mardi 18 avril 2023

ANNIVERSAIRE

Libération a un demi-siècle !


Le mercredi 18 avril 1973, sortait le n°1 du quotidien Libération. En réalité, un énième « numéro zéro » diffusé par les réseaux militants de l’époque. Le titre finira par apparaître dans les kiosques le mardi 22 mai 1973, portant le numéro 12.


L'aventure avait commencé quatre mois plus tôt le 4 janvier 1973 dans une conférence de presse sous la présidence du philosophe Jean-Paul Sartre (1905-1980). 
Philippe Gavi, Jean-Paul Sartre, Jean-Claude Vernier, 
Serge July et Jean-René Huleu, lors de la conférence 
de presse de présentation, à La Maison Verte (Paris 18e).

Un appel sera lancé à la profession pour attirer des journalistes mais il restera pratiquement sans écho.
Une souscription nationale piétinait et il faudra recourir à des prêts bancaires.
Sartre multiplie alors les interviews annonçant que " Libération (sera son) dernier combat ". Proche des militants maoïstes, il avait soutenu dès l'automne 1972 la création de l'APL, l'agence de presse Libération qui commençait à diffuser des informations dans les rédactions de "la presse bourgeoise"...

Le 5 février 1973, Libération publie un premier numéro  sur 4 pages (ci-contre en couleur verte), imprimé à 80.000 exemplaires mais sa mise en vente dans les kiosques sera annulée au dernier moment... Un numéro complètement raté tant sur la forme que le contenu.
Le 19 mars, après une réunion tenue à Lyon à la demande de relais régionaux, un texte signé par 29 membres de l'équipe dénonce "l'absence de démocratie dans le journal"...
De nouvelles structures sont proposées avec un plan de relance et une publication quotidienne sur 8 pages pour rôder la rédaction. 

Le 18 avril, le n°1 sort dans les kiosques accompagné d'une campagne publicitaire sur RTL.
Le 22 mai, l'impression passe à 90.000 exemplaires.
Le 22 juin, Sartre annonce que le journal interrompra sa parution du 29 juin au 17 septembre. " Ceci n'est dû ni à une faillite ni au départ en vacances de l'équipe mais au fait que sans publicité, ni banque derrière lui, Libération ne peut survivre que grâce à la subvention publique et qu'il n'a pas financièrement les reins assez solides pour paraître pendant l'été ".
Le 17 septembre, le journal reparaît et il faudra une nouvelle souscription auprès des lecteurs. 
Le 10 décembre, dans un article intitulé " Pour un journal libre ", Libération annonce 48 millions de francs de dettes.
Maurice Clavel, engagé depuis le premier jour et encore auréolé de son fameux "Messieurs les censeurs bonsoir" se veut rassurant dans Le Nouvel Obs : " Ce n'est pas le début d'une quête perpétuelle". 
Fin décembre la souscription commence à prendre de l'ampleur.
Dans une tribune du Monde du 25 décembre, Sartre, Philippe Gavi, Serge July, et Bernard Lallemand (directeur financier), sous le titre Pour un peu de liberté confirment que "tous expriment leur besoin d'un journal nouveau, d'une parole nouvelle" (...) "chaque somme que vous enverrez, aussi modeste soit-elle, représente un peu de liberté ".

Les mois passent... Les débuts sont très chaotiques. 
Le 24 mai, Sartre démissionne suite à des désaccords avec Serge July qui devient directeur de la publication.
Une nouvelle alerte financière est lancée. July expliquera dans Le Monde que Libération n'est pas sorti dans les kiosques le 30 septembre 1974 faute de crédits suffisants ". Il faut 77 millions pour reparaître...
De nouvelles crises financières suivront mais le quotidien refuse toujours la publicité, au nom de son indépendance.
Le 24 février 1981, la parution est à nouveau suspendue. Le journal reparaît, après un plan de licenciement, le 13 mai, soit trois jours après l'élection de François Mitterrand à la Présidence de la République.
En 1994, pour survivre, il sera fait appel pour la première fois à un gros actionnaire privé : le groupe Chargeurs, de Jérôme Seydoux, à hauteur de 65 %.
Suivront, Édouard de Rothschild en 2005, Bruno Ledoux en 2012, Patrick Drahi de 2014 à 2020. Libération devenant alors une société à but non lucratif mais, en 2022, le magnat tchèque Daniel Kretinsky vole à son tour au secours du quotidien toujours en dessous du seuil de rentabilité, avec un prêt de 14 M€.
L'aventure se poursuit.

T.N.


LES ACTIONNAIRES DEPUIS 30 ANS

1994 : Libé doit faire appel à un actionnaire pour continuer d’exister après plusieurs crises financières et plans de licenciements. Le groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux prend 65 % du capital (se désengagera en 2000). 2001 : la société de capital risque britannique 3i Groupe PLC (qui accompagne 400 entreprises en France) prend 20,8 % du capital. 


