jeudi 5 septembre 2019

Presse quotidienne : qui résiste encore ?

En cette fin d'année 2019, le secteur de la presse quotidienne est marqué par une série de mauvaises nouvelles. A l'heure de la mutation digitale, quelques rares quotidiens français résistent à l'érosion des ventes. Analyse des derniers chiffres de l'ACPM. (*)


L'Huma, Libération, les groupes EBRA, Sud Ouest, Centre France, NRCO, 
Midi Libre, Ouest France, Nice-Matin : l
a presse quotidienne dans la tourmente (dr)
La diffusion des quotidiens nationaux validée par l'ACPM
Le bilan annuel 2018 de l'ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), qui contrôle la diffusion de la presse, révèle un bulletin de santé en demie-teinte pour la presse quotidienne nationale.
Alors que la presse papier - le "print" - régresse globalement, les quotidiens qui ont entamé tôt leur mutation numérique résistent le mieux.
On notera les progressions du sportif L'Equipe (groupe Amaury), du Monde (groupe Niel-Pigasse-Kretinsky) et du Figaro (groupe Dassault).
A contrario, le Parisien-Aujourd'hui (groupe Les Echos-Le Parisien LVMH) a du mal à rattraper son retard, tout comme Libération (groupe Drahi), et voient leurs diffusions continuer de baisser.
En 2018, comparé à 2017, la diffusion France, payée, par numéro de la PQN (presse quotidienne nationale) a légèrement régressé de 0,32 % d'après l'Observatoire 2019 de l'ACPM.

LE FIGARO RESTE N°1, LE MONDE PROGRESSE, AUJOURD'HUI ET LIBE RECULENT, L'HUMA SUPPRIME 41 POSTES

Seuls 4 titres progressent :

1er Le Figaro (groupe Dassault) reste n° 1 national : + 0,51 %  309.492 exemplaires.
En septembre 2019 : 331.932 ex. + 7,57 % / 2018
En juillet, le DG Marc Feuillée a obtenu l'accord des syndicats sur son plan de départs volontaires qui devrait permettre d'économiser 5 M€.

2e Le Monde (groupe Niel-Pigasse-Kretinsky) : + 1,30 %  288.435 exemplaires
Le Monde est devenu le premier quotidien national, annonce fièrement son directeur Jérôme Fenoglio sur sa page Facebook, avec une nouvelle hausse de sa diffusion en septembre : 334.495 exemplaires, + 13,09 %  soit + 11,5 % sur l'année / 2018. Une performance acquise mois après mois grâce à la progression des abonnements numériques. 
Une bataille capitalistique s’est aussi engagée cet été : Matthieu Pigasse et le nouvel actionnaire tchèque Daniel Kretinsky négocient le rachat des parts (20 %) du groupe espagnol Prisa dans le quotidien, au grand dam de Xavier Niel qui considère cette offensive comme une agression. En mars 2021, le tandem Pigasse-Kretinsky contrôlera 60 % de l'actionnariat du quotidien.
Aussi, le 10 septembre, 460 journalistes du Monde ont signé un texte demandant à leurs actionnaires un droit d'agrément garantissant leur indépendance éditoriale. Ce droit d'agrément a finalement été signé par Matthieu Pigasse le 19 septembre, tandis que Xavier Niel propose la création d'une fondation pour sanctuariser 75 % des actions du groupe de presse. Début octobre, les salariés du magazine L'Obs, intégré au groupe, ont demandé à leurs actionnaires de bénéficier des mêmes garanties d'indépendance.


3e L’Equipe (groupe Amaury) : + 6,38 %  249.875 exemplaires

4e Les Echos (groupe Les Echos-Le Parisien LVMH) : + 0,56 %  
129.089 exemplaires
En septembre 2019 : 131.982 ex. + 1,05 %
Le quotidien économique revendiquait en avril 2019 avoir plus d'abonnés "on line" (48.000) que "print" (40.000).

Derrière ce peloton de tête, six quotidiens affichent des résultats négatifs :

5e Aujourd’hui en France (groupe Les Echos-Le Parisien LVMH) : - 10,11 %  108.025 exemplaires
En septembre 2019 : 187.019 ex. - 1,75 %
Le couplage avec Le Parisien - 7,02 %   301.447 exemplaires
En septembre 2019 : 286.211 ex. - 4,53 %

6e La Croix (groupe Bayard Presse) : - 2,57 %   87.260 exemplaires
En septembre 2019 : 90.279 ex. + 2,21 %

7e Libération (groupe Drahi SFR Média) : 
- 10,68 %   67.238 exemplaires
En septembre 2019 : 71.480 ex. + 6,57 %

Libération chercher à réduire sa masse salariale en se séparant des seniors. D'après La Lettre A du 19 août, un "généreux chèque de départ " est proposé à ses salariés âgés de plus de 58 ans. Jusqu'à 25 personnes pourraient bénéficier du dispositif.

8e L’Humanité : - 5,71 %  31.943 exemplaires
Ultime vestige de la presse d'opinion, en redressement judiciaire depuis février 2019 avec poursuite d'activité,  le journal du parti communiste a annoncé à l'été 2019  la suppression de 41 postes sur 157, soit plus du quart de ses effectifs.
Fin décembre 2019, le tribunal de commerce de Bobigny a déclaré la sortie du redressement suite aux "bons résultats obtenus", essentiellement liés au plan d'économies (3,5 M€) ainsi qu'à la souscription et dons qui ont permis de récolter plus de 4 M€. Par ailleurs, les créanciers publics et privés ont décidé d'abandonner 75 % de leurs créances, à charge de payer d'ici mars les 25 % de dettes restantes. Le remboursement du reste des créances publiques sera étalé sur 2 ans et le reliquat d'autres dettes sur 10 ans.
Ce nouveau "sauvetage financier" et la réduction des charges salariales liée aux suppressions d'emplois ne signifie en rien que des réformes structurelles ont été engagées pour améliorer les résultats (ventes, publicité, mutation numérique).
En 2016, L’Huma diffusait encore 35.746 exemplaires mais régressait déjà de 3,9 % par rapport à l’exercice précédent.

9e The New York Times, édition française : - 0,85 %  13.654 exemplaires
L'Opinion n'est pas adhérent de l'APCM. Sa diffusion déclarée serait entre 25.000 et 30.000 ex. / jour. Fondé en 2013, ce quotidien (du lundi au vendredi) a une version "papier" et une offre numérique.
Nicolas Beytout (ancien président des Echos) est le principal actionnaire via Bey médias, société par actions simplifiées. Ufinvest, filiale du groupe LVMH, a apporté 6 M€ pour le lancement du titre.
CA 2015 : 1.130.000 € (comptes 2016, 2017 et 2018 : non communiqués)

France Soir : le site d'actualité, héritier du grand quotidien d'après-guerre, est à nouveau en crise. Ses quatre journalistes sont en grève depuis la fin août.


