dimanche 31 décembre 2023

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL
























Une bonne connaissance de l’actualité des médias 
est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes. 
Le contexte de profonde évolution des modèles économiques, la mutation numérique, l'IA et les concentrations, obligent à suivre cette actualité riche en rebondissements. Cliquez sur les liens pour accéder aux contenus mis à jour à fin décembre 2023.

ALTICE         AMAURY         


BAYARD       CMA-CGM WHYNOT MEDIA


CMI-KRETINSKY               EBRA           FIGARO


LA DÉPÊCHE DU MIDI - BAYLET       LVMH        REWORLD


ROSSEL        SO PRESS         VIVENDI


RADIO-TÉLÉ



BFM  


GROUPE CANAL+


FRANCE TÉLÉVISIONS


M6        TF1          INA      EURONEWS


FRANCE INTER     FRANCE INFO    


FRANCE CULTURE        NRJ        


RADIO CLASSIQUE     LES AUDIENCES


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EN BREF        DOM-TOM         NÉCROLOGIES


INTELLIGENCE ARTIFICIELLE


LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN


LE PRIX ALBERT-LONDRES


LES LAURÉATS DE LA FONDATION VARENNE


_________________________________________________________________________________________________________Thierry NOËL, journaliste 

(carte de presse n° H38013), bénévole à La Chance Toulouse, est l'auteur de cette synthèse consacrée aux principaux groupes de presse écrite et aux médias audiovisuels. Les infos PRESSE&MÉDIAS sont issues d’une revue de presse de  La Lettre (Groupe Indigo Publications), Les clés de la presse.fr (Jouillat Presse), CB News (Groupe MediaSchool), strategies.fr (Groupe MediaSchool), Puremédias (Groupe Webedia). Les données publiées renvoient aux sites : ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), Médiamétrie : audiences et diffusion societe.com (chiffres d’affaires, résultats) Linkedin biographies. _________________________________________________________________________________________________________



samedi 30 décembre 2023

DOM-TOM

LA PRESSE RÉUNIONNAISE  EN GRANDE DIFFICULTÉ 

Le Quotidien de la Réunion a trois mois pour trouver un repreneur et éviter la liquidation. Le tribunal de commerce de Saint-Denis a autorisé la poursuite d’activité du journal en cessation de paiements. 

Le 15 novembre, Henri J. Nijdam, qui possède l’hebdo  Le Nouvel Économiste proposait un plan de reprise incluant le rachat du concurrent, le Journal de l’île, également menacé par un dépôt de bilan. Chaque titre, opposés politiquement, bénéficierait de la mutualisation de l’impression et de la distribution. Ce plan, rejeté par la PDG du Quotidien estimant le montant du rachat trop faible, n’a finalement pas été présenté au tribunal. 

Alfred Chane Pane, imprimeur local, compte investir après la liquidation en lançant un hebdomadaire appelé à devenir quotidien, avec la création d’une agence de presse, et le recours à l’IA. Pour « sauver les meubles », le conseil régional de la Réunion a voté le 1er décembre une subvention exceptionnelle de 600.000 € pour payer les charges du journal d’ici le 26 mars. En 2022, Le Quotidien de la Réunion s’était fait remarquer en prenant la décision de boycotter la Coupe du monde de football au Qatar « au nom de ses valeurs ».


LIBÉRATION IMPRIMÉ AUX ANTILLES


Depuis le 21 décembre, Libération diffusé aux Antilles, est imprimé régionalement grâce aux nouvelles presses numériques installées sur les sites des Trois Ilets en Martinique et de Jarry à Baie Mahault en Guadeloupe. Le Monde est aussi client de ces imprimeries. Jusqu’alors, les journaux imprimés en Métropole prenaient l’avion. Cette démarche

écologique a été montée par Claude Perrier, ancien DG de France Antilles, repris par Xavier Niel en 2020.


EURONEWS DÉMÉNAGE

EURONEWS DÉMÉNAGE

La chaîne européenne en continu emménage en janvier dans ses nouveaux locaux de Bruxelles, son siège d’Ecully (près de Lyon) ayant été vendu. Multilingue, le média entend développer l’événementiel avec la création de bureaux à Rome, Berlin, Lisbonne, Madrid et Londres. Le tout dans un contexte social tendu. Un plan de sauvegarde de l’emploi prévoit un redéploiement des effectifs dans des filiales pour 15 % des 178 salariés. Créée en 1993, la chaîne détenue à 88 % par le fonds d'investissement portugais Alpac Capital.

Des programmes d’IA sont utilisés pour la traduction des informations, contre la volonté des journalistes. En 2022, les pertes d’Euronews ont atteint 20 M€.


GROUPE CANAL +

LE RETOUR DE SÉBASTIEN THOEN SUR CANAL+

Licencié de la chaîne cryptée en 2020, suite à un sketch parodique de l’émission « L’heure des pros » de Pascal Praud, l’humoriste Sébastien Thoen a été réengagé par Canal+. Depuis le 21 décembre, il présente à 22 h 45, la fiction « Merci patron ! » où il s’imagine directeur des programmes. Maxime Saada, le PDG, a passé l’éponge…


TPMP DANS LE COLLIMATEUR DE COMPLÉMENT D’ENQUÊTE 


30 novembre : le magazine « Complément d’enquête » consacré sur France 2 à l’animateur Cyril Hanouna a connu une audience record en attirant plus de 3 millions de téléspectateurs, selon Médiamétrie. 

Malgré un horaire tardif (de 23 h à 0 h 30), la part d’audience a été de 32,9 %.

L’enquête, à charge contre l’animateur de 49 ans et son émission « Touche pas à mon poste » sur C8 (groupe Canal+), révèle qu’il pèserait, pour le seul mois de septembre, jusqu’à 50 % des recettes publicitaires de la chaîne (15 M€). L’émission revenait sur les polémiques (fausses informations à propos homophobes) qui ont entrainé des mises en garde et des sanctions records de l’Arcom pour un total de 7,5 M€. Les journalistes ont montré que le nombre d'articles sur ces sanctions a dégringolé peu après le rachat de Prisma Media par Vivendi pourtant spécialisées dans l’actualité télé et people (Télé-Loisirs, Télé 2 semaines, Voici) à l’exception de Capital et de Femme Actuelle

Entre le 1er janvier 2016 et le 31 mai 2021, sur six médias analysés, 759 articles font mention de l'Arcom et de Hanouna, soit 11,7 par mois en moyenne. Entre le 1er juin 2021 et le 31 octobre dernier, on n'en dénombre que 31. Soit un peu plus d'un par mois, plus de 11 fois moins qu’avant. Autocensure ? Prisma réfute toute consigne donnée par Vivendi. Le groupe, interrogé par France Info, précise que « sur le pôle TV, nous veillons à entretenir des relations correctes avec les animateurs, Cyril Hanouna comme les autres ».

