dimanche 31 octobre 2021

FRANCE SOIR BÉNÉFICIE TOUJOURS DES AIDES DE L'ÉTAT

Avril : Contre toute attente, la Commission paritaire des publications et agences de presse (sous la tutelle du ministère de la Culture) a renouvelé l'habilitation de site d'information politique et générale, ce qui lui permet de bénéficier des aides de l’État, alors que depuis octobre 2019, des informations "complotistes" sont publiées par le site.

Janvier : Déréférencé de Google News, le site est privé de recettes publicitaires via Google qui applique son règlement visant à « protéger les marques contre la diffusion de leurs publicités à côté de contenus dangereux et trompeurs ».

L'ancien prestigieux quotidien fondé en 1944 par deux jeunes résistants (Robert Salmon et Philippe Viannay, créateurs en 1941 du journal clandestin Défense de la France) était installé à la Libération au 100, rue Réaumur, Paris 2e. 

Dirigé par Pierre Lazareff, la rédaction comptera plus de 400 personnes, et Joseph Kessel comptera parmi les grands reporters vedettes.

Les ventes dépasseront le million d'exemplaires en 1953. 

Le déclin commença dans les années 60, avec la concurrence de la télévision. 

Propriété de la Librairie Hachette en 1949, le quotidien est revendu en 1976 à Presse Alliance de Paul Winkler, qui le revend à  la Socpresse de Robert Hersant

Avec environ 100 MF de pertes par an, il sera revendu en 1999 pour 1 F symbolique au franco-libanais Georges Ghosn

En moins de 20 ans les ventes ont été divisées par trois, passant de 422.000 exemplaires en 1979 à 156.000 en 1998. Les journalistes Philippe Bouvard, puis André Bercoff et Jean-Luc Mano se succèdent à la direction de la rédaction mais n'arriveront pas à redresser la barre. 

2000 : revente à l’italien Poligrafici Editoriale

2004 : L'homme d'affaires franco-égyptien Raymond Lakah le rachète mais ce sera la cessation de paiement en 2005. 

2006 : les caricatures de Mahomet sont publiées et le tribunal de commerce accepte le projet de reprise du journaliste sportif Olivier Rey et du promoteur Jean-Pierre Brunois. Leur projet, rejeté par la rédaction et la famille Lazareff, entraînera une grève de plus d'un mois et demi. 

2007 : l'OJD tombe à 24.000 exemplaires...

2009 : le milliardaire russe Alexandre Pougatchev rachète le titre installé avenue des Champs-Élysées et lance une nouvelle formule qui verra la diffusion monter jusqu'à 60.000 exemplaires. Le 13 décembre 2011, l'édition papier est supprimée avec 89 emplois.

2012 : France Soir devient en février un pure-player 100 % numérique dirigé par Dominique de Montvalon et Charles Desjardins

Le 23 juillet 2012, la liquidation judiciaire est prononcée. 

Cards Off SA, spécialisé dans le commerce en ligne, obtient la propriété de la marque qui devient francesoir.fr

Décembre 2018 : Recapitalisation de 3,3 M€ 

La société Mutualize Corporation SA, devient FranceSoir Groupe SA présidée par Xavier Azalbert.

Cet entrepreneur, né en 1965, économiste de formation, a créé ou repris des entreprises dans les secteurs du BTP, la banque en ligne et l'environnement. Il a fait fortune dans les technologies financières.

Octobre 2019 : après une grève quatre journalistes sont licenciés pour motif économique. Deux avaient démissionné à l'été.


Repères : 


Principaux actionnaires

Société d'investissement et de participations 48,8 %

Les opticiens Jean et Eric Nageleisen 11,82 % et 17,82 % (père et fils dirigent des magasins d'optique dans le Haut-Rhin)

Xavier Azalbert 2,75 %

Francis Limon (notaire dans le Bas-Rhin) 2,46 %

Autres : 16,35 %



Siège social : 25 C, rue de Ponthieu 75008 Paris



Site officiel 

jeudi 28 octobre 2021

LE CANARD ENCHAÎNÉ

Février 2022 : selon L’Obs (15/2/2022) le journaliste Jean Clémentin aurait espionné pour le compte de la StB (les services secrets tchécoslovaques), dans les années 60.

Des faits exhumés d’archives historiques de la StB. Grande plume de l’hebdomadaire satirique, sous le pseudo de Jean Manan, chef du service politique, il a pris sa retraite en 1989 et est âgé de 98 ans. Il serait allé jusqu’à publier de fausses informations et il aurait remis au moins 300 notes à un officier de liaison entre 1957 et 1969.

Les faits sont aujourd'hui prescrits. 