2004 : Edouard de Rothschild entre au capital (38,8 %) par l’apport de 20 M€ et Louis Dreyfus devient DG. 2006 : cessation de paiement avec 7 M€ de pertes au lieu de 2,5 prévues. Le journal diffuse alors 142.000 exemplaires / jour avec 200.000 internautes. E. de Rothschild exige le départ de July et de Dreyfus. Ils sont suivis par plusieurs journalistes (clause de cession) avant le retour de Laurent Joffrin, nommé président du directoire, parti en 1988 au Nouvel Obs. Il y retourne en 2011. De 2010 à 2011, Libé renoue avec les bénéfices. 

Nicolas Demorand (né en 1971, ENS Saint-Cloud, agrégé de lettres) est nommé à la direction. Contesté suite aux suppressions des éditions locales de Lille, Strasbourg, Rennes et Orléans, il est l’objet d’une motion de défiance des personnels. Il démissionnera le 13 février 2014 pour rejoindre France Inter. Depuis 2017, il coprésente la matinale avec Léa Salamé.



La Une du 9 septembre 2022
pour la mort de la reine Elizabeth II


2012 : Bruno Ledoux, déjà propriétaire du siège rue Béranger (3e), devient l’actionnaire de référence. BLHM Bruno Ledoux Holding Media (26,64 %) investit 7,6 M€.


2014 : Edouard de Rothschild se désengage et Demorand démissionne le 13 février (et rejoint la matinale de France Inter qu’il animait déjà de 2006 à 2010). Pierre Fraidenraich, ancien directeur chez Canal+, proche de Ledoux, arrive au poste de « directeur opérationnel ». Pour éviter le dépôt de bilan, BLHM augmente le capital à 18 M€. Un plan accepté par le tribunal de commerce le 28 avril 2014. Le projet de relance prévoit la fusion des rédactions web et papier. Bruno Ledoux annonce le retour de Joffrin et l’arrivée de Patrick Drahi qui investit 14 M€. Ils forment une holding commune : la SAS Presse Media Participation Holding (PMP Holding 50 % BLHM - 50 % représentant P. Drahi). 93 emplois sont supprimés à la rédaction. 


2015 : « Libération était un quotidien qui publiait une version numérique. Libération sera un site qui publie un quotidien », annonce Joffrin fin mai. La rédaction est réorganisée selon le principe du « web first ». 

Déménagement au 23 rue de Châteaudun (9e) dans l’immeuble d’Altice Media Group. 2017 : installation au 2, rue du Gal Alain de Boissieu (15e) dans l’Altice Campus et SFR Presse. 


2020 : Libération sort du groupe Altice et constitution du Fonds de dotation pour une presse indépendante.


2022 : Daniel Kretinsky renfloue le journal et Serge July revient comme simple chroniqueur-billettiste.



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Un premier journal Libération a été publié dans la clandestinité en 1941 à l’initiative du mouvement de résistance de Libération Sud avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Lucie et Raymond Aubrac. À l’été 1944, il tirait à 200.000 ex. Il devient quotidien le 21 août 1944. En 1948, le tirage est tombé à 150.000 ex. Les divisions politiques, entre PCF et gaullistes achèvent son déclin. La publication s’arrête en 1964.

 

lundi 17 avril 2023

ARTE

NOUVELLE TRANCHE 19-21 H

11 avril : Arte lance sa nouvelle tranche 19-21 h. Autour du journaliste Jean-Mathieu Pernin cinq rendez-vous d’actualité : l’émission de reportages Regards est décalée de 13 h à 19 h. Elle sera suivie à 19 h 30 par Le dessous des images, présentée par la voix de France Inter, Sonia Devillers, disponible jusqu’alors sur YouTube et arte.tv. 11 mn avec ceux qui fabriquent les images, et ceux qui les analysent. Une promotion liée à son succès (5,5 millions de vidéos vues depuis son lancement à l’automne). 

À 19 h 45, place au JT conçu par la rédaction franco-allemande à Strasbourg (décliné en ligne, chaque semaine dans plusieurs langues avec Arte Europe l’hebdo qui remplacera à la rentrée le magazine 27, condamné faute d’audience suffisante. À 20 h 05, le magazine 28 minutes d’Élisabeth Quin (photo arte ci-contre) reste le pilier de la chaîne depuis onze ans. Il reste suivi par Le dessous des cartes-l’essentiel dérivé quotidien du programme géopolitique suivi par 600.000 abonnés sur YouTube.

Entre 19 h 00 et 21 h 00, Arte revendique 3,1% de part d'audience, pour une moyenne d'âge de 64,5 ans.


CMA-CGM

CMA-CGM MÉDIAS DEVIENT WHYNOT MEDIA


Rodolphe Saadé a annoncé le changement de nom du pôle médias de son groupe CMA-CGM, en Whynot Media. La nouvelle entité regroupe La Provence, Corse Matin, la Tribune ainsi que la gestion des participations dans M6 et Brut. Elle reste placée sous la houlette de Laurent Guimier, ancien directeur de l'information de France Télévisions (2020-2022).


