vendredi 31 mars 2017

Comprendre d'où vient l'info !

Mercredi 29 mars 2017, j'ai répondu à la demande de Mme Frédérique Lamy, documentaliste au lycée Ozenne à Toulouse, pour intervenir devant des élèves de STMG (filière technologique management et gestion), sur l'économie de la presse.

Une intervention effectuée dans le cadre de la Réserve citoyenne et de la Semaine de la Presse, sur le thème "D'où vient l'info ?", préconisé par le CLEMI.
Comment distinguer l'info de l'intox, comment avoir l'esprit critique et ouvert face au déluge de "fake news" et "d'hoaxs" qui envahissent les réseaux sociaux ?
Les lycéens ont planché sur trois autres thématiques annexes :
- informer / communiquer ? Quelles différences ?
- la viralité de l'info en prenant l'exemple de la propagande d'infos autour de l'élection américaine.
- l'influence des actionnaires et la concentration des médias, autour de l'exemple du groupe Bolloré.

Infographie Le Monde Diplomatique / Acrimed - mars 2017
Les élèves ont notamment étudié la carte heuristique réalisée par Le Monde Diplomatique intitulée "Médias français : qui possède quoi"

Les questions posées étaient :
Que révèle cette carte ? Analysez en particulier le groupe Bolloré, qui contrôle l'information, de sa production à sa diffusion.
Ces grandes entreprises familiales ont-elles pour métier la presse ?
Quels autres domaines professionnels ?
Quels risques celà entraîne-t-il ?

Les élèves ont comparé des articles tirés de Direct Matin et La Voix du Nord consacrés à un grave accident de train, survenu le 21 octobre 2016, au Cameroun, où le réseau ferré est lié au groupe Bolloré. Le quotidien gratuit - propriété du groupe Bolloré - a bien mentionné la catastrophe sans mentionner le groupe Bolloré. Une auto-censure caractérisée, alors que le quotidien Lillois (qui appartient au groupe belge Rossel) a apporté cette précision.

Question aux élèves : quelles sont les différences entre les deux articles ?
Autre article, tiré du journal en ligne All Africa, qui traitait également de l'accident mais d'une manière très partisane et émotionnelle.
Questions aux élèves : Cet article est-il "neutre" ? Quel message moralisateur veut faire passer ce journal ?

Autre article analysé : dans L'Express du 22 juin 2016 sur des scandales de censure et les démissions d'animateurs au sein du groupe Canal Plus.

A propos de la concentration des médias, une fiche pédagogique du CLEMI résume la situation :
"Plus la concentration progresse, plus le pluralisme qui est au coeur de toute vie démocratique, est menacé".
" La concentration des médias est liée à des grandes fortunes dont la presse n'est pas le métier. Elle obéit plus souvent à des logiques d'influence que des logiques industrielles. La normalisation économique se double du même coup souvent d'une normalisation éditoriale ".

Je suis intervenu pour préciser les origines de la concentration des médias, à partir des années 60, et l'intérêt qu'il y avait à moderniser une presse issue de l'après-guerre.
Confrontés aux investissements importants, les sociétés de presse fonctionnant souvent avec un actionnariat fermé, se sont retrouvées sous-capitalisées.
En s'adressant à des industriels, bénéficiant souvent d'appuis politiques, la presse pouvait alors faire face aux défis de son développement.
Les groupes Hersant, Lagardère, ont pu ainsi se développer...
Aujourd'hui, le paysage s'est complexifié autour de groupes industriels disposant de holdings financières bénéficiant d'avantages fiscaux...
Il a également été question de la loi anti concentration qui n'a pas été appliquée depuis 2012.
Cette loi, promulguée en 1984, et souvent appelée "loi anti-Hersant", a vu plusieurs de ses articles abrogés car non constitutionnels.
Il en résulte que certains groupes agissent en toute légalité alors que la concentration est manifeste. C'est notamment le cas pour le groupe La Dépêche depuis sont rachat du groupe Midi Libre en juin 2015. Une situation particulièrement vraie dans l'Aveyron et l'Aude. Au moment du rachat, l'autorité de la Concurrence - organisme indépendant où siègent des représentants du Conseil d'Etat - avaient insisté sur la nécessité de respecter l'indépendance éditoriale de chacun des titres.

