Journaliste de télévision durant plus de 40 ans, éditorialiste politique à CNews depuis 2017, il exerça à France Télévisions (1985 à 2009) avant de devenir président de la chaîne parlementaire LCP (2009 à 2015). Il rejoint alors la matinale de Radio Classique. Diplômé de Sciences Po Paris, il débuta au Monde en 1978 et devient reporter puis journaliste économique à Europe 1 jusqu’en 1985. Chef du service économique de RMC (1985) il devient chef adjoint puis chef du service économique d’Antenne 2 puis à France 2 de 1992 à 1997, il sera rédacteur en chef de Télématin et présentateur des 4 Vérités. En 1997 il devient directeur adjoint de la rédaction de France 2 jusqu’en 2004 puis rédacteur en chef de France 3 (2007 à 2009) à la direction du service politique. Il était marié à Julie (Chantal Séloron) voix d’Europe 1 pendant près de 50 ans, avec qui il a eu trois enfants.
Jean-Michel Leulliot, décédé à 84 ans. Figure du journalisme sportif dans les années 80, il participa à Stade 2 dès les années 70. Pilier de TF1, dont il présenta le JT avant de devenir rédacteur en chef des journaux du matin et du week-end dans les années 80-90, il sera le premier reporter à recueillir les réactions de Yannick Noah après sa victoire à Roland-Garros en 1983. Sa première épouse, Maryse, grande voix d’Europe 1, deviendra l’épouse de Philippe Gildas en 1990.
Gilles Perrault, décédé à 92 ans. Avocat devenu journaliste puis écrivain, il publia en 1978 « Le Pull-over rouge » consacré à l’affaire Ranucci, guillotiné en 1976 pour le meurtre d’une petite fille. Sa plume fera avancer la cause de l’abolition de la peine de mort.
Philippe Rifflet, décédé à 58 ans. Directeur délégué du groupe Publihebdos (groupe Sipa-Ouest-France), originaire de Normandie, il débuta à L’Éveil Normand à Bernay en 1985 comme journaliste sportif. En 1989 il devient rédacteur en chef du Bulletin de Darnétal à Rouen et de La Dépêche du Pays de Bray. En 1991, il dirige les Informations Dieppoises. Ces journaux du groupe Méaulle sont cédés à Publihebdos en 2001 qui le nomme directeur du Perche, de L’Orne Hebdo, des Alpes Mancelles et des Nouvelles de Sablé. Dans le Calvados il dirigera également Liberté-Bonhomme Libre et L’Éveil de Lisieux. Avec l’absorption des hebdos du groupe Hersant en 2007, il devient directeur délégué pour la zone Nord de Publihebdos et enchaîne les chantiers (réorganisations, lancement de gratuits et de sites internet, partenariats). En 2017, il participe au développement d’Actu.fr.
JUILLET
Alexandre Adler, décédé à 72 ans. Journaliste et historien, géopoliticien, spécialiste des relations internationales, de l’URSS et du Proche-Orient, il était normalien et agrégé d’histoire. À Libération (1982-1992), puis au Courrier International où il a été rédacteur en chef et directeur éditorial (1992-2002), au Monde mais aussi au Figaro, au Point, à France Culture, il était l’auteur de nombreux best-sellers et comptait parmi les habitués des plateaux radio-télés.
Arnaud Bédat, décédé à 58 ans.
Journaliste suisse d’investigation, il collabora à Paris-Match, France 2, Zone Interdite, 66 Minutes, Le Droit de savoir, 50 minutes inside, etc. et débuta à la Course autour du monde en 1983-84.
Jacques Duquesne, décédé à 93 ans.
Né à Dunkerque, diplômé de Sciences Po, il débute à La Croix en 1957. Grand reporter, il dénonce les tortures en Algérie de l’armée française. Rédacteur en chef de L’Express de 1967 à 1971, il participe au lancement du Point en 1972. Rédacteur en chef, puis directeur adjoint de la rédaction, il sera PDG de 1985 à 1990. Il a également été DG de La Vie. Jusqu’en janvier 2020, il présidait l’association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste, propriétaire du groupe Ouest-France.
Marie-Laure de Decker, décédée à 75 ans d’une longue maladie.
Photographe et reporter de guerre pour l’agence Gamma, elle a couvert les conflits de la seconde moitié du XXe siècle, notamment au Vietnam et au Tchad. Photographe de mode et de publicité, elle a aussi été photographe de plateau pour le cinéma.
