendants.


  • Le PSG est le joyau des investissements sportifs du Qatar en France. L’émir Hamad ben Khalifa Al-Thani devait racheter l’Olympique de Marseille mais sur les conseils de Nicolas Sarkozy, supporter du PSG, il jettera son dévolu sur le club parisien afin d’acquérir de la légitimité dans le monde du football en perspective du Mondial 2022.

L’Aspire Zone, connue sous le nom de Doha Sports City, un complexe sportif de 250 ha à Doha, a acheté en 2012 le club belge KAS Eupen, présidé par Tariq Abdulaziz Al Naama. Il accueillera en février 2024 les championnats du monde de natation, cinq mois et demi avant les JO de Paris…



Trois journalistes décédés


Le 21 novembre, Roger Pearce, 65 ans, est décédé peu avant le début du match du 1er tour du groupe B entre les États-Unis et le Pays de Galles. Sa disparition a d’abord été passée sous silence. Ce journaliste était aussi directeur technique

de la chaîne britannique ITV Sport

Le 9 décembre, en plein match entre l’Argentine et les Pays-Bas, l’américain Grant Wahl s’est effondré dans la tribune de presse, victime d’une rupture d’anévrisme de l’aorte. À 48 ans, le journaliste sportif  de CBS Sports, s’était dit « épuisé par la couverture du Mondial ». Le 21 novembre, il avait été arrêté par la sécurité qatarie alors qu’il portait un tee-shirt arc-en-ciel pour apporter son soutien aux droits LGBT.

Le 11 décembre, le photo journaliste qatari Khalid Al Misslam a lui aussi trouvé la mort, a confirmé la chaîne Al-Kass TV pour laquelle il travaillait.



BeIN Sports France :  plus de 4 millions d’abonnés 


Le réseau international issu de Al Jazeera Media Network, est présidé en France par Yousef Al-Obaidly.

Nasser al-Khelaïfi (NAK) PDG du groupe et président du PSG, ancien joueur de tennis, est ministre sans portefeuille du gouvernement qatari. Il est soupçonné d'avoir détruit des documents compromettants sur l'attribution de la Coupe du Monde au Qatar.

En 2012, il lance BeIN Sports en France peu avant le tournoi de l’Euro de football UEFA. Depuis, la première filiale européenne s'est développée dans une quarantaine de pays sur les 5 continents et dans 9 langues. 

Charles Biétry, directeur des sports de Canal + de 1984 à 1998, l’a pilotée jusqu’en 2014.


Dix ans après son lancement en France elle a dépassé les 4 millions d’abonnés  et un accord de distribution exclusive de longue durée a été conclu avec Canal +. Le réseau digital comptabilise 14 millions de fans et followers.

Les droits de diffusion représentent plus de 2,6 milliards de dollars de recettes en 2022 pour la FIFA, soit 56 % de ses revenus annuels.

Depuis 2015, BeIN Media Group diffuse aussi des films, du divertissement, des contenus d’informations et en 2016, NAK a supervisé l'acquisition du studio de cinéma Miramax à Hollywood.


vendredi 28 octobre 2022

RÉSEAUX SOCIAUX : TWITTER, FACEBOOK, BRUT, NEO

META SUPPRIME 10.000 NOUVEAUX POSTES 


14 mars : 10.000 nouveaux postes vont être supprimés par Meta. Une première vague avait déjà sacrifié 11.000 postes en novembre. Avec ces deux « saignées », Meta aura amputé 24 % de ses effectifs. Quelque 5.000 postes vont disparaître de l’organigramme car ils ne sont pas occupés et il n’y aura pas de recrutement.

La restructuration se fera d’ici la fin 2023.

Mark Zuckerberg justifie ces décisions par la nécessité « de faire de Meta une meilleure entreprise technologique et d’améliorer nos performances financières dans un environnement difficile, afin que nous puissions mener à bien notre vision de long terme ».


