LES ÉCHOS - LE PARISIEN : COUPES SOMBRES EN 2024
Selon La Lettre, la direction du groupe Les Échos - Le Parisien prévoit des coupes dans le budget 2024 alors qu’il affiche un chiffre d’affaires record de 420 M€ pour 2023 ( +13 M€ / 2022).
En septembre, le PDG Pierre Louette, avait préparé le terrain en exposant les enjeux des médias du groupe : les bons résultats de l’année sont liés en partie aux abonnements numériques mais leur croissance se ralentit. Sur 500.000 abonnés, la moitié sont générés par Les Échos et Le Parisien. L’autre moitié concerne Investir, Connaissance des Arts, Historia, Mezzo et Medicis TV.
Les nuages prévisibles sont liés aux surcoûts (30 M€) générés par l’inflation qui impacte le prix du papier, l’impression, la distribution, les loyers.
Des mesures d’économies ont été mises en place (sous-location de 3000 m2 de bureaux au siège boulevard de Grenelle, fermeture du studio télé des Échos, économies d’énergie, recentrage de l’événementiel. Côté charges salariales, moins de CDD recrutés en 2024 et non remplacement des salariés sur le départ.
Au quotidien économique Les Échos, en septembre dernier, la rédaction avait refusé à 66,9 % la nomination de François Vidal pour la diriger.
LE PARISIEN : LA RÉDACTION RÉCLAME UNE CHARTE ETHIQUE
5 décembre : près de 150 journalistes ont participé à une assemblée générale où l’engagement a été pris d'élaborer un texte qui précisera les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et ce malgré les « refus réitérés de la direction », souligne la SDJ du quotidien. Le texte fixera « des règles pratiques », notamment sur le traitement de sujets en lien avec l’actionnaire LVMH, « plusieurs fois sources de difficulté ces derniers mois ».
« Il ne faut pas confondre indépendance des rédactions et ligne éditoriale », a réagi la direction du groupe qui décrit Le Parisien comme un média « ni neutre, ni partisan » et rappelle que les journalistes en désaccord peuvent bénéficier d'une clause de conscience pour partir avec des indemnités de licenciement.
CRÉATION D’UN MÉDIA NUMÉRIQUE SUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Vincent Giret (CFJ), directeur de l’information et des sports à Radio France, a été chargé de la conception et du lancement d’un média numérique consacré à la transition écologique. Netexplo, filiale du groupe Les Échos-Le Parisien, spécialisée dans le décryptage de tendances, apportera sa contribution.
Ancien directeur au Parisien (2005-2007), à France 24 (2008-2010), à Libération (2010-2013), au Monde (2013-2017), il a intégré Radio France en devenant directeur de France Info. Il débuta au Matin de Paris en 1984 puis rejoindre le magazine économique L’Expansion (1994-2000).
LES ÉCHOS : inquiets d’une remise en cause de leur droit de veto sur le choix du nouveau directeur de la rédaction suite au départ de Nicolas Barré, les journalistes du quotidien économique (groupe LVMH) ont observé début juin une grève massive de 24 heures. La précédente grève remontait à 2007, au moment du rachat du titre. Depuis 2007, les statuts du quotidien et l’accord d’indépendance permettent aux journalistes de se prononcer sur le candidat proposé par l’actionnaire.
Le PDG Pierre Louette a finalement accepté un renforcement du droit de veto des journalistes.
Début septembre, le nom de François Vidal fait figure de favori pour la direction de la rédaction. Depuis 2013, il est directeur délégué de la rédaction après avoir été rédacteur en chef pendant cinq ans.
LVMH est actionnaire à 40 % des éditions Croque Futur, propriété de Claude Perdriel qui possède Challenges, Sciences & Avenir, La Recherche, Historia, L’Histoire.
Le fondateur du Nouvel Observateur, âgé de 96 ans, se donne encore deux ans avant de céder le reste de ses parts au groupe de Bernard Arnault.