JUIN
Claude Sarraute, décédée à 95 ans. Elle débuta comme correspondante de journaux britanniques avant de rejoindre Le Monde dans les années 50, en tenant la rubrique Spectacles. Longtemps pensionnaire des « Grosses Têtes » de RTL, romancière, elle cessa ses collaborations en 2017 n’étant plus en capacité de marcher, voir et entendre. Elle était la mère du haut fonctionnaire Nicolas Revel, DG de l’AP-HP et la belle-mère du moine bouddhiste Matthieu Ricard de par son mariage avec le journaliste Jean-François Revel.
MAI
ARMAN SOLDIN (AFP) TUÉ PAR UNE ROQUETTE RUSSE
9 mai : Arman Soldin, 32 ans, journaliste français de l’Agence France Presse, a été tué dans l’est de l’Ukraine dans une frappe de roquettes russes Grad. (ci-contre autoportrait Armand Soldin/AFP)
Le bombardement a eu lieu à Tchassiv Iar, près de la ville assiégée de Bakhmout, épicentre des combats depuis plusieurs mois.
Coordinateur vidéo, il était en compagnie de quatre confrères et de militaires ukrainiens, tous indemnes.
Les hommages sont venus du monde entier pour saluer la mémoire du reporter, en Ukraine depuis septembre 2022. Une enquête a été ouverte pour crime de guerre.
Né à Sarajevo (Bosnie) en 1991, il a un an lorsqu’il quitte son pays avec ses parents dans l’avion officiel français qui assure des rapatriements. Il passe son enfance à Rennes, où vivent toujours sa mère et son frère, et pratique le football au Stade Rennais de 2006 à 2008.
Recruté comme stagiaire en 2015 au bureau de Rome de l’AFP, il rejoint Londres pendant plus de sept ans, et revient en Italie en 2018, couvrant les tragédies migratoires de Méditerranée. L’année dernière, il s’était porté volontaire pour couvrir les tout premiers jours de l’invasion russe en Ukraine.
« Arman était enthousiaste, énergique, courageux. C’était un vrai reporter de terrain, toujours prêt à partir y compris dans les zones les plus difficiles » a déclaré Christine Buhagiar, directrice Europe de l’AFP, considérant qu’il était « d’une dévotion totale à son métier de journaliste ».
« Sa mort est un terrible rappel des risques et dangers auxquels sont confrontés les journalistes au quotidien en couvrant le conflit en Ukraine » souligne Fabrice Fries, PDG de l’AFP, soulignant que « l’agence dans son ensemble est effrondrée ».
Pour l’AFP et Canal+ il suivait aussi la Premier League anglaise de foot et son dernier commentaire remonte au 15 avril pour Chelsea-Brighton, entre deux missions en Ukraine.
Arman Solin est le 11e reporter ou employé de médias à avoir été tué depuis le début du conflit, selon un décompte des ONG présentes sur place.
Diplômé de l’université de Londres (UCL), il était titulaire d’un master en journalisme de l’université Lumière de Lyon.
Pour mémoire, le 30 mai 2022, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, JRI pour BFM TV, avait été tué par un éclat d’obus.
25 mai : décès de Bernard Mathiaud, à l'âge de 81 ans. Ancien journaliste reporter d'images pour France 3 Bretagne et France 3 Strasbourg. Passionné de cyclisme, il avait couvert de nombreux Tours de France.
18 mai : décès de René Paillat, à 76 ans. Ancien chef du service des sports de Centre Presse à Poitiers où il débuta en 1972, ce vendéen avait pratiqué l’athlétisme et le football avant de devenir journaliste.
13 mai : décès de Christian Deville, à 66 ans. Il avait pris sa retraite en 2019 après 27 ans de carrière. Il débuta dans les années 80 en tant qu’ingénieur du son à RTL et Radio France. D’abord chroniqueur à Radio France Isère pour des magazines consacrés aux sports d’hiver, cet amoureux de la montagne commença à France 3 Alpes en 1992 pour les JO d’Albertville. Titularisé en 1995 à Tarbes, puis à Besançon, il rejoindra Grenoble en 2000.
11 mai : décès de Jean-Paul Germonville, à 73 ans. Ancien journaliste à L’Est Républicain à partir de 1981, passé par l’agence de Montbéliard, au siège de Houdemont, et à Nancy, cet ancien enseignant aux Beaux-Arts d’Épinal exprimait sa vraie passion pour l’actualité musicale, jazz et rock. Grand reporter, il ira aussi bien en Bosnie qu’en Afghanistan, et assura également des chroniques judiciaires.