META VEUT CONCURRENCER TWITTER


10 mars : la maison mère de Facebook et Instagram annonce réfléchir « à un nouveau réseau social décentralisé et indépendant permettant de partager des messages écrits en temps réel ». Meta, le groupe de Mark Zuckerberg voudrait ainsi profiter des difficultés de Twitter (Elon Musk a d’ailleurs annoncé que le réseau acheté 44 milliards de dollars il y a cinq mois n’en valait plus que 20)

La nouvelle application serait conçue pour être inter-opérable avec d’autres réseaux, notamment Mastodon qui se développe depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre dernier.

Cet environnement ouvert romprait avec la stratégie actuelle. Ce choix de l’interopérabilité est à l’opposé de l’approche de Twitter qui a bloqué brièvement des comptes partageant des liens vers d’autres réseaux.

Instagram vient de lancer les Notes, un format de cours messages textuels, également concurrent de « l’oiseau bleu ».



VERS L’INSTAURATION D’UNE MAJORITÉ NUMÉRIQUE


2 mars : une proposition de loi des députés Horizons visant à instaurer une majorité numérique a été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. En deçà de 15 ans, l’inscription et l’utilisation des réseaux sociaux, (...) sauf autorisation expresse de l’un des titulaires de l’autorité parentale, deviendrait impossible. 

Le but est de préserver les jeunes des dégâts causés par les réseaux sociaux, notamment sur leur santé mentale.

À l’appui de la proposition, des études montrent qu’avec 5 heures par jour passées sur les réseaux, près de 50 % des adolescentes présentent des symptômes de dépression (un peu moins de 15 % chez les garçons). Meta confirme que 32 % des adolescentes se sentant mal dans leur corps voient ce sentiment augmenter en allant sur Instagram. 

Aujourd'hui, l'inscription sur les réseaux n'est pas censée être permise en dessous de 13 ans mais au moins 63 % des moins de 13 ans ont un compte sur au moins un réseau social, révèle l’association Génération numérique. 


TIK TOK : MENACES D’INTERDICTION


11 mars : Le Monde dans un article très complet revient sur les menaces d’interdiction qui pèsent sur l’application chinoise Tik Tok.

Le ministre français délégué à la transition numérique, Jean-Noël Barrot, a reçu un représentant de la maison mère ByteDance, lors d’une tournée européenne pour plaider la cause de son entreprise accusée d’espionnage et de récupération de données personnelles. Une commission sénatoriale d’enquête a également été mise en place.

En Belgique, une interdiction de six mois de l’usage de l’application est effective sur des téléphones de fonction fournis par l’Etat fédéral. 

Depuis le 15 mars, l’interdiction concerne aussi les 33.000 fonctionnaires de la Commission Européenne qui a emboité le pas des agences fédérales américaines qui ont reçu ordre de ne plus utiliser TikTok sous 30 jours, dans le contexte tendu des relations sino-américaines. Au Danemark et en Tchéquie, les agences de cybersécurité ont averti sur les « menaces pour la sécurité ».

La BBC encourage fortement son personnel à supprimer l’application.

Tik Tok, qui se défend de toute mauvaise intention, a annoncé le 8 mars la mise en place de centres de données en Irlande et en Norvège – un investissement de 1,2 milliard d’euros - destinés à créer une enclave européenne sécurisée. 

Pour les mineurs, Tik Tok a annoncé la mise en place d’un avertissement au bout d’une heure d’utilisation pour limiter les consultations intensives de ses contenus. Une mesure jugée insuffisante par la secrétaire d’Etat à l’enfance, Charlotte Caubel.



RÉEL MÉDIA AVEC BERNARD DE LA VILLARDIÈRE 


16 mars : après avoir cédé ses parts du média vidéo Neo, Bernard de la Villardière lance Réel média, également digital 100 % vidéo. Invité de l’émission « On refait la télé » sur RTL, il a annoncé souffrir d’un cancer « compliqué » qui a récidivé, l’obligeant à se faire couper une oreille, mais il se déclare «  toujours positif dans ma vie ».