PRESSE QUOTIDIENNE REGIONALE : 

BAISSE GENERALE

Selon l'Observatoire 2019 de l'ACPM, les ventes de la PQR-PQD régressent de 3,74 % en 2018/2017.
La diffusion France, payée, reste largement dominée par le canal du portage à domicile (56,19 %) alors que les ventes individuelles "print" ne représentent plus que 26,58 %, les abonnements 8,31 %.
Les versions numériques individuelles restent encore largement minoritaires avec seulement 3,85 %.

Le 8 novembre 2019, le quotidien régional L'Echo a été liquidé par le tribunal de commerce de Limoges.
En cessation de paiement depuis des mois, après plusieurs redressements judiciaires, ce quotidien de gauche, issu de la Résistance en 1943, disposait d'un actionnariat original depuis 1998 : l'association Pluralisme à 62 %, Le Monde à 11 %, et les groupes régionaux concurrents Centre France à 5,76 % et Sud Ouest à 2,88 %.

Voici le classement des groupes de la PQR-PQD, dans l’ordre décroissant de leur diffusion et de l'importance des groupes de presse : Tableau ACPM 2018

1 - Groupe EBRA (9 quotidiens : 903.471 ex. 4 hebdos)
DG : Philippe Carli (ex PDG de Siemens)


Le groupe EBRA, créé en 2006, est la propriété du Crédit Mutuel depuis 2010. Avec un peu plus de 900.000 exemplaires "papier", il domine la presse régionale. Ses neuf quotidiens sont diffusés dans 23 départements et s'ajoutent quatre hebdos régionaux.
Il s'est constitué lors de la reprise du pôle Rhône-Alpes de la SOCPRESSE (Hersant) par le groupe Est Républicain. 

Engagé dans le "digital first, le DG Philippe Carli estime que le numérique doit prendre le pas sur le papier. Objectif : en tripler les revenus. 
En Alsace et Lorraine, deux nouveaux rédacteurs en chef ont été chargés de la transformation des quotidiens en ce sens.

Début juin 2019 a été annoncée la suppression de plus de 386 postes au 1er janvier 2021
Un plan d'économies drastiques devenues indispensables au regard des derniers exercices très déficitaires. Fin 2018, le Crédit Mutuel a dû injecter 174 M€ dans ses journaux de l'Est pour éponger leurs dettes.
La mutualisation des neuf quotidiens prévoit la création à partir de 2021 d'une entité prestataire centralisée (EBRA Services) permettant de créer 284 postes.
La Lettre A annonce en octobre que les négociations sur l'externalisation des fonctions support virent au bras de fer. Les élus du CE de L'Est Républicain sont notamment opposés au rapprochement commercial avec le Républicain Lorrain.
Ce transfert doit permettre au groupe de faire 9 M€ d'économies. 
Déjà en 2018, une régie publicitaire commune a été créée et deux rotatives fermées au Républicain Lorrain et à L'Alsace  (Mulhouse et Woippy) suite aux lourdes pertes financières subies (55 M€ en 2016). Quelques 130 postes avaient alors été supprimés. 

En 2015, un plan social avait touché 96 postes au Bien Public et au Journal de Saône-et-Loire, avec transfert de l'impression des deux quotidiens bourguignons à Chassieu (Rhône) où est imprimé Le Progrès.
Au Dauphiné, la direction marketing a été renforcée au printemps 2018. Un plan de départs volontaires engagé d'abord pour 120 postes a été porté à 160 postes (tous services confondus), pour aboutir au printemps 2019 au "digital first" et la mise en place du système éditorial Swing d'Eidos media.

Le Dauphiné / Vaucluse Matin  - 4,21 %    189.756 ex.
CA 2017 : 118 M€. Résultat net : 755.800 € (**)
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Progrès   - 3,74 %    166.605 ex.
CA 2018 : 90.340.900 € (- 8,9 % / 2017). Pertes : 23.364.400 € (- 120,48 %)

Les Dernières Nouvelles d’Alsace  - 2,72 %  136.786 ex.
CA 2017 : 78.891.400 € (+ 0,49 % / 2017). Pertes : 7.457.200 € (+ 53,43 %)
CA 2018 : comptes non disponibles

L’Est Républicain  - 2,84 %   114.212 ex.
CA 2018 : 84.545.300 € (+ 0,49 % / 2017). Pertes : 7.457.200 € (+ 53,43 %)

Le Républicain Lorrain - 4,05 %     93.871 ex.
CA 2017 : 62.606.200 € (- 26,1 % / 2016). Pertes : 31.104.700 € 
CA 2018 : comptes non disponibles 

L’Alsace  - 3,51 %   66.645 ex.
CA 2017 : 42.230.300 € (- 44,74 % / 2016). Pertes : 39.365.700 €
CA 2018 : comptes non disponibles 

Le Journal de la Saône-et-Loire - 1,84 %  47.019 ex.
Le Bien Public  - 2,33 %   36.271 ex.
CA 2018 Est Bourgogne Média : 47.815.400 € (- 0,22 % / 2017). Pertes : 3.705.900 € (- 460 %)

Vosges Matin  - La Liberté de l'Est  - 3,69 %    32.407 ex.
CA 2018 : 19.214.300 € (- 0,78 % / 2017). Pertes : - 555.400 € (- 192,26 %)

A noter la particularité du tri hebdomadaire Le Journal de la Haute-Marne  - 3,55 %   19.899 ex.
CA 2018 : 9.921.900 € (- 1,85 % / 2017. Résultat net : 664.300 € (- 20 %)

Autres hebdos : L'Indépendant du Louhanais et du Jura, La Tribune de Montélimar, La Maurienne, Le Journal de Tournon-Tain.

2 - Groupe Ouest-France (5 quotidiens : 815.617 ex. 77 hebdos et 15 gratuits via sa filiale Publihebdos : président du directoire Francis Gaunand)
Président du directoire : Louis Echelard
DG : Matthieu Fuchs.

