mardi 6 septembre 2022

L’APPEL À L’AIDE DE LA PRESSE SPÉCIALISÉE CINÉMA

2 septembre 2022 : Télérama a relayé l’alerte lancée par 12 titres de la presse magazine spécialisée dans le cinéma. Un courrier, adressé à la ministre de la Culture et au président du CNC alerte sur les conséquences catastrophiques de l’augmentation du coût du papier. Le secteur, déjà sinistré par le COVID, avec la fermeture des salles de cinéma, l’est maintenant du fait de la hausse des matières premières.

L’aide du CNC s’est limitée en 2021à 64.000 € répartis entre 13 titres.

Les signataires (*) mettent en avant une « urgence financière et économique » aggravée par la hausse des coûts d’impression et de transport (au minimum de 20 %) et une crise publicitaire. Ils refusent de baisser la qualité du papier, de diminuer la pagination ou d’imprimer à l’étranger.


(*) Teaser, Revus&Corrigés, Les Cahiers du Cinéma (**), Les Fiches du cinéma.com, French Mania, MadMovies, Répliques, Rocky Rama, La septième Obsession, Sofilm, Sorociné, Positif.


(**) Les Cahiers du Cinéma, fondés en 1951, ont été vendus en 2009 par le groupe Le Monde au groupe britannique Phaidon. En 2020, la revue est reprise par un groupe de propriétaires de médias (groupe Hildegarde), Xavier Niel, Marc Simoncini, Frédéric Jousset, Éric Lenoir, et huit producteurs. Une vingtaine de signatures ont quitté la rédaction en faisant jouer la clause de cession.

AIDES DE L'ÉTAT À LA PRESSE

GROUPES LES MIEUX DOTÉS : LVMH, LE MONDE, 

BAYARD, DASSAULT, OUEST-FRANCE 


8 septembre 2023 :  le ministère de la Culture a publié le tableau annuel des titres ayant perçu les aides directes à la presse pour 2022. 

110,4 M€ d’aides directes ont été versées à 446 titres et sites. Un montant stable par rapport à 2021 où l'on comptait 431 bénéficiaires. (*) 

28 M€ concernent les aides au pluralisme qui ont augmenté de près de 50 % du fait de leur extension à la presse en ligne. Les aides au transport et à la diffusion représentent 51 M€ et lesaides à l’investissement 31,4 M€.


La plus forte dotation est allée au quotidien Aujourd’hui en France (12,2 M€ dont 12,13 M€ d’aide à la distribution). 

(ci-contre photo Martin Bureau/AFP)


Son propriétaire, le groupe LVMH, arrive en tête des aides avec un total de 20,27 M€, dont 1,032 M€ pour Les Echos et  935.887 € au Parisien.


En seconde position, le groupe Le Monde totalise plus de 7,9 M€ d’aides dont 5,83 € au quotidien Le Monde, 552.285 € à Télérama, 483.933 € au Courrier International, 461.835 € à L’Obs,  293.198 € au Monde Diplomatique.

3e sur le podium, le groupe Bayard avec 6,1 M€ dont 5,65 M€ au quotidien La Croix.

    La presse quotidienne nationale est particulièrement bien dotée : Le Figaro (groupe Dassault) 5,89 M€, Libération 5,39 M€, L’Humanité 3,88 M€, L’Opinion 2,07 M€, 

L’Equipe (groupe Amaury : 899.881 €), le gratuit 20 Minutes (groupes Rossel-Sipa-Ouest-France : 84.110 €).


Les dotations aux quotidiens régionaux sont dominées par le groupe SIPA-Ouest-France (plus de 4,7 M€) avec Ouest-France (2 M€), premier quotidien français par sa diffusion supérieure à 610.000 exemplaires. Également dotés : Presse Océan (1,3 M€), La Presse de la Manche (997.163 €), le Courrier de l’Ouest (272.869 €), Le Maine Libre (126.625 €).

La filiale Publihebdos, qui fédère plus de 70 hebdos régionaux bénéficie de 455.000 €. Concurrent de Ouest-France, le groupe Le Télégramme qui s’est équipé d’une nouvelle rotative, obtient 953.749 €.