Entre mai 2021 et octobre 2022, 183 journalistes ont quitté Prisma en invoquant la clause de cession (soit 45 % des effectifs).

Associé à Yannick Bolloré, le fils de Vincent, Hanouna a fondé en 2010 la société H2O, Havas (filiale de Vivendi) étant alors actionnaire majoritaire à 51 %. 

En 2019, l’animateur a revendu ses parts à Banijay Group devenu propriétaire à 100 %. 

(l’actionnaire majoritaire de Banijay est Stéphane Courbit, à 33,2 % et Vivendi à 32,9 %).

CNEWS BOUSCULE BFM TV

11 décembre : avec 2,7 % de part d’audience sur une semaine, CNews se place devant BFM-TV (2,5 %), jusqu’alors leader inamovible des chaînes d’info en continu. L’audience de « L’Heure des pros », de Pascal Praud, fait de CNews la deuxième chaîne nationale à cet horaire. Une première pour la chaîne d’info depuis sa création en 2017. Elle appartient au groupe Canal+, contrôlé par Vivendi. Chaîne aux idées ultraconservatrices, elle a succédé à i-Télé. Une grève massive et le départ des trois quarts des journalistes étaient survenus en 2016 après la prise de contrôle de Vincent Bolloré.


CHRISTINE KELLY REPREND SA LIBERTÉ


Christine Kelly, journaliste sur CNews et ancienne membre de l’ex-CSA de 2009 à 2015, a annoncé début décembre qu’elle quittait le média en ligne Factuel à peine sept mois après son lancementElle avait signé un contrat d’image rémunéré avec une participation minoritaire au capital. La Lettre révèle que le média connaît des difficultés financières.


CANAL + SIGNE AVEC APPLE TV+ 


20 avril : tous les abonnés Canal+ ont désormais accès aux contenus de Apple TV+ sans surcoût, et directement dans myCanal. Cette annonce a été faite par un simple Tweet de Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal +.

Cet accord pluriannuel est considéré comme historique par la chaîne cryptée. L’offre est valable en France et en Suisse et sera étendue à la Slovaquie et à la République Tchèque.

Cette synergie avec le service de streaming américain lancé en 2019 par Apple permet d’augmenter considérablement la diffusion de séries comme Ghosted, Silo, The Morning Show, Foundation, Téhéran, Ted Lasso, Liaison, See, Severance, For all Mankind.

Avec la reprise en janvier 2023 par Canal des chaînes OCS et de sa filiale de coproductions de films et de séries Orange Studio, la concurrence devient de plus en plus vive dans le secteur des plateformes de streaming. Canal inclut également dans son offre Netflix, Disney+, Paramount+.


CANAL+ : FRÉQUENCE RENOUVELÉE ET BÉNÉFICE EN HAUSSE


8 mars : Canal+ a obtenu de l’Arcom le renouvellement de sa fréquence jusqu’au 5 juin 2025, son autorisation de diffusion sur la TNT arrivant à échéance le 5 décembre prochain. Si la TNT n'est pas un gros vecteur d’abonnés, Canal entend garder des marges de négociation dans plusieurs dossiers de long terme, incluant, entre autres, le renouvellement de la fréquence de CNews en 2025.

Le groupe audiovisuel, principal moteur de croissance de Vivendi, sa maison mère, contribue pour environ 60 % du chiffre d'affaires et des profits opérationnels de Vivendi en 2022, avec un bénéfice de 515 M€ (+ 7,5 %), pour un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros (+ 1,5 %). Canal a gagné 475.000 abonnés en 2022 pour un total de 9,5 millions d’abonnés dont 5,2 distribués directement en dehors des opérateurs Free ou Orange. 


OCS ET ORANGE STUDIO VENDUS À CANAL +


Janvier 2023 : le groupe Orange mute ! La vente du producteur de contenus OCS et d’Orange Studio à Canal + sera actée en février. Christel Heydemann (Polytechnique, Ponts), la nouvelle patronne du groupe Orange, enterre des branches déficitaires lancées sous le règne de Didier Lombard.

OCS, avec 3 millions d’abonnés, cumule plus d’un milliard de déficit. Une situation qui se serait aggravé en 2023 avec la perte des contenus de HBO (Game of Thrones, Succession et Euphoria), récupérés par la maison-mère Warner qui lancera en 2024 son offre française.

Canal +, déjà actionnaire à 33,3 %, conforte sa position et rachète aussi Orange Studio, jusqu’alors concurrent de Canal dans la création cinématographique.

OBS (Orange Business Services), créé en 2019, issu de la fusion de sept filiales spécialisées dans les services informatiques, va également être vendu.


CONFLIT ENTRE WARNER ET CANAL


10 janvier 2023 : Warner et Canal + n’ont pas réussi à trouver un accord pour la diffusion des chaînes thématiques proposées jusque-là sur la plateforme MyCanal et les bouquets Canal : Cartoon, Boomerang, Boing, Warner TV, Toonami, TCM Cinéma et CNN. Ces chaînes restent disponibles chez les autres distributeurs français.

HBO propriété de Warner va aussi retirer ses contenus d’OCS qui vient d’être cédé par Orange à Canal. (lire-ci dessus)


LCI

RUTH ELKRIEF SOUS PROTECTION POLICIÈRE

4 décembre : le ministère de l’Intérieur a placé l’éditorialiste Ruth Elkrief (LCI ) sous protection policière suite à des commentaires tenus sur le réseau social X par Jean-Luc Mélanchon. Le leader de la France Insoumise l’avait qualifiée de « manipulatrice » et de « fanatique », l’accusant de « mépriser les musulmans ». Il réagissait à la façon dont la journaliste avait mené une interview du coordinateur de LFI Manuel Bompard sur la situation au Proche-Orient. 

Le président du Sénat, Gérard Larcher, a estimé « inacceptable qu’en France une journaliste fasse l’objet de pressions et d’insultes et qu’elle ne puisse remplir sa mission d’information en sécurité ». Invité de la matinale de RTL  il estime que Jean-Luc Mélenchon « s’est mis en dehors de l’arc républicain ».

« Vous lui dites quoi, ce matin ? Tais-toi ? » relance la journaliste Amandine Begot. « Oui ! Ferme ta gueule ! »


Le groupe TF1 a assuré soutenir fermement sa journaliste et déplorer vivement « les invectives odieuse et insinuations dé placées dont elle est l’objet ».

« Blessée en tant que femme journaliste » Ruth Elkrief est revenue sur sa conception du métier : « Il s’agit de défendre la liberté des journalistes de poser des questions qui déplaisent. J’ai toujours conçu ce métier dans l’écoute et le respect de l’autre mais, en même temps, j’ai toujours pensé que c’était mon devoir de poser les questions difficiles (…) J’ai été élevée au Maroc, dans la connaissance et dans l’affection intimes pour les traditions culturelles et cultuelles juives, musulmanes et chrétiennes. Et c’est justement pour cela que je crois que seule la République laïque, même si elle est maltraitée, contestée, nous permet de vivre dans la concorde. Il y a une condition : se définir par sa citoyenneté et non par sa religion ou ses origines et ne pas y être renvoyé par les autres ». 