Nicolas Brimo, directeur du Canard a déclaré à l’AFP : « Nous ne sommes évidemment pas au courant, nous sommes sidérés ».


Octobre 2021 :
Le Canard Enchaîné adhère à la Société des Droits Voisins de la presse (DVP) pour obtenir la rémunération des contenus publiés par les Gafa.

Mai 2020 : Le Canard Enchaîné est accessible en numérique pour les abonnés sur lecanardenchaine.fr   Le site présente notamment la Une du journal, fabriqué le mardi.

L'hebdomadaire satirique du mercredi, qui a fêté ses 100 ans en septembre 2015, a souffert de la liquidation de Presstalis avec 793.800 € de pertes en 2020 pour un CA de 18,17 M€ (en baisse de 12 % / 2019).

Fidèle au grand format, refusant la publicité, il est la propriété exclusive de sa rédaction et de ses fondateurs, au sein de la société Les éditions Maréchalde-Le Canard Enchaîné (du nom de Maurice Maréchal (1882-1942), principal fondateur en 1915 avec sa femme Jeanne)

Les bénéfices ont toujours été mis en réserve pour assurer l'indépendance financière du titre.

Ces réserves, longtemps trois fois plus importantes que le chiffre d'affaires annuel, sont placées sur un compte non rémunéré et la réserve totale était estimée en 2016 à une centaine de millions d’euros.

Les 65 salariés (chiffres 2014) seraient les mieux payés de toute la presse française. En contrepartie les rédacteurs s'engagent à ne pas jouer en bourse, à ne pas faire de piges ailleurs, ni d'accepter cadeau ou honneur, notamment les décorations.



mercredi 27 octobre 2021

NÉCROLOGIES 2021

NÉCROLOGIES 2021


28 décembre : Décès de Sabine Weiss à 97 ans.

Photographe franco-suisse, elle incarnait le courant de la photographie humaniste dans la lignée de Doisneau, Willy Ronis, Izis ou Boubat. À Paris, en 1946, elle débuta dans le studio de Willy Maywald. Dans les milieux de la mode, du cinéma, de la musique, elle collabora à Match, Life, Time Magazine, Newsweek, Vogue. Reporter à l’agence Rapho à partir de 1952, elle utilisa essentiellement le noir et blanc en recherchant ambiances et émotions. Ses photographies les plus connues concernent le Paris d’après-guerre, les clochards, les enfants de terrains vagues, les amoureux. En 2017, elle a donné l’ensemble de ses archives (plus de 200.000 négatifs) au musée de l’Élysée à Lausanne.  


18 décembre : Décès de Pierre Lepape à 80 ans à l’hôpital Saint-Antoine.

Journaliste et critique littéraire, il débuta à Paris Normandie, le quotidien de sa région natale. À Télérama il lança la rubrique Livres puis devient rédacteur en chef du mensuel L’Autre Journal (ex-Les Nouvelles littéraires). De 1995 à 2001 il anime le Feuilleton du Monde des Livres. Écrivain, il laisse plusieurs biographies consacrés à Voltaire, Diderot, Gide, Sorel, et plusieurs essais écrits avec son épouse Michèle Gazier. Son dernier libre, « Ruines » est paru en 2020.


17 novembre : Décès de Patrice Louis à 74 ans, d’un cancer du poumon. 

Diplômé du CFJ (1971), il débuta à Europe1 et fera l’essentiel de sa carrière aux Antilles, à la radio comme directeur de Radio Caraïbes International (RCI) jusqu’en 1980, et comme correspondant du Monde. Après France Inter, Europe1 et BFM il retourna en Martinique en 1999 pour la direction de l’information d’ATV. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages consacrés à la langue française. 

Rentré en métropole en 2013 avec son épouse Violette, martiniquaise, il s’établit à Illiers-Combray, commune d’Eure-et-Loir, immortalisée dans l’oeuvre de Marcel Proust, et il tenait le blog « Le fou de Proust ».


23 octobre : Décès de Marcel Bluwal à 96 ans. Entré à la télévision dans les années 50, il sera l’un des grands réalisateurs de son époque. On lui doit notamment l’adaptation de chefs d’oeuvre du théâtre et de la littérature et il lança le concept du feuilleton en 1962 avec la série L’inspecteur Leclerc enquête puis Vidocq. Il délaissera le petit écran pour enseigner au Conservatoire d’art dramatique de Paris. 

Caché par son professeur de piano il échappera à la rafle du Vél d’Hiv, très engagé à gauche il quitta le PCF en 1981. 