Nouveau venu dans le paysage de la presse, le groupe CMA-CGM de l’armateur Rodolphe Saadé devenu propriétaire de La Provence, obtient 333.665 € d’aides, avec 33.060 € à Corse Matin

Au cours de l’été, il a également pris le contrôle du quotidien économique La Tribune (250.555 €).


La holding NJJ de son grand rival, Xavier Niel, co-propriétaire du groupe Le Monde, frôle le million avec 944.770 € répartis entre les quotidiens éligibles à l’aide au pluralisme des titres ultramarins : France Antilles Guadeloupe (226.156 €), France Antilles Martinique (321.116 €) et France Guyane (86.833 €).


Le soutien de l’État vise également à renforcer la modernisation et l’investissement  face aux nouveaux défis de la transition numérique et écologique. L’État a par exemple aidé à hauteur de 8 M€ France Antilles pour construire deux sites d’impression numérique, en Guadeloupe (2022) et en Martinique (2021).

NJJ possède également Nice Matin (159.365 €) et Var Matin (151.300 €). Dans la région PACA, La Marseillaise - qui reste indépendante - récupère 236.469 €.


Les groupes EBRA (propriété du Crédit Mutuel) et le belge Rossel-La Voix disposent chacun de plus de 3 M€ répartis entre les quotidiens Le Dauphiné Libéré (1,57 M€), Le Progrès (534.220 €), L’Est Républicain (398.903 €), les DNA (315.641 €),  Le Républicain Lorrain (289.000 €), L’Alsace (144.964 €), Vosges Matin (118.930 €), Le Bien Public (77.719 €),  Le Courrier Picard (1,57 M€), La Voix du Nord (424.509 €), La Voix des sports (4.473 €),  Nord Littoral (421.559 €), Paris Normandie (326.315 €), Libération Champagne (226.511 €), L’Union L’Ardennais (148.268 €), L’Est Eclair (92.265 €), L’Aisne Nouvelle (34.497 €), Nord Eclair (31.159 €). 


Les groupes Sud Ouest et La Dépêche du Midi, propriété de la famille Baylet, obtiennent chacun plus de 2 M€ pour leurs quotidiens et hebdos régionaux.

GSO (2,69 M€) : La République des Pyrénées (1.303.807 €), Sud Ouest (878.848 €), L’Eclair des Pyrénées (294.609 €), La Dordogne Libre (127.518 €), La Charente Libre (67.102 €).

La Dépêche (2.15 M€) : Centre Presse Aveyron (602.095 €), La Dépêche du Midi (428.243 €), La Nouvelle République des Pyrénées (404.634 €), Le Midi Libre (301.054 €), Le Petit Bleu d’Agen (295.757 €), L’Indépendant (72.474 €).


D’autres groupes de la PQR ne sont pas en reste :

Centre France (1.9 M€) avec La Montagne (686.391 €) Le Populaire du Centre (307.690 €), Le Berry Républicain (237.037 €), La République du Centre (192.130 €), Le Journal du Centre (138.413 €), L’Yonne Républicaine (103.558 €), L’Echo Républicain (83.310 €), L’Eveil de la Haute-Loire (81.235 €).

849.833 € vont au groupe La Nouvelle République du Centre-Ouest, dont Centre France est actionnaire minoritaire. 


La presse magazine bénéficie de peu d’aides, à moins de relever des publications d'information politique et générale.

C’est le cas pour les deux hebdos du groupe Lagardère : le JDD (1,92 M€) et Paris Match (274.934 €), en passe de tomber dans le giron de Vivendi-Bolloré. Ce groupe n’est aidé que pour deux titres issus du groupe Prisma : Capital (322.478 €) et Géo (86.254 €).

Le groupe CMI du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, en plein développement, obtient 620.162 € répartis entre ELLE (326.964 €) et Marianne (293.198 €).

Sont également dotés : Challenges (groupe Perdriel à 60 %, LVMH à 40 %) : 408.507 €.

