jeudi 15 mars 2018

Mes années à La Nouvelle République du Centre-Ouest : 1991-2010

De 1991 à fin 2000, j'ai dirigé l'édition des Deux-Sèvres de La Nouvelle République du Centre-Ouest, à Niort. 
A Tours, de  2001 à 2010, retour sur le terrain comme reporter-enquêteur au siège du quotidien puis à la rédaction d'Indre-et-Loire en tant que co-responsable de l'édition Grand Tours. Dix-neuf années inoubliables !


N'ayant plus de rêves à réaliser à L'écho républicain de Chartres (1984-1991), j'ai mis le cap sur le management des journalistes et la direction départementale à La Nouvelle République du Centre-Ouest.

La rédaction en chef m'avait fixé plusieurs objectifs 


- Mobiliser les équipes, fédérer leurs énergies par l'encadrement d'une édition d'une trentaine de salariés (journalistes, administratifs, techniques, ventes), plombée par une forte masse salariale... 
La diffusion était alors, en moyenne, de 36.000 exemplaires / jour.

- Instaurer un climat de confiance par le rapprochement de trois bureaux détachés (Bressuire, Thouars, Parthenay au nord du département), avec le siège départemental de Niort, installé au sud.

- Relancer et  développer des partenariats institutionnels et associatifs.

- Assurer l'indépendance de la rédaction.

Ma candidature donnait suite à une annonce parue dans l’édition du Loiret (peu de temps avant sa fermeture), sur les conseils avisés de son directeur Gérard Bardin avec qui j'avais une certaine complicité. Jeune journaliste il avait été en poste à Bressuire en 1968. 

L'offre d'emploi publiée dans l'édition du Loiret de La Nouvelle République

     




























À Orléans, il assurait la correspondance quotidienne d'articles de la page Région de L'écho républicain dont j'avais la charge. 
Notre contact professionnel quotidien n'oubliait pas la confraternité. 

Avant d'être recruté à 38 ans dans ce nouveau poste par Hervé Guéneron (IEP, ESJ Lille, ancien rédacteur en chef de Paris Normandie, puis de la NR de 1988 à 2000),  j'ai eu droit à un entretien croisé avec Daniel Duperron, son adjoint.
Ce militant socialiste, vénérable du Grand Orient de Poitiers, quittera le journal après une cabale infâme touchant à sa vie privée.
Participaient aussi à l'entretien, Jean-Marie Brosset, second rédacteur en chef adjoint et Hervé Vincent, alors responsable du service des relations sociales (RH).

Ivan Drapeau (dr)
A Niort le 4 septembre 1991, je prenais la suite d'Ivan Drapeau.
Je connaissais cet excellent confrère depuis 1975 (décédé en 2014 à 62 ansd'un cancer du foie) quand il était rédacteur à l'agence de Dreux de L'écho. En 1976, il avait rejoint La Charente Libre
Son escapade deux-sévrienne ne dura qu'un an et demi. 
Il préféra jeter l'éponge pour retourner à Angoulême après avoir réussi l'exploit de redonner son indépendance éditoriale à La Nouvelle République.

Un acquis majeur qui m'aidera à nouer des relations normalisées avec le principal personnel politique de cette époque (Bernard Bellec, maire PS de Niort ; Geneviève Perrin-Gaillard, députée PS, fille de René Gaillard (1918-1985), maire de Niort pendant 14 ans  ; Jean-Pierre Marché (1936-2004), député PS, suppléant de Ségolène Royal devenue ministre ; Dominique Paillé, député UDF ; André Dulait, président UDF du conseil général ; Georges Treille (1921-2006), sénateur centriste ; Michel Hervé, maire PS de Parthenay ; Jean-Marie Morisset, député UDF ; Armelle Guinebertière, députée européenne ; Jean De Gaulle, député.)

Diner aux côtés du sénateur Treille et du préfet Inizan 
Il faut dire qu'une quasi ligne directe a longtemps relié le bureau des maires successifs, caciques socialistes, (Bèche, René Gaillard, Bellec) et le bureau du directeur... 
Et plusieurs journalistes militaient activement ! 
Le journal avait donc perdu toute crédibilité par des décennies de connivence avec la municipalité niortaise, dans un contexte professionnel et politique qui n'était plus celui de l'après-guerre. 
Il était urgent d'en finir avec certaines pratiques.


HUMANISME FRATERNEL ET ESPRIT DE FAMILLE 


Emile Bèche (1888-1977)
Cette complicité objective entre journalistes et politiques trouvait ses racines dans l'ADN du journal où s'entremêlaient humanisme de gauche, esprit de famille et fraternité franc-maçonne, cimentés dans les heures sombres de la clandestinité

C'est en effet dans les rangs de la résistance que les fondateurs de la NR ont incontestablement pris des risques pour que renaisse une presse libre.  
Jean Meunier (1906-1975), plus jeune député SFIO de Tours en 1936, déchu par Vichy en 1940 ; Paul Racault (1881-1956) directeur d'école, fondateur de la Fédération des oeuvres laïques, maire-adjoint à la Libération ; Pierre Archambault (1912-1988) militant chrétien social, nommé directeur général du journal jusqu'en 1972, fondateur en 1951 du Syndicat national de la presse quotidienne régionale qu'il présidera 20 ans ; Emile Bèche (1888-1977), instituteur, maire socialiste de la Libération dans la « capitale » des Mutuelles d’assurances,  constamment réélu jusqu'en 1971 ; le socialiste Marcel Mallet, résistant à Amboise.
  
Meunier, imprimeur, fils d'imprimeur, socialiste depuis 1926, entré dans le secret maçonnique en 1927, agira dans les réseaux de résistance CND Castille puis Libé Nord. Fondateur du Comité de Libération d'Indre-et-Loire, il organisa la libération de Tours  en liaison avec le commandement allié. Il réquisitionna les ateliers de La Dépêche du Centre à Tours (journal collabo, saisi à la Libération) pour imprimer au grand jour La Nouvelle République, le 1er septembre 1944. Le matériel confisqué légalement sera remboursé aux anciens propriétaires de l'imprimerie Arrault. 