4 mai : décès de Jean-Jack Meunier, à 71 ans. Pendant des décennies, pour France Bleu puis Le Midi Olympique, il a couvert les matches du Rugby club Orléans. Figure de la presse du Loiret, il suivait la plupart des autres sports. Correspondant de presse, il était aussi salarié de France Télécom.
AVRIL
30 avril : décès de Noël-Jean Bergeroux, à 82 ans. Formé à l’ESJ de Lille, il débuta à L’Express avant d’arriver au service politique du Monde en 1969. En 1981, il retournera à L’Express comme rédacteur en chef puis directeur général adjoint. Jean-Marie Colombani, devenu directeur du Monde en 1994 le convaincra de revenir pour réorganiser la rédaction. En 2000, il présidera le groupe des journaux du Midi (Midi Libre, L’Indépendant, Centre-Presse) dans lequel Le Monde tentera une aventure sans lendemain.
25 avril : décès de François Léotard, à 81 ans. Ancien ministre de la Culture et de la Communication de 1986 à 1988, son nom reste attaché à la privatisation de TF1 vendue par l’État 4,5 Mds de francs au groupe Bouygues en avril 1987 qui l’introduira en bourse. Ministre de la Défense de 1993 à 1995, puis président de l’UDF de 1996 à 1998, ancien député-maire de Fréjus (Var) pendant près de vingt ans, il était le frère de l’acteur Philippe Léotard, décédé à 60 ans en 2001.
24 avril : décès de Hugues Vassal, à 89 ans. Reporter-photographe à France Dimanche, il est l’un des fondateurs de l’agence Gamma et était le photographe attitré d’Édith Piaf sur laquelle il a écrit six livres. Sa photo la plus célèbre a été prise en Afrique du Sud en 1969 sur l’apartheid. On y voit des hommes blancs et noirs, séparés par une corde blanche sur la tribune d’un stade à la mine d’or de Bloemfontein. Il a aussi été le photographe du Shah d’Iran de 1966 à 1976.
20 avril : décès de Patrice Claude, à 75 ans. Ancien grand-reporter au Monde, spécialiste du Moyen-Orient et notamment d’Israël et de l’Irak. Il avait commencé sa carrière en Afrique du Sud pour la terminer au Royaume-Uni de 1998 à 2001.
5 avril : décès de Patrick Hollebecque, surnommé « Oscar » à 79 ans. Ancien journaliste au service des sports de Nord-Éclair. En 2005 il avait publié « Les grandes figures de Paris-Roubaix ».
MARS
28 mars : décès de Bernard Tavitian, à 69 ans. Après des études de droit à Bordeaux, il entre en 1979 à FR3 Aquitaine radio, pour animer une émission musicale rock. Journaliste JRI, il deviendra rédacteur en chef adjoint de France 3 à Tours, Bayonne et Bordeaux en 2004, après être passé par les rédactions de Strasbourg, Lille, Amiens, Orléans. Retraité depuis 2019, il vivait à Andernos, dans le bassin d’Arcachon. Passionné de musique, il était connu depuis les années 80 dans le monde du rock bordelais.
17 mars : décès de Henry Simonet, à 68 ans. Journaliste JRI à France 3 Limousin il avait pris sa retraite fin 2019. Originaire de Montluçon, reconverti du secteur de la confection, il avait débuté en 1990 à FR3 La Rochelle avant de s’installer à Limoges où, fidèle du CSP et militant syndical, il est devenu une figure de la télévision régionale.
19 mars : décès de Jean-François Fogel à 76 ans après un AVC.
Journaliste, il participa à la définition de la stratégie rédactionnelle de la filiale numérique du Monde et au lancement du site le monde.fr.
Déjà, en 1994, et jusqu’en 2002, il avait pris part à la relance du « quotidien du soir » avec une nouvelle formule. Après des débuts à l’AFP il avait collaboré à Libération et au Point.
Avec Bruno Patino, qui préside Arte il a co-écrit deux ouvrages majeurs sur le tournant numérique de la presse : La presse sans Gutenberg en 2005 et La condition numérique en 2013. Ensemble ils avaient créé le site francetvinfo.fr devenu franceinfo.fr. Il a également compté parmi les dirigeants de la Fondation pour un nouveau journalisme en Amérique Latine et a aussi été enseignant à l’École de journalisme de Sciences Po.