Le quotidien Ouest-France reste le premier quotidien régional français, comme l'a confirmé dans son éditorial du 75e anniversaire, Louis Echelard, président du directoire.
En 2018, il ne cachait pas son pessimisme, estimant que Ouest France allait perdre quelque 80.000 exemplaires d'ici 2021. Aussi, moins de deux ans après le décès de François-Régis Hutin, ancien président du groupe, est impulsé une lourde réorganisation des éditions.
Elle vise à conforter sa filiale Les Journaux de Loire, au grand dam des syndicats qui dénoncent une atteinte au pluralisme et à la qualité. 
Annoncée puis suspendue, la réorganisation vise à supprimer 56 emplois moyennant une mutualisation des contenus, avec un objectif de 3,6 M€ d'économies.
Le Courrier de l'Ouest, Le Maine Libre et Presse Océan, vont mutualiser leurs contenus  pour réduire les coûts. 
Déjà, le groupe a expérimenté des mutualisations éditoriales (suppléments communs, correspondants communs dans le nord Cotentin, équipes mixtes de reportages). 
Cette fois, la réorganisation envisagée est plus musclée. 
En supprimant 73 postes (pour en créer 17)  les agences locales de Ouest-France dans le Maine-et-Loire et la Sarthe seront fermées, ces éditions reprenant les contenus fournis par les quotidiens Le Courrier de l'Ouest et Le Maine Libre. Dans le Maine-et-Loire, les deux tiers des effectifs disparaîtraient.
Les rédactions du Mans, de La Flèche et de Sablé seraient fermées et le bureau départemental transféré dans les locaux du Maine Libre. 
Dans le Finistère, où la concurrence du Télégramme est forte, il est prévu de réduire les moyens rédactionnels et d'adapter la pagination, tout en dynamisant le numérique.
A Presse-Océan, le bureau de Saint-Nazaire serait supprimé pour ne pas faire d'ombre à Ouest-France.
Déjà, les pages du Courrier de l'Ouest sont montées à Ouest-France.
Ouest-France veut aussi se développer à l'international avec l'ouverture d'un bureau à Bruxelles.
Pour développer ses contenus économiques, OF a annoncé début septembre 2019, l'acquisition de l'agence API, dirigée par Dominique Luneau, ancien rédacteur en chef de Presse-Océan, qui avait démissionné de son poste de directeur délégué en 2009.
Le groupe a été ralenti dans sa mutation numérique par les lourdes pertes financières de sa filiale Spir-Communication (62 M€ de pertes et 500 M€ de pertes de capitalisation boursière, avec une cotation en bourse suspendue fin 2016). 

L'essentiel des activités ont dû être cédées. Spir avait même cédé 50 % du site Le Bon Coin, en 2010, au norvégien Schibsted, alors copropriétaire avec Sipa-Ouest France du gratuit 20 Minutes. En octobre 2019, Sipa/Ouest-France est passé de 25 à 50 % de participation dans 20 Minutes, pour 5,3 M€ désormais détenu à parts égales avec le groupe belge Rossel.
La diversification du groupe s'est aussi engagée via les radios avec la prise de participation de 22 % de Alouette FM, Sipa-Ouest France contrôlant déjà Radio Cristal, Océance FM et Hit West.

Ouest France  - 3,39 %   648.485 ex.
CA 2017 : 293.086.800 € (- 6,07 % / 2016)
Résultat net : 4.660.300 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Courrier de l’Ouest  - 3,62 %   82.852 ex.
CA 2018 : 39.300.600 € (+ 4,2 % / 2017)
Résultat net : 440.900 € (- 5,26 %)

Le Maine Libre  - 2,97 %   37.667 ex.
CA 2018 : 14.793.400 € (+ 7,79 % / 2017)
Résultat net : 534.300 € (- 3,31 %)

Presse Océan  - 3,06 %  26.880 ex.
CA 2018 : 9.992.400 € (+ 1,11 % / 2017)
Résultat net : 979.600 €
(L'Eclair vendue en 1981 à la femme de Robert Hersant, a disparu en 2006)

La Presse de la Manche  - 2,62 %   19.733 ex.
CA 2018 : 12.637.900 € (+ 2,41 % / 2017)
Résultat net : 979.600 €

Publihebdos
CA 2018 : 72.315.700 (+ 0,37 %)
Résultat net : 2.533.300 € (- 17,04 %)


3 - Groupe Rossel (7 quotidiens : 386.584 ex. 14 hebdos)


La Voix du Nord, filiale française du belge Rossel, avait engagé en janvier 2017 un plan social avec 178 départs volontaires et la mise en vente de son siège historique de Lille pour dégager des liquidités. 
Depuis novembre 2014, la mutualisation des pages d'informations générales est effective pour L'Union, Le Courrier Picard et sa filiale L'Aisne Nouvelle (quadri hebdomadaire).
En 2011, le Crédit Agricole était entré à hauteur de 25 % dans le capital pour accompagner le journal dans sa mutation numérique.
En France, le groupe belge Rossel régresse sur toute sa zone de diffusion. 
En janvier 2018, David Guévart, DG du groupe Nord Littoral a été élu président du SPQD.
En 2019, suite au départ de son DG adjoint Bruno Jauffret pour la plateforme vidéo Digiteka, la VDN se redéploie sur le digital, et renforce le rôle du DG Gabriel d'Harcourt.


La Voix du Nord - 2,14 %    200.987 ex.
CA 2017 : 127.457.500 €
Résultat net : 2.748.000 €
CA 2018 : comptes non disponibles

L’Union L'Ardennais   - 1,8  %   75.884 ex.
CA 2017 L'Union : 46.227.500 € (- 12,69 % / 2016). Résultat net : 2.559.000 €
CA 2017 L'Ardennais : 700.000 € (+ 3,56 % / 2016). Résultat net : 450.600 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Courrier Picard  - 2,88 %  47.637 ex.
CA 2018 : 25.333.900 € (- 27,92 % / 2017) Résultat net : 1.059.600 €

L’Est Eclair  - 2,16%   22.101 ex.

Libération Champagne  -  5,94 %  3.405 ex.  (- 6,63 en 2017)
CA 2017: 14.633.500 € (+ 31,09 % / 2016) Résultat net : 1.347.400 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Nord Eclair  - 8,98 %  14.680 ex.  (- 5,45 % en 2017)

Lire cet article de Libération en 1999 pour comprendre l'évolution du quotidien de Roubaix.
(Nord Matin, fondé en 1944, cesse de paraître le 24 octobre 1993. Lire l'histoire de la presse nordiste

Nord Littoral  - 3,34 %  7.142 ex.
CA 2018 : 10.791.800 € (+ 1,84 % / 2017). Résultat net : 360.000 €

A noter la particularité du quadri hebdomadaire L'Aisne Nouvelle, filiale du Courrier Picard : - 3,86 % 14.748 ex. (2017 : 15.665 ex.)
CA 2018 : 4.088.800 € (- 13,3 %). Résultat net : 990.400 €

Autres hebdos : Le Messager, L'Essor Savoyard, Le Pays Gessien, La Savoie, La Tribune républicaine de Bellegarde, L'Avenir de l'Artois, La Semaine dans le Boulonnais, L'Indicateur des Flandres, L'Echo de la Lys, Le Journal de Montreuil, Le Phare Dunkerquois, Le Journal des Flandres, Les Echos du Touquet, Le Réveil de Berck.