Comme Brut, Konbini ou Loopsider, ses contenus sont diffusés sur les réseaux sociaux. La plateforme compte une vingtaine de journalistes et a pour ligne éditoriale la valorisation de « l’innovation, l’engagement, la solidarité et toutes les initiatives porteuses de solutions, qu’elles soient prises par des citoyens, des ONG, des artisans, des agriculteurs ou des entreprises, petites ou grandes ».

Entre journalisme et communication, la société de production « donnera des conseils pour aider certaines marques à communiquer sur leurs valeurs, leur savoir-faire » explique B. de la Villardière. Son contrat avec M6 étant renouvelé pour trois ans, il a confié la direction à Arnaud Delomel, ex-directeur exécutif de Neo et de la rédaction de Ligne de Front. Stéphane Monmarson est chargé du marketing et de la commercialisation.


Réel Média se veut un "média militant, écologiste mais pas fondamentaliste", assure le présentateur d'"Enquête exclusive", opposé au concept de "décroissance".

Son modèle économique repose sur des partenariats de type «  brand content » et Réel Média a levé pour son lancement 1,3 M€ auprès de divers investisseurs, dont le frère de Bernard de La Villardière, François, qui préside le fonds d’investissement XAnge. Son modèle économique repose essentiellement sur la production de contenus pour des marques.



RÉSEAUX : FACEBOOK ET INSTAGRAM, FORMULES PAYANTES 


24 février : un premier test de l’abonnement payant (11,99 $/mois sur internet, 14,99 $ pour les applis mobiles), a été lancé en Australie et Nouvelle-Zélande sur Facebook et Instagram sur des fonctionnalités jusqu’alors gratuites. Un modèle déjà mis en place par Elon Musk sur Twitter. 

Moyennant la fourniture d’une pièce d’identité, un badge de certification sera délivré pour se garantir  contre tout risque d’usurpation d’identité et de faux profils. L’accès à Meta Verified « vise à renforcer l’authenticité et la sécurité de nos services », a écrit Mark Zuckerberg, PDG de Meta. Celui qui a toujours promis que Facebook resterait gratuit semble évoluer en douceur vers un modèle payant ou sur abonnement, permettant des revenus substantiels. Conséquence de la mesure, les suppressions de comptes ont explosé après l’annonce de la formule payante.

En 2022, Meta a vu ses bénéfices divisés par deux, plombés par le métavers (13,7 milliards de dollars de pertes) qui reste une priorité tout comme le développement du logiciel d’IA ChatGPT qui permet de rédiger des textes automatiquement. 

Un plan social massif a supprimé 11.000 emplois (13 % des effectifs) et gelé les embauches jusqu’à fin mars 2023.

Entré en Bourse en 2022, le chiffre d’affaires annuel a baissé de 1 % à 116,6 milliard de dollars. Malgré tout, Facebook, a vu le nombre de ses utilisateurs passer à 2 milliards contre 1,98 milliards fin septembre. 


LE PERSONNEL DE LA COMMISSION EUROPÉENNE INTERDIT DE TIKTOK 


24 février : la Commission européenne a décidé d'interdire l'application TikTok sur les appareils professionnels de son personnel. Le réseau social chinois est soupçonné de récupérer des données de l’institution à des fins d’espionnage.

Les 33.000 fonctionnaires de la Commission ont jusqu'au 15 mars au plus tard pour désinstaller l'application de leurs appareils professionnels (smartphones, tablettes).

Ils devront également supprimer TikTok de leurs appareils personnels si ces derniers contiennent des applications officielles (messagerie électronique, applications de visioconférence), afin de protéger les données de la Commission.

L’application, créée en 2016, spécialisée dans les vidéos courtes ne dépassant pas 180 secondes. 

