lundi 27 décembre 2021

MEDIAPART DANS SES NOUVEAUX LOCAUX

15 novembre : Mediapart emménage dans de nouveaux locaux au 127 avenue Ledru-Rollin, Paris 11e. À sa création, depuis mars 2008, le journal numérique était installé dans le 12e, passage Brulon.

Repères :


À l’origine du pure-player indépendant, quatre journalistes : 

Edwy Plenel (né en 1952, militant trotskiste (LCR) des années 70, directeur de la rédaction du Monde de 1996 à 2004. Démissionne suite à la publication de « La face cachée du Monde » par Pierre Péan et Philippe Cohen).

François Bonnet (né en 1959, journaliste à Libération de 1986 à 1994 puis au Monde jusqu’en 2006, rédacteur en chef international, directeur adjoint de la rédaction de Marianne en 2007).

Gérard Desportes (né en 1957, rédacteur en chef à Libération puis à La Vie. A quitté Mediapart en 2010 suite à un désaccord sur la politique éditoriale).

Laurent Mauduit (né en 1951, ancien secrétaire général de l’UNEF en 1975, journaliste à Libération de 1991 à 1994, puis au Monde comme rédacteur en chef du service Entreprises puis directeur adjoint de la rédaction de 2003 à 2005).

Et Godefroy Beauvallet (Polytechnique 1994, enseignant-chercheur en gestion des systèmes d’information).


Depuis 2019, le capital de Mediapart est totalement contrôlé par le Fonds pour une presse libre, organisme à but non lucratif, qui soutient les médias indépendants des puissances financières.

Les fondateurs possèdent 42,08 % de ce capital. S’ajoute la Société des salariés, la Société des Amis de Mediapart (présidée par Michel Broué, mathématicien. Ancien militant trotskiste avec Edwy Plenel, il fonde à ses côtés, avec Benjamin Stora le Club Mémoire et Politique), et des amis individuels, pour un total de 62 %. 

Le reste appartient deux investisseurs historiques : Thierry Wilhelm (Doxa) pour 31,81 % et Jean-Louis Bouchard (Ecofinance) pour 6,32 %.


DG : Marie-Hélène Smiejan-Wanneroy (co-fondatrice)

Directeur de la publication : Edwy Plenel


Revendique 218.099 abonnés (au 31/12/2020). Augmentation nette de 48.270 abonnés / 2019.

Edwy Plenel secrétaire général du SPIIL jusqu’en 2015 (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) il a obtenu des avantages fiscaux pour la presse en ligne (Mediapart avait dû s’acquitter d’un redressement fiscal de plusieurs millions en raison d’impayés de TVA).


Chiffres clés :


CA 2020 : 20,485 M€ (+ 22 %). Résultat net 4 M€

Outre 4,4 millions de réserves, le rachat de l’ensemble des actionnaires de Mediapart est financé par un emprunt de 5,5 M€ auprès du Crédit Coopératif, sur 8,5 ans а un taux de 1,18%.  


Site officiel


lundi 6 décembre 2021

DC Company RACHÈTE LE GORAFI


Geoffrey La Rocca (photo Teads)
1er décembre : Le site parodique et satirique Le Gorafi, pastiche et anagramme du Figaro, est racheté par Geoffrey La Rocca, PDG de Digital Century Company, fondée en octobre 2020.

Né en 1987, fondateur en 2013 de l'association Le Siècle Numérique avec Alexandre Malsh (Melty), il débute en 2006 comme journaliste pour RMC-BFM puis dirige les activités numériques du groupe NextRadioTV entre 2010 et 2012.

En 2015, G. La Rocca devient DGa puis DG en 2017 de la plateforme de publicité online Teads rachetée par Altice. Il était précédemment dans le CA du groupe Challenges après avoir été directeur marketing de Fauchon et cofondateur de l'épicerie fine en ligne MadeleineMarket .

Le Gorafi entend accélérer son développement sur les réseaux sociaux et lancer de nouveaux formats vidéo.

Une structure Gorafi Mediaplan Optimizing Ads Solution a été créée pour mieux accompagner les marques dans leur conquête de nouvelles audiences.

Une trentaine de premiers clients dont Netflix, Amazon, Leroy Merlin, Papernest, Zefir est annoncée.

Le Gorafi a été co-fondé en 2012 et diffusé sur Twitter, par Sébastien Liebus (licence Art visuel et art du spectacle, Bordeaux, 2000) et Pablo Mira (humoriste, débuts à Canal + dans Le Grand Journal en 2014-2015, animateur d’un talk sur la chaîne Ubisoft g TV depuis 2020) qui devient consultant de DC Company. 

En mai 2021, DC Company est entré au capital de Têtu Ventures, éditeur du magazine Têtu et de son site tetu.com, devenu I/O Media qui a racheté au groupe Centre France le titre Opéra Magazine.