20 octobre : Obsèques de Dominique Laury. Né Marcel Ajzerstein, il débuta sa carrière au Progrès et au Monde avant d’entrer à la télévision dans l’équipe de Pierre Desgraupes en 1969. Spécialiste de l’éducation, grand reporter, il fut rédacteur en chef adjoint à France 2 jusqu’en 1988. En 1993, il quitte le journalisme pour enseigner la communication à l’Institut supérieur de gestion. 


13 octobre : Décès d’Emmanuel de la Taille à 89 ans.

L’ancien responsable du service économie de la Une est décédé après avoir été renversé par un camion aux Champs-Élysées à Paris. 

Précurseur de l’économie à la télévision, né en 1932 à Casablanca (Maroc), il commença sa carrière en 1960 comme chargé de mission à la direction de l’information à Alger, mission difficile en pleine guerre d’Algérie. Après quelques années à l’AFP en tant que spécialiste de l’Europe, il fait ses premiers pas à la télévision comme chef du service étranger à l’ORTF. Présent quotidiennement à l’antenne puis sur TF1, il lance en 1978 avec François de Closets «L’Enjeu», premier magazine économique grand public, diffusé tous les mois en deuxième partie de soirée. En 1988, «Le Club de l’enjeu» prend le relais chaque semaine en troisième partie de soirée puis devient «L’Enjeu international» pour son passage sur TV5 Monde de 1994 à 1998.


11 octobre : annonce du décès de Jean-Daniel Flaysakier à 70 ans, retrouvé mort d’un arrêt cardiaque le 7 octobre, sur une plage des Sables d’Olonne (Vendée).

Figure familière de la chaîne publique, il animait la chronique Santé de 1980 jusqu’à sa retraite en 2018. Originaire de Tours, médecin, oncologue, il arborait toujours un noeud papillon.


7 octobre : décès d'Étienne Mougeotte à 81 ans, des suites d'un cancer.

Hypokhâgne au lycée Henri IV à Paris, IFP, il débute à Paris-Normandiepuis France Inter en 1967 puis Europe 1. Rédacteur en chef adjoint à l’ORTF en 1969 pour la Première chaîne, il présente le JT Information Première en 1972, collabore aussi à RTL puis devient rédacteur en chef à Europe 1 en 1974 et directeur de l’information jusqu’en 1981.

Entré au groupe Hachette, il devient rédacteur en chef du JDD et de Télé 7 Jours de 1984 à 1987 puis, il rallie TF1 racheté par Bouygues et devient très vite viceprésident du groupe TF1 aux côtés du PDG Patrick Le Lay. 

Dans les décennies 1990 et 2000, la chaîne obtiendra ses meilleurs audiences. 

Le 24 juin 1994, il ouvre la chaîne d’information continue LCI qu’il présidera jusqu’en 2007. A partir de 2006, il est vice-président et membre du conseil de surveillance de France 24

En avril 2007, il quitte TF1 pour rejoindre dans l’été Le Figaro Magazine et devient directeur des rédactions du groupe Figaro jusqu’en juillet 2012 où il est remplacé par Alexis Brezet. De fin 2012, il devient DG de Radio Classique jusqu’en mars 2018. 

En 2015, avec l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, et son confrère Charles Villeneuve, il rachète le groupe Valmonde suite au décès de son propriétaire Pierre Fabre, qui édite Valeurs Actuelles.


4 octobre : Décès de José de Broucker à 92 ans. Ancien directeur de l’information à La Vie il était le biographe de Dom Helder Camara. Il a été professeur puis directeur des études au Cfj. 


Août : Décès le 26 août de Jacques Saint-Cricq à 86 ans. Ancien président du Syndicat national de la presse quotidienne régionale de 1988 à 1997 il avait été président du conseil de surveillance de La Nouvelle République du Centre-Ouest de 2004 à 2018, après avoir été président du Directoire depuis1975. Ingénieur des Mines, il avait intégré le quotidien comme directeur technique en 1967. Son épouse, Mireille, fille du fondateur du journal Jean Meunier, est également décédée le même jour quelques heures plus tard.

Ils étaient les parents de Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2 et d’Olivier Saint-Cricq, actuel président du Directoire de la NRCO.


Juillet : Décès le 12 juillet de Francis Le Queignec à 75 ans. Originaire d'Elliant, près de Quimper, cet ancien secrétaire général de la rédaction de Presse Océan, parti à la retraite fin 2006, avait fait toute sa carrière dans le journal nantais. De la "locale" à  la coordination et au secrétariat de rédaction, il a été adjoint du chef de la rédaction de Nantes en 1979. De 1981 à 1984 il a aussi été directeur départemental de l'édition de Vendée. 