Déjà, en 2019, TikTok a été condamnée aux États-Unis à une amende record de 5,7 millions de dollars par la Commission fédérale du commerce pour avoir été reconnue coupable de collecte illégale des données d’enfants de moins de 13 ans. En 2020, les soldats américains ont l’interdiction d’utiliser Tik Tok pour des raisons de cybersécurité.

Depuis 2020, TikTok dispose d’un data center européen, basé en Irlande.

En Chine, l'application compte plus de 500 millions d’utilisateurs, 1,7 milliard dans le monde et 14,9 millions en France, dont 3,4 entre 15 et 24 ans. (données TiK Tok février 2023).


CYBERHARCÈLEMENT


Face au cyberharcèlement sur les réseaux, il est indispensable de se protéger. 

Selon une enquête mondiale de l’UNESCO sur la violence en ligne, 73 % des femmes journalistes se retrouvent confrontées à du harcèlement durant leur activité professionnelle. 

L’organisation PEN America propose une ressource particulièrement utile.  



TWITTER FAIT FUIRE SES ANNONCEURS


Janvier 2023 : depuis l'arrivée d'Elon Musk à la tête de l'entreprise, plus de 500 annonceurs ont préféré se retirer de la plateforme, indique le site The Information.

Les revenus quotidiens tirés de la publicité ont chuté de 40 % par rapport à ceux de l'an dernier à la même date. Déjà, en novembre la baisse était de 15 % sur un an et de 49 % pour les publicités venues d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique.

Le Washington Post indiquait alors, d'après une analyse de données , qu'un tiers des plus importants annonceurs avaient préféré s'abstenir depuis au moins deux semaines.

Jusqu'alors, 90 % des revenus de Twitter provenaient de la publicité.



TWITTER : ELON MUSK CHERCHE DÉJÀ UN SUCCESSEUR 


20 décembre 2022 : Elon Musk annonce vouloir se retirer de la direction de sa nouvelle acquisition dès lors qu’il aura « trouvé quelqu’un d’assez fou » pour lui succéder. Une décision qui fait suite au sondage qu’il avait lancé où 57 % des 17 millions d’utilisateurs de la plateforme s’étaient prononcés pour son départ. Un autre sondage auprès d’un institut spécialisé donnait au contraire 61 % en faveur de son maintien. La décision de Musk s’explique aussi par une volonté de calmer le jeu après la chute vertigineuse du cours de Tesla de près de 65 % depuis le rachat de Twitter. Suppression puis rétablissement de comptes de journalistes de CNN, du New York Times et du Washington Post, départ de nombreux annonceurs… la coupe était pleine. 


Le feuilleton continue trois mois après le rachat de l'oiseau bleu par Elon Musk pour 44 Md$ (*).

Dès sa prise de contrôle, Musk était devenu l’unique dirigeant : le conseil d’administration a été dissous, le directeur général Parag Agrawal, le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde, ont été licenciés.

L’opération « dégraissage des effectifs » avait été lancée à l’échelle mondiale dès le 4 novembre par le simple envoi d’un courriel à plus de la moitié des 7.500 employés. Une mesure radicale pour économiser 800 M$ de masse salariale et enrayer les pertes quotidiennes estimées à 4 milliards de dollars par jour.

Tous les licenciés ont reçu 3 mois d’indemnités de licenciement (50 % de plus que ce que prévoit la loi américaine). 


Premières décisions majeures : fin du télétravail et instauration d’un abonnement payant à 8 $ / mois (11 pour les détenteurs de matériels Apple) pour disposer d’un compte certifié (jusqu’à présent réservé aux « personnalités »). Son lancement avait dû être reporté après des controverses liées aux usurpations d’identités. La nouvelle formule permettra aux abonnés d’être moins sollicité par la publicité, de poster des vidéos et messages audios plus longs. 


Le 24 novembre, Musk annonçait que les comptes suspendus seraient rétablis à condition « qu’ils n’aient pas enfreint la loi ou se soient livrés à des spams flagrants » (Donald Trump a notamment pu récupérer son compte). Le nouveau système d’identification mis en place devrait générer un nouveau chiffre d’affaires pour compléter les recettes publicitaires.