FRANCE INFO

« C QUOI L’INFO ? » POUR LES 12-18 ANS 

Depuis octobre, Camille Dahan et Nacer Boubekeur décryptent en cinq minutes l’actualité du jour pour les collégiens et les lycéens. Le JT « C quoi l’info ? », du lundi au vendredi à 18  h sur France Info canal 27 et franceinfo.fr, est également sur les réseaux sociaux YouTube, Snapchat, TikTok. Objectif : mettre l'actualité à la portée de tous dans un souci de pédagogie et d’accompagnement, en prenant aussi du recul sur les événements. Rédaction en chef : Carole Bélingard (IUT Tours, 2007).


EMI : « J’APPRENDS L’INFO ! »


France Info et Bayard Jeunesse lancent le 11 janvier 2024 un programme d’éducation à l’information à destination des scolaires.

« J‘apprends l‘info ! » consiste en des webinaires en présentiel, à la Maison de la Radio, et des streamings et replays tout au long de l’année. En 45 minutes, des journalistes apprendront aux 11-15 ans à décrypter des images, avec des animations interactives sous forme de quizz et de questions-réponses.

Le 11 janvier à 9 h 30 : « Salut l’info ! le direct - Les supers pouvoirs de l’image » avec Estelle Faure, journaliste à franceinfo et Rémi Chaurand, journaliste à Astrapi

Le podcast « Salut l’info ! » mettra l’actu de la semaine à la portée des 7-11 ans  et accompagne les enseignants dans l’éducation aux médias et à l’information. Bayard Jeunesse proposera chaque semaine « Le quart d’heure Actu Salut l’info » à écouter en classe, et complété par un quizz pour s’assurer que les élèves ont tout compris.


FRANCE CULTURE

FRANCE CULTURE A 60 ANS 

Pour ses 60 ans, France Culture propose le podcast « Les Iconiques » : une collection de plus d’une centaine de contenus depuis 1963, issus des Ateliers de création radiophonique, des Nuits magnétiques, des Carnets de voyages, de la Fabrique de l’histoire, etc. Présentés chronologiquement ou par thématiques, il est question de guerres, de sciences, de grands reportages, de territoires, de voix de l’intime, de docus-fictions.


mardi 28 novembre 2023

NÉCROLOGIES 2023

DÉCEMBRE 2023

 

Claude Villers 
décédé le 16 décembre. 79 ans.


Autodidacte, de son vrai nom Claude Marx, tour à tour employé au Crédit Lyonnais, garçon de café et catcheur, il a été le plus jeune journaliste de France, à 17 ans et demi en 1962, débutant à Paris Jour et Paris Presse. 

Après un passage rapide à Europe 1 et RTL, aux côtés de Jean Yanne et Jacques Martin,  sa vraie carrière à France Inter commence en 1964, à 20 ans. 

En 1965, il est aux côtés de José Artur et son « Pop Club », au Bar Noir de la Maison de la Radio, chaque soir de 22 h à 23 h 30

Correspondant à New York de 1968 à 1971, il revient à Paris avec l’émission quotidienne « À plus d’un titre » consacré à la vie américaine et à l’histoire des États-Unis.

Humour, caricature, qualité des reportages, sa voix emblématique forgera le ton France Inter de l’époque, dans des émissions cultes : « Pas de panique » (1972), « Marche ou rêve » (1976), « Comme on fait sa nuit on se couche » (1978), « Le vrai-faux journal » (1991), « Marchands d’histoires (1992-95), « Les routes du rêve », « Tous aux abris » (1996).

Des émissions construites par une équipe fidèle et sa réalisatrice-productrice Monique Desbarbat, disparue en 2015.

Ses quarante ans de radio culmineront au « Tribunal des flagrants délires » avec les réquisitoires acides de Pierre Desprogres et les plaidoiries de Luis Rego (du groupe Les Charlots). 

Deux saisons délirantes en 1980-81 et 1982-83, entrecoupées par un an sur RMC où nommé directeur des programmes en 1981, il préféra renoncer à ce poste pour produire l’émission quotidienne « Le Vent du désert : le tour des États-Unis en train ». 

Le concept du tribunal sera repris en 1988 avec « Bienvenue au Paradis ».

De 1997 à 2004, sa dernière émission « Je vous écris du plus lointain de mes rêves » l’amène jusqu’à la retraite et la publication de ses souvenirs radiophoniques dans « Parole de rêveur : quarante ans de radio ». Depuis, il vivait en Gironde, non loin de la Dordogne.

Acteur occasionnel avec Bertrand Tavernier dans L'horloger de Saint-Paul en 1974, La Balance, de Bob Swaim en 1982 ou L'Amour en douce d'Edouard Molinaro en 1984, il était également auteur de scénarios et membre du festival de BD d’Angoulême. 



Elise Fischer décédée le 25 décembre. 75 ans

Autrice très attachée à sa Lorraine natale où se déroulaient la plupart de sa quarantaine de romans, elle a été journaliste dans la presse écrite chrétienne France Catholique et Panorama, à Radio Notre-Dame puis à RCF où elle produisait et animait une émission littéraire. Au groupe Bayard, à partir de 1992, elle dirigea le service littéraire du magazine Côté Femme devenu Vivre Plus. 


Clémentine Vergnaud 
décédée le 23 décembre. 31 ans

Journaliste à France Info, elle souffrait depuis un an et demi d’un cancer des voies biliaires. 

En mai dernier elle avait raconté son combat contre la maladie dans un émouvant podcast en dix épisodes « Ma vie face au cancer ». 

Jean-Philippe Baille, le directeur de la station a salué « le courage incroyable » et la « détermination sans faille » de sa jeune reporter, tout en soulignant son « immense joie de vivre ». 

Sur son site, France Info  lui a rendu hommage : « Nous n’oublierons pas la journaliste qu’elle était. Sa capacité à dénicher les bons sujets, à aller jusqu’au bout d’elle-même pour rapporter le témoignage qu’il fallait. Elle était animée par l’envie d’expliquer, de raconter, de transmettre. Sa carrière était toute tracée, son avenir dans la profession évident ».

Journaliste radio depuis 2015, elle avait fait ses stages professionnels à la rédaction d’Angers de Ouest-France, dans les locales du Lot-et-Garonne de Sud Ouest et à France Bleu La Rochelle. Entre 2012 et 2015, elle a été étudiante à l’EPJT de Tours après une année de licence en sciences de l'information et de la communication à l'université de Bordeaux. Elle était également titulaire d’un diplôme de criminologie de l’université de Nantes.

Ses obsèques ont eu lieu dans son village natal, à Courlay (Deux-Sèvres).