En juin dernier, le comité éditorial du mensuel de vulgarisation historique Historia a contesté la nomination de Franck Ferrand comme directeur éditorial, un choix décidé par LVMH. Ce comité, composé majoritairement d’universitaires, reconnaît la « notoriété médiatique » du journaliste mais s’interroge sur ses chroniques dans Valeurs Actuelles, en rappelant que la ligne éditoriale du magazine repose sur une neutralité « absolue d’un point de vue politique et idéologique ».
BERNARD ARNAULT AUGMENTE SA FORTUNE : en juin dernier, le dernier classement Forbes indiquait que Bernard Arnault, PDG de LVMH a augmenté sa fortune de 22 milliards de dollars en un mois, prenant la tête du classement devant son rival le plus proche Elon Musk. La valeur nette de B. Arnault et de sa famille s’élève à 233,3 milliards de dollars.
BERNARD ARNAULT : DON DE 10 M€ AUX RESTOS DU COEUR
Le 4 septembre, Bernard Arnault annonce verser une aide de 10 millions d’euros aux Restos du Coeur qui connaissent des difficultés financières. Le don proviendra de la holding familiale Agache qui contrôle le groupe de luxe LVMH. Ce don ne sera pas défiscalisé, comme son don de 200 M€ en 2019 après l’incendie de Notre-Dame.
LA DIRECTION DE LA RÉDACTION MISE EN CAUSE
12 avril : le quotidien d’Ile-de-France (groupe LVMH) est en crise. Une assemblée générale a réuni la rédaction à l’issue d’une rencontre entre le PDG Pierre Louette, la DG Sophie Gourmelen, la SDJ et les syndicats. Un sévère avertissement pour Nicolas Charbonneau, le directeur de la rédaction, qui se voit reproché d’être trop « pro-gouvernemental ».
Une dérive éditoriale déplorée par une majorité de la rédaction, à qui la SDJ a posé la question : faites vous confiance à la direction pour apporter « des réponses suffisantes face à la dérive éditoriale constatée par la rédaction du Parisien ».
Sur 226 votants,191 votants ont voté non, 28 oui, 5 blancs et nuls, 2 abstentions.
Cette tempête intervient après des choix contestés d’ interviews et des Unes considérées comme partisanes dans le contexte de la réforme des retraites.
À l’issue d’une première assemblée générale le 31 mars, la SDJ dénonçait de l’autocensure, affirmant que des consignes avaient été données pour que certaines enquêtes ne soient pas réalisées.
Cette crise interne vient d’ajouter à celle vécue récemment à la direction de la rédaction des Échos, où Nicolas Barré a été « remercié » en mars dernier.
Bio-express de Nicolas Charbonneau
53 ans. Directeur de la rédaction du Parisien depuis septembre 2022 (il succédait à Jean-Michel Salvator), il a été également rédacteur en chef (2009-2012). Pendant plus de 10 ans grand reporter à Europe 1, il anima la matinale jusqu’en 2007. Rédacteur en chef de i>Télé (2007-2009). Directeur adjoint de l’information du groupe TF1 (2012) puis DG de LCI (2016). En 2017, il revient au Parisien comme directeur délégué des rédactions et est chargé du magazine.
Vice-président du Press Club de France.
LVMH DANS LE TOP 10 MONDIAL DE LA BOURSE
Selon un classement de l’agence de presse américaine Bloomberg le groupe de luxe LVMH dirigé par Bernard Arnault est entré le 14 avril dans le top 10 des plus importantes capitalisations boursières et s’élève à 447,375 milliards d’euros ou 494 Md$. Ce classement reste dominé par Apple (2.620 Md$) devant Microsoft (2.160 Md$) et la pétrolière saoudienne Aramco (1.925 Md$). Meta dépasse LVMH avec 571 milliards de dollars de capitalisation.
PATRIMOINE : LE GROUPE LES ÉCHOS-LE PARISIEN « INVESTIT »
Premier semestre 2023 : le pôle de presse financière et patrimoniale du groupe Les Échos - Le Parisien se réorganise. Le mensuel Mieux Vivre Votre Argent (acheté l’été dernier au groupe Valmonde qui le détenait depuis 2017) est venu compléter les deux autres publications Investir et boursier.com. Au total, l’audience (print et numérique) touche près de deux millions de lecteurs.Investir s’appuie sur le portail numérique des Échos et un partenariat est lancé avec Carbone 4 Finance, la société de conseil sur le climat fondée par Jean-Marc Jancovici.