Après guerre, Meunier, maire de Tours de septembre 1944 à 1947, sera réélu député de 1945 à 1956. Il occupera trois postes ministériels : sous-secrétaire d'Etat aux travaux publics et aux transports en 1946 dans le gouvernement provisoire de Léon Blum - dit cabinet de la Saint-Sylvestre du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947 - puis secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans l'éphémère cabinet Bidault, du 29 octobre 1949 au 7 février 1950, et secrétaire d'Etat à la fonction publique en 1957, dans le cabinet Bourgès-Maunoury du 17 juin au 6 novembre 1957. 
Battu aux législatives de 1958 par Jean Royer, Meunier consacra la fin de sa vie au journal.
Il ne se contenta pas d'être éditorialiste politique opposé au gaullisme et au communisme. En 1972, conscient de la nécessité de faire évoluer des statuts trop figés, il instaura directoire et conseil de surveillance au sein de la SAPO (société à participation ouvrière).
Elu président du directoire en 1973, il meurt en juillet 1975. 
Son enterrement sera maçonnique.  (*)


Jacques Saint-Cricq (dr)
Sa fille Mireille Meunier épousera  Jacques Saint-Cricq,  fils d'Emile Saint-Cricq, résistant socialiste de Libé-Nord, entré dans le conseil municipal de Meunier.
Né en 1935, fringant ingénieur des mines, JSC débute au CEA (Commissariat à l'énergie atomique) puis entre dans les groupes Ugine et Schneider. En 1967, il devient directeur technique à la NR. 
Au décès de son beau-père, il est élu président du directoire, fonction qu'il occupera trente ans, de 1975 à 2005. 
De 1988 à 1997 il préside le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale (SPQR). 
En 2005, leur fils Olivier Saint-Cricq, jusqu'alors membre du directoire, lui succède à l'âge de 36 ans. 
Ouest-France et La Charente Libre lui ont permis de faire un apprentissage accéléré de journaliste.
Sa soeur ainée, Nathalie Saint-Cricq (IEP-Sciences Po 1983), née en 1960, a préféré quitter le berceau tourangeau pour aller sur La Cinq puis France 2
Chef du service politique de France 2 depuis fin 2012, elle est la compagne de Patrice Duhamel
Leur fils Benjamin (IEP-Sciences Po), 24 ans, est déjà passé par RTLLCI, avant de rejoindre en 2019 le service politique de BFM. 
JSC le patriarche, président du conseil de surveillance de 2005 à juin 2018, a été remplacé par un homme de confiance : André Maillet, également ancien directeur technique. A 69 ans, ce fils de résistant déporté a été membre du directoire de 2004 jusqu'à sa retraite en 2011.
En août 2021, Jacques Saint-Cricq décède à l'âge de 86 ans. Quelques heures plus tard, son épouse Mireille, 85 ans, meurt à son tour...
Une page d'histoire se tourne.

DOULAIN : DE LA DÉPÊCHE À LA NR

Dans les Deux-Sèvres, André Doulain (1917-1992) fut le premier directeur départemental.
Ce journaliste de La Dépêche du Centre, ancien apprenti typographe, en poste à Châteauroux, est transféré à Niort lors de l'instauration de la ligne de démarcation en 1940. Inamovible jusqu'à sa retraite en juin 1982, il assura 38 années de direction. 
L'obsession de mon mari était de trouver de nouveaux lecteurs. Tout reposait sur un réseau solide d'amis. Trois fois par jour, il allait à la préfecture. Régulièrement, il déjeunait avec le maire, Emile Bèche " me confiait sa veuve en 1994. 
Curieusement, en prenant mes fonctions, j'ai trouvé dans le réseau des correspondants du journal un certain Maurice Brémier
Cet ancien de La Dépêche  sera condamné à l'indignité nationale par la Cour de justice. Amnistié en 1953, le temps passé lui permettra de devenir "collaborateur" de la NR jusqu'à plus de 80 ans...
A la retraite de Doulain, le fauteuil de directeur sera occupé par Max Dubois, jusqu'alors à la tête de l'édition de l'Indre, à Châteauroux. I. Drapeau prendra sa suite.


16 ANS APRES DATOX...

Mon recrutement n'était pas étranger à mon profil tourné vers l'innovation technologique, remarquée par David Bohbot, alors vice-président du directoire (retraité en 2002, actuel président d'Africamédias) très "branché" sur les évolutions Web et la télé. 
Pour la petite histoire, à l’été 1986, j'avais postulé une première fois au poste de chef du secrétariat de rédaction à Niort, jusqu'à être reçu dans les locaux historiques du journal, rue Nationale à Tours, par Jean-Louis Forest (1921-2010), membre du directoire. 
Cette première candidature, avec trop peu d'années d'expérience du quotidien, ne sera pas retenue et mon confrère Fabien Bonnet sera l'heureux élu.

NR du 11.9.1991 
Débarquant à la NR, j'avais l'impression de tomber dans une  machine à remonter le temps : pas un ordinateur à la rédaction mais d'antiques machines à écrire mécaniques, à bout de souffle...
Seuls, les clavistes encartés au syndicat du Livre, bunkerisés dans leur bureau, étaient habilités à toucher les claviers informatiques ! 
Après l'introduction du Macintosh en 1995 (10 ans après L'écho), il me faudra attendre 1998 pour recroiser la route des informaticiens de DATOX ! (16 ans après les avoir côtoyés à La Liberté du Morbihan).
Les atermoiements de la direction confrontée aux blocages syndicaux et au corporatisme expliquent ce considérable retard à l'allumage.
Le bureau de Parthenay sera pilote pour expérimenter l'informatisation complète des rédactions. Plus tard, un appareil photo numérique sera testé au bureau de Bressuire
Ce nouveau défi aura été rendu possible grâce à la gamme Trio de Datox et la détermination de Chantal Pétillat et de Catherine Simon, alors responsables du bureau de Parthenay. Elles ouvriront la voie en domestiquant le prototype.
L’équipe des ingénieurs conduite par Pierre Fraisse (polytechnicien)campera plusieurs semaines dans mon bureau de la place de la Brèche, pour l'écriture du programme Sysédi.
L’ergonomie du système demandera plusieurs mois d'une réflexion nécessaire. Les directeurs départementaux seront associés par la rédaction en chef, à l'occasion d'une mission à l'agence de Villeneuve d'Ascq de La Voix du Nord, où fonctionnait un système plus rigide.  
Finalement, les besoins définis seront validés sous le typomètre avisé de Didier Thierry, architecte de l'informatisation de la rédaction, secrétaire général du journal, chargé de la réalisation des éditions (retraité, il est membre de l'association Africamédias).


UN SIEGE TOURANGEAU LOINTAIN...

Jean-Claude Jamois, Bruno Pille, Magali Michel :
avant l'informatisation de la rédaction (Vivre à Niort)
Encadrement, organisation, j’ai passé beaucoup de temps à « faire le psy ». 
Mon assistante, Sylvie Perrier, sera témoin de nombreuses discussions de conciliation entre égos irréconciliables. L'équipe se sentait particulièrement délaissée par un siège tourangeau trop lointain. 

La rédaction était alors composée, par ordre alphabétique, de :
Sébastien Acker (à la NR depuis 1996, à Thouars, Vierzon, Châteauroux et Niort depuis 2012, passionné de littérature nordique, il anime le blog  Ex-Libris et Polaris et a écrit un premier roman) ; Hervé Aussant (ancien de L'écho puis NR Chinon, Issoudun, Niort, Châteauroux, service Thématiques à Tours et Vendôme).