La longueur des tweets va aussi être rallongée : ils pourront contenir jusqu’à 4000 signes contre 280 jusqu’alors.


Objectif : atteindre 1 milliard d’utilisateurs contre 230 millions actuellement et diversifier les sources de revenus. Pour 2023 Musk mise sur un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars. En 2021, la plateforme a enregistre 221 M$ de pertes.


Qui finance ? Musk a dû faire un emprunt de 13 Md$ et son offre a été soumise à un examen de sécurité nationale exigé par l’administration Biden. 

Le prince saoudien Al-Waleed Bin Talal devient le deuxième actionnaire du réseau, en apportant à Musk les 35 millions d’actions qu’il détenait.

Les banques avaient fait savoir qu’elles renonceraient à revendre dans le marché (syndiquer en jargon financier) les 13 Md$ de dettes nécessaires à l’acquisition dont 1,35 Md pour les banques françaises (BNP et Société Générale). 


Fin novembre, Musk s’en était pris à Apple, dirigé par Tim Cook, dans une douzaine de tweets agressifs. Apple a décidé de cesser d’acheter des publicités sur le réseau et menace de retirer Twitter de son Apple Store.


(*) Peu d’entreprises de la Silicon Valley tech ont été rachetées pour un montant si élevé : Facebook a repris Instagram pour 1 Md de $ en 2012, et le réseau n’avait que 30 millions d’utilisateurs. Microsoft a racheté Linkedin en 2016, pour 26 Md$, soit 1,5 fois moins que ce que Musk a dépensé pour s’offrir Twitter.


REPÈRES 


> Musk entend développer la liberté d’expression qu’il estime trop bridée, en réduisant la modération et en créant de « nouvelles fonctionnalités ». Favorable à une liberté d’expression absolue, il n’hésite pas à relayer des discours complotistes.

Déterminé à se lancer dans le numérique, l’homme le plus riche de la planète (269 Md$ selon le classement Forbes) entend « rendre Twitter meilleur que jamais en rendant les algorithmes open source pour accroître la confiance, en vainquant les spambots et en authentifiant tous les humains ». Il a pour objectif d’atteindre 1 milliard d’utilisateurs contre 230 millions actuellement.


> La Fédération internationale des journalistes (FIJ) - 600.000 journalistes dans 146 pays - avait condamné le rachat de Twitter, s’inquiétant pour l’avenir de la liberté de la presse.


> Né à Prétoria (Afrique du Sud) en 1971, naturalisé canadien puis américain, Elon Musk est ingénieur en physique énergétique de l’université de Stanford. 

Étudiant boursier, il débuta ses activités entrepreneuriales en 1995 avec Zip2, société de publication de contenu en ligne. Banque (PayPal), espace, construction automobile, projet Hyperloop, stockage d’énergie, intelligence artificielle, robotique, l’entrepreneur se déclare pro-nucléaire et finance le parti Républicain.

En 2021, il révéla être porteur du syndrome d’Asperger.


Jack Dorsey, co-fondateur du réseau à l’oiseau bleu, ancien PDG de 2015 à 2021 a  tenu à s’excuser auprès de ses anciens salariés : « Je suis responsable de la raison pour laquelle tout le monde est dans cette situation : j'ai augmenté la taille de l'entreprise trop rapidement. » En octobre, il a annoncé le lancement du réseau social Bluesky.



FACEBOOK-META


Janvier 2023 : l'Union Européenne a infligé 395,5 M€ d'amendes à Meta pour violation des obligations de protection des données à caractère personnel (RGPD).

Meta se fondait sur une base juridique erronée "pour son traitement des données à caractère personnel à des fins de publicité". Une sanction qui fait suite aux décisions contraignantes du Comité européen de la protection des données. Elles visaient Facebook (210 M€) d'amende,  Instagram (180 M€) et WhatsApp (5,5 M€). Meta fait appel de ces sanctions qui l'obligent, dans un délai de trois mois, pour se mettre en conformité.