L’Express (groupes Weill-Altice) : 289.490 €

Le Point (groupe Artémis François Pinault) : 253.948 €

Les Cahiers du Cinéma (repris en 2020 par une vingtaine d’actionnaires producteurs de cinéma ou du monde des affaires, dont Xavier Niel) : 95 768 €

VSD (groupe Ghosn Capital) : 108.561 €

Valeurs Actuelles (groupe Valmonde Iskandar Safa) : 36.182 €


L’aide aux titres à faibles ressources publicitaires (PFRP) qui cible la presse magazine (Politis, Pèlerin, Causette par exemple), a néanmoins soutenu 52 titres pour 4 M€.


Alors que Le Canard Enchaîné soucieux de son indépendance ne fait aucune demande d’aide mais Charlie Hebdo est moins regardant et obtient 370.737 €.

À noter également que l’aide au pluralisme de la presse périodique, régionale et locale (PPR), a été versée à 237 titres pour 1,47 M€, en grande majorité de presse hebdomadaire régionale (par exemple Le Courrier Cauchois, La Manche Libre, L’Echo du Berry des groupes SOGEMEDIA, Presse et Médias du Sud-Ouest,  Edit Ouest, Babylone, Mediatour, Eco Média).


Autre fait notable, afin de promouvoir la neutralité des aides quant au support utilisé, les aides du ministère se sont ouvertes aux nouveaux formats avec la création de l’aide aux services de presse en ligne versée à 52 titres pour un montant total de 8 M€ au titre des années 2021 et 2022. Ainsi, les sites d’information Contexte (1,3 M€), africaintelligence (groupe Indigo : 777.928 €), le Huffington Post (groupe Le Monde : 748.662 €), ont été soutenus mais aussi Blast (828.787 €), Les Jours (255.000 €), StreetPress (136.000 €), Basta (105.000 €).


Les aides indirectes : la presse bénéficie d’un taux de TVA dit « super réduit » de 2,1 %, le ministère des finances estimant la dépense fiscale afférente à 150 M€ en 2022. 

2022 est la dernière année où la presse d’information politique et générale a bénéficié, au sein de l’ensemble des tarifs de presse facturés par La Poste pour l’acheminement des abonnements, d’un tarif privilégié estimé à 83 M€. À compter de 2023, cet avantage tarifaire est supprimé au profit d’une aide directe versée par l’État pour compenser l’écart entre le tarif de base des publications de presse et l’ancien tarif privilégié. 


(*) En 2021, 431 titres ont bénéficié des aides de l’ État pour un montant de 91,54 M€.


https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Presse-ecrite/Tableaux-des-titres-de-presse-aides2


DES MILLIONS D’EUROS POST-COVID 


5 avril 2023 : la presse s'est trouvée fragilisée par la crise du Covid. Dans le cadre du plan national de relance et de résilience (PNRR), l’État a volé à son secours en allouant plus de 40 millions d’euros d’argent public pour consolider la filière en danger. 

En exclusivité La Lettre A révèle la ventilation de cette enveloppe de secours qui, via le Fonds stratégique pour le développement de la presse du ministère de la Culture, profite surtout aux groupe de presse déjà parmi les plus aidés chaque année. 

Les publications les mieux dotées sont celles contrôlés par Xavier Niel avec 6,4 M€ : 

Le Monde (où il est actionnaire à 43 %) : 958.137 €. 

Télérama, L’Obs : 732.789 €. 

Courrier International : 335.398 € 

Nice Matin : 117.105 € 

Le Huffington Post : 51.375 € 

France-Antilles : 4,2 M€ 


Viennent ensuite : le groupe Baylet de presse régionale La Dépêche du Midi : 2.471.225 € 

Groupe Centre-France (Fondation Varenne) La Montagne : 2 M€ 

L’Yonne Républicaine : 23.674 € 

Groupe LVMH de Bernard Arnault : 

Le Parisien : 1,6 M€ 

Les Échos : 196.894 € 


Groupe Dassault Le Figaro : 1.566.138 € 


Groupe Bayard (La Croix, Le Pélerin, Milan Presse) : 1.480.599 € 


Groupe Rossel (La Voix du Nord) : 617.610 € 

20 Minutes (participation à 49,7 % de Ouest France) : 662.024 € 


Libération : 1.024.689 € (ex-groupe Drahi, depuis 2020, capital dans Fonds de dotation) 

