jeudi 12 mars 2020

PQR : La Nouvelle République du Centre-Ouest en grève

A l’appel de l’intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT), une grève a été observée mercredi 11 mars par les journalistes du quotidien régional La Nouvelle République du Centre-Ouest. La direction a finalement renoncé à son projet de recentralisation du secrétariat de rédaction.


Capture d'écran du site de France Bleu, le 11 mars, annonçant la grève
Cette grève visait la mise en oeuvre du plan Cap 2023, annoncé fin 2018, qui prévoit le non remplacement de 107 salariés en cinq ans, dont 32 journalistes, liés à des départs en retraite, soit 20 % des effectifs.
Cette réduction drastique des charges et des moyens humains doit entraîner la suppression d’éditions, l’arrêt d’une rotative et la menace de fermeture de bureaux locaux (notamment Chauvigny dans la Vienne et Amboise en Indre-et-Loire).
Le dernier épisode à l’origine du mot d’ordre de grève était le refus de la direction d’abandonner son projet de recentralisation du secrétariat de rédaction.
Dans un communiqué rédigé à l'issue de cette journée de mobilisation, le syndicat SNJ se félicite "d'une première avancée", la direction ayant finalement renoncé à ce projet.
Chaque département de la NR conservera "sur une première période test d'une année, son service de journalistes secrétaires de rédaction".
L'assemblée générale de la rédaction a également obtenu "un sursis" à la fermeture envisagée d'une rédaction de la Vienne, en territoire isolé (Chauvigny).
L'intersyndicale SNJ - SNJ-CGT a donc décidé de stopper la grève tout en restant "vigilante et mobilisée" face à ce plan dont le but est de réduire les effectifs pour des raisons économiques.

Engagé dans le numérique depuis peu pour tenter d’enrayer l’érosion de sa diffusion « papier », le groupe NR avait déjà dû appliquer un lourd plan social en 2009 en supprimant 181 postes (125 à la NR et 47 à Centre-Presse, racheté au groupe Hersant en 1992) dont 50 journalistes.
En 2010, le groupe Centre France devenait le premier actionnaire du groupe NR, (16 % du capital), insufflant 4 M€ pour moderniser les rotatives, les finances ayant été plombées par un lourd emprunt bancaire.
Pour 2019, le quotidien régional accuse une nouvelle chute de sa diffusion : 147.236 exemplaires vendus (- 2,32 % / 2018) alors qu’il était à 157.192 exemplaires en 2016. La filiale Centre-Presse est passée sous la barre des 10.000 avec 9.322 exemplaires (- 6,99 % / 2018) - source ACPM -.
La zone de diffusion du quotidien régional s’est réduite à cinq départements très ruraux - à part les villes de Tours et Poitiers - : Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Vienne et Deux-Sèvres, après la fermeture des éditions du Cher et du Maine-et-Loire en 2009 et 2006.
Le groupe NR édite aussi un hebdo gratuit TMV (Tours ma ville), décliné à Niort et Poitiers, et possède TV Tours, lancée en 2005.

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