Juin : Décès de Thierry de Scitivaux à 84 ans. Né en 1936 à Beyrouth, il entre à l’ORTF en 1963. Il présenta les JT de 1966 à 1968. Chef du service de politique étrangère de 1972 à 1978, puis grand reporter et rédacteur en chef et devient rédacteur en chef des journaux du week-end sur TF1. En 1988, il sera l’attaché de presse de Raymond Barre, alors candidat à la présidence de la République.


Mai : Décès de François Ponchelet à 78 ansGrand reporter à Europe 1, rédacteur en chef à Antenne 2 puis France 2. (CFJ 1964). Il a notamment couvert le 30 avril 1975 la prise de Saïgon par l’armée populaire vietnamienne et la reddition du général Minh. «  J’ai eu la chance d’être au bon endroit au bon moment » commentait-il. Dans cette vidéo il raconte cette leçon de reportage : https://www.dailymotion.com/video/xu68ps


27 février : Décès de Léone Nora, née Georges-Picot à 92 ans.

Journaliste, elle participa au lancement de L’Express et de France 3 avant de diriger le service de presse de Gallimard. Diplômé de Sciences Po en 1949, elle était l’épouse de Simon Nora et a été la secrétaire particulière de Pierre Mendès-France.


PQR : CENTRE FRANCE, SANDRINE THOMAS ÉCARTÉE POUR HARCÈLEMENT MORAL

Sandrine Thomas, rédactrice en chef de La Montagne et directrice des rédactions du groupe Centre France depuis septembre 2018, est sous le coup d’une procédure de licenciement pour harcèlement moral, annonce La Lettre A (29/11/2021).

Sandrine Thomas (capture d'écran Centre France)

La direction générale, engagée depuis presque un an dans une restructuration complexe, a préféré lâcher du lest vis-à-vis des personnels en faisant sauter un "fusible" plutôt que de renoncer à son plan. Une décision qui intervient alors que de nouvelles négociations s'engagent dans la perspective d'un accord d'ici la fin d'année


Sandrine Thomas, 49 ans, a rejoint La Montagne en 1994, comme journaliste dans diverses agences en Auvergne et en Limousin. 

Elle a notamment été directrice des éditions de l'Allier (2008-2011) puis directrice des éditions du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire (2011-2014).

En 2014, elle rejoint la direction des rédactions en tant que manager de la mutation éditoriale et de la transformation numérique. 

Elle est également responsable du pilotage de l’agence audiovisuelle Centre France Info Région qui réalise des reportages pour TF1-LCI à Clermont-Ferrand, Limoges et Tours.

Originaire de Brive-La-Gaillarde, Sandrine Thomas est diplômée de Keele University (Angleterre) et de l’université de Limoges (licence de lettres modernes). 


La sanction grave qui la menace intervient dans un contexte marqué par des relations sociales très tendues suite à une série de départs au sein des rédactions et la remise à plat des accords sociaux. Un virage engagé par Soizic Bouju nommée à la direction générale au printemps 2020 après un parcours dans le groupe qui débuta en 2014 après des fonctions de DRH chez Prisma de 2003 à 2008. 

Le 3 mai dernier, après plusieurs mois de vaines négociations, les syndicats ont refusé de signer la rupture conventionnelle collective (RCC) qui prévoyait pas moins de 58 départs volontaires à La Montagne. Au total, 107 emplois sur 1850 sont appelés à disparaître dans le groupe. 

Déjà, en décembre 2020, les syndicats (SNJ, CGT, FO, CFDT, UNSA) considéraient que "la direction du groupe Centre France a entrepris une restructuration d'ampleur et à marche forcée" en dénonçant des méthodes "empreintes de brutalité, de mépris et d'irrespect". 

Une journée de grève a même été observée, entrainant la non-parution de tous les titres de Centre France les 21 et 22 juin.

Depuis 2015 de profondes transformations et de nouvelles orientations stratégiques ont été engagées au sein du groupe Centre France bouleversant les organisations et les métiers, suscitant forcément des tensions internes. 

Le nouveau cap avait été fixé fin 2013 par le DG de l'époque, Michel Habouzit, dans son plan de développement stratégique qui appelait à la transformation du groupe vers le numérique, la diversification et l'événementiel. 

La pandémie est venue perturber l'activité du groupe, notamment celle de la filiale Centre France Événements (organisation de salons, foires, congrès) plombée en 2020 avec 1 M€ de pertes après un exercice 2019 déjà déficitaire.


Repères : 


- Le harcèlement moral est une faute disciplinaire et un délit (Code du travail art. L.1152-1 et Code pénal art. 222-33-2)

« Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ».


Un salarié harceleur (collègue, supérieur) risque une sanction disciplinaire qui peut aller jusqu'au licenciement pour faute. Au pénal, les auteurs de harcèlement moral au travail sont passibles de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 € d'amende.