Groupe Artémis (François Pinault, Le Point) : 953.186 € 

Groupe GSO Sud Ouest : 831.499 € 

La Charente Libre : 21.453 € 


Groupe Lagardère : Paris Match, JDD 457.656 € 


30 M€ POUR COMPENSER L’AUGMENTATION DES COÛTS DE PRODUCTION


14 décembre 2022 : 30 M€ vont être versés aux éditeurs de presse les plus en difficulté suite à l’augmentation des coûts de production. Un soutien qui se veut exceptionnelle, financée sur des crédits du plan de relance qui n’ont pas été consommés et par 5 M€ décidés lors de la loi de finances rectificative, dans la mesure où l’augmentation des prix des quotidiens et périodiques ne pourra à elle seule compenser le doublement du prix du papier entre 2021 et 2022. 

Cette aide se veut aussi la contrepartie du crédit d’impôt « abonnement », supprimé car peu efficace, instauré pour la souscription d’un premier abonnement.

Le gouvernement reconnaît dans son communiqué que cette « augmentation remet en cause la capacité de la presse à remplir sa mission essentielle d’information du public ».


LE SITE FRANCESOIR PERD AIDES PUBLIQUES ET AVANTAGES FISCAUX 


1er décembre 2022 : la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) a décidé de ne pas renouveler la reconnaissance de service de presse en ligne au site FranceSoir. Elle a estimé que des critères, fixés par décret, pour obtenir cette qualification n’étaient plus respectés.

En avril 2021, la CPPAP avait renouvelé son habilitation alors que des informations "complotistes" circulaient déjà sur le site. Avec la perte de son statut, le site perd aussi son exonération fiscale sur les dons, le taux de TVA réduit, et les démarches pour obtenir des cartes de presse seront plus strictes.

En janvier 2021, Google News avait déréférencé le site, le privant de recettes publicitaires en suspendant sa chaîne YouTube, appliquant son règlement visant à « protéger les marques contre la diffusion de leurs publicités à côté de contenus dangereux et trompeurs ». En septembre dernier, le tribunal de commerce de Paris avait débouté la société éditrice de son recours contre le géant de la Silicon Valley.      

(Lire aussi à Justice)

 


LES CHIFFRES 2021 DU MINISTÈRE DE LA CULTURE


6 septembre 2022 : dans un « objectif de transparence », le ministère de la Culture a publié en toute discrétion sur son site le tableau annuel des titres de la presse ayant bénéficié d’aides directes et indirectes en 2020 et 2021. 

L’enveloppe a été réduite (de 106 à 97 M€ au lieu de 225 M€ en 2019) mais a surtout profité à la presse quotidienne nationale.

Au total, 431 titres ont été aidés (433 en 2020).

Pour Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, « les groupes appartenant à des milliardaires touchent le plus d'aides à la presse, c'est à dire de l'argent public ».

Les aides directes intègrent l'aide aux titres ultra-marins créée en 2021, l'aide au portage, les aides à l’investissement, l'aide à la distribution de la presse quotidienne nationale suite à la faillite de Presstalis et l'aide à la modernisation sociale.

Pour 2021, les plus gros bénéficiaires des aides (directes et aides à la distribution)  :


Aujourd’hui en France : 11.897.125 € (groupe LVMH)

Le Figaro et ses suppléments : 7.724.475 €

Libération : 6.708.693 €

Le Monde : 5.964.127 €

L’Humanité : 5.119.446 €

La Croix : 4.959.410 € (groupe Bayard)

Les Échos : 2.208.736 € (groupe LVMH)

L’Opinion : 2.154.050 € (groupe Bey Media)

Le Parisien - leparisien.fr : 1.623.113 € (groupe LVMH)

L’Équipe - L’Équipe Magazine : 980.805 € (groupe Amaury)

Présent : 103.021 €


Presse gratuite  


20 Minutes : 577.914 € (groupe Rossel-SIPA Ouest France)



PQR 


Ouest France : 2.381.323 €

Sud Ouest : 2.148.410 €

Le Dauphiné Libéré : 1.425.276 € (groupe EBRA)