Siège social : 10, rue Claude Monnet 92100 Boulogne-Billancourt


Site officiel


mardi 16 novembre 2021

Philippe Hersant : ESH pour oublier GHM

Philippe Hersant (capture d'écran ESHMédias)


Dix ans après la mort de Robert Hersant (1920-1996), son fils cadet Philippe Hersant lança GHM (Groupe Hersant Média) pour liquider les beaux restes de France-Antilles. 

Né en 1957, ancien élève de l'école des Roches à Verneuil-sur-Avre (Eure), Philippe Hersant s'est formé à l'école de France-Antilles et de France-Soir.

Le fils cadet de celui que l'on surnommait "Le Papivore" préside depuis le début des années 2000 la société Éditions Suisses Holding (ESH Médias). 

Une entreprise lancée après avoir engagé la délicate succession de la branche France-Antilles du groupe familial. 

Exilé fiscal depuis 2003, l'air de Genève est assurément plus respirable que celui de Paris où il a vécu les pires heures après la mort de son père Robert Hersant : cession de la Socpresse au groupe Dassault en 2004, dépôt de bilan et liquidation de la Comareg et des gratuits ParuVendu en novembre 2011, pression des banques pour céder L'Union de Reims, Paris-Normandie, L'Ardennais, L'Est-Éclair, Libération-Champagne et L'Aisne Nouvelle... 

En Suisse romande, il a su appliquer les bonnes recettes pour ne pas retomber dans les erreurs du passé : mutualisation des moyens et diversification des activités (quotidiens, hebdos, impression, sociétés de distribution et affichage). (1)


La nouvelle aventure du groupe ESH Médias débuta en 2001 avec des quotidiens très implantés localement : La Côte à Nyon, où il prend une participation majoritaire dans le groupe Filanosa, puis dans la Société neuchâteloise de presse (L’Express de Neuchâtel et L'Impartial)

En 2010, ce sera le quotidien du Valais Le Nouvelliste à Sion, du groupe Rhône Média. Les autres titres sont ArcInfo, ArcHebdo, La Côte Hebdo, Le Journal de Cossonay, Le Journal de Sierre et La Gazette de Martigny.

En 2011, il créé l'ARP (Agence romande de presse) qui fournit toutes les informations générales nécessaires à l'ensemble des titres.


Philippe Hersant est épaulé par Stéphane Estival. Cet ancien responsable des activités outre-mer de GHM pendant dix ans est son DG depuis 2014. En juin 2021, il est devenu le président des éditeurs romands. 

Le fils Sébastien Hersant, est directeur de la transformation digitale depuis 2018 et directeur général adjoint depuis avril 2021. Diplômé d'une école de commerce à Angers et d'un master en management des médias, il a débuté comme responsable du pôle numérique à Nice-Matin en 2012, après des passages à L'Union et au Monde.


En 2004, Philippe Hersant a investi à hauteur de 34 % dans l’opérateur de télévisions Antennes locales à Grenoble, Nîmes, Troyes, Caen, Paris. Également actionnaire de TV8 Mont-Blanc, Antilles-Télévision, seuls Télé Grenoble Isère et Canal 32 à Troyes ont été conservés. Avec ESH Médias il est actionnaire de TV Léman Bleu, TVM3 et Radio Rhône SA.


Fusions et investissements


Avec la chute des recettes publicitaires, ESH a dû recourir à des économies d'échelle. 

En janvier 2018, L'Express et L'Impartial fusionnent après plusieurs années de rédaction commune. 

En 2019, ESH Médias inaugure son nouveau centre d'impression à Monthey où tous les titres du groupe sont désormais imprimés. Le papier représente encore 90 % de l'activité médias, pour 10 % de lecteurs digitaux. (2)

Un investissement de 20 millions de francs suisses, indispensable pour limiter les pertes dans un contexte de grande fragilité pour la presse suisse ces dernières années, accrue par la pandémie du Covid : en 2018, le groupe Tamedia a arrêté la version papier du Matin de Lausanne après la fusion des rédactions du Matin et de 20 MinutesDéjà en 2017, Le Temps avait du licencier et le groupe Ringier Axel Springer a fermé L'Hebdo après 35 ans d'existence.



(1) En mars 2021, FrappeCom Suisse SA a été intégrée au groupe ESH Médias qui en détient 100 % du capital-actions. Un élément important dans la perspective d'un contrat d'affichage du Valais remporté par sa filiale Horizon!. FrappeCom Suisse est la seule entreprise à proposer un réseau routier de panneaux digitaux en Suisse Romande.