Dans le cadre de la loi de modernisation sociale, La Montagne a instauré une commission contre le harcèlement moral. Elle est composée du DRH, du médecin du travail, de trois membres du CHSCT, de trois délégués du personnel et de trois représentants du CE.


- Les actionnaires de Centre France sont : la Fondation Varenne (42 %), la SAS Holding Montagne Centre France (46 %), la société coopérative auxiliaire du Crédit Agricole du Centre (12 %).


- Audience quotidienne : 1,2 millions de lecteurs. 910.000 visites sur sites et applis.

- Les quotidiens affichent tous des diffusions en recul : 

La Montagne 134.640 ex. - 5,66 %

Le Populaire du Centre 26.395 ex. - 6,75 %

La République du Centre 24.726 ex. - 8,04 %

Le Berry Républicain 24.462 ex. - 4,86 %

L'Yonne Républicaine 21.677 ex. - 5,09 % 

L'Écho Républicain 21.064 ex. - 5,75 %

Le Journal du Centre 19.513 ex. - 4,95 %

L'Éveil de la Haute-Loire 8.890 ex. - 6,07 %


Depuis 2009, Centre France est actionnaire (17 %) du groupe La Nouvelle République du Centre-Ouest 141.424 ex. - 3,04 % (Centre Presse Poitiers : 7.932 ex. - 10,81 %)  


- Hebdos régionaux édités par la filiale Centre France hebdos : 

Le Pays, L'Éclaireur du Gâtinais, Le Journal de Gien, La Ruche, Le Régional de Cosne et du Charitois, Le Courrier du Loiret, L'Éveil hebdo, La Voix du Sancerrois, La Gazette de Thiers et d'Ambert.

Fin 2019, Le Réveil du Vivarais était cédé au groupe HCR. En 2018, La Gazette de la Haute-Loire cessait de paraître.


Chiffres clés :


La Montagne CA 2020 : 84,48 M€. Résultat : 14,638 M€

Centre France hebdos CA 2020 : 6,72 M€. Résultat déficitaire - 788.700 €



RÉORGANISATION DES IMPRIMERIES


Le groupe Centre France qui compte 8 quotidiens et 9 hebdos régionaux a engagé la réorganisation de ses imprimeries.

Après la remise à plat des accords sociaux, elles vont voir le départ d’une soixantaine de salariés. Une conséquence directe du plan filière, subventionné à hauteur de 36 M€ sur deux ans par l’État, l’objectif étant de réduire les capacités d’impression de la presse quotidienne régionale en raison d’une prévision de baisse de 25 à 30 % des volumes d’impression de journaux d’ici à 2030.

La mutualisation de l'impression avait été engagée dès 2011 avec l'arrêt de la rotative du Populaire à Limoges, puis en 2014 avec l'arrêt de la rotative de La République du Centre, son impression étant transférée à Auxerre. 


Siège social : 45, rue du Clos Four 63000 Clermont-Ferrand.


Site officiel


VIVENDI : BOLLORÉ PART À LA RETRAITE


> Le groupe Vivendi accélère sa prise de contrôle du groupe Lagardère.

> Le 17 février, Vincent Bolloré (photo ci-contre) a passé le flambeau à ses enfants, le jour du bicentenaire de la création de l'entreprise familiale.

> Depuis juin, Vivendi est  le nouveau propriétaire des magazines de la filiale française de Prisma Media.


VIVENDI RENONCE À SA MONTÉE DANS L'ESPAGNOL PRISA


Avril 2022 : changement de stratégie pour Vivendi qui, en octobre dernier, avait demandé l'autorisation de pouvoir renforcer sa part dans Prisa jusqu'à 29,9%, seuil de déclenchement d'une OPA, contre 9,9% actuellement.

Le groupe espagnol dirigé par Joseph Oughourlian, patron du fonds britannique Amber Capital, premier actionnaire de Prisa (29 % du capital), n'a pas précisé les raisons de ce désistement.

La demande était soumise à l'approbation du gouvernement espagnol, suite au renforcement  depuis 2020 les règles sur les investissements étrangers. Désormais, les groupes étrangers voulant acquérir plus de 10 % d'une entreprise jugée prioritaire doivent obtenir le feu vert du conseil des ministres. 


CROISSANCE DES RÉSULTATS 2021


9 mars 2022 : Vivendi annonce une "très belle croissance du chiffre d'affaires et de très bons résultats de toutes les activités en 2021".


CA 2021 : 9.572 M€ (+ 10,4 %)

EBITA : 690 M€ (x 2,3)

Résultat net : 649 M€ (x 2,2) 292 M€ en 2020.