Eric Berbudeau (Thouars, puis chef du bureau de Bressuire. Vidéaste, MBA Gestion des entreprises de presse, il a  rejoint le pôle communication de la MAIF après une expérience de SCOP) ; 
Frédéric Bodin (SR venu de Presse-Océan) ; Jean-Jacques Boissonneau (n° 3 de la rédaction, parti à la NR Poitiers).
Fabien Bonnet (chef du SR, promu n°3 de la rédaction, fonctions occupées jusqu'à sa retraite en 2015) ; le photographe Jean-André Boutier ; Jacques Brinaire-Ferry (assistant de la rédaction, passionné de cinéma) ; Michel Brumelot (Centre-Presse avant la NR, délégué syndical FO, retraité). 

Vincent Buche : mon adjoint, entré à la NR en 1990 après des débuts au Populaire du Centre.
Je conserve le souvenir d'un très bon animateur de rédaction. Après Niort, il poursuivra sa carrière à Châteauroux, et Poitiers (rubrique justice, puis économie), sans occuper de poste d'encadrement.

Giselle Castets (SR) ; Marie-Catherine Comère (Parthenay, poussée à la démission par la rédaction en chef).
Pierre Ducousso, photographe (photo TN)
Daniel Dartigues ; Martine Désiré (SR) ; Caroline Devos (à  Bressuire, puis à la rédaction de Tours sur le poste police-justice elle a suivi de bout en bout "l'affaire des Bébés congelés". Passée aux sports généraux, elle est retournée à la locale).
Le photographe Pierre Ducousso (a débuté en 1968 à Pau, à La République des Pyrénées, à la NR Niort de 1970 à sa retraite en 2008).

Hélène Echasseriau ; Philippe Engerbeau ; Jacques Furlan (chef du bureau de Bressuire, décédé en 2016 à 75 ans) ;  Pierre Grange (futur journaliste à TF1) ; Didier Jacquot (Est républicain, Var Matin, NR, puis en 1997, journaliste municipal à Cerizay. Depuis 2000, chargé des relations avec la presse au conseil départemental de Meurthe-et-Moselle) ; le photographe Jean-Claude Jamois (retraité).
Jean-Michel Laurent (SR) ; Noëlle Lecesne (ex-Paris Normandie, en poste au bureau de Saint-Maixent jusqu'à sa retraite). 
Jean-Yves Le Nezet (photo Viadeo)

Jean-Yves Le Nezet (ESJ Lille, IEP Rennes, Ouest France). 
Après les Deux-Sèvres et le bureau de Châtellerault, ce très bon localier sera promu directeur adjoint à Poitiers fin 2011, puis directeur de l'édition de l'Indre. 
En août 2012, il est nommé directeur départemental à Tours, poste qu'il occupera jusqu'en novembre 2016 où il quitte subitement le groupe NR. (il sera remplacé par Emmanuelle Pavillon, son homologue du Loir-et-Cher).
En janvier 2018 il devient consultant en management et communication chez Beboss Groupe Inmares à Lorient. 

Xavier Leroux (SR nommé à Parthenay) ; Philippe L'Excellent (chef du bureau NR à Parthenay puis Thouars, auteur de polars depuis sa retraite) ; Sandrine Lopez (ira à France 3 puis Tandem Image) ; Claude Loyau-Tulasne (longtemps en poste à Saint-Maixent, décédé).
La photographe Valérie Magneron (partie à Paris) ; Josette Mercier (secrétaire) ;   Magali Michel (a  rejoint sa ville de Nantes, rédactrice en chef de Headline Magazine) ; Dominique Michonneau (correspondant pour le sud Vendée).
Thierry Olivet (SR, promu à Tours) ; Isabelle Pasquet (SR, emportée par un cancer en 2012) 

Chantal Pétillat (NR Parthenay). Nommée au secrétariat général de la rédaction au siège, elle a assuré le développement numérique et sera nommée rédactrice en chef en août 2018. En 2022, Luc Bourianne, venu de L'Est républicain, lui succède.

Yves Revert (CUEJ Strasbourg, actuel responsable de la rédaction, à qui j'avais confié la rubrique hebdomadaire Eco) ; Michel Rondeau (ancien de la rédaction d'Orléans, SR, décédé d'une tumeur au cerveau) ; Jean Rouziès (à Bressuire puis Angers, devenu directeur adjoint à Niort en remplacement de Vincent Buche). En mars 2021, il a pris sa retraite, laissant la place à Florence Vergne.

Catherine Simon (NR Parthenay, puis SR Niort, à Blois, responsable départementale pendant 12 ans, responsable des éditeurs print/web depuis 2020), Jean-Charles Stasi (IPJ, La Manche Libre en 1985, La Liberté du Morbihan à Auray de 1986-1988, L'Union de Reims de 1988 à 1995, NR SR Niort en 1995-96, NR Vendôme 1996-99, NR Angers 1999-2006, NR Bourges 2006-2009, Le Courrier de l'Ouest 2010, journaliste indépendant depuis 2010, auteur  de polars et de livre d'histoire, dont "Le vol de la tapisserie de Bayeux - L'incroyable projet des Nazis", Tallandier 2019).
Claudie Tardy (secrétaire).
Francis Terrasson (rare ouvrier du Livre qui accepta sa reconversion en journaliste).
Denis Tricard (parti en 2002 aux DNA à Strasbourg).

Je n'oublie pas les personnels techniques : Roger Douay et Michel Padovani (tous deux emportés par le cancer) ;  Joël Leroy (venu en secours de Blois) ; Philippe PignotPatrick Jacquot (responsable technique au siège, décédé subitement à 56 ans en 2017). Ils apportèrent leur précieux savoir-faire à l'indispensable mutation technologique.
Avec Jean-François Brun, assistant de la rédaction en chef,  sera mis en place l'outil COREF permettant de gérer au mieux le budget des correspondants en adaptant le volume d'infos à la population et à la diffusion.


A la rédaction sportive, Philippe Biais (venu du Maine-et-Loire en 1988, retraité en 2017), Christian Bonnin (en poste à Niort depuis octobre 1985, il a notamment accompagné les premiers pas des Chamois niortais montés en Ligue 2). Ce tandem sera renforcé par Philippe Jounier (Presse Océan, à la NR en 2000, retraité en 2017).
Ce groupe soudé formera un jeune pigiste, fils d'avocat niortais :
Après 19 années à France 3, pompier volontaire, officier de réserve, il deviendra l'inamovible porte-parole apolitique du Ministère de l'Intérieur pendant six ans, sous Sarkozy et Hollande, jusqu'à son départ l'été 2017 pour la direction de la communication de la Fédération Française de Tennis. A l'été 2018, il a lancé OPS (Opinion, personnalités et stratégie), agence spécialisée dans la communication de crise, avec Clara Paul-Zamour, une ancienne conseillère de Bernard Cazeneuve, place Beauvau et à Matignon. Cette structure est rattachée à l'agence Angie.