LA TRIBUNE DIMANCHE POUR CONCURRENCER LE JDD 


La Tribune, journal économique récemment racheté par l’armateur CMA-CGM de Rodolphe Saadé, lancera le 8 octobre son édition dominicale La Tribune Dimanche

Elle sera dirigée par le journaliste Bruno Jeudy qui avait quitté Paris Match en août 2022. Rédacteur en chef au service politique et économique depuis 2015, il avait été licencié du magazine après s’être opposé à une Une consacrée au cardinal ultra conservateur Robert Sarah.  

Après avoir débuté en 1987 à Ouest-France, il rejoint Le Parisien, puis Le Figaro, et en 2010 le JDD. 

« Nous voulons être le quotidien du dimanche, sans couleur politique, qui rassemble tous les Français » a déclaré Jean-Christophe Tortora, président de La Tribune.

Cette annonce a été faite alors que le JDD du groupe Lagardère, passe sous la coupe de Bolloré, entraînant le départ d’une majorité de journalistes refusant le virage lié à l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction. Outre le JDD, la concurrence s’exercera aussi face aux éditions du dimanche du quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France et de L’Équipe.


LA TRIBUNE : après La Provence et Corse Matin à l’automne, CMA-CGM a récupéré dans son escarcelle, fin juillet, le groupe HIMA via l’acquisition de 100 % du capital, qui contrôle le quotidien numérique économique La Tribune

Il était jusqu’alors détenu à 72 % par HIMA et à 20 % par Jean-Christophe Tortora qui reste président. Le titre est intégré au pôle média de CMA-CGM dirigé par Laurent Guimier, ancien directeur de France Info, Europe 1 et France Télévisions. CMA-CGM est aussi actionnaire de Brut et de 8 % de M6.


LA PROVENCE : 70 journalistes ont fait valoir la clause de cession après le rachat du quotidien régional par Rodolphe Saadé. 

Guilhem Ricavy, ex-directeur de la rédaction depuis 2019, rebondit en devenant directeur éditorial de Var Matin, repris avec Nice-Matin par Xavier Niel, perdant du « bras de fer » qui l’avait opposé à Saadé pour la reprise de La Provence. Depuis juin, il était en mission au service photo-vidéo du groupe Nice-Matin.


Le journal, repris par le groupe CMA-CGM en octobre 20022, pour 81 M€, a changé son identité visuelle, et a lancé un nouveau site et une nouvelle appli mobile. 

Un nouveau format tabloïd est prévu fin 2024 sur le nouveau site d’impression en commun avec Nice-Matin. Cette co-entreprise basée dans le Var fait partie de l’accord conclu entre CMA-CGM et NJJ, la holding de Xavier Niel qui a finalement cédé ses 11 % de parts dans La Provence, son projet de reprise des 89 % détenus jusqu’alors par GBT (la holding de Bernard Tapie jusqu’à son décès), n’ayant pas été accepté par le tribunal de commerce et une longue bataille judiciaire entre l’armateur basé à Marseille et le fondateur de Free, actionnaire du groupe Le Monde, et propriétaire de France-Antilles et Paris-Turf.


CMA-CGM REPREND L’ACTIVITÉ LOGISTIQUE DE BOLLORÉ : CMA-CGM a signé début juillet avec le groupe Bolloré la cession de son activité logistique pour 4,65 milliards d’euros. Cette acquisition renforce considérablement le groupe de l’armateur Rodolphe Saadé et sa filiale CEVA Logisitics se place parmi les cinq premières entreprises mondiales du secteur avec près de 24 milliards de dollars de chiffre d’affaires. En 2022, cette activité du groupe Bolloré représentait 7,1 milliards d’euros de chiffres d’affaires dans une centaine de pays avec 13.500 collaborateurs.


RODOLPHE SAADÉ INTÉRESSÉ PAR LA TRIBUNE 


26 mai : après La Provence et des prises de participation dans M6 et Brut, Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM, annonce vouloir racheter les parts de l’actionnaire et président de La Tribune, le toulousain Jean-Christophe Tortora.


Les 90 salariés (dont 40 journalistes) du quotidien numérique, ont appris la nouvelle par un communiqué de la filiale de l’armateur CMA CGM Médias : « Le groupe a remis une promesse d’achat en vue de l’acquisition de 100 % du capital du groupe HIMA, propriétaire du journal La Tribune. La réalisation définitive de la transaction reste soumis à la consultation des instances représentatives du personnel ».

L’homme d’affaire, à la tête de l’entreprise la plus rentable de France qui a racheté récemment pour 5 milliards d’euros les activités logistiques du groupe Bolloré (lire ci-dessous) poursuit ses ambitions dans le secteur des médias.

Face à Xavier Niel, il avait emporté le groupe La Provence-Corse Matin pour 81 M€ en septembre dernier. En décembre, il franchissait le seuil de 5 % du capital de M6 et depuis il est monté à 8 % en entrant au conseil de surveillance de la chaîne du groupe Bertelsmann. En avril, il entrait dans le capital de Brut avec une levée de 40 M€.