L'augmentation du chiffre d'affaires résulte de la progression du groupe Canal + (+ 5,2 %) , de Havas Group (+ 10,8 %) et d'Editis (+ 18,1 % : une performance record portée par le segment de la BD-Mangas). Elle comprend aussi la contribution de Prisma Media à compter du 1er juin 2021 (20 M€), la quote-part d'Universal Music Group (33 M€), et de Lagardère (19 M€).


OPA SUR LAGARDÈRE : VIVENDI ACCÉLÈRE


21 février 2022 : Vivendi a déposé le lundi 21 février une OPA sur Lagardère. 

Le projet a été transmis à l’Autorité des marchés financiers qui se prononcera sur la conformité de l’opération. Le calendrier prévoit une ouverture de l’offre le 14 avril 2022 pour une durée de 25 jours de bourse.

Déjà détenteur de 45 % du capital après le rachat des 17,5 % du fonds Amber Capital, le groupe de Vincent Bolloré propose 25,50 € par action Lagardère aux détenteurs des 55 % du capital qu’il ne contrôle pas (soit 1,40 € de plus par action qu’annoncé en septembre en raison de l’amélioration des résultats de Lagardère qui a réduit ses pertes à 101 M€ en 2021 pour 688 M€ en 2020). 


Le Qatar (11,5 % de Lagardère) et Bernard Arnault (9,97 %) n’ont pas encore réagi… Arnaud Lagardère détient pour sa part 11 % des actions.

En septembre dernier, Vivendi avait acheté directement 0,4 % d’Amber.

L’OPA, annoncée dès septembre dernier était initialement prévue avant le 15 décembre 2022. Elle doit recevoir l’accord des autorités de contrôle (ARCOM, Commission européenne) en raison des risques de concentration et de position dominante dans les médias et l’édition.


Vivendi estime avoir le droit d’accélérer son opération à partir du moment où il n’exerce pas ses droits de vote liés à ces parts. 

« Cette opération ne remet pas en cause la structure actuelle du groupe Lagardère. Arnaud Lagardère est le président indiscutable de Lagardère et le reste » précise Vivendi.

« Elle n’entraînera aucun flux financier de part ni d’autres, Amber Capital conservant les fonds qui lui avaient été remis par Vivendi à titre de gage-espèces » précise encore le communiqué. Vivendi a en effet avancé 610 M€ au fonds londonien. Au total, Vivendi déboursera 2,5 milliards d’euros pour contrôler l’intégralité de Lagardère.

La prise de contrôle de Lagardère, propriétaire de Paris Match, du JDD et d'Europe 1, permet au groupe Vivendi, qui détient Canal+ et CNews, d'étendre son influence dans le paysage médiatique français. 

D’ores et déjà, un rapprochement existe entre les rédactions d’Europe 1 et CNews où Vincent Bolloré est accusé de développer une influence politique à quelques mois de l’élection présidentielle.  


(Lire aussi à LAGARDÈRE)


60 JOURNALISTES ONT DÉJÀ QUITTÉ 

LE GROUPE PRISMA RACHETÉ PAR VIVENDI


Prisma Media, le n°1 de la presse magazine a déjà enregistré le départ en clause de cession de 60 journalistes depuis son rachat par Vivendi, fin mai. L’information, donnée par le syndicat SNJ-CGT, a été confirmée par le groupe. 


CANAL + LANCE CANAL + OUTRE-MER


25 janvier : Canal + Outre-Mer est accessible via son service Mycanal. Cette chaîne digitale propose aux abonnés des productions ultra-marines (documentaires, séries, court-métrages, concerts) issues des Antilles-Guyane, de la Réunion et de la Nouvelle-Calédonie.


Décembre : Canal + et Ciné + ont conclu un accord avec le cinéma français pour investir 190 M€ dans les créations dans les trois prochaines années, soit 30 M€ de plus qu’actuellement. 

L’accord prévoit une meilleure chronologie des médias, la loi de 1982 ayant instauré des délais entre la sortie d’un film sur grand écran et sa diffusion par ailleurs. Jusqu’à présent on pouvait voir un film sur la chaîne cryptée 8 mois après sa sortie en salles. Désormais ce délai est ramené à 6 mois et en exclusivité pendant 9 mois.

Canal + se renforce face aux plateformes américaines (Netflix, Disney + et Amazon Prime Video) mais pour les obliger à investir davantage dans la création française, le gouvernement veut qu’elles diffusent plus rapidement les films sortis en salles. Le délai actuel est de trois ans. L’objectif est de réduire ce délai à 15 mois. 


29 novembre : CNews arrête son édition papier et se recentre sur son édition numérique.