Olivier Jonemann décédé le 14 décembre. 68 ans.

Journaliste de radio et de télévision, il a officié près de 35 ans sur Nouvelle Calédonie 1ère. Présentateur du JT, spécialiste des questions minières, il avait pris sa retraite en 2020.


Robert Daranc décédé le 10 décembre. 89 ans.

Fait-diversier pour La dernière heure lyonnaise, l’édition locale du Dauphiné Libéré, ancien correspondant de RTL à Lyon pendant près de 40 ans, de son vrai nom Robert Jasseron, il a notamment couvert les procès de Klaus Barbie en 1987, d’Action Directe et du Gang des Lyonnais. 


Michel Marneur décédé le 8 décembre. 81 ans.

Journaliste retraité depuis 1997, il a été chef d’agence de La République du Centre à Dreux (Eure-et-Loir) dans les années 80.

Ancien président d’une amicale de parachutistes jusqu’en 2008, il a fait partie du 1er Rpima de Mont-de-Marsan-Bayonne. 


Benoît Califano décédé le 3 décembre. 56 ans. 

Directeur de l'ESJ pro de Montpellier depuis 16 ans, il a succombé des suites d'un cancer. Journaliste radio, il débuta à Radio Clapas. En 1995, il avait rejoint Radio France et l’équipe de Daniel Mermet sur France Inter comme reporter pour l’émission « Là-bas si j’y suis ». Documentariste, il collabora également à Arte et  France 5.


Jean Ristat, décédé le 2 décembre. 80 ans.

Directeur des Lettres françaises, il contribua à les ressusciter une première fois en 1989 après leur mise en sommeil à la disparition d’Aragon en 1972. Il les relancera en 2004 comme supplément littéraire de L’Humanité. En 2014, la revue cesse de paraître mais Jean Ristat les relance fin 2017, avec une parution mensuelle, à l’occasion du 75e anniversaire de leur création pendant l’Occupation en septembre 1942 par Jean Paulhan et Jacques Decour.

Poète, critique, secrétaire perpétuel de la Maison Elsa Triolet-Aragon, président de la Société des amis, il était le légataire universel du couple.

NOVEMBRE 2023

Elliott Erwitt, décédé le 29 novembre. 95 ans.

Photographe franco-américain, il compte parmi l'un des plus grands photographes de la seconde moitié du XXe siècle.

Fils d'immigrés juifs russes, né à Paris en 1928, ses parents émigrent aux États-Unis en 1938. 

Revenu en Europe au début des années 1950, assistant-photographe dans l'armée américaine, il sera invité par Robert Capa à rejoindre 

la prestigieuse agence Magnum en 1953, qu'il présidera de 1968 à 1970.

Erwitt a travaillé pour les magazines Look, LIFE et Holiday

Ses photos en noir et blanc ont fait le tour du monde, documentant les grands évènements socio-politiques, la famille, le racisme,  sa passion pour les chiens, Marilyn Monroe, mais aussi des scènes ordinaires prises à Paris, Rome, Tokyo, La Havane, Moscou, New York, sa ville d'adoption, avec Central Park, son terrain d'action préféré. 

En huit décennies, il a réalisé 600.000 négatifs, dont 6.000 sont conservés par l'agence Magnum et près de 50.000 ont été acquis par l'université du Texas

L74e album de la collection 100 photos pour la liberté de la presse, édité le 2 novembre par Reporters sans frontières (RSF) est consacré à Elliott Erwitt. 

Françoise Vidal, décédée le 24 novembre. 

Diplômée de l’IFP, elle débuta à Stratégies et cofonda CB News en 1986, avec Christian Blachas. Elle en sera la première rédactrice en chef puis directrice générale de la plateforme de référence de la communication et des médias.


Jean-Charles Houel, décédé le 23 novembre. 77 ans.

Journaliste, il a été rédacteur en chef de La Dépêche de Louviers (Eure) de 1971 à 2004. 


Claude Fléouter, décédé le 15 novembre.

Journaliste musical au Monde des années 60 jusqu’en 1990, son nom restera associé aux Victoires de la musique, fondées en 1985 avec Jérôme Savary. Dix ans plus tard il lance les Victoires de la musique classique. Il sera mis à l’écart en 1996 en raison d’un conflit d’intérêt, la lauréate du prix de la révélation féminine étant produite par l’un de ses proches. En 1999 il remportera son procès pour « rupture abusive de contrat » et « plagiat » contre les Victoires. Auteur de plusieurs livres, dont « Renaud : putain de vie » il a écrit également sur Brassens, Barbara, John Lennon, Bob Dylan, Eric Clapton…

Jacques Vallet, décédé le 15 novembre. 84 ans.

Critique littéraire, auteur de romans, nouvelles et poèmes, il a travaillé pour Libération (1986-1991), les Inrockuptibles (1995-1998) puis de 2012 à 2016 au Canard Enchaîné. En 1979, il reçoit le grand prix de l’humour noir pour sa revue Le fou parle. De 1992 à 2018, il  participait sur France culture à l’émission Des Papous dans la tête.


Alessandra Bianchi, décédée le 14 novembre. 59 ans. 
Chroniqueuse de football d’origine italienne, elle a participé au magazine L’équipe du dimanche sur Canal+ entre 2005 et 2016. Voix du football italien en France, elle passa également par M6 et DKP sur RMC. Correspondante de L’Équipe et du Parisien en Italie, elle était ces dernières années au service de la Lega Pro, organisatrice des trois championnats de série C, la 3e division italienne de football.


Michel Ciment, décédé le 13 novembre. 85 ans. 

Écrivain, universitaire, critique de cinéma, journaliste, producteur, sa voix accompagnait Le Masque et la Plume de France Inter depuis 1970. Il a produit Projection privée sur France Culture de 1990 à 2016. Il présida le syndicat de la critique. En 1994, il a reçu le prix Maurice-Bessy récompensant une personnalité exerçant son activité dans les domaines de l’écriture cinématographique. Il a écrit des livres sur Kazan, Losey, Rosi, Kubrick.


Jean-Louis Hartmann, décédé le 11 novembre. 86 ans.

À 28 ans, il a été rédacteur en chef de La Dépêche d’Evreux (Eure) jusqu’à la vente du journal en 1993-1994 au groupe Hersant. De 1995 à 2001 il a dirigé la revue municipale d'Evreux. 


Laurent Greilsamer, décédé le 8 novembre. 70 ans.
Journaliste (ESJ Lille), il entra au Monde en 1977 : rédacteur, grand reporter, responsable du service Police-Justice (il consacra un livre au procès du sang contaminé en 1992), rédacteur en chef, il devient  directeur adjoint en 2007 jusqu’en 2011. Il débuta au Figaro en 1974 puis au Quotidien de Paris. 