(2) Interview de S. Estival au Temps : "Nous ne croyons pas à une disparition du papier" (3/2/2019)

(3) Enquête des Échos : La chute de la maison Hersant, par Anne Feitz (3/7/2012) 



CHRONOLOGIE 


Août 2007 : GHM achète La Provencepour 160 M€ au groupe Lagardère avec le gratuit  Marseille-Plus mais aussi Nice-Matin, Var Matin et Corse-Matin (titres détenus depuis 1999 par Lagardère). La dette bancaire de GHM est alors de plus de 200 M€. Les actionnaires familiaux apporteront 80 M€ sous forme d'obligations mais dans l’incapacité de rembourser l’emprunt contracté pour acheter ces nouveaux titres, GHM devra procéder à la cession d'actifs, conservant provisoirement Antilles-Guyane Médias (jusqu’en 2017).

2008 : lors de l'acquisition de la Comareg pour 135 M€ en 2003, l'endettement ne semblait pas risqué compte tenu du potentiel mais c'était sans compter sur l'effondrement du marché publicitaire qui, en 2008, frappa de plein fouet la presse gratuite d'annonces concurrencée par les sites spécialisés (Le Bon Coin, Se Loger). 

2011 : En novembre, la liquidation judiciaire de la Comareg entraînera le plus gros plan social de l'année. GHM aurait-il pu investir davantage dans le numérique ? 

Interrogé par Les Échos en juillet 2012, Philippe Hersant, donne sa version de cet échec cuisant : « On nous a reproché d'avoir retardé le passage à la gratuité des petites annonces. Mais elle représentaient encore 60 M€ de chiffre d'affaires en 2009 : il était impossible alors de décider de se couper un bras. D'autant que cette évolution aurait aussi conduit à de lourdes réorganisations » (...) « Nous avons investi 49 M€ dans le numérique entre 2007 et 2011, par exemple dans une plate-forme commune utilisée par nos titres pour leurs sites Internet. Nous avons aussi engagé des plans de modernisation, mais uniquement par des pré-retraites. Nous n'avons jamais pu, en raison de l'opposition de la Filpac-CGT, aller au delà, même depuis 2008 pour faire face à la crise ». (3)

2012 : en moins de trois ans, le chiffre d'affaires de GHM est en baisse de 300 M€ soit 30 % de moins qu'en 2007. GHM est en danger

Après avoir négocié des mois avec Rossel, un accord prévoyait de regrouper des titres dans une société commune pour arriver à un équilibre mais le refus de la CGT d'accepter le plan de restructuration prévu à L'Union entraîna le renoncement du groupe belge en juillet 2012. En février, Paris-Normandie sera mis en redressement judiciaire.

Par ailleurs, les banques créancières réclamaient 215 M€. La liquidation judiciaire du groupe sera évitée, GHM apportant la moitié d’une augmentation de capital de 48 M€ pour restructurer La Provence en difficulté. L’autre moitié provient de son associé Bernard Tapie à qui l’on prête alors l’intention de briguer la mairie de Marseille aux municipales de 2014. 

2013 : en janvier, l’offre acceptée par les banques, le tribunal de commerce de Paris confirme la reprise par Bernard Tapie pour 51 M€, les banques abandonnant 75 % de 165 M€ de créances. 

En juillet, GHM annonce la cession complète de La Provence à GBT (Groupe Bernard Tapie). 

2015 : le belge Nethys entre au capital (11 %) mais cette participation sera cédée en 2019 à Xavier Niel qui dans le même temps rachète les 34 % de Nethys dans Nice-Matin. 

Avec une prévision de pertes de 7 M€, Tapie décide en 2020 de céder 89 % de ses parts restantes pour régler ses dettes. Son décès en octobre 2021 a redistribué les cartes dans une bataille juridique entre le patron de Free et Rodolphe Saadé, patron de CMA-CGM (leader mondial du transport maritime) pour prendre le contrôle du groupe régional. 




jeudi 11 novembre 2021

Presse et vie politique française

Histoire de la presse et histoire de la vie politique française sont indissociables avec des noms incontournables à connaître.


Léon Blum (1872-1950)

Léon Blum figure du socialisme, a été dans sa jeunesse critique littéraire à la Revue Blanche où il collabore à partir de 1892.
Après la scission du congrès de Tours, où L'Humanité se rallie au parti communiste, il devient le directeur politique du quotidien  Le Populaire, organe officiel de la SFIOaux côtés de son fondateur Jean Longuet, petit-fils de Karl Marx. 
Une fonction qu'il conservera jusqu'à sa mort. Le journal disparaît en février 1970.


Aristide Briand (1862-1932)

Aristide Briandstagiaire au barreau de Saint-Nazaire en 1886, s'engage en politique et collabore à la Démocratie de l'Ouest
Elu conseiller municipal radical-socialiste en 1888, il devient directeur politique de L'Ouest Républicain, fondé en 1889, qui paraissait les mardi, jeudi et dimanche.
En 1900 il s'inscrit au barreau de Pontoise et publie des articles dans La Lanterne.
Devenu ministre de l'Instruction publique en 1906, il débute alors une longue carrière politique. 
Briand obtiendra le Prix Nobel de la Paix en 1926.