Le journal gratuit, distribué depuis 2007 dans les transports en commun (avec le nom MatinPlus puis Direct Matin) a succombé à la hausse du prix du papier. Il était déjà fragilisé par la chute des recettes publicitaires et les confinements. Il diffusait 763.794 exemplaires (-4,14 %) pour une audience de 1.333.000 lecteurs (source Acpm 2020-2021).



24 novembre : L'animateur Jean-Marc Morandini (CNews et Non Stop People - cette chaîne du groupe Banijay (Vivendi à 32,9 %) a cessé d’émettre le 17 novembre) est renvoyé devant le tribunal correctionnel dans une affaire de corruption de mineurs. En 2020, il avait fait appel de l'ordonnance de renvoi mais sa requête a été rejetée. Il a trois mois pour se pourvoir en cassation et éviter ainsi un procès. En 2016, accusé de harcèlement sexuel et de travail dissimulé par des jeunes comédiens, leur plainte avait été classée sans suite en 2017, mais les investigations ont repris en 2018.


21 septembre : Universal Music Group (UMG) est introduit à la Bourse d’Amsterdam. Ce « joyau de la couronne » de Vivendi est ainsi valorisé aux environs de 33 milliards d’euros, cinq fois plus qu’il y a huit ans, à la satisfaction des actionnaires. En juin, Vivendi avait passé un accord avec le financier américain Bill Ackman pour la vente de 10 % d’UMG, pour près de 3,5 Md €. 


Juillet : Prisma Media annonce être entré en négociations pour le rachat de 100 % du capital de la société Édition Presse Magazine 2000, propriétaire de Télé Z. (diffusion 2020-2021 : 758.917 ex. - 11,92 %)


11 juin : Amazon remporte 80 % des droits de diffusion des matchs de la Ligue 1 pour 250 M€ / an jusqu’en 2024. 

Canal + va cesser de diffuser le championnat de France de football la saison prochaine pour protester contre le choix de la Ligue de football professionnel. 

La chaîne cryptée, détentrice de deux affiches acquises en 2018 pour 332 millions d’euros chaque saison, estimait son lot surévalué et souhaitait de son côté une nouvelle redistribution des lots et des matchs en lien avec son allié BeIN Sports.


1er juin : les magazines du groupe Prisma Media passent sous la bannière de Vivendi. 

Fin 2020, des négociations exclusives avaient été annoncées pour racheter (100 à 150 M€) les titres jusqu’alors propriété du groupe Bertelsmann via sa filiale filiale Gruner + Jahr Télé Loisirs, Voici, Femme Actuelle, Capital, Gala, National Geographic, Ça M’intéresse, GEO, Télé 2 semaines, Cuisine Actuelle.

Les sociétés de journalistes veulent obtenir du nouvel actionnaire la signature d’une charte de déontologie pour garantir l’indépendance des rédactions.

 

Mai : le groupe de Vincent Bolloré, devient le premier actionnaire du groupe Lagardère.

Un bras de fer se joue aussi face à Bernard Arnault, détenteur de 27 % de la holding personnelle d’Arnaud Lagardère, qui lorgnait du côté du JDD et de Paris Match

Pour Europe 1, le rapprochement avec la chaîne CNews de Bolloré entraîne une série de départs de la rédaction de la radio (lire à LAGARDÈRE).


Mars : l’autorité de la concurrence avait autorisé ce rachat. 

Cette cession s’explique par l’érosion des ventes en 2020 du fait de la faillite du distributeur Presstalis mais surtout par un changement de stratégie de Bertelsmann qui s’est déjà séparé de ses activités médias dans plusieurs pays européens (Pays-Bas, Espagne, Italie, Autriche) et qui a cédé 30 % de son capital dans le groupe M6-RTL au groupe TF1. 


Janvier : Vivendi, déjà propriétaire du groupe Havas et de l’éditeur de jeux vidéo pour mobiles Gameloft, engage sa conquête médiatique européenne en entrant dans le capital de l’espagnol Prisa (groupe du quotidien El Pais) à hauteur de 9,9 %.


Repères : 


Vincent Bolloré, né en 1952, fête cette année ses 70 ans.

14e fortune française avec plus de 5 Md € (Forbes 2021). Diplômé en droit des affaires, il débute comme directeur adjoint de la Compagnie  financière Edmond de Rothschild. 

1981 : il prend les rênes des papeteries Bolloré, fondée en 1822 près de Quimper. Les employés accepteront la baisse de 30 % de leurs salaires moyennant le sauvetage de l’entreprise familiale créatrice du papier ultra fin OCB (Odet-Cascadec-Bolloré) en 1918.

1986 : Vincent Bolloré engage la diversification de la société : banque, combustibles, énergie, batteries, transport maritime, armement, logistique, mobilité, intérêts en Afrique.

2005 : le groupe Bolloré se lance dans le secteur de la communication et des médias. 