Philippe Barbotte
Je n'oublie pas non plus Philippe Barbotte, nommé directeur départemental en 2006
Un choix mérité et judicieux après deux énormes erreurs de casting de profils inadaptés au poste en matière de management des équipes, dans un contexte tendu, conflictuel avec une partie de la rédaction, sur fond d'embryon de départementalisation : Jean-Paul Busnel (passé par L'Union de Reims et Presse Océan Nantes) en 2001 et Odile Moniot (NR Poitiers) en 2003
Journaliste sportif à Châteauroux en 1977, puis chef du bureau de Thouars, j'ai appuyé la nomination de Philippe à Niort pour couvrir  avec succès les faits divers et la justice, rubriques particulièrement difficiles à tenir. 
En 2002, ses capacités au management des équipes seront testées à travers le poste redoutable de directeur adjoint dans l'Indre. L'essai sera concluant et en 2005, il revient à Niort comme directeur. 
Il occupera ce poste jusqu'à sa retraite en septembre 2018 (il sera remplacé le 14 septembre par Jean-François Minot, qui exerçait les mêmes fonctions à Châteauroux depuis 2013, après avoir été adjoint à Blois pendant trois ans. Il venait alors de Centre Presse à Poitiers).
Philippe Barbotte a su développer les relations publiques et de nombreux partenariats associatifs, dont l'Ekiden depuis 2008, une course pédestre de qualité qui renouait avec les Foulées du Marais Poitevin.
Cette épreuve sportive lancée sous ma direction sera abandonnée par les services du siège trop concentrés sur le Marathon de Tours (le service promotion était alors piloté par Bernard Coupez et Michel Venien - successeurs de Michel Bouscaud qui devra quitter la NR après une affaire liée aux éditions NR - avec l'appui de Georges Guérin alors chef du service des sports généraux), entraînant le rebond du Courrier de l'Ouest, concurrence oblige, qui sponsorise avec succès le Marathon du Marais et le semi-marathon de la Coulée Verte à Niort.


1992 : avec Gérard Bardin (à g.), du bureau d'Orléans
et Gérard Queveau, PDG d'Heuliez à Cerizay.

VIVE LA CONCURRENCE...


La concurrence entre journaux a toujours été un excellent stimulant. Chaque matin, rien ne vaut l'exercice de la lecture comparée pour compter scoops et ratages du jour ! 
Longtemps en situation de monopole dans plusieurs départements (Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre) lNR s'est endormie...
Cette stimulation bienfaitrice valait aussi pour les équipes du service des ventes, successivement sous la houlette de Jean-Pierre Schmidt, puis de Gérard de Luzy de Pélissac.
Le Courrier de l’Ouest, majoritaire au nord des Deux-Sèvres, cherchait à se développer au sud, terre radicale et protestante, en opposition avec un nord sociologiquement catholique. 
Aussi, la NR devait multiplier les initiatives pour être mieux acceptée dans le Bocage bressuirais et développer son implantation minoritaire. Gérard Quéveau, PDG d'Heuliez - entreprise alors prospère, disparue en 2013 -  nous aida dans cette mission "évangélique" mais l'esprit "républicain" n'était pas tellement la tasse de thé des partisans de la "Petite église" !
La « hache de guerre » était souvent déterrée face à ces confrères encadrés tour à tour par Raymond Maudet (rédacteur en chef du Maine Libre en 2007, retraité en 2012), Jean-Damien Fresneau (devenu rédacteur en chef adjoint de Presse Océan lors du rachat en 2005 par Ouest-France), Thierry Petit (Sciences Po), venu du Maine Libre en 1997 (décédé subitement à 51 ans d’une crise cardiaque en 2008), Bruno Mollard (qui rejoindra Cholet).

Parmi les meilleurs moments de cette période, je garde en mémoire le traitement rédactionnel impartial de la défaite de Ségolène Royal aux municipales de Niort en 1995. Suivra son échec cuisant aux élections cantonales de La Mothe Saint-Héray en 1998 où elle sera battue par un simple infirmier protestant n'appartenant à aucun parti politique. 
Fin 2000 : la NR déménage
place de la Comédie à Niort (capture Google view)
L'égérie des médias, parachutée dans les Deux-Sèvres à 34 ans, députée en 1988 dans la circonscription de Melle-Saint-Maixent, ministre de l'Environnement en 1992-93, ne supporta pas ce camouflet ! 
Comme par hasard, je suis l'objet d'un contrôle fiscal quelques mois plus tard... sans suite. 
Devenue ministre déléguée à la famille et à l'enfance, elle m'enverra, perfide, une lettre de félicitations (ci-dessous) pour ma mutation tourangelle fin 2000...

Après sept années d'exercice, j'avais demandé ma décharge du poste de directeur mais la rédaction en chef me fera patienter deux années supplémentaires avant de me trouver un successeur et une nouvelle affectation !

Avant de quitter les Deux-Sèvres j'ai réalisé l'opération déménagement du siège départemental (supervisée à Tours par Jean Frobert) qui quitta la place de la Brèche pour les anciens locaux de la chambre de métiers, rachetés place de la Comédie, en plein centre-ville, à partir du 13 novembre 2000.


Avec les félicitations de Ségolène Royal...

TOURS : L'EFFET SIEGE...


Au 1er janvier 2001, je suis nommé au siège de la NR à Tours, comme reporter-enquêteur. J'arrive aux IG (Informations générales) avec la responsabilité de la rubrique Education
15 décembre 2005 : JCA part à la retraite
Un service animé par le binôme Jean-Claude Arbona et Hervé Cannet (CFJ 1975). 
Le premier, entré à la NR en 1966, avait travaillé au bureau de Paris. Il raccrocha fin 2005. Parmi ses expressions favorites, j'en retiens deux : " Si tu savais ce que je m'en fous ! " et "L'actualité manque de talent aujourd'hui ".
Le second était un passionné de BD qui a fondé en 1984 l'association des critiques de bandes dessinées, l'ACBD (retraité en 2015).

Cette rédaction du siège "pantouflait" ! 
Une sorte de cocon protégé pour journalistes sortis du rang. 
Je partageais ce sort avec Daniel Llobregat (chargé de la rubrique Politique, décédé subitement en mars 2007 à 62 ans), Yves Mary (ancien de l'édition du Loiret, titulaire de la rubrique Economie, muté en 2002 pour animer le Courrier des lecteurs), Catherine Munin, Alain Dutasta (titulaire de la rubrique Culture), Gilles Touzalin (Unier), les grands reporters Pierre Lechantre, Alexis Boddaert, Alain Blanchard, et les reporters-photographes Gérard Proust, Danielle Laborde, Pierre Fitou. 
Patrice de Sarran, responsable des suppléments de 1989 à 1995, deviendra responsable de la production audiovisuelle de 1995 à 2000. 
Responsable du développement des activités multimédia jusqu'en 2004, puis directeur délégué de TV Tours, il sera finalement licencié en 2006 (il obtiendra réparation aux Prud'hommes pour licenciement abusif).
Avant la nécessaire informatisation des archives, le siège de la NR disposait d'un service très efficace de documentation, dirigé par Catherine Raynaud avec son équipe de "doc' girls". (Flore Barret, Brigitte Berthois, Sophie Bordeaux, Guillemette Martin, Isabelle Maximin).