40e ANNIVERSAIRE EN 2025


En 2025, La Tribune célèbrera son 40e anniversaire. Fondé en 1985 par Bruno Bertez, spécialiste de l’information financière, le journal se voulait un concurrent des Échos. Il sera revendu avec L’Agefi en 1987 au groupe L’Expansion, dirigé par Jean-Louis Servan-Schreiber. Endetté, il s’associe jusqu’en 1988 au libanais Georges Ghosn qui contrôlait le quotidien boursier La Cote Desfossés, laquelle sera fusionnée à La Tribune en 1992. La récession économique entraînant la chute des recettes publicitaires, l’endettement devient intenable et amène en 1993 à une reprise à 51 % par LVMH, en incluant L’Agefi. En 2001, La Tribune redevient déficitaire. Le contrat d’indépendance signé par Bernard Arnault et la Société des journalistes ayant été mis à mal, une crise interne traversera le quotidien qui devient bi-média à partir de fin 2006. 

2007 : LVMH rachetant Les Échos au britannique Pearson, La Tribune est revendue à Alain Weill, PDG de NextRadio TV et BFM TV

2010 : La Tribune restant toujours déficitaire, l’édition du samedi devient entièrement numérique et 80 % du capital est cédé pour 1 € symbolique à Valérie Decamp ex-DG du gratuit Metro

2011 : La Tribune Desfossés dépose le bilan.

2012 : le 23 janvier, le tribunal de commerce accepte la reprise par le groupe Hima, présidé par Jean-Christophe Tortora, éditeur d’un magazine et du site économique Objectif News à Toulouse. L’édition papier est supprimée le 30 janvier.

2013 : le capital évolue à 68 % pour Hima, avec l’arrivée de Laurent Alexandre (28 %), fondateur de Doctissimo, et JCG Médias (4 %), éditeur de magazines économiques en Languedoc-Roussillon et Marseille.

2016 : la rédaction ne compte plus que 50 journalistes (160 en 2012) mais la situation financière est redressée. JC. Tortora reste actionnaire à 17 % après avoir cédé une grosse partie de ses parts à Franck Julien, président du groupe Atalian, géant mondial du multiservice, qui détient alors 37,5 % des parts de La Tribune.

2020 : ouverture d’une filiale Afrique.


La Tribune compte 20 000 abonnés à son site où 70 à 80% des contenus sont payants (de 100 à 400 € par an selon les formules). L'objectif étant de doubler ce portefeuille d'abonnés d'ici à 2025. Les sites de La Tribune (France et Belgique) totalisent plus de 8 M de visites totales mensuelles depuis avril 2022.

CA 2022 : 13 M€ (7,2 M€ en 2020)


LA TRIBUNE : UNE NEWSLETTER "ÉNERGIE"


14 avril : La Tribune lance une nouvelle newsletter consacrée à l’énergie. Chaque vendredis, « Contre-courant » décode cette actualité « complexe » et propose décryptages, mises au point, chiffres clés et coulisses du secteur. Sur un ton « résolument pédagogique » Marine Godelier et Juliette Raynal, répond à chaque numéro à une question des lecteurs.


CMA-CGM PROPOSE 5 MILLIARDS À BOLLORÉ 

18 avril : Rodolphe Saadé, armateur à la tête du groupe CMA-CGM, propose 5 milliards d’euros pour acquérir Bolloré Transports&Logitics. Le nouveau propriétaire de La Provence est entré en « négociations exclusives » pour contrôler les activités logistiques que possède encore le groupe du milliardaire breton, industriel et actionnaire de médias. La promesse d’achat devrait être remise vers le 8 mai. Une opportunité pour Bolloré dans un contexte difficile (chute de 10 % du chiffre d’affaires au premier trimestre en raison de la baisse des cours du pétrole). La branche logistique a vu son chiffre d’affaires baisser de 24 % alors qu’elle pesait encore 7,1 Md€ l’an dernier. Fin 2021, la Mediterranean Shipping Company avait déjà racheté la filiale Bolloré Africa Logistics pour 5,7 Md$. Il y a encore quelques mois, Cyril Bolloré, qui dirige la société depuis février dernier, assurait ses salariés que la logistique « demeure un secteur d’activité-clé dans la composition du groupe ». 

RODOLPHE SAADÉ DÉTIENT 10,25 % DU CAPITAL DE M6 

5 avril : l’armateur marseillais Rodolphe Saadé (CMA-CGM) poursuit ses acquisitions dans le secteur des médias. 

Après le rachat du groupe La Provence, il monte à 10,25 % du capital du groupe de télévision M6. Fin 2022, il en détenait déjà 8 % des titres sur le marché boursier. Coopté en février au conseil de surveillance de la chaîne, il avait exprimé son intérêt à l’automne dernier par une offre de rachat après l’échec du projet de fusion avec le groupe TF1, en association avec le producteur Stéphane Courbit. 

Dans sa déclaration à l’autorité des marchés financiers, CMA-CGM entend poursuivre ses acquisitions de titres « en fonction des opportunités et conditions de marché ». Des « emplettes » tout à fait possibles grâce à son bénéfice record de 23 milliards d’euros en 2022. Le mois dernier, Laurent Guimier, ex-directeur de l’information de France Télévisions a été recruté pour diriger la branche médias de CMA-CGM. 