Auteur de nombreuses biographies (Nicolas de Staël, René Char, Dreyfus, George Sand, Hubert Beuve-Méry fondateur du Monde), il lança en 2014 avec Eric Fottorino l’hebdo Le1, où il était encore conseiller éditorial. 

De 2011 à 2015, il enseigna l’écriture à l’école de journalisme de Sciences Po Paris.


René-Pierre Boullu. 77 ans.

Journaliste à Libération de 1974 à 1991, grenoblois, ancien militant de la Gauche prolétarienne, il avait en charge la rubrique sociale et sera même, un temps, responsable du personnel au sein de la direction du quotidien. En 1986 il lança l’éphémère édition Lyon-Libé qui s’arrêta un an plus tard. En 2015, il a été victime d’un AVC. 


Jean-Louis Aragon, décédé le 3 novembre. 71 ans. 

Journaliste au Monde de 1994 à 2011, il participa à la modernisation du système éditorial comme formateur de ses confrères avant de rejoindre le service des sports. Il avait d’ailleurs débuté au quotidien Le Sport en 1987-88. Passionné de jazz, de cyclisme, de rugby et de golf, il avait fait des études de lettres à Pau, sa ville d’origine, Toulouse, Madrid et Salamanque. 


Jean Fournier, décédé le 3 novembre. 89 ans. Journaliste au Télégramme, à Quimper et à Lorient, pendant une dizaine d’années jusqu’à sa retraite en 1993.



OCTOBRE


Christiane Collange, décédée le 25 octobre à 92 ans.

Soeur de Jean-Jacques Servan-Schreiber, et mère de Vincent Ferniot, elle s’apprêtait à fêter son anniversaire le 29 octobre. Diplômée de l’IEP de Paris, elle débuta à L’Express  à 23 ans (rubrique Madame Express) et sera le première femme journaliste engagée à Europe 1 en 1970, puis rédactrice en chef du Jardin des Modes et chroniqueuse à ElleLCI et Télématin. Elle laisse plus d’une vingtaine d’ouvrages dédiés aux nouvelles tendances sociologiques des femmes et de la famille.


Thierry Deransart, décédé le 18 octobre à 61 ans.

Douze ans secrétaire général du Figaro Magazine (2003-2015) et directeur de la rédaction, tous les papiers passaient au crible de son oeil de lynx. Alsacien de Mulhouse, il a été rédacteur en chef des Nouvelles Calédoniennes avant d’entrer en 1989 au Figaro comme chef de service aux pages médias. Après un passage à Info Matin (1994-1996) il a été rédacteur en chef adjoint et grand reporter à Valeurs Actuelles  (1998-2003).


Ari Assuied, décédé le 5 octobre à 45 ans.

Fondateur et PDG du kiosque de presse numérique Cafeyn, est décédé subitement en Israël où il séjournait avec son épouse et leurs trois enfants, à la veille des attaques du Hamas. Ancien banquier d’affaires, diplômé en finances, il cofonda LeKiosk en 2006 qui deviendra Cafeyn en 2019, aujourd’hui leader du marché français avec 3 millions d’utilisateurs en lien avec les opérateurs téléphoniques.


Jean-Pierre Elkabbach, décédé le 3 octobre à 86 ans. 

(PhotoCorentin Fohlen/ABACAPRESS)

En plus de 60 ans de carrière, le célèbre journaliste politique  était redouté autant à gauche qu'à droite pour ses interviews dramaturgiques volontairement provocateurs. 


L’été dernier, il avait été à nouveau hospitalisé après avoir été opéré en 2019 d’un sarcome. Son état s’était dégradé récemment.

L’éditorialiste Alain Duhamel, lui rendant hommage, voit en lui « le meilleur intervieweur que l’on ait eu » et Delphine Ernotte, a salué  la mémoire de celui qui fut avant elle patron de France Télévisions : « Il aura raconté la politique et le siècle comme personne et amené le débat public dans tous les foyers ».

Né à Oran dans une famille juive, son père meurt alors qu’il a 12 ans. Après le lycée, lauréat de la bourse Zellidja, ses études le conduiront à Paris (Institut Français de Presse et Sciences Po) avant de débuter à Radio Alger en 1960, pendant ses vacances d’été. Lors du putsch des généraux, il sera arrêté par les militaires qui verront en lui un pied-noir traître à l’Algérie française. 

Nommé par l’ORTF à Paris, il fera grève en 1968. Placardisé et « muté » à Toulouse, il devient correspondant à Bonn (RFA). Présentateur du journal télévisé à partir de 1970 sur la 1re chaîne, il rejoindra la 2 en 1972. Sur France Inter à partir de 1974, il est promu rédacteur en chef en 1975 et revient en 1977 sur Antenne 2 à partir de 1977.

Interviewer politique, il anima Cartes sur table avec Alain Duhamel de 1977 à 1981. 

François Mitterrand élu président en 1981, il est poussé vers la sortie du service public et rejoint Europe 1 dont il devient directeur général adjoint en 1988. 

Après l’épisode éphémère de La Cinq à laquelle il collabora en 1991, il devient président de France Télévisions en 1993, sous le gouvernement de cohabitation, mais devra démissionner en 1996 suite au scandale des contrats exorbitants faits aux animateurs-producteurs (Delarue, Arthur, Nagui). 

Proche de la famille Lagardère, JPE retrouvera le micro d’Europe 1, où L’invité du matin et le Club de la presse dureront jusqu’en 2005 et tout en conservant son rendez-vous matinal, il dirigera le groupe Lagardère News. 

Arnaud Lagardère le nommera président de la station jusqu’en 2008.

Parallèlement, de 2000 à 2009 il présidera la chaîne parlementaire Public Sénat où il anima l’émission littéraire Bibliothèque Médicis. 

En 2017, il abandonne l’interview politique de 8 h 20 sur Europe 1 et rejoint à 79 ans CNews comme conseiller de Vincent Bolloré. Depuis août 2021, il assurait de nouveau sur Europe 1 les entretiens matinaux du week-end. 

Marié à la romancière et scénariste Nicole Avril, ils avaient co-signé son autobiographie Taisez-vous Elkabbach ! parue en 1992. Une phrase jamais prononcée par Georges Marchais, alors premier secrétaire du PCF, caricaturé par l’humoriste Thierry Le Luron.

En 2022, il avait interrompu ses interviews politiques le temps de terminer son livre, Les rives de la mémoire (éditions Bouquins) paru fin octobre.

Il était le père de l'actrice Emmanuelle Bach, est née en 1968.


Elkabbach interview F. Mitterrand sur Vichy et sa relation avec René Bousquet (INA - septembre 1994)



SEPTEMBRE 


Philippe Loquay, décédé le 11 septembre à 74 ans.

Ancien journaliste à Sud Ouest  et France 3 à Bordeaux, il a dirigé de 2000 à 2010 l’ISIC (Institut des Sciences de l’Information et de la Communication). Maître de conférences, il a été directeur adjoint de 2010 à 2012 de l’UFR Sciences des Territoires et de la Communication. Il était depuis 2018 vice-président du Club de la presse de Bordeaux.