4  - Groupe Centre-France ( 8 quotidiens : 320.928 ex. 10 hebdos)
DG : Alain Védrine

Centre France a annoncé début avril 2019 un plan de départs à La Montagne pour rajeunir les effectifs de la rédaction...
La mise en oeuvre du "digital first" a fait suite au lancement d'un plan de développement stratégique en 2013 qui intervenait après la suppression de 250 emplois.
Le groupe est arrivé au bout de sa logique de continuité géographique après toute une série de rachats :
1982 : Le Berry républicain
2008 : L'Yonne républicaine
2010 : La République du Centre et L'écho républicain
2013 : les hebdos du groupe L'Eveil.

Depuis 2010, Centre France détient 16 % du capital de La Nouvelle République du Centre-Ouest (avec l'apport de 4 M€) devenant ainsi le premier actionnaire du groupe tourangeau.

Face à la baisse de la diffusion, Centre France doit réduire ses charges. 
La mutualisation des moyens d'impression a été engagée :
2010 : L'écho républicain, racheté au groupe Amaury, est imprimé à Clermont.
2011 : Le Populaire du Centre à Limoges arrête sa rotative. L'impression est transférée à Clermont.
2014 : La République du Centre, stoppe sa rotative à Saran, et est imprimé à Auxerre sur la rotative de L'Yonne Républicaine
Des actifs déficitaires ont été supprimés :
Juin 2015 : la chaîne iC1 (ex Clermont Première lancée en 2000) cesse d'émettre. En 2009, ses pertes cumulées s'élevaient à 12 M€.
2017 : poursuivant sa stratégie de diversification (évènementiel, formation, édition), Centre France a racheté le site "pecheur.com" (vente en ligne d'articles de pêche et chasse). 
Avril 2018 : l'hebdo La Gazette de la Haute-Loire arrête sa parution, tandis que le quotidien L'Eveil de la Haute-Loire enregistre un nouveau recul de sa diffusion et un exercice déficitaire.

L'objectif fixé en 2013 pour le numérique était 10 % du chiffre d'affaires en 2016.
Le groupe avait déjà innové dans la vente en ligne avec lalocalerie.fr spécialisée dans le circuit court alimentaire. Ces deux sites de e-commerce permettent de dépasser les limites géographiques et de capter de nouveaux segments de clientèle.
Deux autres sites thématiques sont édités : sport-auvergne.fr et opera-magazine.com.
La transformation digitale est encouragée au sein des rédactions via le LAB Centre France : voir le site lesagitesdulocal.org 

La Montagne  - 4,87 %  151.722 ex.
CA 2017 : 96.646.600 € (- 1,36 % / 2016). Résultat net : 3.047.500 €.
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Populaire du Centre - 6,09 %   31.074 ex.
CA 2017 : 15.452.700 € (+ 4,99 % / 2016). Résultat net : 1.054.600 €
CA 2018 : comptes non disponibles

La République du Centre  - 3,89 %   29.062 ex.
CA 2017 : 14.350.300 € (+ 6,7 % / 2016). Résultat net : 233.800 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Berry Républicain - 3,76 %   27.760 ex.
CA 2017 : 12.864.900 € (+ 11,55 % / 2016). Résultat net : 638.300 €
CA 2018 : comptes non disponibles

L’Yonne Républicaine -  3,84 %  24.647 ex.
CA 2017 : 17.279.400 (- 6,08 % / 2016). Résultat net : 1.041.200 €
CA 2018 : comptes non disponibles
L’écho républicain - 5,72 %   24.316 ex.
CA 2017 : 11.869.100 € (+ 19,54 % / 2016). Résultat net : 1.297.600 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Journal du Centre  - 4,30 % - 22.174 ex.
CA 2016 : 10.671.100 € (-1,43 % / 2015). Résultat net : 216.500 €
Comptes 2017-2018 non disponibles

L’Eveil de la Haute-Loire  - 3,22 %  10.173 ex. (10.512 ex. en 2017)
CA 2017 : 5.684.500 € (- 14,82 % / 2016). Pertes : 297.700 €

Hebdos : Le Pays Roannais, Le Pays d'Entre Loire et Rhône, L'Eclaireur du Gâtinais, Le Journal de Gien, Le Réveil du Vivarais, La Ruche de Brioude, Le Régional de Cosne et du Charitois, Le Courrier du Loiret, L'Eveil Hebdo de la Haute-Loire, La Voix du Sancerrois, La Gazette de Thiers et d'Ambert.

5 - Groupe La Dépêche - Midi Libre (6 quotidiens : 300.940 ex. 3 hebdos) 
Il édite aussi le bi-hebdo national Midi Olympique, consacré au rugby. 
PDG : Jean-Michel Baylet