Au premier semestre, Mieux Vivre Votre Argent va rénover son édition papier avec un nouveau site hébergé par Investir. Chez boursier.com de nouvelles newsletters et des tutoriels vidéos sont prévues.
> Mieux Vivre Votre Argent DFP 2022 : 98.558 ex. (- 7,54 %)
> Investir 64.621 ex. + 0,1 %
BERNARD ARNAULT AIME LE VIN
Février : la Confédération paysanne s’insurge contre l’extension du domaine viticole du groupe LVMH dans le Var. Il y a trois ans, Bernard Arnault a pris le contrôle du Château d’Esclans. Un domaine haut de gamme, accolé au Jas d’Esclans, un cru classé rosé de 55 Ha, qu’il rachète à prix d’or, plus de 100.000 € l’hectare. Le syndicat agricole espère que ces extensions vont s’arrêter avec l’entrée en vigueur en avril prochain d’une loi qui fixe un seuil d’agrandissement.Fin 2022, B. Arnault a également fait l’acquisition à Milan de la Casa Degli Atellani, un domaine historique ayant appartenu à Léonard de Vinci. Il dispose d’un vignoble de près d’1 Ha, replanté en 2014, le seul au monde existant encore dans le centre d’une métropole. Un achat (dont le montant n’a pas été révélé) qui fait suite à celui du Clos des Lambray, en Bourgogne.
DIVIDENDES, IMPÔTS À 14 % ET MÉCÉNAT
BFM Bourse et Le Canard Enchaîné annonçaient début février que l’homme le plus riche de France, avec sa famille et ses holdings auraient touché en 2019 environ 1 milliard d’euros de dividendes. Pour 2021, LVMH indiquait que la famille Arnault détenait plus de 241 millions d’actions, soit un montant théorique de 2,4 milliards d’euros de dividendes.
Arrêt sur Images constate que les médias s’abstiennent de parler des impôts de Bernard Arnault suite à une autre révélation du Canard sur son très bas taux d’imposition, inférieur à 14 %. Le « palmipède » dénonçait l’omerta en évoquant le fait que LVMH pèse 30 % des recettes publicitaires dans la presse.
Par ailleurs, les médias ont largement repris son action de mécénat qui a permis l’achat par le musée d’Orsay du tableau ‘’La Partie de Bateau’’ de Gustave Caillebotte. Il est estimé à 43 M€, mais un dispositif fiscal de 2020 permet à LVMH de réduire son impôt de 90 %, s’agissant d’une oeuvre classée trésor national. In fine, le tableau n’aura coûté que 4,3 M€ au mécène.
NOUVELLES IDENTITÉS VISUELLES AU PARISIEN
16 novembre : Le Parisien, Aujourd’hui en France et ses suppléments (Eco, Ma Terre, Parisien Olympique, P a r i s i e n É t u d i a n t , Immobilier, Économie etc) affichent un nouveau design signé Florent Guerlain, directeur de création, nommé en juin dernier.
Ce design rénové est inspiré par l’identité visuelle des produits numériques de plus en plus nombreux (harmonisation
de la typographie, couleurs, éléments graphiques). Les Unes donnent une plus large place à l’image et à l’impact des sujets.
Novembre 2022 : acquisition par Les Échos-Le Parisien de 30 % du groupe StudioFact de production audiovisuelle spécialiste du récit d’histoires vraies. Les cofondateurs Roxane Rouas-Rafowicz et Jacques Aragones conservent 70% du capital de la société.
LE PARISIEN : CHARBONNEAU SUCCÈDE À SALVATOR
1er septembre 2022 : Jean-Michel Salvator, 61 ans, directeur de la rédaction du Parisien depuis deux ans, quitte son poste mais reste « conseiller éditorial » du quotidien où il tiendra des chroniques dans le journal du week-end. Remercié officiellement pour « l’ambitieuse évolution éditoriale » et « la croissance significative des abonnements numériques », il n’avait pas su vraiment trouver la confiance de la rédaction qui lui contestait certaines prises de position politique.