Georges Clemenceau (1841-1929)

Georges Clemenceau, médecin, député républicain radical, maire du 18e arrondissement puis président du conseil municipal de Paris en 1875-1876, fonde le 13 janvier 1880 le quotidien La Justice où il se révèle un polémiste redoutable. Le rédacteur en chef est Camille Pelletan, venu du Rappel

Endetté, Clemenceau fait entrer dans le capital de son journal l'Américain Cornélius Herz, qui sera impliqué dans le scandale de Panama
Clemenceau, accusé par Paul Déroulède, alors député boulangiste, d'être à la solde de l'étranger, la polémique gonfle avec Paul Deschanel qui renouvelle l'attaque depuis la tribune de l'Assemblée le 26 juillet 1894. Les deux hommes se départageront dans un duel à l'épée, relaté par le journal La Patrie. Blessé légèrement au visage Deschanel renonce à poursuivre le combat...
Clemenceau collabore aussi à L'Aurore et prend la défense de Dreyfus. 
Sénateur du Var en 1902, il devient ministre de l'Intérieur en 1906 et président du Conseil jusqu'en 1909. 
Retourné au Sénat, il fonde L'Homme libre, rebaptisé L'Homme enchaîné, suite à la censure au début de la guerre de 1914.
A nouveau président du Conseil en novembre 1917, le "Père la Victoire" négocie la Conférence de la paix de Paris. 
Mis en minorité au sein du groupe républicain il renonce à se présenter à l'élection présidentielle de 1920 et quitte la vie politique.

Marcel Dassault

Gaston Defferre (1910-1986)



Gaston Defferre député socialiste des Bouches-du-Rhône depuis 1945 sera réélu mairie de Marseille en 1953 en bénéficiant du soutien indéfectible du quotidien Le Provençal, jusqu'à sa mort en 1986.

À la libération de Marseille le 21 août 1944, trois hommes - un résistant, un truand du milieu local, et un militaire membre des FFI -  s'emparent du journal  Le Petit Provençal. Ce quotidien publié depuis 1880 avait soutenu le régime de Vichy.

L'opération commando est menée pour Defferre qui dirige un réseau de résistance. Avec son épouse, ils s'attribuent une majorité des parts de l'entreprise de presse.

Le journal est rebaptisé Le Provençal, nom conservé jusqu'en 1997, lorsqu'il fusionne avec Le Méridional (quotidien orienté à droite, racheté par Defferre en 1971) pour devenir La Provence

Le groupe Hachette, alors présidé par Jean-Luc Lagardère avait racheté Le Provençal en 1987, à la mort de Gaston Defferre.

Avocat, ministre de la France d'Outre Mer sous la IVe République, il prépara la décolonisation de l'Afrique noire. Opposant à De Gaulle, il sera candidat à la présidentielle de 1969, en tandem avec Pierre Mendès-France. Ils n’obtiendront que 5 % des suffrages.

En 1981, après l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République, il devient ministre de l'Intérieur. On lui doit les lois de décentralisation.

Bernard Tapie deviendra en 1993 l’actionnaire majoritaire de La Provence, de Var Matin et de Corse Matin. Au parti radical, deux fois ministre de la Ville, député des Bouches-du-Rhône, ses ennuis judiciaires mettront un terme à sa carrière politique. Il meurt en octobre 2021, atteint par le cancer.





Jean Jaurès (1859-1914)

Jean Jaurès fait ses premières armes de journaliste, en 1887, à La Dépêche de Toulouse. Durant l'affaire Dreyfus, il prend la défense du capitaine et pointe l'antisémitisme dont celui-ci est victime. 
Battu aux élections de 1898, Jaurès devient co-directeur de La Petite République, journal socialiste républicain, rebaptisé La Petite République socialiste, dirigé tour à tour par Alexandre Millerand, Jules Guesde, Alfred Léon Gérault-Richard et Jaurès. 
Dans ces colonnes il publie "Les preuves relatives à l'affaire Dreyfus".
Le 18 avril 1904, Jaurès sort le premier numéro du quotidien L'Humanité, dont il est le fondateur et le directeur. 

Ses positions pacifistes lui valent d'être assassiné par le nationaliste Raoul Villain à la veille de la guerre, le 31 juillet 1914, alors qu'il se trouve au Café du Croissant, à l'angle du n° 22 de la rue du Croissant et du n°146 rue Montmartre. L'Humanité était imprimée au n°142.