L'UE avait déjà condamné Meta en septembre à 405 M€ d'amende pour des manquements au traitement des données de mineurs, et en novembre à 265 M€ pour ne pas avoir suffisamment protégé les données de ses utilisateurs.


9 novembre : pertes colossales, flop du métavers, concurrence de TikTok… 

Meta, la maison mère de FacebookWhatsApp et Instagram et Instagram vient d'annoncer un plan de 11.000 licenciements dans le monde, soit 13 % de sa masse salariale. Les embauches sont gelées jusqu'à fin mars 2023.

Fin septembre, Meta comptait 87.000 employés dans le monde.

L’action à la Bourse de New York a plongé de 24,56 % le 27 octobre, son plus bas niveau depuis 2016 et l’entreprise a perdu près des trois quarts de sa valeur. Des allures de gouffre ! 

En un an la fortune de Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a fondue, passant de 131 Md$ en septembre 2021 à 51,2 Md$.

Déjà, en juillet l'action avait perdu plus de 56 % de sa valeur et le groupe 685 Md$.

À la crise du marché publicitaire, dont Meta tire l’essentiel de ses revenus en vendant de la publicité digitale, s’est ajoutée l’inflation,  la hausse des taux d’intérêt, la vente d’actions d’investisseurs frileux, et la concurrence de l’appli chinoise TikTok, très présente chez les adolescents.

Deux autres sociétés de la Silicon Valley, Stripe et Lyft ont également annoncé des licenciements, et Amazon a gelé ses embauches, alors que Twitter vient de congédier la moitié de ses 7.500 salariés (lire ci-dessus).


Chez Meta,  l
es difficultés du moment viennent du métavers, le monde virtuel, qui peine à convaincre investisseurs et particuliers avec moins de 200.000 utilisateurs mensuels. Pas moins de 21 Md$ ont été investis en deux ans, qui ont réduit la trésorerie du géant de la Silicon Valley à raison de 4 Md$ par trimestre.

Le bénéfice net de Meta a été divisé par deux au 3e trimestre (4,4 Md$ - 52 % en un an) et le chiffre d’affaires a baissé de 4 % à 27,7 Md$.

Mark Zuckerberg, PDG de Meta, reste confiant : « Plus de 140 millions de réels sont sur Facebook et Instagram chaque jour, soit 50 % de plus en six mois (…) nous gagnons des parts de marché de temps passé sur nos applis ». Facebook reste malgré tout le réseau social le plus utilisé avec 2,8 milliards d’utilisateurs.


Mark ZuckerbergPDG de Meta, reste confiant : « Plus de 140 millions de réels sont sur Facebook et Instagram chaque jour, soit 50 % de plus en six mois (…) nous gagnons des parts de marché de temps passé sur nos applis ».


15 février 2022 : Lancement de Facebook News en France avec nouvel onglet  Actualités disponible dans le menu de l’application. Ce nouvel agrégateur de sites d’actualité, concurrence Google News. Engagé dans la lutte contre les « fakenews », Facebook s’est associé à l’APIG (Alliance de la Presse d’Information Générale) qui réunit plus d’une centaine de médias. Les éditeurs seront rémunérés pendant deux ans pour l’utilisation de leurs contenus. 

Les articles sont sélectionnés par Factstory, une filiale de l’AFP. Il est possible de personnaliser les contenus en fonction de ses centres d’intérêt.



BRUT : LE MALAISE 



Octobre 2022 : une enquête des Échos - sous la plume de Florent Vairet - révèle un malaise profond chez Brut, qui diffuse des vidéos d’information sur les réseaux sociaux. 

Démissions, licenciements, modèle économique fragilisé, ont perturbé l’activité des derniers mois, mettant un frein au succès du média lancé en 2016.