13 mars : décès de Patrick Pesnot à 79 ans. Ancien producteur de l’émission « Rendez-vous avec X » qu’il anima pendant plus de 18 ans sur France Inter de 1997 à 2015. Spécialiste des affaires sensibles, secrètes ou d’espionnage, cet ancien reporter de l’ORTF avait publié deux romans noirs sous le pseudo de Georges Patrick
8 mars : décès de Amer Ouali à 62 ans à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
Né à Ait-Saada en Algérie, il débuta au quotidien Liberté avant de devenir correspondant à Alger de l’AFP, couvrant les conflits en Irak et en Syrie. En 2014, il avait été nommé directeur du bureau d’Alger de l’AFP avant de rejoindre le siège à Paris. Auteur de plusieurs romans, le dernier paru en 2023 est intitulé « De miel et de sang, un amour à Bab-el-Oued ». Une biographie du chanteur Idir doit paraître en mai prochain.
FÉVRIER
25 février : décès de Roland Faure à 96 ans. Journaliste, il est le créateur de France Info en 1987, alors qu’il était PDG de Radio France de 1986 à 1989. Il a également été membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 1989 à 1987. Il avait été rédacteur en chef de L’Aurore et directeur de Toutes les Nouvelles de Versailles.
10 février : la Commission de la carte d’identité des Journalistes Professionnels annonce le décès dans sa 67e année de Géraldine Rossi, son ancienne directrice de 1989 à 2014.
Elle avait notamment contribué à la modernisation de la gestion avec l’informatisation des demandes de cartes dès 1995. Sans toujours le savoir, les journalistes, notamment jusqu’à la carte 125000, lui doivent beaucoup.
23 février : décès de Pierre Hénault à 50 ans. Journaliste sportif depuis presque 30 ans, il a été terrassé par un cancer foudroyant. Après des débuts à Nord Éclair à Lens, il avait rejoint La Nouvelle République à Poitiers, puis à Blois où sa compagne Natacha Monhoven est directrice départementale adjointe.
3 février : décès de Martine Baylet à 72 ans. Soeur de Jean-Michel Baylet, président du groupe La Dépêche, elle était la mère d’Éric Laffont-Baylet, directeur des relations extérieures du groupe de presse régionale. Actionnaire, elle a siégé au conseil d’administration où son fils lui avait succédé. Pendant plusieurs années elle a dirigé l’hebdo local Le Républicain de Marmande, propriété depuis 2014 du groupe Publihebdos.
PHILIPPE TESSON
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Philippe Tesson journaliste-polémiste (photo AFP/BELGA) |
1er février : décès du journaliste Philippe Tesson, à 94 ans.
Ce fils d’huissier, né en 1928 à Wassigny (Aisne), est passé par Sciences Po avant de se lancer dans un tour du monde à l’âge de 20 ans.
Après une thèse sur « le romantisme allemand et les sources littéraires du nazisme », il devient à 32 ans rédacteur en chef de Combat en 1960. Un quotidien qu’il délaissera quelques mois avant sa fermeture en août 1974, pour fonder son propre journal Le Quotidien de Paris financé grâce au groupe de presse qu’il dirigeait avec son épouse, Marie-Claude Millet (1942-2014), médecin, qui possédait Le Quotidien du Médecin, Le Quotidien du Pharmacien et Le Quotidien du Maire.
L’aventure s’arrêtera en 1978 en raison de difficultés financières. Un an plus tard, le journal reparaît avec une ligne éditoriale libérale, critique, en opposition à la gauche victorieuse en 1981.
Le Quotidien de Paris disparait définitivement en 1994.
Passionné de littérature et de théâtre, Tesson dirigea parallèlement Les Nouvelles Littéraires de 1975 à 1983, tout en étant un chroniqueur remarqué pour son ton dans l’émission Le Masque et la Plume sur France Inter. Il collabora aussi au Canard Enchaîné, au Figaro Magazine, à Valeurs Actuelles, au Point et à L’Express.
Polémiste à contre-courant, il intervenait régulièrement à la radio et à la télévision chez Ardisson, Ruquier, Guillaume Durand. Certains propos lui vaudront même des poursuites judiciaires.
Membre des prix Interallié et Nimier, il dirigea le bimensuel L’Avant-Scène Théâtre et une collection aux éditions de La Table Ronde.
En 2010, il racheta le Théâtre de poche-Montparnasse qu’il dirigeait avec ses deux filles.
D’une exceptionnelle vitalité malgré son âge, ses yeux bleus, sa voix reconnaissable, l’ont même poussé à monter sur scène à 90 ans, dans son spectacle Le Boeuf sur le toit écrit à la gloire de Cocteau.
P. Tesson était le père de l’écrivain Sylvain Tesson, de la journaliste Daphné Tesson et de la dramaturge Stéphanie Tesson.