Pierre Laval (1883-1945)

Pierre Laval, socialiste, débute en politique en 1911 en étant battu dans une législative partielle. En 1914, il décroche la 2e circonscription de Saint-Denis (Seine) et devient à 31 ans le benjamin des 103 députés socialistes. En 1920, au congrès de Tours, sa section d'Aubervilliers passe du côté communiste. En 1923, il devient maire d'Aubervilliers avec une liste de transfuges de la SFIO. Aux législatives de 1924, sa liste du Cartel des gauches l'emporte mais en 1926 il abandonne la gauche. Il devient sénateur de la Seine en 1927 sur une liste d'Union nationale républicaine. 
Avocat prospère, proche des syndicalistes de la CGT qu'il défend, il rachète en 1927 la majorité des actions de la Société des Imprimeries Montlouis et du journal Le Moniteur du Puy-de-Dôme, organe radical proche d'Etienne Clémentel, qui sera élu sénateur en 1935.
Laval fera fortune en rachetant Radio-Lyon en 1928, puis Le Lyon républicain
Il participe à la création de l'agence de publicité, le Crédit commercial de la publicité et rachète d'autres quotidiens de province : La Sarthe, l'Echo républicain de l'Ouest, le Régional de l'Ouest, le Petit Var et le Petit Niçois
En 1931, avec une plus-value de trois millions de francs, il revend tous ses journaux à Raymond Patenôtre tout en conservant leur contrôle politique.
Plusieurs fois ministre et président du Conseil, il est vice-président du Conseil de l'Etat français dirigé par Pétain de juillet à décembre 1940, puis chef du gouvernement de 1942 à 1944. Condamné à mort pour haute trahison il sera fusillé le 15 octobre 1945.

Alexandre Millerand (1859-1943)

Alexandre Millerand, brillant avocat et député de Paris à l'âge de 26 ans en 1885, il collabore à La Justicele journal de Clemenceau. 
En 1899, il entre au gouvernement comme ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes.
Ministre de la Guerre en 1912 puis de 1914 à 1915, il devient président du Conseil en janvier 1920 avant de devenir président de la République en septembre, suite à la démission de Paul Deschanel pour raisons de santé, sept mois après avoir succédé à Raymond Poincaré.

Maurice Sarraut (1869-1943)

Maurice Sarraut entre à 18 ans à La Dépêche de Toulouse (prédécesseur de La Dépêche du Midi). Le journal a été fondé en 1870 pour donner des nouvelles du front aux femmes de soldats. 
En 1892, Sarraut ouvre l'agence parisienne du journal et devient directeur administratif en 1909.
Président du Parti radical-socialiste en 1926-1927, sénateur de l'Aude de 1913 à 1932, date à laquelle il démissionne pour devenir propriétaire de La Dépêcheil soutient son frère Albert Sarraut (1872-1962), plusieurs fois ministre, président du Conseil en 1933 et 1936, deux fois gouverneur de l'Indochine de 1911 à 1914 et de 1917 à 1919.
A la suite d'une tentative d'acquisition du journal par Maurice de Rothschild,  Jean-Baptiste Chaumeil (1856-1930), entrepreneur en travaux publics, et maire radical-socialiste de Valence-d'Agen (Tarn-et-Garonne) entre dans le capital en 1925. 
Après l'armistice de 1940, Sarraut approuve le régime de Pétain, soutenu par son journal. 
Détesté par les ultras de la Collaboration, Sarraut, arrêté par la Gestapo en janvier 1943, sera libéré grâce à son ami René Bousquet mais sera assassiné par la Milice le 2 décembre 1943. (Bousquet, secrétaire général de la police et organisateur de la rafle du Vel d'Hiv, acquitté par la Haute Cour de Justice en 1959, siègera jusqu'en 1971 au conseil d'administration de La Dépêche du Midi. Il sera assassiné chez lui en 1993).

La Dépêche de Toulouse, interdite de publication à la Libération pour collaboration, Jean Baylet, le neveu de Chaumeil, qui a été directeur administratif en 1927 puis rédacteur en chef, mènera la bataille dès l'ouverture du procès contre le journal pour faire reparaître une nouvelle Dépêche du Midi sous-titrée "journal de la Démocratie".
Elu député du Tarn-et-Garonne en 1946, leader de la gauche du parti radical, il dirigera le quotidien régional du 22 novembre 1947, jusqu'à sa mort le 29 mai 1959. Son épouse Evelyne lui succèdera jusqu'en 1995 tout en étant maire de Valence-d'Agen et présidente du conseil général du Tarn-et-Garonne. 
Elle passera le flambeau à son fils Jean-Michel Baylet, à la mairie et au journal. Président du Parti radical de gauche de 1996 à 2016 et ministre en 2016-2017, il est aujourd'hui à la tête du groupe La Dépêche-Midi Libre.


Alexandre Varenne (1870-1947)

Alexandre Varenneavocat à la Cour d'appel de Paris, collabore aux journaux Le Petit Clermontois et le Stéphanois et en 1897, dans le Puy-de-Dôme, à La Volonté, avant de devenir secrétaire de rédaction de La Lanterne, animée par Aristide Briand et René Viviani. En 1901, il adhère au Parti socialiste français de Jaurès. Appelé à  L'Humanité après 1902, il en devient secrétaire de rédaction et publie dans le Puy-de-Dôme, l'hebdomadaire  L'Ami du peuple
Fondateur du journal La Montagne le 4 octobre 1919, il crée également La Politique en 1930.
La Fondation Alexandre et Marguerite Varenne, reconnue d'utilité publique depuis 1988, oeuvre à la promotion et à la valorisation des métiers du journalisme. Elle organise annuellement des prix et attribue des bourses d'études. La Fondation est aussi l'actionnaire de référence du quotidien régional La Montagne, du groupe Centre-France.