Presse Océan : 1.223.485 € (groupe Sipa-Ouest France)

La République des Pyrénées : 1.217.675 € (groupe Sud Ouest)

Le Journal de la Haute-Marne : 1.212.351 € (groupe EBRA-L'Est républicain et holding Haute Marne Libérée)

La Presse de la Manche : 932.543 € (groupe Sipa-Ouest France)

La Nouvelle République du Centre-Ouest : 644.562 €

La Dépêche du Midi : 604.297 €

La Montagne : 577.133 € (groupe Centre France)

Centre Presse Aveyron : 564.112 € (groupe La Dépêche du Midi)

Le Quotidien de la Réunion : 530.363 €

Le Progrès : 521.430 € (groupe EBRA)

La Voix du Nord : 480.805 € (groupe Rossel)

Le Télégramme : 461.529 €

L’Est républicain : 451.804 € (groupe EBRA)

Les Nouvelles Calédoniennes : 441.873 €

Le Journal de l’Île de la Réunion : 429.012 €

Nord Littoral : 391.440 € (groupe Rossel)

La Nouvelle République des Pyrénées : 381.900 € (groupe La Dépêche du Midi)

La Provence : 374.588 €

Paris Normandie : 327.579 € (groupe Rossel)

Le Courrier de l’Ouest : 309.056 € (groupe Sipa-Ouest France)

La Marseillaise : 308.774 €

DNA : 292.500 € (groupe EBRA)

Le Populaire du Centre : 285.132 € (groupe Centre France)

Midi Libre : 278.983 € (groupe La Dépêche du Midi)

Le Petit Bleu d’Agen : 275.343 € (groupe La Dépêche du Midi)

Le Républicain Lorrain : 267.813 € (groupe EBRA)


Presse hebdomadaire 


Le JDD : 1.923.648 € (groupe Lagardère)

Le Point : 1.185.274 € (groupe Pinault - Artémis)

Marianne : 996.737 € (groupe CMI)

L’Express : 811.024 € (groupe News Participations - Alain Weill)

Le Pèlerin : 432.778 € (groupe Bayard)

Charlie Hebdo : 304.098 €

La Vie : 304.098 € (groupe Malesherbes, filiale Le Monde)

Le 1 : 303.323 €

Paris Match : 287.333 € (groupe Lagardère)

Télérama : 227.099 € (groupe Le Monde)

L’Obs : 183.646 €  (Le Monde Libre - groupe Le Monde)

VSD : 121.853 € (groupe Georges Ghosn)

Valeurs Actuelles : 40.980 € (groupe Valmonde - Iskandar Safa)



Répartition par groupes de presse 


Les Échos-Le Parisien : 16.108.788 €

Le Monde : 7.834.721 €

Le Figaro : 7.724.475 €

Libération : 6.708.693 €

SIPA-Ouest-France : 5.822.354 €

Bayard : 5.602.653 €

L’Humanité : 5.119.446 €

Sud Ouest : 3.997.863 €

EBRA : 3.805.419 €

Lagardère : 2.668.637 €

Centre France : 2.490.761 €

Rossel : 2.468.284 €

La Dépêche du Midi : 2.192.150 €

Bey Média : 2.154.050 €

Le Journal de la Haute-Marne : 1.212.351 €

Le Point : 1.185.274 €

NJJ (Nice-Matin, Var Matin, France-Antilles) : 1.107.974 €

CMI (Marianne) : 996.737 €

Amaury (L’Équipe) : 980.805 €

La Manche Libre : 911.178 €

L’Express : 811.024 €

La Nouvelle République du Centre-Ouest-Centre Presse Poitiers : 680.371 €

20 Minutes : 577.914 €

Société de presse de la Réunion : 552.505 €

Le Télégramme : 470.823 €

Les Nouvelles Calédoniennes : 441.873 €

La Provence : 412.032 €

La Marseillaise : 308.774 €

Charlie Hebdo : 304.098 €

Le 1 : 303.323 €

Society (VSD) : 216.285 €



HAUSSE DU PAPIER : 5 M€ VOTÉS PAR LES DÉPUTÉS


21 octobre 2022 : en commission des finances, les députés ont voté un amendement qui vise à créer un fonds de 5 M€, pour aider les éditeurs de presse d’information politique et générale (IPG) dans la mesure où l’augmentation des prix des quotidiens et périodiques ne pourra à elle seule compenser le doublement du prix du papier entre 2021 et 2022. Cette aide se veut la contrepartie du crédit d’impôt « abonnement », supprimé car peu efficace, instauré pour la souscription d’un premier abonnement.