Jacques Saint-Cricq, alors président du directoire de la NR me chargera de la fonction de délégué ARPEJ, avec trop peu d’heures à y consacrer. 
Je succédais au vénérable Bernard Venin qui termina sa carrière en 1999 (il est décédé à 83 ans en avril 2019), après avoir tenu la rubrique du courrier des lecteurs (où il sera remplacé par François Tartarin).
Cette association agissait pour le développement de la presse à l’école. 
Emanation du SPQR (Syndicat de la presse quotidienne régionale), l'ARPEJ a été animée pendant plus de trente ans par son délégué général Jean-Pierre Spirlet, de Sud Ouest, jusqu'à sa retraite en 2011.
A mon départ en 2010, Christophe Boutin me succèdera, sans marge de manoeuvre supplémentaire pour cette mission si importante qu'est l'éducation aux médias. 
Les impératifs économiques l'ont sacrifiée. Un choix assumé par les directions mais une erreur stratégique tandis que les réseaux sociaux véhiculent un torrent de "fake news"...

Au fil du temps, l'ARPEJ est même devenue invisible après plusieurs courtes présidences  : Jean-Claude Bonnaud de 2007 à 2010, Jacques Camus de 2012 à 2016, année de son décès. Le site internet a été abandonné et l'association mise en sommeil. 
Désormais, elle est noyée dans l'UPREG (Union de la presse en région) dont Jean-Michel Baylet, ancien ministre PRG, figure de la franc-maçonnerie du Sud-Ouest, et président népotique du groupe La Dépêche - Midi Libreest devenu président en janvier 2018. Plus aucune promotion n'est faite pour valoriser les rares actions de "presse à l'école" qui demeurent sans coordination.
Fin 2004, j'avais exprimé mes critiques à la rédaction en chef (Pascal Arnaud) qui reconnaissait le peu de moyens consacrés à la mission de la presse à l'école. 
En 2009, le directeur de la rédaction (Philippe Rivière) ira jusqu'à me refuser de participer aux journées annuelles de Clermont-Ferrand, au motif que " je n'avais rien à y apprendre " !
Démissionnant aussitôt de ma fonction de délégué, Jacques Saint-Cricq, devenu président du conseil de surveillance, me fera revenir sur ma décision.


RESSOURCES HUMAINES...


La vie professionnelle est souvent faite de compromis...

En juin 2002, un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) entraîna la suppression de mon poste aux IG, parmi d'autres. Les syndicats se battront à peine pour sauver ces postes...
En compensation, le DRH (Felipe Peno) et la rédaction en chef me proposeront de retrouver une fonction de direction pour l'édition du Maine-et-Loire à Saumur ! 
Hors de question pour moi d'aller dans cette édition croupion, ultra déficitaire, maintenue sous perfusion depuis plus de 50 ans comme un frêle barrage face à Ouest France et surtout Le Courrier de l'Ouest, l'ennemi héréditaire d'Angers et du nord Deux-Sèvres...
Une vraie humiliation à défaut d'un déclassement professionnel non plaidable devant les Prud'hommes. 
Refusant le poste, j'obtenais de rester à Tours, dans un rôle d'encadrement au périmètre réduit tout en conservant indice et salaire antérieur de directeur. 
L'avenir me donnera raison puisqu'au 1er juin 2006, l'édition saumuroise sera fermée ! 
Viendra ensuite la mutualisation des rédactions de la Vienne, entre NR  et Centre Presse en 2010 (avec la nomination d'Alain Defaye comme directeur en 2011, après avoir exercé un intérim à Tours), et l'entrée salvatrice du groupe Centre France dans le capital pour sauver le soldat NR.

Pour clore cette première époque, je salue la mémoire de deux confrères disparus : 
Hervé Jouanneau, en 2010. Responsable du service correspondants en 1991, il avait dirigé l'édition de l'Indre de 1979 à 1991. 
Louis-François Caillaud, disparu subitement le 6 septembre 2007 à 59 ans. Directeur de l'édition du Cher à Bourges, ce journaliste brillant avait été directeur adjoint à Poitiers, durant de longues années. Bourreau de travail, son coeur fragile n'a pas résisté.
Un dernier mot pour Pierre-Alain Brunet, syndicaliste SNJ-CGT ouvert d'esprit, délégué du personnel, qui quitta la NR à la faveur d'un premier PSE.


ANIMATION D'EQUIPE ET REDACTION D'AGGLOMERATION

Jacques Benzakoun (TV Tours)

Au 1er septembre 2002, je deviens responsable adjoint de l'édition de Tours, alors pilotée par Jacques Benzakoun (IUT de Tours, puis NR Vierzon, actuellement directeur adjoint de l'édition d'Indre-et-Loire, membre du conseil de surveillance) puis Christophe GendryA la NR depuis 1988, d'abord à Blois, puis à la rédaction sportive, il quittera Tours en 2013, promu directeur adjoint de l'édition du Loir-et-Cher, puis directeur en novembre 2016.
Il avait été nommé pour effacer l'épisode catastrophique du recrutement de  Christophe Colinet, venu de La Voix du Nord
Protégé malgré son incompétence à diriger une rédaction, il sera propulsé aux IG, heureusement sans aucune responsabilité... (En février 2019, son nom apparaît à propos de l'affaire de la "Ligue du LOL" en tant que lanceur d'alerte dès 2011 sur les dérives du microcosme parisien, pas très propre, qui se cachait derrière Twitter).
Avec une équipe hyper motivée, et le soutien de nos assistantes, Sylvie Wipret et Oulé Ba, nous relèverons le défi de lancer une rédaction autonome axée sur la locale d’agglomération (Grand Tours), distincte de l’équipe départementale, avec son réseau de correspondants à animer, et ses pages d'édition à fabriquer de A à Z grâce à l'outil de mise en pages.

Mon interview de Simone Veil à Saint-Avertin (dr)
Parmi les meilleurs moments de cette période, je garde en mémoire ma rencontre avec l'admirable Simone Veil.
Avec bonheur, j'ai animé un débat public le 26 avril 2005 consacré à son exceptionnel destin de femme. Elle venait d'inaugurer un espace social portant son nom, à la demande du maire de Saint-Avertin, Jean-Gérard Paumier. 