Après la revente des chaînes Direct 8 et Direct Star à Canal + par échange d’actions,  Bolloré devient en 2012 le premier actionnaire du groupe Vivendi (plus de 27 % du capital). De 2015 à 2018, Vincent Bolloré préside le conseil de surveillance de Canal +.

2017 : Vivendi fait l’acquisition de la participation majoritaire de Bolloré (60 %) dans le groupe Havas.


À la conquête d'Hachette


Après les médias de Lagardère, Vincent Bolloré entend bien mettre la main sur les éditions Hachette. 

Vivendi, qui possède le groupe Editis (Plon, les Presses de la Cité, Robert Laffont, Cherche Midi, Nathan, Bordas, Belfond, 10-18, Julliard, First) compte le céder à l’espagnol Prisa (groupe du quotidien El Pais) pour se conformer aux règles imposées par les autorités de la concurrence.

Vivendi en est actionnaire à hauteur de 9,936 % depuis janvier 2021. Son fondateur Joseph Oughourlian, présent dans le conseil d’administration du groupe espagnol, s’est entendu avec Bolloré pour lui céder ses actions (17,5 %) dans Lagardère.


Vivendi est déjà propriétaire à 94,75 % du groupe Havas depuis 2017 et depuis juillet 2016 l'un des leaders mondiaux des jeux vidéos sur mobile avec Gameloft.

Il poursuit sa conquête médiatique européenne : en juin 2021, Vivendi a fait l’acquisition des magazines de la filiale française du groupe Prisma Media, jusqu'alors détenus par le groupe allemand Bertelsmann

Vivendi est aussi le n°1 mondial de la musique avec Universal Music Group.


Succession et bicentenaire


 

17 février 2022 : le groupe Bolloré a fêté les 200 ans de l’entreprise familiale à Ergué-Gabéric, près de Quimper (photo ci-contre : Vincent Bollore, en habits traditionnels pendant la cérémonie - FRED TANNEAU / AFP).  


Vincent Bolloré avait annoncé vouloir officiellement passer le relais à ses  quatre enfants lui ont déjà succédé : depuis 2018, Yannick, né en 1980, préside le conseil de surveillance de Vivendi. 

Cyrille, né en 1985, est PDG du groupe Bolloré depuis juin 2019.

Sébastien, l’aîné, né en 1978, est le directeur du développement et Marie, née en 1988, préside Blue Systems (services et solutions de mobilité électrique).


Devenu conseiller informel du groupe, Vincent Bolloré garde un oeil sur les dossiers en cours : l’acquisition de la totalité du capital de Lagardère, empêcher le fonds d’investissement américain KKR d’entrer dans Telecom Italia dont Vivindi est le premier actionnaire, convaincre le gouvernement espagnol de laisser Vivendi prendre 30 % du capital de Prisa, contre 9,9 % actuellement, céder la branche logistique en Afrique où plusieurs actions judiciaires pour corruption ont été lancées.


31 mars 2022 : le groupe Bolloré, leader du transport et de la logistique sur le continent africain, annonce être parvenu à un accord avec l'armateur italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Compagny) pour lui céder sa branche logistique en Afrique qui fait l’objet de plusieurs actions judiciaires pour corruption (la société Bolloré SE a déjà écopé d’une amende de 12 millions d’euros). Le montant de la vente s'élève à 5,7 milliards d'euros. Elle concerne un large réseau de concessions portuaires, d'entrepôts et de hubs routiers et ferroviaires en Afrique. 


Chiffres clés :


Le groupe Bolloré compte 80.000 collaborateurs dans 130 pays. Résultat net : 1,7 Md€.

CA 2020 : 24 Md€. Résultat net : 1,56 Md€ (+ 11 %)


Vivendi compte 42.526 collaborateurs. Résultat net : 1,62 Md€ (+ 6,6 % vs 2019)

CA 2020 : 2,48 Md€ (4,02 Md€ en 2019) la baisse est due à la déconsolidation d’Universal dont la majorité du capital a été cédée fin septembre.

Résultat net : 1,62 Md€ (+ 6,6 % vs 2019)

Vivendi est aussi propriétaire de l’Olympia de Paris depuis 2001, des plateformes Dailymotion, de MyCanal, de la billetterie See Tickets, etc…


Groupe Canal + CA 2020 : 1,665 Md€. Résultat 53 M€


Groupe HAVAS CA 2020 : 84,85 M€. Pertes 90 M€ (bénéfice 2019 : 20,26 M€)


Siège social : 


VIVENDI-BOLLORÉ 42, avenue Friedland 75008 Paris

Canal + : 1, place du Spectacle 92130 Issy-les-Moulineaux



Site officiel du groupe 


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