L’APPEL À L’AIDE DE LA PRESSE SPÉCIALISÉE CINÉMA


2 septembre 2022 : Télérama a relayé l’alerte lancée par 12 titres de la presse magazine spécialisée dans le cinéma. Une lettre, adressée à la ministre de la Culture et au président du CNC alerte sur les conséquences catastrophiques de l’augmentation du coût du papier.

Le secteur, déjà sinistré par le COVID, avec la fermeture des salles de cinéma, l’est maintenant du fait de la hausse des matières premières.

L’aide du CNC s’est limitée en 2021à 64.000 € répartis entre 13 titres.

Les signataires (*) mettent en avant une « urgence financière et économique » aggravée par la hausse des coûts d’impression et de transport (au minimum de 20 %) et une crise publicitaire. Ils refusent de baisser la qualité du papier, de diminuer la pagination ou d’imprimer à l’étranger.


(*) Teaser, Revus&Corrigés, Les Cahiers du Cinéma (**), Les Fiches du cinéma.com, French Mania, MadMovies, Répliques, Rocky Rama, La septième Obsession, Sofilm, Sorociné, Positif.


(**) Les Cahiers du Cinéma, fondés en 1951, ont été vendus en 2009 par le groupe Le Monde au groupe britannique Phaidon. En 2020, la revue est reprise par un groupe de propriétaires de médias (groupe Hildegarde), Xavier Niel, Marc Simoncini, Frédéric Jousset, Éric Lenoir, et huit producteurs. Une vingtaine de signatures ont quitté la rédaction en faisant jouer la clause de cession.



AIDES À LA PRESSE : CONDITIONS D’ACCÈS RENFORCÉES


Suite aux recommandations d'un rapport commandé fin 2020, le décret du 21 décembre 2021 du ministère de la Culture, renforce les conditions d’accès aux aides à la presse, fiscales et postales. 

Jusque-là, les critères d’éligibilité ne comportaient pas d’exigence relative à la présence de journalistes au sein des rédactions. Désormais, les journaux et la presse en ligne devront présenter « un contenu original composé d’informations ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique, réalisé par une équipe rédactionnelle composée de journalistes professionnels au sens de l'article L. 7111-3 du code du travail ». Ils doivent tirer l’essentiel de leurs revenus d’une activité rémunérée par un ou plusieurs médias.


Sont visés par cette mesure des titres qui feraient appel à des contenus non journalistiques, des pigistes « chargés de contenus », non salariés, acceptant un statut d'auto-entrepreneur, en violation de la loi Cressard.

En 2021, 97 M€ sur 117 M€ budgétisés ont été versées. 20 M€ d’aides à la presse n’ont pas été consommées, les aides au pluralisme et à la modernisation restant sous utilisées.


LES MILLIONS DU FONDS GOOGLE


Les médias français ont bénéficié également du fonds Google (60 M€ sur 3 ans à partir de 2015). Un soutien financier ponctuel jusqu'à fin 2016 pour soutenir les projets innovants de développement numérique.


Qui en a profité ?  (16,1 M€ en 2014)


CrossCheck a également été financé par Google News Lab : ce projet collaboratif associat une quinzaine de médias pour lutter contre les "fake news".

Le Monde et Le Figaro ont créé de leur côté Skyline : une mise en commun numérique pour les annonceurs publicitaires afin de contrer l'offensive de Google et Facebook.




LES GROUPES DE PRESSE : COMPARATIF 2020-2021 




> LE TABLEAU COMPLET



TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

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