Sept années durant, j'ai exercé le métier avec plaisir, aux côtés de mes confrères et consoeurs : 
Brigitte Barnéoud (titulaire de la rubrique Santé, qui me succèdera pour Campus) ; Magalie Basset (NR Tours et Amboise) ; Jean-Pierre Bel (directeur départemental, qui termina sa carrière comme chef des IG) ; Evelyne Bellanger ; Sandrine Berrette (partie à La Haute Marne Libérée) ; Magalie Berry (quitta la profession pour créer un élevage bio de chèvres dans sa Dordogne natale) ; Bruno Besson (NR Bourges puis Orléans, successeur de Gérard Bardin) ; François Bluteau ; Jean Bourgeois (photographe) ; Elodie Butet (arts et spectacles).
Daniel Cholet (ingénieur agronome, spécialiste agricole et économie) ; Delphine Coutier (Joué-les-Tours, puis rubrique arts et spectacles).
Jean Decosse (photographe) ; Alain Defaye (directeur départemental par intérim venu de Poitiers) ; Pascal Denis (ancien chef du bureau NR Parthenay, chargé des correspondants puis n°3 de la rédaction, chargé de la départementale) ; Patrice Deschamps (photographe) ; Caroline Devos (faits divers - justice).
Michel Embareck (faits divers-justice, auteur de nombreux polars) ; Loïck Gicquel (supplément loisirs) ; Bertrand Gilet (venu de la NR Saumur, auteur de polars à sa retraite en 2009) ; Johan Guillermin (venu de l'édition du Cher).
Pierre Imbert ; Pascal Landré (chef du bureau d'Amboise pendant 8 ans, puis chargé des correspondants, et reporter-enquêteur depuis 2006) ; Hugues Le Guellec (délégué syndical SNJ-CGT).
Julien Mallet (locale et sports) ; Gérard Mathieu (sports) ; 
Marie-Paule Mémy (Sciences Pô Bordeaux, IUT Bordeaux, devenue directrice de cabinet du maire PC  de Saint-Pierre-des-Corps) ; Jean-Paul Mercier (ancien de L'écho à Dreux, chargé de la rubrique Dialogue) ; Pascaline Mesnage (venue du Cher) ; Michel Mongarny.
Bruno Pille (ancien de La Liberté du Morbihan, à la NR Niort puis à Joué-lès-Tours,  Tours et responsable du supplément Economie 37 et du Top des entreprises).
Olivier Pouvreau (rubrique Politique).
Eric Richard ; Patrick Rosier (sports généraux) et Didier Lecocq (qui rejoindra la coordination des éditions)
Philippe Samzun (venu de la NR Loches) ; François Tartarin (CFJ 1971, Paris-Match, Paris-Normandie Dimanche, NR Tours) ; Jean-Eric Zabrodsky (sports, retraité en 2017).


Toute l'équipe du secrétariat de rédaction conduite par Christelle Auclerc (Bruno Charasson,  Dominique Gaurier, Valérie Hervé, Nicole Pallone, Daniel Pépin - qui rejoindra la locale Tours -, Huguette Ragueneau).
L'assistante du directeur départemental : Dominique Guillotin. Le service technique un temps conduit par Patrick Daumey, qui ira rejoindre le siège.

Les correspondants nationaux : Stéphane Frachet (Les Echos, L'Usine Nouvelle, Le Parisien).
Xavier Renard (La Croix) qui débuta à la rubrique Campus.

Le service des suppléments et thématiques : avec tour à tour François Fayman ; Dominique Lavrilleux (venu de la NR Poitiers, décédé en 2012 à 56 ans) ; Yves Poyeton (décédé en 2016 à 64 ans, il était devenu vice-président de la Banque Alimentaire de Touraine, après avoir quitté la NR en 2010), puis Matthieu Pays (actuel président du Club de la presse Val de Loire) et Benoît Renaudin, éditeurs de l'hebdo TMV (Tours et Niort).

Le service infographie : Philippe Morel et Eric Joux. 

Christelle Monteagudo (rédactrice en chef de TV Tours, devenue "dir com" à la préfecture du Rhône).

Parmi les stagiaires et correspondants formés tout au long de ces années, je retiens particulièrement :

Claire Béguin (L'écho républicain) ; Eugénie Binet (dir com université Lyon 3) ; Emmanuelle Bobineau (Le Courrier Picard) ;  Gwenaël Cadoret (CBanque) ; Pierre Calmeilles (NR Loches) ; Camille Châtillon (directrice conseil Havas) ; Anne Dujardin (Var Matin) ; Nicolas Goinard (Le Parisien) ; Flore Mabilleau (Charente Libre, Le Parisien) ; Jean-Clément Nau (devenu traducteur) ; Valérie Pernette (correspondante de Campus, devenue journaliste NR 37) ; Guilherme Ringuenet (Ouest France Caen). 
Des correspondants réguliers qui apportaient leurs compétences : 
Martin Clavier ; Marie Gosselin ; Damien Hentry ; Tiphaine Huyghebaert (devenue psychologue) ; Romain Legendre (devenu enseignant) ; Virginie Perchenet (chargée de communication à Tours Métropole Val de Loire) ; Anyk Rocherieux ; Orane Sinan (chargée de communication aux éditions Pimientos). 
22 janvier 2010 : pot d'adieu aux côtés de Daniel Cholet et Pierre Imbert, donnant l'accolade
à Jean Germain maire de Tours (photo dr). A gauche, François Tartarin

CAMPUS :  DU BON MARKETING DE PRESSE


Des suppléments annuels et une page hebdomadaire
En 2003, j’ai créé la rubrique hebdomadaire Campus, consacrée à la vie étudiante et universitaire. L'idée partait d'un constat partagé avec Michel Lussault, alors président de l’université de Tours. 
Il considérait que son établissement ne disposait pas de l'audience méritée. Parti à l'ENS de Lyon, ce géographe a présidé le Conseil supérieur des programmes jusqu'en septembre 2017 où il a été débarqué. 
Sur une page hebdomadaire, cette formule rédactionnelle répondait au besoin d'informer sur le monde universitaire et la vie étudiante.
Particulièrement innovant, ce modèle sera repris à Blois et Poitiers, dans un partenariat avec les universités plusieurs fois renouvelé à partir de mars 2005.

Une opération solide, montée en liaison intelligente avec le service des ventes alors dirigé par Christophe Chinette (Escem, Sud Ouest Bordeaux de 1994 à 2001. Actuellement, directeur adjoint des grands évènements à la NR, président des 10 et 20 km de Tours depuis fin 2017) aux côtés de Sophie Chédaille, épouse du journaliste Jean Chédaille (décédé en juillet 2020).
Sans perdre notre âme de journaliste, des suppléments annuels seront édités et, chaque semaine, plusieurs milliers d’exemplaires vendus seront mis  gratuitement à disposition des étudiants dans les sites universitaires. 