Le rachat du groupe Midi Libre par le groupe La Dépêche en 2015, a entraîné une lourde restructuration visant à supprimer 300 emplois. 
Le 29 mai 2019 un débrayage a été observé pour protester contre un plan prévoyant 25 mutations.
Les effectifs ont été ramenés de 186 à 150 postes et le management du rédacteur en chef Olivier Biscaye est contesté.
Avec un CA en baisse de 3,7 M€ depuis deux ans (73,7 M€ en 2018), Midi Libre a vu ses ventes chuter de 18 % depuis 2014.
Racheté 90 M€ au groupe Le Monde par le groupe Sud Ouest, Midi Libre a été absorbé par le groupe La Dépêche pour 15 M€.
Midi Libre, L'Indépendant, Centre Presse Aveyron, La République des Pyrénées, Le Petit Bleu du Lot-et-Garonne ont changé de mains avec à la clé un gros chantier industriel pour "rationaliser la production, coordonner les fonctions supports, sans fusion de rédactions, sans disparition de titres " explique José Bioscat, DG de La Dépêche dont le groupe est à nouveau présidé par l'ancien ministre radical de gauche Jean-Michel Baylet, depuis juillet 2017.
Contre toute attente, Midi Libre a obtenu fin 2018, une subvention de plus de 3,4 M€ pour son changement de rotative. Elle provient du Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP) sur la base d'un dossier portant sur un investissement de 6 M€. Bien que les subventions soient plafonnées à 1,5 M€, Midi Libre a habilement déposé un dossier groupé pour associer à son projet quatre titres de PHR (Le Bulletin d'Espalion, La Semaine des Pyrénées, le Courrier Français, édition du Tarn-et-Garonne, Le Journal d'ici).
Cette subvention est d'autant plus exceptionnelle que le fonctionnement du FSDP interdit toute subvention dépassant 20 % du fonds disponible. 
En 2018, seulement 9 M€ pouvaient être distribués après la mise en réserve de 9 € attribués à Presstalis. Du coup, la subvention atteint 38 % du fonds... Un cadeau de Bercy à Jean-Michel Baylet ? 
Le président du groupe agit en lobbyiste avisé en faveur de ses entreprises. Début 2018, il a été élu président de l'Union de la presse en région (UPREG) qui réunit 64 quotidiens. Il est aussi devenu depuis président de l'Alliance de la presse d'information générale qui associe à la PQR-PQD la presse hebdo régionale.
Depuis janvier 2019, le site ladepeche.fr rénové propose une version "freemium".
La diversification digitale est engagée autour de la notion de service : l'application Midi Tour pour le tourisme, midiolympique.fr développe un réseau social, Toulouse à domicile concerne la livraison de restauration rapide.
A l'agence Dépêche News, le statut de dix jeunes journalistes embauchés comme rédacteurs multimédia est moins confortable que leurs confrères salariés liés à la grille de la PQR.

La Dépêche du Midi  - 5,14 %  131.198 ex.
CA 2017 : 93.559.000 € (- 1,45 % / 2016). Résultat net : 229.100 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Midi Libre - 5,59 % 95.757 ex.
CA 2017 : 74.238.300 € (+ 5 %). Pertes : 593.600 €
CA 2018 : comptes non disponibles

L’Indépendant   - 5,22 %  42.197 ex.
CA 2018 : 26.614.100 € ( + 6,28 % / 2017). Résultat net : 1.021.600 €

Centre Presse Aveyron  - 2,43 %   15.833 ex.
CA 2018 : 6.866.200 € (+ 2 % / 2017). Pertes : 190.000 €
CA 2017 : 4.3177.800 € (- 1,33 % / 2016). Résultat net : 31.000 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Le Petit Bleu du Lot et Garonne  - 3,56 %   6.529 ex.
CA 2017 : 2.580.600 € (- 19,13 % / 2015). Pertes : 171.300 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Hebdos : Le Villefranchois - La Gazette du Quercy Rouergue, Le Journal de Millau, La Gazette du Comminges à Saint-Gaudens. Via la SA des Gazettes Associées (La Dépêche actionnaire à 33,34 %) : La Gazette de Montpellier et La Gazette de Nîmes.

6 - Groupe Sud Ouest GSO (5 quotidiens : 293.747 ex. 3 hebdos régionaux)
DG : Patrick Venries


Le capital est détenu à 80 % par la famille Lemoine, avec la société des journalistes (10 %) et la société des personnels.
Le groupe Sud-Ouest (GSO) a annoncé le 10 juillet 2019 la mise en place d'un plan de départs volontaires pour 132 salariés, dont 20 journalistes, applicable à l'été 2020.
Alors que la santé financière était revenu (résultat consolidé de + 8,4 M€ en 2018, en progression de 2,6 M€) des suppressions de postes ont été annoncées dans les agences avant d'être provisoirement gelées. Des assurances en matière d'indépendance ont été données à la rédaction à propos des diversifications événementielles. A l'été 2018, une motion de défiance avait été votée à 60 % par la rédaction.
Le nouveau président du directoire, Patrick Venries (rédacteur en chef dans les années 2000), nommé le 4 mai 2019, va poursuivre le développement digital engagé par son prédécesseur Olivier Gerolami qui n'a pas souhaité le renouvellement de son mandat. 
Le "digital first" est devenu une réalisé début 2017 avec près de 20.000 abonnés numériques, l'objectif fixé pour 2020 étant alors de 50.000.
Conséquences du dernier plan d'économies : la fermeture du bureau d'Angoulême. L'édition de Charente, historiquement ultra minoritaire, est en concurrence directe avec La Charente Libre, autre quotidien du groupe.
La précédente restructuration de 2013-2014 avait entrainé la suppression de 126 postes. La cession des journaux du Midi pour 15 M€ au groupe La Dépêche avait permis le désendettement du groupe.
Fin 2018, GSO avait mis un terme au partenariat avec le groupe Bolloré pour la diffusion du gratuit CNews Bordeaux 7. En 2016 les hebdos Le Journal du Médoc et La Haute Saintonge avaient été vendus. L'Hebdo de Charente-Maritime l'avait été en 2013. 



GSO conserve 3 hebdos régionaux (Le Résistant de Libourne, Haute Gironde Blaye et La Dépêche du Bassin d'Arcachon), et est actionnaire (6 %) du groupe espagnol Vocento (ABC).
Fin 2010, GSO a liquidé sa filiale S3G COM qui éditait 90 journaux gratuits d'annonces en France et en Espagne. Du fait de la concurrence d'Internet, le CA qui était de 93 M€ en 2004 n'était plus que de 6,4 M€ en 2013. La société a finalement été liquidée.

Sud Ouest  - 3,05 %  230.160 ex.
CA 2015 : 156.329.100 € (- 1,93 % / 2014).  Résultat net : non communiqué
CA 2016, 2017 : comptes non disponibles

La Charente Libre  - 3,37 %   28.701 ex.
CA 2018 : 15.438.900 € (- 4,39 % / 2017). Résultat net : 606.900 € (- 1,53 %)

La République des Pyrénées  - 2,58 %   27.008 ex.
L’Eclair des Pyrénées  - 4,21%  5.985 ex.
Pyrénées Presse CA 2018 : 15.399.300 € (- 7,71 % / 2017). Résultat net : 1.849.100 (+ 17,32 %)

La Dordogne Libre - 3,51 %  4.893 ex.
CA 2018 : 1.674.200 € (- 8,07 % / 2015). Résultat net : 92.500 € (- 24,74 %)


Hebdos : Le Résistant de Libourne, Haute Gironde Blaye, La Dépêche du Bassin d'Arcachon.

7 - Groupe Les Echos-Le Parisien (1 quotidien régional : 193.428 ex.)  