CMA-CGM S’INVITE CHEZ BRUT 


Brut, qui diffuse des vidéos d’information et des podcasts sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Tiktok, YouTube), annonce début avril une nouvelle levée de fonds de près de 40 M€, la 4e depuis sa création en 2016. 

Des fonds apportés par deux investisseurs : l’armateur CMA-CGM, fort de plus de 23 milliards d’euros de bénéfices en 2022 (Ndlr : il est aussi propriétaire du groupe La Provence depuis octobre et s’est aussi invité au capital de M6 à hauteur de 10,25 %) et le groupe américain MoonPay (fournisseur de services financiers en ligne). 

Les résultats de l’année écoulée ont rassuré les actionnaires (parmi lesquels on trouve Xavier Niel, François Pinault, Orange, Murdoch, Tikehau Capital) et le PDG Guillaume Lacroix indique que le média sera bénéficiaire fin 2023, après une période difficile marquée par des licenciements à l’international et l’échec d’une prise de participation du groupe CMI, espérée début 2023.

Depuis, une réorganisation a été mise en place depuis la France qui réalise la plupart des vidéos avec des éditions internationales aux États-Unis, Espagne, Inde, Asie, Mexique.

En 2022, Brut a été partenaire média du Festival de Cannes et s’était lancé dans le « live shopping », avec le groupe Carrefour, mettant en avant des marques vertueuses avec l’environnement.

BrutX développe depuis 2021 une plateforme de streaming à 4,99 €/mois.

Brut a été fondé par Guillaume Lacroix et Renaud Le Van Kim, ancien producteur du Grand Journal de Canal +, d’où vient également le rédacteur en chef Laurent Lucas.


dimanche 16 avril 2023

DIFFUSION DES QUOTIDIENS

LES CHIFFRES DE FÉVRIER 

L’Acpm (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias) publie les DDM (déclarations déposées mensuelles) des quotidiens. 

La répartition des canaux de diffusion confirme la progression du numérique à 50,12 %. 

Portage : 24,16 %

Ventes individuelles : 

11,14 %

Abonnements : 6,27 %


Ouest-France, premier quotidien régional, domine largement le paysage (malgré une baisse de 1,6 % / février 2022), suivi par Le Monde (en 2022, ses ventes avaient progressé de 6 %. + 5,6 % / février 2022).

Le Figaro est n°3 et progresse moins vite (+ 1,29 % en 2022), tout comme L’Équipe (+ 0,58 % en 2022 malgré l’effet Coupe du Monde de football).

Le Parisien régresse au regard de sa moyenne annuelle 2022 (255.480 ex.) contrairement aux Échos en nette progression (138.421 ex. en 2022). 

En 7e position, Libération marque des points (96.551 ex. + 6,86 % en 2022) alors que La Croix accuse du retard (83.485 ex. - 1,27 % en 2022).

Comparé à février 2022, la meilleure progression est celle du Monde (+ 5,6 %), suivi par Libération (+ 4,95 %).

Les chiffres de mars seront publiés le 4 mai sur acpm.fr


jeudi 6 avril 2023

AIDES DE L'ÉTAT

PLAN DE RELANCE POST-COVID : 

DES MILLIONS D’EUROS POUR LA PRESSE


5 avril : la presse s'est trouvée fragilisée par la crise du Covid. Dans le cadre du plan national de relance et de résilience (PNRR), l’État a volé à son secours en allouant plus de 40 millions d’euros d’argent public pour consolider la filière en danger. 

La Lettre A a révélé la ventilation de cette enveloppe d'urgence qui, via le Fonds stratégique pour le développement de la presse, a largement profité aux groupes de presse déjà les plus aidés chaque année.

Les publications contrôlées par Xavier Niel ont été les mieux dotées avec 6,4 M€ : 

Le Monde (actionnaire à 43 %) : 958.137 €.

Télérama, L’Obs : 732.789 €.

Courrier International : 335.398 €

Nice Matin : 117.105 €

Le Huffington Post : 51.375 €

France-Antilles : 4,2 M€

Vient ensuite le groupe Baylet de presse régionale La Dépêche du Midi : 2.471.225 €

Groupe Centre-France (Fondation Varenne) La Montagne : 2 M€

L’Yonne Républicaine : 23.674 €

Groupe LVMH de Bernard Arnault :

Le Parisien : 1,6 M€

Les Échos : 196.894 €

Groupe Dassault Figaro : 1.566.138 €

Groupe Bayard (La Croix, Le Pélerin, Milan Presse) : 1.480.599 €

Groupe Rossel (La Voix du Nord) : 617.610 €

20 Minutes (participation à 50 % de Ouest France) : 662.024 €

Libération : 1.024.689 € (ex-groupe Drahi, depuis 2020, capital dans Fonds de dotation)

Groupe Artémis (François Pinault) Le Point : 953.186 €

Groupe Sud Ouest : 831.499 € 

La Charente Libre : 21.453 €

Groupe Lagardère : Paris Match, JDD 457.656 €

mercredi 5 avril 2023

LE MONDE

TÉLÉRAMA CONDAMNÉ EN APPEL


28 novembre : le magazine Télérama a été condamné en appel pour avoir licencié sans cause réelle et sérieuse en 2019 le journaliste Emmanuel Tellier. Il avait été accusé de "harcèlement sexuel", ce qu'il contestait. 