Jacques Julliard, décédé le 8 septembre à 90 ans. 

Journaliste et éditorialiste, historien des gauches et du mouvement ouvrier français, il comptait parmi les piliers du Nouvel Observateur, depuis 1969 aux côtés de Jean Daniel, fondateur de l’hebdomadaire. En 2010, après 32 ans de collaboration, il rejoint Marianne et en 2017, le Figaro avec une chronique mensuelle. Figure de la « deuxième gauche » au sein de la CFDT, engagé contre le colonialisme, il a également été directeur de la collection Politique au Seuil, chroniqueur à la revue Esprit, et producteur de l’émission «  Le grand débat » sur France Culture. Il est le père de Jean-François Julliard, directeur du Canard Enchaîné.

Loïc Fouquet, décédé le 4 septembre à 74 ans, alors qu’il se baignait dans la mer à Trévo-Tréguignec (Côtes d’Armor). Journaliste à la rédaction de Lannion de Ouest-France, retraité depuis 2008, cet ancien ouvrier du livre reconverti avait débuté à Carhaix (Finistère) puis à Challans (Vendée).


AOÛT


Marie Vindy, décédée le 31 août à 51 ans, d’une récidive de cancer. Formée aux Beaux-Arts à Besançon et Nantes, romancière de polars, chroniqueuse judiciaire au Bien Public à Dijon sa ville natale, elle avait publié son premier roman « Mektoub » en 2004 et « Justice soit-elle » en 2017, en s’inspirant de meurtres de femmes non élucidés en Bourgogne. 

Militante féministe, elle présidait l’association Solidarité femmes 21 depuis une dizaine d’années. 


Jean-Michel Benquetdécédé à 67 ans. Journaliste à l'écho républicain à Chartres pendant 34 ans, retraité depuis 2015, il vivait avec sa famille dans l'Aude.
Diplômé de l'IUT de Bordeaux, ce localier proche des lecteurs, oeuvrait aussi bénévolement en faveur de l'alphabétisation.

Gérard Leclerc
, décédé le 15 août à 71 ans dans le crash de son avion qu’il pilotait. Parti de Loudun (Vienne, département où il résidait) à destination de La Baule, où il devait assister au concert donné par son demi-frère, le chanteur Julien Clerc, son avion s’est écrasé entre Nantes et La Baule dans une zone de marais. Parmi les trois victimes se trouvait Michèle Monory, la fille de l’ancien président du Sénat, René Monory, accompagnée d’une amie. 

Journaliste de télévision durant plus de 40 ans, éditorialiste politique à CNews depuis 2017, il exerça à France Télévisions (1985 à 2009) avant de devenir président de la chaîne parlementaire LCP (2009 à 2015). Il rejoint alors la matinale de Radio Classique. Diplômé de Sciences Po Paris, il débuta au Monde en 1978 et devient reporter puis journaliste économique à Europe 1 jusqu’en 1985. Chef du service économique de RMC (1985) il devient chef adjoint puis chef du service économique d’Antenne 2 puis à France 2 de 1992 à 1997, il sera rédacteur en chef de Télématin et présentateur des 4 Vérités. En 1997 il devient directeur adjoint de la rédaction de France 2 jusqu’en 2004 puis rédacteur en chef de France 3 (2007 à 2009) à la direction du service politique. Il était marié à Julie (Chantal Séloron) voix d’Europe 1 pendant près de 50 ans, avec qui il a eu trois enfants. 


Jean-Michel Leulliot, décédé à 84 ans. Figure du journalisme sportif dans les années 80, il participa à Stade 2 dès les années 70. Pilier de TF1, dont il présenta le JT avant de devenir rédacteur en chef des journaux du matin et du week-end dans les années 80-90, il sera le premier reporter à recueillir les réactions de Yannick Noah après sa victoire à Roland-Garros en 1983. 

Sa première épouse, Maryse, grande voix d’Europe 1, deviendra l’épouse de Philippe Gildas en 1990.


Gilles Perrault, décédé à 92 ans. Avocat devenu journaliste puis écrivain, il publia en 1978 « Le Pull-over rouge » consacré à l’affaire Ranucci, guillotiné en 1976 pour le meurtre d’une petite fille. Sa plume fera avancer la cause de l’abolition de la peine de mort.


Philippe Rifflet, décédé à 58 ans. Directeur délégué du groupe Publihebdos (groupe Sipa-Ouest-France), originaire de Normandie, il débuta à L’Éveil Normand à Bernay en 1985 comme journaliste sportif. En 1989 il devient rédacteur en chef du Bulletin de Darnétal à Rouen et de La Dépêche du Pays de Bray. En 1991, il dirige les Informations Dieppoises. Ces journaux du groupe Méaulle sont cédés à Publihebdos en 2001 qui le nomme directeur du Perchede L’Orne Hebdodes Alpes Mancelles et des Nouvelles de Sablé. Dans le Calvados il dirigera également Liberté-Bonhomme Libre et L’Éveil de Lisieux. Avec l’absorption des hebdos du groupe Hersant en 2007, il devient directeur délégué pour la zone Nord de Publihebdos et enchaîne les chantiers (réorganisations, lancement de gratuits et de sites internet, partenariats). En 2017, il participe au développement d’Actu.fr.


JUILLET 



Alexandre
 Adler, décédé à 72 ans. Journaliste et historien, géopoliticien, spécialiste des relations internationales, de l’URSS et du Proche-Orient, il était normalien et agrégé d’histoire. 

À Libération (1982-1992), puis au Courrier International où il a été rédacteur en chef et directeur éditorial (1992-2002), au Monde mais aussi au Figaro, au Point, à France Culture, il était l’auteur de nombreux best-sellers et comptait parmi les habitués des plateaux radio-télés.


Arnaud Bédat, décédé à 58 ans.

Journaliste suisse d’investigation, il collabora à Paris-Match, France 2, Zone Interdite, 66 Minutes, Le Droit de savoir, 50 minutes inside, etc. et débuta à la Course autour du monde en 1983-84.


Jacques Duquesne, décédé à 93 ans. 

Né  à Dunkerque, diplômé de Sciences Po, il débute à La Croix en 1957. Grand reporter, il dénonce les tortures en Algérie de l’armée française. Rédacteur en chef de L’Express de 1967 à 1971, il participe au lancement du Point en 1972. Rédacteur en chef, puis directeur adjoint de la rédaction, il sera PDG de 1985 à 1990. Il a également été DG de La Vie. Jusqu’en janvier 2020, il présidait l’association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste, propriétaire du groupe Ouest-France.


Marie-Laure de Decker, décédée à 75 ans d’une longue maladie. 

Photographe et reporter de guerre pour l’agence Gamma, elle a couvert les conflits de la seconde moitié du XXe siècle, notamment au Vietnam et au Tchad. Photographe de mode et de publicité, elle a aussi été photographe de plateau pour le cinéma.