PDG : Pierre Louette (ex-DG délégué d'Orange)

Début 2019, le groupe LVMH annonçait avoir renfloué les pertes du Parisien (24 M€ en 2017) par une recapitalisation de 83 M€.

Racheté en 2015 au groupe Amaury, le Parisien (avec ses dix éditions départementales en Ile de France et l'Oise) enregistre une baisse de - 5,19 %.
L'édition nationale Aujourd'hui en France, à 108.025 exemplaires, régresse aussi dangereusement avec - 10,11 %.
Engagé dans le numérique, l'objectif visé en 2018 était d'atteindre 15.000 abonnés.
Pierre Louette, ex n°2 d'Orange et ancien PDG de l'AFP, nommé à la tête du groupe en mars 2018 entend accélérer la transition numérique. En janvier 2019 il fixait l'objectif à cinq ans d'atteindre 300.000 abonnés numériques et print.
Le Parisien a adopté au premier semestre la technologie ARC Publishing du Washington Post à la pointe des nouveaux usages numériques. Début 2019 le groupe annonçait le rachat au groupe Lagardère du site Boursier.com et son entrée au capital de Binge Audio, réseau français numérique de podcasts.

Le Parisien  - 5,19 %   193.428 ex.

8 - Groupe Télégramme (1 quotidien : 188.273 ex. 1 hebdo régional) 
Président : Edouard Coudurier
Le quotidien du Finistère, des Côtes d'Armor et du Morbihan continue de défendre ses positions face à son concurrent historique Ouest France. 
La publicité ne représente plus que 25 % des recettes et 40 % proviennent de la diversification.
Le groupe est présent dans 44 sociétés. 
Outre l'hebdo régional Le Poher, il édite le mensuel Le Journal des Entreprises, présent dans 23 départements et d'autres médias. Avec Milan Presse il édite le bimestriel Bretagne Magazine.
La holding du groupe Télégramme Développement, s'est constituée en 2007.
La télé TBO, lancée en 2009, est détenue à 51 % par le groupe Télégramme (à 7,5 % par chacune des banques Crédit Mutuel, Crédit Agricole, Caisse d'Epargne), à 5 % par la Chambre de commerce de Brest, 20 % par le Club des entreprises, 5 % par le groupe SIPA-Ouest France, 3 % par le Stade Brestois et 2 % par TVR Bretagne (ex TV Rennes 35).

En 2012, le groupe Télégramme a repris Ty Télé devenu TébéSud dans le Morbihan.
Depuis 2004, avec la société Pen Duik des événements nautiques sont organisés (Transat AG2R, Route du Rhum, Solitaire du Figaro). Le groupe intervient aussi à l'international avec OC Sport.  
Avec le groupe C2G, filiale de Morgane Production, le groupe est actionnaire du Printemps de Bourges et des Francofolies

Le Télégramme  - 2,05 %  188.273 ex. 
CA 2018 : 89.450.100 € (- 0,99 % / 2017).  Résultat net : 1.361.300 € (- 51,9 %)

Hebdo : Le Poher

9 - Groupe Nouvelle République (2 quotidiens : 161.364 ex. 1 hebdo)
Président du directoire : Olivier Saint-Cricq

Le groupe NR a annoncé fin octobre 2018 le non remplacement de 107 départs naturels d'ici quatre ans. Les effectifs du quotidien passeront alors en dessous de la barre des 400.
Une réduction drastique des charges entraînera la suppression d'éditions et l'arrêt d'une rotative. Ce plan accélère dans la douleur la mutation numérique engagée. 
Ce plan d'économies est aussi la conséquence de plusieurs années de baisses de la diffusion (- 0,53 % en 2018, - 3,2 % en 2017). 
La Nouvelle République du Centre-Ouest ne diffuse plus que dans cinq départements : Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Vienne et Deux-Sèvres (les éditions du Cher et du Maine-et-Loire ont été supprimées, respectivement en 2009 et 2006).
Après le lourd plan social de 2009 (suppression de 181 postes dont 50 journalistes), la liquidation de sa société coopérative transformée en SA, et l'entrée dans le capital du groupe Centre France (16 %), la NRCO avait pu redresser sa situation en réduisant sa masse salariale, les effectifs ayant été ramenés à 462 personnes (475 en 2016, 501 en 2013).

Centre Presse (quotidien départemental de Poitiers-Châtellerault), racheté au groupe Hersant en 1992,  est en concurrence directe avec le régional, et se trouve sur une pente savonneuse depuis la quasi fusion des rédactions. 
La famille Saint-Cricq (canal historique) reste actionnaire (6 %), mais l'Association de défense des petits actionnaires ADPANR (24 %) n'a toujours pas trouvé preneur pour vendre ses parts. (Lire la position du SNJ)
Jacques Saint-Cricq (gendre de Jean Meunier, fondateur du quotidien tourangeau) devenu président du conseil de surveillance en 2005 a été remplacé en 2018, à 83 ans, par André Maillet, ancien vice-président du directoire retraité.
Via la SOPAREP, holding créée en 1994, le groupe NRCO détient 27 % de La République du Centre, reprise par Centre France en 2010.
Depuis 2011, l'hebdo gratuit TMV (Tours ma ville) est aussi décliné à Niort et Poitiers.
Le groupe contrôle aussi TV Tours, lancée en 2005. 
CA 2017 : 686.900 € (- 4,33 % / 2016). Résultat net : 2.500 €
CA 2018 : comptes non disponibles

La Nouvelle République du Centre Ouest  - 0,53 %  151.341 ex. (2017 : - 3,21 %  152.146 ex.)
CA 2017 : 73,776.800 € (+ 7,49 %/ 2016)
(pour mémoire en 2008 : 96,6 M€ avec un passif de 4,7 M€)
Résultat net : 2.818.100 € (en baisse de 23,18 % / 2016)
CA 2018 : comptes non disponibles

Centre Presse   - 7,33 %  10.023 ex.
CA 2017 : 4.929.200 € (- 8,75 %). Résultat net : 31.100 €.
CA 2018 : comptes non disponibles
10 - Groupe La Provence (2 quotidiens : 123.390 ex.)


Le groupe La Provence est propriété à 89 % de Bernard Tapie. 
Les 11 % du groupe belge Nethys ont été repris à l'été 2019 par Xavier Niel, copropriétaire du Monde et actionnaire principal du groupe Illiad (Free).