Dans son arrêt, la cour d'appel de Paris confirme la décision de première instance prise par les prud'hommes en avril 2021, estimant la sanction « disproportionnée ». 

Deux faits seulement sont retenus : un courriel et une conversation, pouvant relever "d'un comportement inapproprié" mais pas "l'attitude harcelante imputée par l’employeur". Télérama a été condamné à verser 90.000 € d'indemnités à M. Tellier, aujourd'hui journaliste à Marianne, ainsi que 5.000 € au titre des frais de justice. 

L’enquête avait été déclenchée après des signalements recueillis par l'agence de conseil Egaé, cofondée par la féministe Caroline de Haas.


DANIEL KRETINSKY REVEND 

À XAVIER NIEL SES PARTS DANS LE MONDE 



23 septembre 2023 : l’homme d’affaires et milliardaire tchèque Daniel Kretinsky annonce sa sortie du capital du Groupe Le Monde au profit de Xavier Niel, actionnaire depuis 2010 aux côtés du banquier Matthieu Pigasse et du mécène Pierre Bergé (décédé en septembre 2017)

Daniel Kretinsky était actionnaire depuis octobre 2018 après avoir négocié le rachat de 49 % des parts de Matthieu Pigasse dans Le Nouveau Monde, société qui détenait sa participation dans le Groupe Le Monde. 

Ces dernières années, le milliardaire a multiplié ses investissements dans la presse et l’édition française (Elle, Marianne, Franc-Tireur, EDITIS) ou en tant que prêteur (14 M€) au quotidien Libération. Dans un communiqué D. Kretinsky précise qu’il « continuera à soutenir des titres français et à garantir leur indépendance en tant qu’actionnaire ».

Xavier Niel annonce avoir pris « l’engagement irrévocable de transférer ses parts au Fonds pour l’indépendance de la presse », comme il l’avait déjà fait en février 2023.

Cette structure, créée en 2021, rend statutairement incessible le capital versé.

Louis Dreyfus, président du directoire du Monde et Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, dans un message adressé aux salariés, soulignent que le Fonds pour l’indépendance de la presse devient le premier actionnaire du groupe. Le second actionnaire est le Pôle d’indépendance qui regroupe les sociétés de rédacteurs, les sociétés de personnels et la société des lecteurs du Monde.

Selon le Financial Times la transaction du rachat des parts du magnat tchèque serait d’environ 50 millions d’euros.

LE MONDE RENFORCE SA CELLULE « OSINT »

Mars 2023 : La cellule d’investigation vidéo et open source intelligence (OSINT) du Monde élargit son action à l’international. Créée en 2019 pendant le mouvement des Gilets Jaunes pour enquêter sur les violences policières en France, ce service dispose de nouveaux outils d’analyse d’images. Ces images sont vérifiées et permettent de mieux trier les fausses informations et tentatives de manipulation des médias. Un « sport » particulièrement remis au goût du jour avec la guerre russo-ukrainienne. La cellule réunit des enquêteurs vidéo, des journalistes spécialisés et des « motion designers 2D-3D ».

Ouïgours en Chine, djihadistes au Sahel, mercenaires de Wagner, trafic de migrants, le champs d’investigation est vaste. La cellule travaille en lien étroit avec les correspondants à l’étranger du Monde, photographes et envoyés spéciaux. 


COURRIER INTERNATIONAL : NOUVELLE APPLI 

Fin avril : la nouvelle application de Courrier International (groupe Le Monde) a permis à l’audience de bondir de 30 % en un mois. Outre un design rénové, le Réveil Courrier permet de trouver les infos de la nuit et une sélection de la presse étrangère dès 6 h. 


NIEL VA VERSER SES PARTS AU FONDS DE DOTATION


8 février : La Lettre A annonce que Xavier Niel, actionnaire du groupe Le Monde, va verser ses parts dans le Fonds pour l’indépendance de la presse. En avril 2021, il avait transféré pour 1€ symbolique l’intégralité de ses participations dans la presse, jusqu’alors logées dans sa holding NJJ Presse. Début 2022, il possédait 74,5 % du Monde Libre, actionnaire majoritaire (72,5 %) du groupe Le Monde et à 99 % de L’Obs, après avoir racheté la quasi totalité des parts de Matthieu Pigasse

Ce fonds de dotation permet de renforcer l’indépendance capitalistique du groupe de presse, les parts de Niel devenant incessibles. 


Début décembre 2022 : Jérôme Fenoglio annonce un record historique de diffusion payée avec 479.720 ex. / jour (+ 6 %) qui le confirme à la première position des quotidiens nationaux (voir ci-dessous son post Facebook).