JUIN 


Claude Sarraute, décédée à 95 ans. Elle débuta comme correspondante de journaux britanniques avant de rejoindre Le Monde dans les années 50, en tenant la rubrique Spectacles. Longtemps pensionnaire des « Grosses Têtes » de RTL, romancière, elle cessa ses collaborations en 2017 n’étant plus en capacité de marcher, voir et entendre. Elle était la mère du haut fonctionnaire Nicolas Revel, DG de l’AP-HP et la belle-mère du moine bouddhiste Matthieu Ricard de par son mariage avec le journaliste Jean-François Revel.



MAI


ARMAN SOLDIN (AFP) TUÉ PAR UNE ROQUETTE RUSSE 


9 mai : Arman Soldin, 32 ans, journaliste français de l’Agence France Presse, a été tué dans l’est de l’Ukraine dans une frappe de roquettes russes Grad. (ci-contre autoportrait Armand Soldin/AFP)


Le bombardement a eu lieu à  Tchassiv Iar, près de la ville assiégée de Bakhmout, épicentre des combats depuis plusieurs mois.

Coordinateur vidéo, il était en compagnie de quatre confrères et de militaires ukrainiens, tous indemnes.

Les hommages sont venus du monde entier pour saluer la mémoire du reporter, en Ukraine depuis septembre 2022. Une enquête a été ouverte pour crime de guerre.

Né à Sarajevo (Bosnie) en 1991, il a un an lorsqu’il quitte son pays avec ses parents dans l’avion officiel français qui assure des rapatriements. Il passe son enfance à Rennes, où vivent toujours sa mère et son frère, et pratique le football au Stade Rennais de 2006 à 2008. 

Recruté comme stagiaire en 2015 au bureau de Rome de l’AFP, il rejoint Londres pendant plus de sept ans, et revient en Italie en 2018, couvrant les tragédies migratoires de Méditerranée. L’année dernière, il s’était porté volontaire pour couvrir les tout premiers jours de l’invasion russe en Ukraine.

«  Arman était enthousiaste, énergique, courageux. C’était un vrai reporter de terrain, toujours prêt à partir y compris dans les zones les plus difficiles » a déclaré Christine Buhagiar, directrice Europe de l’AFP, considérant qu’il était « d’une dévotion totale à son métier de journaliste ».

« Sa mort est un terrible rappel des risques et dangers auxquels sont confrontés les journalistes au quotidien en couvrant le conflit en Ukraine » souligne Fabrice Fries, PDG de l’AFP, soulignant que « l’agence dans son ensemble est effrondrée ».

Pour l’AFP et Canal+ il suivait aussi la Premier League anglaise de foot et son dernier commentaire remonte au 15 avril pour Chelsea-Brighton, entre deux missions en Ukraine.

Arman Solin est le 11e reporter ou employé de médias à avoir été tué depuis le début du conflit, selon un décompte des ONG présentes sur place. 

Diplômé de l’université de Londres (UCL), il était titulaire d’un master en journalisme de l’université Lumière de Lyon. 

Pour mémoire, le 30 mai 2022, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, JRI pour BFM TV, avait été tué par un éclat d’obus.


25 mai : décès de Bernard Mathiaud, à l'âge de 81 ans. Ancien journaliste reporter d'images pour France 3 Bretagne et France 3 Strasbourg. Passionné de cyclisme, il avait couvert de nombreux Tours de France.


18 mai : décès de René Paillat, à 76 ans. Ancien chef du service des sports de Centre Presse à Poitiers où il débuta en 1972, ce vendéen avait pratiqué l’athlétisme et le football avant de devenir journaliste. 


13 mai : décès de Christian Deville, à 66 ans. Il avait pris sa retraite en 2019 après 27 ans de carrière. Il débuta dans les années 80 en tant qu’ingénieur du son à RTL et Radio France. D’abord chroniqueur à Radio France Isère pour des magazines consacrés aux sports d’hiver, cet amoureux de la montagne commença à France 3 Alpes en 1992 pour les JO d’Albertville. Titularisé en 1995 à Tarbes, puis à Besançon, il rejoindra Grenoble en 2000.


11 mai : décès de Jean-Paul Germonville, à 73 ans. Ancien journaliste à L’Est Républicain à partir de 1981, passé par l’agence de Montbéliard, au siège de Houdemont, et à Nancy, cet ancien enseignant aux Beaux-Arts d’Épinal exprimait sa vraie passion pour l’actualité musicale, jazz et rock. Grand reporter, il ira aussi bien en Bosnie qu’en Afghanistan, et assura également des chroniques judiciaires. 


4 mai : décès de Jean-Jack Meunier, à 71 ans. Pendant des décennies, pour France Bleu puis Le Midi Olympiqueil a couvert les matches du Rugby club Orléans. Figure de la presse du Loiret, il suivait la plupart des autres sports. Correspondant de presse, il était aussi salarié de France Télécom.


AVRIL


30 avril : décès de Noël-Jean Bergeroux, à 82 ans. Formé à l’ESJ de Lille, il débuta à L’Express avant d’arriver au service politique du Monde en 1969. En 1981, il retournera à L’Express comme rédacteur en chef puis directeur général adjoint. Jean-Marie Colombani, devenu directeur du Monde en 1994 le convaincra de revenir pour réorganiser la rédaction. En 2000, il présidera le groupe des journaux du Midi (Midi Libre, L’Indépendant, Centre-Presse) dans lequel Le Monde tentera une aventure sans lendemain. 


25 avril : décès de François Léotard, à 81 ans. Ancien ministre de la Culture et de la Communication de 1986 à 1988, son nom reste attaché à la privatisation de TF1 vendue par l’État 4,5 Mds de francs au groupe Bouygues en avril 1987 qui l’introduira en bourse. Ministre de la Défense de 1993 à 1995, puis président de l’UDF de 1996 à 1998, ancien député-maire de Fréjus (Var) pendant près de vingt ans, il était le frère de l’acteur Philippe Léotard, décédé à 60 ans en 2001.


24 avril : décès de Hugues Vassal, à 89 ans. Reporter-photographe à France Dimanche, il est l’un des fondateurs de l’agence Gamma et était le photographe attitré d’Édith Piaf sur laquelle il a écrit six livres. Sa photo la plus célèbre a été prise en Afrique du Sud en 1969 sur l’apartheid. On y voit des hommes blancs et noirs, séparés par une corde blanche sur la tribune d’un stade à la mine d’or de Bloemfontein. Il a aussi été le photographe du Shah d’Iran de 1966 à 1976.


20 avril : décès de Patrice Claude, à 75 ans. Ancien grand-reporter au Monde, spécialiste du Moyen-Orient et notamment d’Israël et de l’Irak. Il avait commencé sa carrière en Afrique du Sud pour la terminer au Royaume-Uni de 1998 à 2001.