2009 : EVITER LA CESSATION DE PAIEMENT...


Les difficultés financières n’épargnant pas La Nouvelle Républiquej’ai pu profiter d’un plan social pour quitter la rédaction au 31 décembre 2009, en départ volontaire. 
En cause : la baisse progressive de la diffusion (- 4,34 % entre 2006 et 2008), la chute vertigineuse des recettes publicitaires depuis 2006 (- 7,7 % sur 2006-2008 et - 14 % de janvier à décembre 2009) et de leur rentabilité en deux ans (- 11,93 %). Une chute accélérée depuis janvier 2009 (- 14 %). La perte d'audience ne permettait plus les ajustements tarifaires qui permettaient de compenser.
Au total, le groupe NR se retrouvait en situation potentielle de cessation de paiement à l'été 2009 avec une perte évaluée au 31 décembre 2008 à 4 M€ et à près de 6 M€ au 30 juin 2009. Le résultat net a chuté de près de 13 % entre 2006 et 2008.

La "saignée" du plan social, pour remettre le bateau à flots, verra la suppression de 116 postes. 51 journalistes jetteront "l'encre", après la réforme des statuts entraînant la dissolution de la Société anonyme à participation ouvrière (SAPO) qui empêchait l'ouverture du capital. Une condition sine qua non pour l'arrivée du  groupe Centre France. 

De juin à octobre 2010mon congé-formation me conduira à faire plusieurs stages au CPJ (Centre de Perfectionnement des Journalistes) : numérique, écriture Web, editing, TV Web, et une formation CEGOS : favoriser l'innovation ! 

LA LOI CRESSARD BAFFOUEE...


Journaliste honoraire : un métier-passion 
En 2010-2011, j’enseigne l’économie de la presse à l’EPJT, et la communication de crise en master Droit et Biotechnologies, à l’université de Tours. 
J’anime également un groupe d’étudiants en journalisme dans l’émission de radio « On refait l’actu », sur RCF, sous l’égide de l’association Médias et Diversité fondée par Dominique Gerbaudalors président de Reporters sans Frontières (ancien rédacteur en chef adjoint de la NR et rédacteur en chef de La Croix).

La NR confrontée à un effectif rédactionnel réduit, ira même jusqu'à me solliciter pour contribuer à des suppléments thématiques. Mais plus question de rétribuer ces collaborations au tarif des journalistes professionnels ! 

Il me faudra émarger selon le barème des "correspondants", ces travailleurs indépendants liés au statut d'auto-entrepreneur. 
Une violation caractérisée du droit du travail et de la loi Cressard ! (Lire le point de vue du SNJ)
Une pratique devenue malheureusement courante dans ce monde où la hiérarchie des salaires est savamment entretenue par des chefs de services aux ordres de leur direction !
N'ayant pas l'âme d'un délateur de mon ex-employeur à l'inspection du travail, j'ai accepté cette Ubérisation de la profession qui ne semblait pas émouvoir plus que cela les "camarades" syndicalistes du SNJ-CGT alors majoritaire. 
Un autre retraité sera même rappelé pour faire un remplacement au bureau d'Amboise, la rédaction étant en congés !
Que l'on se rassure, mes collaborations se limiteront à trois suppléments...
Curieuses pratiques peu soucieuses de la législation dans un journal qui ne respecte même plus ses valeurs fondatrices... Des valeurs mises à mal également par cette histoire lamentable de harcèlement sexuel à la rédaction de Châteauroux en 2012-2013, pour laquelle la NR sera condamnée par la justice. Une première pour le secteur de la presse, quelques années avant #Balance ton porc...
2011 à 2012 :  Je quitte le journalisme pour la direction de la Communication de l’université François-Rabelais de Tours, alors présidée par Loïc VaillantUn autre métier !
J'ai découvert un nouvel univers aux côtés du directeur de cabinet Jérôme Barrère et de Jean-Yves Couteau (chargé de mission auprès de la présidence. Devenu président du conseil général d’Indre-et-Loire en 2015, il est décédé en février 2016).
Finis l'esprit critique et le refus de la connivence ! 
Au service d'une institution comme l'Université, on doit défendre son image coûte que coûte. Durant un an et demi, dans ce poste de contractuel, j'ai surtout permis à mes ex-confrères de mieux comprendre les rouages universitaires, facilitant les contacts avec les "experts" peu habitués à communiquer. Arrivé en fin de contrat, j'ai été remplacé par Emmanuelle Audoux, responsable de la communication du Groupe IMT de 2004 - 2012. En 2017, elle rejoindra la mairie de La Riche. Depuis, la direction de la communication est assurée par Anne-Sophie Laure, jusqu'alors responsable communication de Fil Bleu-Keolis.
Avec la Chance aux concours à Toulouse
Retraité depuis juillet 2014,  journaliste honoraire depuis fin 2015installé à Toulouse, je participe bénévolement à deux actions :
- la "Réserve citoyenne" où j'interviens dans les établissements scolaires pour accompagner les enseignants dans l'éducation aux médias, particulièrement utile face aux usages des réseaux sociaux et aux "fake news".
- La Chance, une classe « prepa » aux concours des écoles de journalisme, réservée aux étudiants boursiers. Ce dispositif, animé par des journalistes professionnels bénévoles, permet de diversifier le recrutement des élites et limite le formatage des cerveaux. 

L’aventure continue…
Thierry Noël

(*) Jean Meunier : Une vie de combats, par Mireille Meunier-Saint-Cricq (CLD, 2008)



DEPARTEMENTALISATION ET CHAISES MUSICALES


Hervé Guéneron (dr)
J'ai vécu de l'intérieur l'évolution du management de la NR
Les directeurs départementaux fonctionnaient selon un mode périmé. Entièrement dépendants des services du siège de Tours, nous ne disposions d'aucune marge de manoeuvre en matière de gestion ou de nomination des équipes. En 1998-1999, nous fomenterons un putsch pour obtenir la remise en cause de ce centralisme très jacobin.
Objectif : départementaliser la gestion des éditions, avec davantage de pouvoir décisionnaire. 
La départementalisation deviendra effective à partir des années 2000, après une expérimentation réussie dans la Vienne. 

Ce changement entraînera la nomination de Pascal Arnaud (ESJ Lille, ex-rédacteur en chef de L'Ardennais), directeur départemental à Poitiers depuis 1993, comme rédacteur en chef adjoint chargé des départements.

A 54 ans, en mai 2002, il succède à Hervé Guéneron, rédacteur en chef depuis 1988, qui servira de fusible dans le "coup d'état" des DD (directeurs départementaux), n'ayant pas vu venir la nécessaire évolution vers la départementalisation.
Bruno Bécard (dr)
Il quittera le journal pour devenir secrétaire général du Syndicat de la Presse Hebdomadaire Régionale (SPHR) de 2003 à 2008 puis directeur de la Fédération Française de la Presse Catholique (FFPC) en 2009.