Lors de son 77e anniversaire, en décembre 2021, Le Monde dépassait le cap des 500.000 abonnés dont 83 % exclusivement numériques : 441.000 numériques, 87.000 papier et 30.000 ventes en kiosques et autres points de vente, en France et à l’étranger. 

 

En 2020, les recettes de diffusion représentaient 68 % du CA de la Société éditrice (contre 22 % pour la publicité) : 25 % provenaient des abonnements numériques, 23 % de la vente au numéro et 20 % des abonnements « papier ». 

En 2021, lemonde.fr a été le premier site d'information français à franchir le seuil des 400.000 abonnés numériques, d’après le classement de Mind Médias.



> Le Monde, diffusion France payée 2021-2022 : 458.611 ex. + 8,14 % 


N°1 de la Presse Quotidienne Nationale, devant les 349.800 exemplaires du Figaro, n°2 de la PQN)


M Le Magazine du Monde (hebdo) : 466.279 ex. + 7,43 %



LE MONDE : NOMINATION CONTESTÉE


Octobre 2022 : le pôle d’indépendance du Monde (qui contrôle 25,4 % du capital du groupe) a émis des réserves après la nomination de l’énarque Line Sylla-Walbaum, DG du joaillier Chaumet (LVMH) à la tête du conseil de surveillance du groupe Le Monde, en remplacement de Jean-Louis Beffa. 

Le pôle réunit la Société des rédacteurs du Monde, la société civile des publications de La Vie catholique, la Société des lecteurs du Monde, la Société des cadres du Monde, la Société des employés du Monde, la Société des personnels du Monde, la Société des personnels du Courrier International et l’association des actionnaires minoritaires du Monde.


LEMONDE.FR : LANCEMENT DE L'ÉDITION ANGLOPHONE


Avril 2022 : le site du Monde lance Le Monde in English. Cette édition anglophone numérique propose la traduction d’articles du jour et une newsletter quotidienne en anglais. Huit journalistes animent cette nouvelle édition dont deux sont au bureau du quotidien à Los Angeles. Cette nouveauté répond à deux objectifs : proposer au monde anglophone une vision française et européenne de l’actualité et élargir le nombre d'abonnés à l'offre numérique du Monde.

Si le cap des 500.000 abonnés a été franchi pour la première fois en décembre dernier, Le Monde s'est donné pour objectif, notamment grâce à cette nouvelle édition, d'atteindre le million d'abonnés d'ici 2025.



HISTOIRE DE LA PRESSE





LE MONDE
 publie son premier numéro le soir du 18 décembre 1944 (daté du 19). Il remplace Le Temps qui, replié à Lyon en 1940, se saborda tardivement fin 1942. 
Hubert Beuve-Méry
 ( 1 9 0 2 - 1 9 8 9 ) a n c i e n correspondant du Temps à Prague, est sollicité par le général De Gaulle pour créer un « journal de référence » et remplacer Le Temps dont les locaux ont été réquisitionnés et le matériel saisi, en application des Ordonnances sur la liberté de la presse. Le nouveau quotidien s’installe au n° 5 boulevard des Italiens (il y restera 44 ans). Dès 1951, les salariés joueront un rôle important dans la gestion du journal et son indépendance, avec la création de la Société des rédacteurs (en disposant alors de 28 % des parts de la SARL Le Monde). Malgré des débuts difficiles (82.000 ex. vendus quotidiennement en 1949, lorsque France Soir vend 414.000 ex. Le Parisien Libéré 310.000, Paris Presse 248.000, Le Figaro 221.000, L’Humanité 167.000) il connaît un fort développement au début des années 1960 (137.433 ex.), le triplement des ventes en 1971 (347.783 ex.) et près de 500.000 à la fin des années 1970. Peu à peu orienté à gauche, son opposition au président Giscard d’Estaing, 

Le Monde soutiendra la candidature de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, ce qui entraîna la fuite de nombreux lecteurs, la diffusion passant de 434.000 ex. entre 1974 et 1981 à 335.000 ex. en 1985. 


André Fontaine, nommé directeur en remplacement d’André Laurens, change la ligne éditoriale et n’hésite plus à critiquer le pouvoir (scandale du Rainbow Warrior, affaire des Irlandais de Vincennes), plusieurs journalistes subissant en réaction des écoutes téléphoniques. Affaibli par la concurrence de Libération et le renouveau du Figaro, Le Monde traverse une crise (vente de son immeuble en 1985) et se transforme en SA à directoire et conseil de surveillance en 1994. 


À la démission en 1994 de l’économiste-polytechnicien Jacques Lesourne (nommé en 1990), le rédacteur en chef Jean-Marie Colombani est élu directeur de la publication. Une nouvelle formule est lancée en 1995 avec une recapitalisation de 295 M de francs. Réélu en 2000, Colombani développe une stratégie de groupe avec la prise de contrôle des Journaux du Midi (Midi Libre, L’Indépendant, Centre-Presse Rodez) en 1999, des publications de La Vie Catholique (La Vie, Courrier International, Télérama). La situation financière se dégrade (25 M€ de pertes en 2003) et la rédaction tangue. 