Maurice Viollette (1870-1960)

Maurice Viollette, né à Janville (Eure-et-Loir) en 1870 était avocat. Secrétaire d'Alexandre Millerand en 1896, il est parachuté à Dreux pour les législatives de 1902. N'ayant pu prendre le contrôle du Réveil Nationail fonde L'Action Républicaine.
Le 23 février 1902, paraît le premier numéro de ce bi-hebdomadaire dont il est le propriétaire et directeur. Cette publication lui servira pour la conquête de la mairie de Dreux en 1908, et pour ses réélections comme député radical d'Eure-et-Loir, en 1906, 1910 et 1914. 
En 1919 il est battu par un "poilu" et profite des difficultés financières du journal Le Progrès d'Eure-et-Loir pour le racheter et l'arracher aux radicaux passés à droite. Il le rebaptise L'Indépendant.
Viollette, franc-maçon influent, a été ministre du Ravitaillement en 1917, gouverneur de l'Algérie de 1925 à 1927, vice-président du Conseil sous le Front Populaire de 1936 à 1938. Il est l'auteur du projet de loi Blum-Viollette, qui voulait donner le droit de vote et la citoyenneté française aux élites algériennes. En 1931 il publie un livre prémonitoire "L'Algérie vivra-t-elle ?"
Paradoxalement, Violette n'aimait pas la presse : contre Le Matin, quotidien lancé en 1883 par des financiers américains, racheté après le scandale de Panama par Maurice Bunau-Varilla, il dépose un projet de loi en 1910 visant "les photos, dessins et gravures trop saignantes". Dans le préambule de sa loi il écrit : " On ne laisse échapper aucun meurtre, aucun assassinat. Quand il s'en produit un, c'est joie et profit. On tire à la ligne le plus possible..." 
Viollette se mettra à dos tous les directeurs de journaux au nom de la liberté de la presse. Le Petit Journal estimait qu'il préparait "une nouvelle censure à la Charles X". Le projet de loi sera enterré...
En 1940, Viollette saborde ses journaux. Révoqué par Vichy, il est placé en résidence surveillée.
En octobre 1959, l'Action est rachetée par le groupe Hersant. 
Reprise par le groupe Publihebdos en 2007, l'édition de Dreux disparait début 2010. Seule, subsiste l'édition de Nogent-le-Rotrou.



Citons également :


François Arago (1786-1853)

François Aragobrillant polytechnicien, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, se lance dans la politique après la mort de sa femme en 1829. En 1830, il est élu député des Pyrénées-Orientales.
Depuis 1815, il n'existe dans ce département qu'un seul journal, le Mémorial administratif des Pyrénées-Orientales. Cette publication préfectorale est l'émanation de la politique gouvernementale.
Les opposants à la Monarchie de Juillet fondent le 1er janvier 1846 L'Indépendant des Pyrénées-Orientales pour soutenir la candidature de Arago aux élections législatives.
Un soutien efficace car il sera élu avec un score de 98,9%.
Pour avoir continué de paraître sous le régime de Vichy et l'Occupation allemande, le journal est interdit à la Libération mais bénificiera d'un non-lieu.
Le 18 avril 1950  sous le titre L'Indépendant du matin, puis L'Indépendant catalan et finalement L'Indépendant. Depuis 2015, il est l'un des titres du Groupe La Dépêche-Midi Libre.


Paul de Cassagnac (1842-1904)
Député bonapartiste, inventeur du surnom de La Gueuse, pour désigner la République, il fonde en 1862 L'Indépendance parisienne
Rédacteur en chef du Diogène, puis du Pays, dirigé par son père, il s'engage pendant la guerre de 1870. Elu député en 1876, à Condom (Gers), il soutiendra le gouvernement de Mac Mahon. 
En 1886 il fonde le quotidien L'Autorité dont la devise est "Pour Dieu, pour la France ! ".