5 avril : décès de Patrick Hollebecque, surnommé « Oscar » à 79 ans. Ancien journaliste au service des sports de Nord-Éclair. En 2005 il avait publié « Les grandes figures de Paris-Roubaix ».



MARS


28 mars : décès de Bernard Tavitian, à 69 ans. Après des études de droit à Bordeaux, il entre en 1979 à FR3 Aquitaine radio, pour animer une émission musicale rock. Journaliste JRI, il deviendra rédacteur en chef adjoint de France 3 à Tours, Bayonne et Bordeaux en 2004, après être passé par les rédactions de Strasbourg, Lille, Amiens, Orléans. Retraité depuis 2019, il vivait à Andernos, dans le bassin d’Arcachon. Passionné de musique, il était connu depuis les années 80 dans le monde du rock bordelais.


17 mars : décès de Henry Simonet, à 68 ans. Journaliste JRI à France 3 Limousin il avait pris sa retraite fin 2019. Originaire de Montluçon, reconverti du secteur de la confection, il avait débuté en 1990 à FR3 La Rochelle avant de s’installer à Limoges où, fidèle du CSP et militant syndical, il est devenu une figure de la télévision régionale.


19 mars : décès de Jean-François Fogel à 76 ans après un AVC. 

Journaliste, il participa à la définition de la stratégie rédactionnelle de la filiale numérique du Monde et au lancement du site le monde.fr.

Déjà, en 1994, et jusqu’en 2002, il avait pris part à la relance du « quotidien du soir » avec une nouvelle formule. Après des débuts à l’AFP il avait collaboré à Libération et au Point.

Avec Bruno Patino, qui préside Arte il a co-écrit deux ouvrages majeurs sur le tournant numérique de la presse : La presse sans Gutenberg en 2005 et La condition numérique en 2013. Ensemble ils avaient créé le site francetvinfo.fr devenu franceinfo.frIl a également compté parmi les dirigeants de la Fondation pour un nouveau journalisme en Amérique Latine et a aussi été enseignant à l’École de journalisme de Sciences Po.


13 mars : décès de Patrick Pesnot à 79 ans. Ancien producteur de l’émission « Rendez-vous avec X » qu’il anima pendant plus de 18 ans sur France Inter de 1997 à 2015. Spécialiste des affaires sensibles, secrètes ou d’espionnage, cet ancien reporter de l’ORTF avait publié deux romans noirs sous le pseudo de Georges Patrick


8 mars : décès de Amer Ouali à 62 ans à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. 

Né à Ait-Saada en Algérie, il débuta au quotidien Liberté avant de devenir correspondant à Alger de l’AFP, couvrant les conflits en Irak et en Syrie. En 2014, il avait été nommé directeur du bureau d’Alger de l’AFP avant de rejoindre le siège à Paris. Auteur de plusieurs romans, le dernier paru en 2023 est intitulé « De miel et de sang, un amour à Bab-el-Oued ». Une biographie du chanteur Idir doit paraître en mai prochain.


FÉVRIER


25 février : décès de Roland Faure à 96 ans. Journaliste, il est le créateur de France Info en 1987, alors qu’il était PDG de Radio France de 1986 à 1989. Il a également été membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 1989 à 1987. Il avait été rédacteur en chef de L’Aurore et directeur de Toutes les Nouvelles de Versailles.



10 février : la Commission de la carte d’identité des Journalistes Professionnels annonce le décès dans sa 67e année de Géraldine Rossi, son ancienne directrice de 1989 à 2014. 

Elle avait notamment contribué à la modernisation de la gestion avec l’informatisation des demandes de cartes dès 1995. Sans toujours le savoir, les journalistes, notamment jusqu’à la carte 125000, lui doivent beaucoup.



23 février : décès de Pierre Hénault à 50 ans. Journaliste sportif depuis presque 30 ans, il a été terrassé par un cancer foudroyant. Après des débuts à Nord Éclair à Lens, il avait rejoint La Nouvelle République à Poitiers, puis à Blois où sa compagne Natacha Monhoven est directrice départementale adjointe.


3 février : décès de Martine Baylet à 72 ans. Soeur de Jean-Michel Baylet, président du groupe La Dépêche, elle était la mère d’Éric Laffont-Baylet, directeur des relations extérieures du groupe de presse régionale. Actionnaire, elle a siégé au conseil d’administration où son fils lui avait succédé. Pendant plusieurs années elle a dirigé l’hebdo local Le Républicain de Marmande, propriété depuis 2014 du groupe Publihebdos.


PHILIPPE TESSON

Philippe Tesson
journaliste-polémiste (photo AFP/BELGA)

1er février : décès du journaliste Philippe Tesson, à 94 ans. 

Ce fils d’huissier, né en 1928 à Wassigny (Aisne), est passé par Sciences Po avant de se lancer dans un tour du monde à l’âge de 20 ans. 

Après une thèse sur « le romantisme allemand et les sources littéraires du nazisme », il devient à 32 ans rédacteur en chef de Combat en 1960. Un quotidien qu’il délaissera quelques mois avant sa fermeture en août 1974, pour fonder son propre journal Le Quotidien de Paris financé grâce au groupe de presse qu’il dirigeait avec son épouse, Marie-Claude Millet (1942-2014), médecin, qui possédait Le Quotidien du Médecin, Le Quotidien du Pharmacien et Le Quotidien du Maire.

L’aventure s’arrêtera en 1978 en raison de difficultés financières. Un an plus tard, le journal reparaît avec une ligne éditoriale libérale, critique, en opposition à la gauche victorieuse en 1981. 

Le Quotidien de Paris disparait définitivement en 1994.

Passionné de littérature et de théâtre, Tesson dirigea parallèlement Les Nouvelles Littéraires de 1975 à 1983, tout en étant un chroniqueur remarqué pour son ton dans l’émission Le Masque et la Plume sur France Inter. Il collabora aussi au Canard Enchaîné, au Figaro Magazine, à Valeurs Actuelles, au Point et à L’Express. 

Polémiste à contre-courant, il intervenait régulièrement à la radio et à la télévision chez Ardisson, Ruquier, Guillaume Durand. Certains propos lui vaudront même des poursuites judiciaires.

Membre des prix Interallié et Nimier, il dirigea le bimensuel L’Avant-Scène Théâtre et une collection aux éditions de La Table Ronde.

En 2010, il racheta le Théâtre de poche-Montparnasse qu’il dirigeait avec ses deux filles.

D’une exceptionnelle vitalité malgré son âge, ses yeux bleus, sa voix reconnaissable, l’ont même poussé à monter sur scène à 90 ans, dans son spectacle Le Boeuf sur le toit écrit à la gloire de Cocteau.

P. Tesson était le père de l’écrivain Sylvain Tesson, de la journaliste Daphné Tesson et de la dramaturge Stéphanie Tesson.

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