2004 : Edwy Plenel démissionne de la direction de la rédaction (licencié avec 450.000 € d’indemnités il fonde Mediapart en 2008). 


2005 : le groupe Lagardère entré dans le capital, une nouvelle crise éclate. La société des rédacteurs s’opposera à la création d’un pôle sud de la PQR réunissant les quotidiens contrôlés par Le Monde et ceux de Hachette-Filipacchi Lagardère (La Provence, Nice-Matin, Corse-Matin, Var-Matin). 


2007 : Colombani, qui appelle à voter Ségolène Royal à la Présidentielle, voit la société des rédacteurs lui refuser un nouveau mandat à la direction du directoire du groupe. Le DG Pierre Jeantet lui succède. Fin 2007, des désaccords sur la gestion, entraîneront sa démission. 


2008 : Eric Fottorino, ex-directeur de la rédaction, puis directeur, devient président du directoire. Baisse des recettes publicitaires (- 40 % en 4 ans), 15 M€ de pertes, le groupe doit se séparer de plusieurs actifs (Les Cahiers du Cinéma, Fleurus Presse, la librairie religieuse La Procure). 


2009 : dans un éditorial Fottorino égratigne Sarkozy. Les amis du président de la République réagissent : Vincent Bolloré retire son gratuit Direct Matin des rotatives du Monde, Arnaud Lagardère le JDD, et Bernard Arnault Les Échos. La BNP, banque historique du journal, refuse d’aider au rétablissement des finances. 


2010 : reprise du journal par le trio Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Xavier Niel, offre plébiscitée par les salariés actionnaires (une offre Perdriel-Orange-groupe espagnol Prisa, soutenue par Alain Minc, proche de Sarkozy, sera rejetée). 


Fin 2010 : révoqué de la présidence du directoire, Éric Fottorino est remplacé par Louis Dreyfus, jusqu'alors directeur du magazine Les Inrockuptibles et conseiller de M. Pigasse, et Erik Izraelewicz, nommé directeur des rédactions, qui décède un an plus tard. La volonté de propulser la révolution numérique, avec un transfert d’une cinquantaine de postes et la suppression de rubriques, suscite des démissions au sein de la rédaction. 


2014 : lancement d’une nouvelle formule. 


2015 : Jérôme Fenoglio devient directeur et Luc Bronner, directeur des rédactions. 


2017 : suite au décès de Pierre Bergé, Jean-Louis Beffa, ancien président de Saint-Gobain, est élu président du conseil de surveillance du Monde, où il siégeait depuis 1994. Création du Décodex. Niel et Pigasse rachètent chacun la moitié des parts de Bergé. 


2018 : Pigasse vend 49 % de ses parts au milliardaire Daniel Kretinsky. 

2019 : Pigasse et Kretinsky veulent racheter les parts du groupe Prisa (20 % du groupe Le Monde) mais la négociation n’aboutira pas. La rédaction obtient un « droit d’agrément » pour préserver

l'indépendance é d i t o r i a l e. 

Désormais, il permet de bloquer un changement d’actionnaire. 


2020 : déménagement du 80 boulevard Blanqui (13e) dans le nouveau siège 67/69, avenue Pierre-Mendès-France, près de la gare d’Austerlitz, sur 23.000 m2 (photo ci-contre). 


2021 : mutation digitale réussie du quotidien. 

Création du Fonds de dotation pour pérenniser l’indépendance capitalistique. Caroline Monnot, nouvelle directrice de la rédaction, présente ses excuses pour un dessin pouvant choquer des personnes transgenre. 

Le dessinateur Xavier Gorce démissionne après 18 ans de présence, estimant que « la liberté ne se négocie pas ». 

En mars 2021, Plantu a quitté Le Monde après plus de 40 ans de dessins.

Un départ à la retraite, qui n’a rien à voir avec le départ de Gorce qui publie désormais dans Le Point.



LE MONDE DIPLOMATIQUE



Né en 1954 par Hubert Beuve-Méry,  dans le giron du Monde, le Diplo dispose d’une indépendance éditoriale et financière en étant une filiale du Monde SA (51 %). Les 49 % restants se partagent entre Les Amis du Monde diplomatique et une association regroupant le personnel.

Président du directoire : depuis 2008 Serge Halimi (fils de Gisèle Halimi), né en 1955.

Vice-président et rédacteur en chef adjoint : Renaud Lambert (co-fondateur de l’Observatoire Français des Médias), né en 1974.

Rédacteur en chef : Benoît Bréville, né en 1983. Historien et journaliste

Mensuel, il est le journal français le plus diffusé dans le monde avec 34 éditions dont 9 numériques, traduit en 19 langues dans une trentaine de pays. Il se veut « le journal de référence de tous ceux qui veulent comprendre le monde mais aussi le changer » et sa ligne éditoriale est associée à la gauche anti-libérale. Une revue bimestrielle est également éditée : Manière de voir


> Le Monde diplomatique, diffusion France payée 2021-2022 : 155.206 ex. + 0,31% CA 2021 : 12,656 M€ (+ 9,34 % / 2020). Résultat net : 1,978 M€


TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...