Implanté à l’international, avec 350 salariés, et 500 millions de spectateurs par mois dans cents pays, Brut a licencié 15 journalistes sur 50 au bureau américain de New-York, le bureau de Mexico a été fermé le 15 juillet et les effectifs réduits en Inde et en Allemagne.

Une réorganisation a été mise en place depuis la France qui réalise la plupart des vidéos avec des effectifs réduits.

On est loin de l’euphorie de juin 2021 où Brut levait 63 M€  auprès de Murdoch, Artémis, Tikehau Capital et Orange Ventures, avec pour objectif le renforcement international (États-Unis, Inde, Afrique). Les récentes décisions seraient liées à l’échec d’une nouvelle levée de fonds.

Le PDG Guillaume Lacroix conteste cette version et explique que le nouveau contexte économique justifie d’aller plus vite vers la rentabilité prévue pour 2023.

Il préconise le développement des formats courts, inférieurs à une minute, à l’instar de son succès sur Tik Tok avec 2,5 millions d’abonnés, en dépit de revenus publicitaires insuffisants.

En février dernier, Brut s’était lancé dans le « live shopping », en s’associant au groupe de la grande distribution Carrefour. Sont mises en avant des marques vertueuses avec l’environnement et un chat permet de poser des questions sur les produits qui peuvent s’acheter en direct.

Objectif : toucher une nouvelle clientèle jeune.

Pour 2022, 500 heures de live sont prévues. En 2026, un achat sur cinq se fera en « live shopping », estime Brut. 


Brut Shop propose l’achat de produits en ligne en passant par des vidéos diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux. BrutX développe depuis 2021 la plateforme de streaming à 4,99 €/mois.


Brut et France Télévisions ont été en mai dernier les nouveaux partenaires média du Festival de Cannes succédait à Canal + après 28 ans de collaboration pour toucher davantage les jeunes et profiter d’une forte couverture à l’étranger.

Brut entend faire migrer en fin d’année l’ensemble de ses contenus dans une seule application afin de faire converger ses audiences, en jouant davantage sur la notoriété des influenceurs. 



Fin juin 2021 : le média social Brut lève 75 M$ auprès de James Murdoch (le fils de Rupert Murdoch), via son fonds Lupa Systems (financé par 2 Md$ reçus de la vente de 71 Md$ de la majeure partie de l’empire de la Fox, vendue à Disney), François-Henri Pinault (Artémis), le fonds Tikehau et Orange Ventures. 

Déjà en 2018-2019, Brut avait séduit Xavier Niel, Alexandre Mars (de la fondation à but non lucratif Epic) et la Banque publique d’investissement Bpifrance lors d’un tour de table de 40 M$.

Les fondateurs Guillaume Lacroix (président, IEP Grenoble, fondateur de Studio Bagel), Renaud Le Van Kim (producteur-réalisateur débarqué du Grand Journal de Canal +) et Laurent Lucas (directeur éditorial, ancien rédacteur en chef adjoint au Petit Journal de Yann Barthes), conservent le contrôle de la société. Le producteur Luc Besson détenait 39 % du capital en 2017.


Lancé en 2016 sur Facebook, Brut édite des vidéos, avec une audience internationale. En 2020, le cap des 20 milliards de vidéos visionnées a été franchi. Sa ligne éditoriale vise les 18-35 ans et concerne l’environnement, le droit des femmes, les genres et la responsabilité des pouvoirs. Avec un sous-titrage en plusieurs langues, 300 millions d’internautes partagent chaque mois les vidéos. 

Un service de streaming vidéo par abonnement BrutX, a été lancé en avril 2021, en France puis en Suisse, Belgique, Luxembourg et Afrique francophone, avec l’objectif du million d’abonnés en 2023. 

Aux États-Unis, en Inde et en France, une plateforme de services permet de promouvoir contenus, services et marques en accord avec les valeurs de Brut.

Le média produit des contenus publicitaires pour Netflix, la Société Générale, et Leboncoin.