Depuis 2016, le groupe a retrouvé le chemin de la rentabilité (CA 66 M€ et 1,7 M€ de résultat net). 
Fin 2017, Tapie a cédé le tiers de ses parts de Corse Matin (racheté à Nice Matin en 2014) à CM Holding qui possède la compagnie maritime Corsica Linea.
La situation du groupe risque de se compliquer avec la mise en redressement judiciaire des sociétés de Bernard Tapie par décision de la cour d'appel de Paris, le 5 mars 2020, dans l'affaire de l'arbitrage du Crédit Lyonnais où l'ancien patron de l'OM doit rembourser 400 M€. 
La diversification numérique a débuté début 2018 avec l'acquisition du pure-player Lephoceen.fr, spécialisé dans l'actualité de l'OM. Avec près de 1,5 millions de visiteurs uniques par mois, ce site a permet d'accroître les recettes publicitaires du groupe.

La Provence  - 4,95 %   93.040 ex.
CA 2017 : 65.855.000 € (- 4,58 % / 2016).
Résultat net : 26.300 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Corse Matin  - 5,42 %    30.350 ex.
CA 2017 : 19.540.300 € (+ 3,3 % / 2016) Pertes : 634.200 €
CA 2018 : comptes non disponibles

11 - Groupe Nice Matin (2 quotidiens : 117.659 ex.)
Président du directoire : Jean-Marc Pastorino

Le quotidien, cédé par la famille Bavastro au groupe Lagardère en 1998, a été revendu à Hersant Média en 2007.
Robert Namias (ancien directeur de l'information de TF1) nommé président du directoire fin 2014 a jeté l'éponge en septembre 2015. 
En 2015, le groupe belge Nethys pousse sa participation au capital de 20 à 34 %. 
Le fonds GXP Capital associé à Jean Icart (conseiller municipal à Nice) avait annoncé la reprise du groupe mais la promesse n'a pas été tenue entrainant un redressement judiciaire. La gestion sera alors confiée à une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) réunissant salariés, la Région, et Carrefour, entre autres. 
En 2017, un plan social visait la suppression de 80 postes. 
29 juillet 2019 : le milliardaire franco-libanais Iskandar Safa, propriétaire de chantiers navals et de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, a finalement annoncé qu'il se retirait du dossier, laissant la voie libre à Xavier Niel, copropriétaire du Monde et fondateur de Free. (Lire ci-contre l'article, très complet, du Figaro)
Le quotidien était dans la tourmente suite au désengagement de Nethys. En sauvegarde judiciaire depuis mars 2019, Nice Matin négociait avec Safa lorsque Niel est entré dans le jeu ne juin.

Le Figaro du 29 juillet 2019
Le 12 juillet, ce dernier annonçait l’acquisition des 34 % de Nethys avec un droit de préemption sur les parts de la SCIC détenue à 66 %, par les salariés depuis leur reprise de l’entreprise en 2014
Le jour même, en assemblée générale, les personnels préféraient l’offre Safa alors que les journalistes optaient très majoritairement pour Niel qui a su les amadouer par la création d’une société des rédacteurs afin d'assurer l’indépendance de la rédaction.
Par contre, la gouvernance de la SCIC, pilotée par d'anciens syndicalistes CGT, s'était opposée à la prise de contrôle de Niel.
L’AG avait également voté la dénonciation judiciaire du pacte d’actionnaires qui donne à Niel un droit de préemption pour un éventuel contrôle de 100 % du capital. 
Par sa décision, Iskandar Safa évite un délicat périple juridique qui aurait pesé sur l’avenir du quotidien soumis aussi aux aléas de la politique locale.
Xavier Niel est considéré comme proche de Macron, alors que Safa roule plutôt pour le député Eric Ciotti qui veut en découdre avec Estrosi , « Macron compatible », aux municipales. En lot de consolation Safa entre au capital de la télé locale Azur TV.
Début novembre 2019, la Lettre A annonce que Niel a envoyé une équipe à Nice pour préciser ses projets, dirigée par Anthony Maarek, un représentant de sa holding personnelle.


Nice Matin  - 5,55 %   68.963 ex.
Procédure de sauvegarde depuis le 6 mars 2019
CA 2016 : 56.757.800 €. Résultat net : non communiqué
CA 2018 : comptes non disponibles
Var Matin   -  5,89 %    48.696 ex.

12 - Groupe Paris Normandie (3 quotidiens : 45.819 ex.)
Propriétaire : Jean-Louis Louvel
Président et directeur de la publication : Romuald Uzan

Après un redressement judiciaire en février 2012, cet ancien fleuron du groupe Hersant depuis 1972 a été écarté du rapprochement capitalistique prévu entre le groupe Hersant Média (GHM) et  le groupe belge Rossel. Pas question de reprendre un déficit d’exploitation de 2 M€ pour un chiffre d’affaires qui était alors d’environ 40 M€.
Le quotidien sera confié par le tribunal de commerce du Havre en juillet 2012 aux journalistes Xavier Ellie (ex-PDG du Progrès) et Denis Huertas (ex-PDG du Dauphiné) en juillet 2012, cette reprise entraine 81 licenciements sur 357. 
En avril 2016, la Société Normande d’Information et de Communication (SNIC) est placée en redressement judiciaire et en mars 2017, le tribunal de commerce de Rouen préfère l’offre de Xavier Ellie à celle du groupe Rossel, de nouveau intéressé. 
Coup de théâtre, en juin 2017, Xavier Ellie cède ses actions (51 %) à l’industriel Jean-Louis Louvel, PDG de Palettes Gestion Service (PGS), leader français de la fabrication de palettes en bois et président du Rouen Normandie Rugby. 
Sa holding Fininco Médias détient 90 % des parts de PN.
Son intention de se porter candidat aux municipales à Rouen en 2020, avec l'étiquette LREM, entraine les craintes de la rédaction pour l'indépendance du quotidien, comme c'est le cas avec Jean Allard, directeur de 1982 à 1993 et adjoint au maire. 
Fin octobre 2019, Frédérick Cassegrain, DG du journal, a été évincé de la direction. Louvel, qui "ne veut pas nuire à l'image du journal" alors qu'il va faire campagne, a annoncé qu'il recherchait un "actionnaire bienveillant" souhaitant se désengager partiellement.

Début janvier 2020, le producteur de télévision Pierre-Antoine Capton est annoncé comme le repreneur des parts de Louvel pour 1€ symbolique. Troisième Oeil Productions, sa société, prend ainsi le contrôle de Fininco médias, la filiale presse de la holding de Louvel à hauteur de 50,01 %. Louvel reste actionnaire à hauteur de 5 %.