Yves Guyot (1843-1928)
Licencié en droit, il quitte son Dinan natal pour Paris en 1864 et devient secrétaire de rédaction de L'Aéronaute, revue fondée par Nadar. Proche de Gambetta, il accepte la direction de L'Indépendant du Midi à Nîmes en 1868. Opposé au Second Empire, il est condamné plusieurs fois et devra quitter le journal en 1869. Il collabore au journal Les Droits de l'homme à Montpellier et tente de lancer un journal de la "démocratie radicale" dans le Gard. De retour à Paris, il poursuit sa carrière de journaliste dans les milieux républicains ce qui lui vaut d'être emprisonné en août 1870. Il collabore au Rappel, interdit en mai 1871, et fonde en septembre La Municipalité, organe des républicains radicaux du conseil municipal de Paris. Il écrit aussi pour Le Radical et La Lanterne
En 1876, le député Menier (l'industriel chocolatier) financera le quotidien Le Bien Public, dont il devient rédacteur en chef. Zola y sera critique dramatique. 
Elu député (Gauche radicale) de Paris en 1885,  ministre des Travaux publics de 1889 à 1892, il devient directeur politique du quotidien Le SiècleOriginalité, il déplace l'éditorial en 3e page, partisan "des faits d'abord, des opinions ensuite ". De 1893 à 1895 il collabore au quotidien Le Matin où il défend ses convictions antisocialistes. De 1896 à 1898 il dirige la rubrique économique au Journal des Débats. 
Fin 1909 il dirige le Journal des Economistes et en 1911 il devient directeur de l'Agence économique et financière (future Agefi).

Charles Maurras (1868-1952)
A 19 ans il entre au quotidien catholique L'Observateur français. 
En 1894 il collabore au journal La Cocarde de Maurice Barrès. En 1896, La Gazette de France l'envoie couvrir les premiers jeux olympiques modernes à Athènes. Antidreyfusard, il rejoint l''Action française en 1899.
Directeur du quotidien L'Action française, organe du nationalisme intégral, fondée le 21 mars 1908, il prône une monarchie héréditaire, antiparlementaire et un antisémitisme d'Etat. Après le 6 février 1934, le journal gagne dix mille abonnés de plus. En 1936, il purge huit mois de prison pour avoir écrit à propos de Léon Blum : " C'est un monstre de la République démocratique. (...) C'est un homme à fusiller, mais dans le dos ". Elu à l'Académie française en 1938, le président de la république Albert Lebrun refuse de le recevoir comme le voulait l'usage.
Opposé à l'Allemagne, il soutiendra le régime de Vichy et sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale en 1945, pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi. L'Action française sera interdite à la Libération. En 1947, lui succède le périodique Aspects de la France. Maurras y collabore sous le pseudonyme d'Octave Martin. Emprisonné à Clairvaux, il sera gracié par le président Vincent Auriol en 1952, huit mois avant sa mort. 

Jules Méline (1836-1925)
Avocat à Paris sous le Second Empire, il participe en 1861 à la fondation de l'hebdomadaire Le Travail avec Clemenceau. Député des Vosges de 1872 à 1903, il devient président de la Chambre des députés en 1888-1889. Président du Conseil de 1896 à 1898, défenseur du monde agricole, il met en place des mesures protectionnistes, en 1892. On lui doit la création de l'Ordre du Mérite Agricole.

Maurice Rouvier (1842-1911)
Banquier à Marseille, il créé avec Gaston Crémieux la Ligue de l'Enseignement et collabore aux journaux qui soutiennent GambettaLe Peuple, puis Le Rappel de la Provence, et L'Egalité. A la chute de l'Empire, il est élu député de l'Union républicaine en 1871. En 1881, il devient ministre des Colonies dans le ministère Gambetta, puis en 1884-1885 ministre du Commerce de Jules Ferry. En 1887 il est nommé président du Conseil, et ministre des Finances, des Postes et du Télégraphe. Il sera impliqué dans le scandale des décorations et démissionne. Il redevient ministre des Finances en 1889. En 1892-93 il sera mis en cause dans le scandale de Panama. Il est considéré comme l'un des républicains les plus corrompus de son époque.

Alexandre Ribot (1842-1923)
Avocat, élu député républicain modéré de Boulogne (Pas-de-Calais) en 1878, il sera le rédacteur en chef du journal centre gauche Le Parlement fondé par Jules Dufaure (président du Conseil et ministre de la Justice 1877-1879, et Georges Picot). Principal adversaire du Parti radical, il refusa de voter les crédits réclamés par le cabinet Ferry pour l'expédition du Tonkin et aida Clemenceau à renverser ce ministère en 1885. Il redeviendra président du Conseil en 1892-1893, puis en 1895, 1914 et 1917.



L'affaire Dreyfus


Emile Zola publie son fameux "J'accuse" le 13 janvier 1898 en première page du quotidien parisien L’Aurore 
Publié sous la forme d'une lettre ouverte au président de la République, Félix Faure, le texte accuse le gouvernement de l’époque d’antisémitisme dans l’affaire Dreyfus.