En 2019, un partenariat rémunéré a été signé avec Facebook pour des vidéos quotidiennes. Des éditions sont produites depuis le siège parisien vers le Royaume-Uni, l’Inde, la Chine, et depuis New-York vers les États-Unis et le Mexique.

Depuis 2017, la régie publicitaire de France Télévisions monétise l’audience.

En 2018, le site Arrêt sur Images révélait des témoignages d’anciens salariés dénonçant des cas de burn-out et de souffrance au travail.



Siège social : 51, rue Vivienne 75002 Paris 




RÉEL, LE NOUVEAU MÉDIA VIDÉO DE B. DE LA VILLARDIÈRE 

Janvier 2023 : Bernard de La Villardière, qui s’est retiré de Neo.TV fin 2022, suite à un désaccord avec ses associés, a lancé Réel avec David Bercher (Sciences Po Strasbourg), rédacteur en chef depuis 12 ans de leur société de production Ligne de front. Cet acteur important du reportage fournit des magazines aux chaînes de télévision (Zone Interdite sur M6, RMC Découverte, Arte, France Télévisions, LCP) et aux institutionnels (EDF, Total, Engie, RATP, Axa, Airbus).


REPÈRES


Bernard de La Villardière, né en 1958 (CELSA), a débuté comme reporter à France 3 en 1983 et rejoint la radio Alouette FMAprès un an au Journal de l’île de la Réunion, il part au Maroc pour la radio Médi 1.

1987 : il participe au lancement de France Info et part sur RTL pour les journaux du matin, le week-end, mais aussi le reportage à l’international.

1994 : il sera au démarrage de LCI et en 1996 il entre à Europe 1 comme rédacteur en chef et présentateur de la tranche du matin 7-8 h.

1998 : sur M6 il présente le magazine de grand reportage « Zone Interdite » lancé cinq ans plus tôt par Patrick de Carolis.

2003 : lancement de sa société de production « Ligne de Front » et rachat du site lesinfos.com

2005 : présentation du magazine « Enquête exclusive ».

2014 : présentation du 19.45 sur M6 

2022 : B. de La Villardière sort du capital de Neo et envisage de lancer un média féminin courant 2023.



BDLV a présidé le Press Club de France (2001-2004 et 2009-2011). 

Olivier Galzi et Nelson Monfort lui ont succédé. Il reste vice-président depuis l’élection à la présidence d’Olivier de Lagarde (France Info) en 2019. 

Présent dans des associations humanitaires (Solidarités International, Action contre la faim, la Fondation Suez) il a siégé au conseil d'administration du Centre de Formation des Journalistes (Cfj).


NEO


Fin 2022 : le média vidéo a bouclé une nouvelle levée de fonds à hauteur de 2 M€, alors que le fondateur Bernard de La Villardière, en désaccord depuis plusieurs mois avec son associé Stéphane Simon, est finalement sorti du capital.


DG : Stéphane Simon (ESJ Paris, co-fondateur du trimestriel Front Populaire avec Michel Onfray), producteur TV
Sami Biasoni (ENS Paris, docteur en philosophie, ESSEC, DG à la Société Générale en charge de la stratégie digitale)

DG délégués : Anne-Henri de Gestas (ESJ Paris, Institut Français de géopolitique, marketing et partenariats)
Louis Perrin (directeur marketing)

Lancé en 2020, ce média 100 % numérique, se veut le "premier média social de la proximité et des territoires".

Transgénérationnel et ancré dans l'ensemble des territoires, Neo met en lumière le quotidien des Français de tous horizons.

Les productions sont diffusées sur les réseaux sociaux. La plateforme met au service des marques son expertise du storytelling social media.


Directeur exécutif - Rédacteur en chef : Arnaud Delomel (CFPJ, Ligne de Front depuis 2010)

Rédacteur en chef adjoint : Benjamin Badache (CFJ)



Siège social :


Neo.TV : 9 bis rue du Cdt Pilot, 92200 Neuilly-sur-Seine

 

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Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...