En septembre 2008, Pascal Arnaud, faisant valoir ses droits à la retraite, Philippe Rivière (ESJ Lille, Charente Maritime, La Dordogne Libre), son successeur à Poitiers, devient directeur de la rédaction. 
Bruno Bécard (IUT Tours) est alors nommé rédacteur en chef. 

Chantal Pétillat, nouvelle
rédactrice en chef (photo Viadéo)
Un bâton de maréchal pour cet ancien directeur départemental, rapatrié de l'édition du Cher (supprimée en septembre 2009) qui débuta dans la profession comme simple rédacteur au Courrier de l'Ouest à Niort. 

Retraité à l'été 2018, il est remplacé par Chantal Pétillat, (IUT Bordeaux, Sciences Po Paris) ex chef du bureau de Parthenay, devenue responsable du développement numérique après avoir succédé à Didier Thierry, secrétaire général, parti à la retraite.
Une promotion amplement méritée pour cette journaliste volontaire originaire de la Nièvre, passionnée par l'évolution de la presse et les nouvelles technologies, passée par la rigueur des bureaux détachés et la coordination des éditions au siège. Son engagement total en faveur de l'informatisation dès 1998, dans les Deux-Sèvres, a permis de faire passer le quotidien régional dans le XXIe siècle.

En 2013, Christophe Hérigault succède à Philippe Rivière, parti en retraite. 
Christophe Hérigault (dr)

Cet ancien directeur départemental de L'Est Républicain à Nancy, nommé à Blois en 2008 (pour succéder à Xavier Dutheil, en place depuis 1989, nommé à Poitiers), aura une progression fulgurante. 
Nommé rédacteur en chef adjoint, il cumulera fin 2011, avec les fonctions de directeur de TV Tours, suite au départ de Maguelone Hédon (compagne du maire de Tours, et ancien journaliste Christophe Bouchet) pour la com de la Région Centre. 
En 2017, il devient membre du directoire NR, aux côtés de Olivier Boisnard.
Ce directeur marketing-ventes, ex-adjoint au  directeur de la promotion à Tours, débuta comme commercial publicité à l'agence Havas de Niort, alors dirigée par Christian Soulezelle. 
Il poursuivra sa carrière à la régie publicitaire NR Communication, à Tours.
En 2013, il avait succédé à Nicolas Corneau propulsé directeur général adjoint de Centre France La Montagne.
Cet ancien directeur des ventes du Figaro et de Paris Normandie, jeta l'éponge en octobre 2017, usé par la guerre de succession à la tête du groupe auvergnat. 
Depuis fin 2017 il préside le directoire d'une clinique à Blois. Un changement de parcours radical...


2017-2018 : DIFFUSION ET RESULTAT NET EN BAISSE


Le conseil de surveillance du 29 octobre 2018 a approuvé un nouveau plan de rigueur qui vise à réduire les charges de manière drastique d'ici quatre ans avec le non remplacement de 107 départs naturels.
Le nombre des éditions sera divisé par deux et une rotative sera mise à l'arrêt.
L'objectif affiché derrière ces décisions est l'accélération du passage au numérique.

Il marque aussi l'isolement du groupe NR qui n'a pas réussi à trouver de nouveaux investisseurs, le groupe Centre France ne souhaitant pas aller plus loin dans sa prise de participation initiée en 2009.
Les mesures annoncées sont la suite logique de la baisse inquiétante de la diffusion (- 3,71 %) pour la NRCO qui ne diffuse plus que dans cinq départements : Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Vienne et Deux-Sèvres (les éditions du Cher et du Maine-et-Loire ayant été supprimées, respectivement en 2009 et 2006).

Après le plan social de 2009 (suppression de 181 postes dont 50 journalistes), la liquidation de la société coopérative transformée en SA, et l'entrée dans le capital du groupe Centre France (devenu premier actionnaire à hauteur de 16 %), la NRCO avait redressé sa situation en jouant sur la diminution de sa masse salariale, ses effectifs ayant été ramenés à 462 personnes (475 en 2016, 501 en 2013, 636 en 2008). Une embellie conjoncturelle mais pas structurelle.
Imprimé en format tabloïd depuis le 16 septembre 2008, le quotidien avait dû acheter des tours couleur pour ses rotatives, financées par un crédit-bail de 5,4 M€. 
Un emprunt contracté auprès de la Caisse des Dépôts à 12 % a amené les syndicats à qualifier la gestion de "désastreuse".
La famille Saint-Cricq (canal historique) reste actionnaire (6 %), mais l'Association de défense des petits actionnaires ADPANR (24 %) - présidée par Gérard Mathieu puis par Michel Duterme - n'a toujours pas trouvé preneur pour vendre ses parts. (Lire la position du SNJ)
Via la SOPAREP (holding créée en 1994, le groupe NRCO détient 27 % de La République du Centre, reprise par le groupe Centre France en 2010.

Le groupe NR contrôle également : 
TV Tours, lancée en 2005, également présidée par O. Saint-Cricq. (CA 2017 : 686.900 €) 
NR Communication, sa régie publicitaire
Orléans TV : de 2005 jusqu'à la liquidation judiciaire le 10 novembre 2014. Entre 2007 et 2008, le CA avait baissé de 61,16 %.
SDPI (Société de presse et d'information) qui édite Centre Presse. Entre 2016 et 2017, le bilan a diminué de 2,75 %.
Presse Portage

A noter que TGA News, filiale de TGA Production, dont la NR fut actionnaire, a été liquidée en janvier 2018. Cette agence de presse assurait notamment la correspondance pour TF1 et LCI depuis de nombreuses années.

La Nouvelle République du Centre Ouest  2018 : 151.341 (- 0,53 %) (données ACPM diffusion payante)
Le site lanouvellerepublique.fr est 79e dans le classement ACPM-OJD des sites fixes et mobiles grand public, avec 3.909.380 visites dont 3.695.721 pour la France.

CA 2017 : 73,7 M€ (2016 : 76.4 € + 7,78 % / 2015) pour mémoire en 2008 : 96,6 M€  (données société.com)
Résultat net : 2,8 M€ (3,6 M€ en 2016, en baisse de 23,18 %)

Le bilan (actif/passif) progresse de 7,49 % à 50,129 M€ (contre 46,63 M€ en 2016).

Centre Presse 2018 : 10.023 ex. (- 7,33 %) (données ACPM diffusion payante)
CA 2016 : 5,4 M€ + 3,67 % / 2015.
Résultat net : 671.000 €.
CA 2018 : 4,9 M€. 
Résultat net : 31.100 €

Le quotidien départemental (Poitiers-Châtellerault) racheté au groupe Hersant en 1992, est en concurrence directe avec le régional, et se trouve sur une pente savonneuse depuis la quasi fusion des rédactions. 

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...