L'échange avec les élèves a aussi permis de rectifier certaines idées reçues sur la responsabilité des journalistes, leur indépendance.
Un élève laissait entendre que la banque Rothschild était influente dans les médias français. 
Pour éviter toute manipulation et fausse information, j'ai répondu au contraire qu'elle a perdu beaucoup d'argent en investissant à perte dans Libération. 

En 2005, Edouard de Rothschild a investi 20 M€ en entrant dans le capital à hauteur de 38,8 %. 
En 2007, le journal était endetté pour 15 M€. Une dette qui passera à 52 M€. 
Au bord de la faillite, une recapitalisation devenait indispensable. Rothschild obtiendra le départ du directeur-fondateur Serge July et en 2012, il fera entrer Bruno Ledoux, directeur du groupe immobilier Colbert, qui apportera 7,6 M€, et qui deviendra également actionnaire à 38,8 %.
En 2014, Rothschild jettera l'éponge, et Ledoux fait rentrer l'homme d'affaires Patrick Drahi (Groupe SFR) qui investira 14 M€. Aujourd'hui, il contrôle 85 % de l'actionnariat.


Collège Montesquieu à Cugnaux : le 2 février 2018, à la demande de Mme Mireille Espenan, professeur documentaliste, j'ai répondu aux questions des élèves de classes de 4e et 6e. 

Le journal du collège "La Voix" relate ma présence. 

lundi 20 mars 2017

Ma presse à moi !

Thierry Noël est né le 30 mars 1953, 
à Paris
Après des études de chimie, il opte pour les Sciences de l'Information à Paris 7. 
Pionnier de l'informatisation de la presse à partir de 1977 dans plusieurs titres du groupe Hersant où il débuta à divers postes (L'Action républicaine, La Liberté du Morbihan, Presse Océan, Le Pays d'Auge), il poursuit sa carrière de journaliste à L'écho républicain, à Chartres, de 1984 à 1991. 
Il y sera notamment chargé de l'introduction de la mise en page sur écran au secrétariat de rédaction après avoir été chef de centre.
Nommé directeur départemental au quotidien régional La Nouvelle République du Centre-Ouest, il dirige pendant neuf ans - de 1991 à fin 2000 - l'édition des Deux-Sèvres à Niort. 
En 2001, à Tours, il devient reporter-enquêteur responsable de la rubrique Éducation au service des informations générales. 
A partir de 2003, il compte parmi les animateurs de l'édition Grand Tours, une rédaction intégrée chargée de l'actualité urbaine, qui fabrique ses propres pages et anime son réseau de correspondants.
Initiateur de la rubrique Campus, et du partenariat avec l'université François-Rabelais, consacrés à l'actualité étudiante et universitaire, il quitte l'entreprise en mai 2010 suite à un lourd plan social qui touche notamment une cinquantaine de journalistes.
Abandonnant provisoirement le journalisme, il est nommé Directeur de la communication de l'université François-Rabelais en 2011-2012. 
Parallèlement, il est formateur en économie de la presse  (EPJT), et en communication de crise (master biotechnologies).
Journaliste honoraire depuis 2015, il participe bénévolement aux actions de l'association La Chance à Toulouse, qui prépare des étudiants boursiers aux concours des écoles de journalisme. 
Il poursuit également sa mission d'éducation aux médias via le dispositif de la Réserve Citoyenne mis en place par le ministère de l'Éducation nationale, comme intervenant dans les établissements scolaires.


Mes années ORTF : 1973-1975

Mes années Hersant : 1975-1984

Mes années Echo républicain : 1984-1991

Mes années La Nouvelle République du Centre-Ouest : 1991-2010






TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...