En 1894, Dreyfus, officier français d’état-major d’origine juive, accusé à tort d’avoir livré des documents à l'Allemagne, est condamné à l'emprisonnement à perpétuité et déporté sur l'île du Diable en Guyane. Le véritable traitre, le commandant Esterhazy, est identifié en 1897. Devant le Conseil de guerre, il sera acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898.
C'est ce verdict qui poussa Zola à réagir, en lançant par voie de presse des accusations contre dix acteurs de l’affaire, dont le ministre de la Guerre et le chef d’état-major de l’armée.
L'Aurore du jeudi 13 janvier 1898 décuplera son tirage. Les 300.000 exemplaires (au lieu de 30.000 habituellement) s'arracheront en quelques heures. Zola tombe sous le coup de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881.
Condamné à un an de prison et à 3 000 francs d'amende, la peine maximale, Zola s'exile en Angleterre le 18 juillet 1898.
Le jugement de Dreyfus est finalement cassé et il comparaît devant un nouveau conseil de guerre en août 1899, à Rennes. 
Le 9 septembre, Dreyfus est à nouveau reconnu coupable avec des circonstances atténuantes...
Dans L'Aurore du 12 septembre, Zola qui est rentré en France, écrit : « Je suis dans l'épouvante, […] la terreur sacrée de l'homme qui voit l'impossible se réaliser, les fleuves remonter vers leurs sources, la terre culbuter sous le soleil. Et ce que je crie, c'est la détresse de notre généreuse et noble France, c'est l'effroi de l'abîme où elle roule. »
Le gouvernement décide finalement de gracier Dreyfus, et Zola mènera le combat pour contester la loi d'amnistie destinée à "blanchir" l'ensemble des acteurs de l'affaire.

La presse issue de la Résistance

Plusieurs journaux clandestins publiés par la Résistance ont joué un rôle important dans le paysage médiatique de l'après Seconde Guerre Mondiale.

Combatorgane du Mouvement de libération française est lancé en décembre 1941. Georges Bidault en sera le rédacteur en chef. Albert Camus sera dans l'équipe de rédaction de 1943 à 1947. Quotidien, il disparait en 1974.

Défense de la Francefondé le 15 août 1941, devient France Soir après la Libération, avec Pierre Lazareff. Le quotidien cesse de paraître en 2011.

Le Franc-Tireur, lancé en décembre 1941, animé par des radicaux-socialistes, il paraît jusqu'en 1957. Racheté par l'italien Cino Del Duca, à la tête des Editions mondiales et producteur de cinéma, il devient Paris-Journal puis Paris Jour en 1959, premier quotidien au format tabloïd. Il cessera de paraître en 1972.

L'Humanité,  journal fondé par Jaurès, interdit en août 1939 par le gouvernement Daladier suite au Pacte germano-soviétique, reparaît au grand jour le 21 août 1944 et reste l'organe officiel du Parti communiste.

Libération, édité par le mouvement de résistance Libération Sud, est lancé en juillet 1941 par Raymond Aubrac et Emmanuel d'Astier de La Vigerie. Il sera publié jusqu'en 1964. Le titre sera repris en 1973 par Jean-Paul Sartre et Serge July.

Rares seront les journaux à se saborder lors de l'occupation allemande en 1940. 
Outre Le Canard Enchaîné, citons les quotidiens Le Populaire, de Blum, et L'Intransigeant
Son supplément sportif, Match L'Intran, racheté en 1938 par Jean Prouvost, deviendra en 1949 Paris Match.
L'Intransigeant reparaîtra en 1947 pour être absorbé en 1948 par Paris-Presse, qui deviendra Paris-Presse L'Intransigeant, absorbé en 1970 par France Soir. 


La presse satirique

Le Bonnet Rouge paraît de 1913 à 1922. Hebdomadaire puis quotidien à partir de 1914, ce journal satirique républicain et anarchiste sera impliqué dans plusieurs scandales de la Première Guerre Mondiale, où il adopte une ligne éditoriale pacifiste et antimilitariste, entraînant la censure. 
Une polémique était entretenue par Léon Daudet, dans L'Action Française, qui lui reprochait un rapprochement avec les Allemands. Le ministre des finances Joseph Caillaux finança des articles prenant la défense de sa femme accusée du meurtre de Gaston Calmette, le directeur du Figaro, le 16 mars 1914.

Le Canard Enchainé a eu 100 ans en 2015. Fondé le 10 septembre 1915 par Maurice Maréchal, journaliste au Matin, et le dessinateur Henri-Paul Gassier, qui ont échappé aux tranchées, il "ferme son bec" faute de moyens, après cinq numéros. Alors que la censure régnait, refusant le moindre centime de publicité pour rester indépendant, le palmipède renait le mercredi 5 juillet 1916. 
Lors de l'affaire Stavisky, en 1934, il publia cette manchette révélatrice de son humour : Stavisky s'est suicidé d'une balle qui lui a été tirée à bout portant...
Le 11 juin 1940 le Canard se saborde pour reparaître le 6 septembre 1944.

Documentation utile

La presse écrite en France au XXe siècle. Laurent Martin (LGF, 2005)


Histoire de la presse en France XX-XXIe siècle. Christian Delporte, Claire Blondin, François Robinet (Armand Colin, 2016)

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...