Après le changement d'actionnariat en 2017, alors que sa diffusion baisse dangereusement, PN s'est engagé dans l'ère numérique. Le quotidien normand qui avait lancé le "pay wall" sur son site dès 2014, a recruté en octobre 2018 Valéry Jimonet au poste de DG adjoint pour amplifier significativement cette transition.

Paris Normandie   - 11,87 %   44.340 ex.
Le Progrès de Fécamp  - 7,56 %  1.479 ex.
Havre Presse - Havre Libre : chiffres non communiqués
CA 2017 : 28.905.500 € (- 20,23 %). Pertes : 2.765.300 €
CA 2018 : comptes non disponibles

Lire aussi : Quand la presse se transforme : la question des rédactions (EJO EUROPEAN JOURNALISM OBSERVATORY 9.10.2019)

DOM-TOM : DISPARITION DU GROUPE FRANCE-ANTILLES

Redressement judiciaire pour France-Antilles (1re FranceTV)
Le quotidien France-Antilles a été mis en liquidation judiciaire le 30 janvier 2020 par le tribunal de commerce de Fort-de-France. La région Antilles-Guyane est la seule région à ne plus disposer d'un quotidien. Le groupe France Antilles avait été placé en redressement judiciaire en juin 2019 avec un délai d'observation de six mois.
Un projet de relance porté par Aude Jacques-Ruettard, nièce de Philippe Hersant et petite-fille de Robert Hersant, avec Philippe Labi, DG depuis 2017, n'a pas réussi à boucler l'indispensable investissement qui aurait permis de relancer le quotidien.
Le groupe comptait 235 salariés sur la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.
L'offre de reprise se limitait à 7 M€ avec la conservation de seulement 125 postes, et le lancement d'un tri-hebdomadaire sur Guadeloupe et Martinique, et une version numérique pour la Guyane.
L'Etat avait promis une aide de 3 M€, trois autres millions provenant d'investisseurs privés.

Les filiales radios sont reprises par Philippe Kelsch. Créateur du réseau des boulangeries Paul, cet investisseur martiniquais, a lancé en août 2019 une nouvelle radio à Saint-Martin, filiale de NRJ, émise depuis la partie hollandaise de l'île.
Moins d'une semaine après la disparition de France-Antilles, des investisseurs locaux imaginent déjà un nouveau projet.

Le quotidien France Guyane (25 salariés) avait reçu plusieurs offres de reprise, notamment celle du chef d'entreprise guyanais Philippe Alcide Dit Clauzel qui entendait moderniser l'outil et proposait un plan social plus favorable.
France Antilles, lancé en 1964-65 avec de l'argent public, avait été racheté en 1973 par Robert Hersant. Le groupe France Antilles (qui réunissait les quotidiens des Antilles, de la Réunion, de Nouvelle Calédonie et de Polynésie) avait déjà été placé en redressement judiciaire en 2014-15.
Pour les Antilles-Guyane, GHM était devenu le groupe Antilles Guyane Médias. En cessation de paiement en 2017, il avait été repris par AJR Participations (Aude Jacques-Ruettard) pour 300.000 €.

Le Quotidien de la Réunion  - 9,47 % 16.061 ex. 
(SAS Le Quotidien)
CA 2016 : 14.491.900 € (+ 4,92 % / 2015)
CA 2017 et 2018 : comptes non communiqués

Le Journal de la Réunion 
(Abdoul Gadgee) : diffusion non communiquée
Le 13 septembre 2019, le tribunal de commerce de Saint-Denis a placé le quotidien en procédure de sauvegarde pour six mois, suite à de graves difficultés financières. Ses dettes s'élèvent à 1,4 M€. Déjà en 2016, le quotidien avait été placé en redressement judiciaire.

La Dépêche de Tahiti : tirage 15.000 exemplaires
(SCP Dominique Auroy)
En redressement judiciaire depuis un an, le plus ancien quotidien de Polynésie a échappé à la liquidation fin avril 2019, le tribunal de commerce de Papeete ayant accepté le plan de poursuite de l'activité en échelonnant ses dettes sur dix ans (90 millions de Fcfp de cotisations sociales impayées).
Son site Internet est hébergé depuis le 1er octobre par la plateforme Actu.fr du groupe Publihebdos (Sipa-Ouest-France).
Créée en 1964, rachetée par le groupe Hersant en 1988, puis cédée par Hersant Média en 2012, La Dépêche est depuis 2014 la propriété de l'homme d'affaires (production électrique, hôtellerie, vignobles) Dominique Auroy. En 2013, l'entreprise accusait une perte de près de 270 M. Fcfp.
Quelques mois après son rachat, il décidait de fermer le concurrent Les Nouvelles de Tahiti. PDG de la société Papyrus, il détient 66 % du capital de Média Polynésie qui contrôle aussi TikiMag, le mensuel féminin Fenua'Orama et l'antenne NRJ.

Les Nouvelles Calédoniennes : diffusion et résultats non communiqués
Propriété de GHM jusqu'en 2013. Jacques Jeandot, concessionnaire auto, détient 59 %. La famille Montagnat, propriétaires de mines, 21 %.

PRESSE QUOTIDIENNE DU 7E JOUR 

La presse quotidienne du 7e jour est également concernée par l'érosion des ventes, liée en partie à la diminution des points de vente.


Les quotidiens du 7e jour voient leur diffusion régresser à part quelques rares titres qui progressent :
Centre-Presse Aveyron + 3,24 %
L’Equipe Dimanche + 2,66 %
Dimanche Ouest-France + 1,89 %
La Nouvelle République du Dimanche + 2 %
L’Union-L’Ardennais Dimanche + 0,31 %.

Les plus fortes baissent touchent : 
Presse Océan Dimanche - 10,36 % à 18.757 ex.
Corse Matin Dimanche - 9,4 % à 27.985 ex.
Nord Eclair Lundi - 8,92 % à 11.344 ex.
Aujourd’hui en France Dimanche - 8,55 % à 88.713 ex.
La Provence Dimanche - 7,99 % à 78.916 ex.
Paris Normandie-Havre Dimanche - 7,93 % à 7.798 ex.
Midi Libre Dimanche - 7,73 % à 127.375 ex.
Le JDD - 6,88 % à 149.843 ex.
L’Echo Républicain Dimanche - 6,58 % à 9.793 ex.

Le Parisien Dimanche - 6,37 % à 135.453 ex.

LE POINT SUR LA PRESSE GRATUITE


Thierry Noël-Guitelman

(*) Figurent en caractères gras les pertes financières et les baisses de diffusion supérieures à 5 %
(**) les chiffres d'affaires et résultats proviennent du site societe.com

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...