Ancien rédacteur en chef des services économie et politique du JDD de 1998 à 2002, puis à la rédaction en chef d’Europe 1, directeur adjoint de la rédaction du Figaro de 2004 à 2014, avant de diriger BFM Business il avait succédé à Stéphane Albouy.
Arrivé en octobre 2020, au moment d’un plan de transformation numérique et d’économies (*), il cède la place à Nicolas Charbonneau, 52 ans (photo ci-dessus), qui occupait la fonction de directeur délégué des rédactions.
Ancien directeur adjoint de l'information du groupe TF1 et directeur général de LCI, il a été choisi au moment où LVMH, l’actionnaire majoritaire, a injecté 65 M€ pour éponger les dettes du quotidien. Fin 2018, 83 M€ avaient déjà été nécessaires.
En 2020, Le Parisien affichait près de 48 M€ de pertes qui commencent à se réduire par le développement du numérique.
(*) Fin 2020, la direction avait lancé un plan visant à atteindre 200.000 abonnés numériques en cinq ans, soit une multiplication par cinq de ce canal de diffusion.
Par ailleurs, un plan de départs volontaires avait été engagé pour réduire les effectifs d'une trentaine de personnes, afin de dégager une économie de 10 M€.
À la rédaction, le service Futurs a été créé à la rentrée 2022, avec Tanguy de l’Espinay (CFJ 2010, Sciences Po Bordeaux) nommé rédacteur en chef adjoint. Journaliste-chef de service depuis 11 ans, il a notamment été chargé de la cellule data & innovation. L’objectif est de renforcer les thématiques Environnement-Sciences-Médecine-High Tech. Le service Société élargit la couverture des sujets Psychologie - Développement personnel. Ces thématiques visent à renforcer l’offre « premium » des 75.000 abonnés numériques, notamment en vidéo.
Laurence Allezy (ESJ Paris, Deug de droit, ex-cheffe d’édition du Val d’Oise) a été nommée rédactrice en chef chargée des éditions départementales.
Octobre 2022 : Christine Monin (Sciences Po Paris, ESJ Lille, 2002), rédactrice en chef du Parisien Week-end depuis 2019 a été promue directrice de la rédaction du magazine. Précédemment, elle a été cheffe du service culture (2018-2019) et journaliste éco-société (2013-2017), après avoir couvert la culture et l’économie à La Vie.
Couplage Le Parisien - Aujourd’hui en FranceDiffusion France payée 2021-2022 :
254.407 ex. - 1,72 %
Le numérique représente 20 % du chiffre d’affaires (5 % en 2018) avec 75.000 abonnés (4000 en 2015) et l’objectif de 100.000 est visé pour fin 2025.
> Au 1er janvier 2023, Le Parisien est le seul quotidien national à ne pas augmenter son prix en kiosques et reste à 1,90 € (en septembre, il avait augmenté de 10 centimes)
> Pour faire face à la hausse du prix du papier, les sociétés de distribution en portage Proximy et Média Presse ont été vendues à l’imprimeur Riccobono.
(Lire à PHR)
Aides à la presse : 16 M€ ont été versés en 2019 à la holding UFIPAR, la filiale de LVMH qui contrôle Le Parisien-Les Echos.
Selon La Lettre A du 2/9/21 Le Parisien a perdu 130 M€ depuis son rachat par LVMH qui a déjà déboursé plus de 81 M€ pour maintenir le quotidien à flot.
RACHAT DE L’INSTITUT DE SONDAGES OPINIONWAY
21 juillet 2022 : le groupe Les Échos-Le Parisien s’engage dans une stratégie de diversification pour porter son CA hors presse à 25 % avec l’acquisition prochaine de l’institut de sondages et d’études marketing OpinionWay. Cet institut co-fondé en 2000 par Hugues Cazenave (président), Yann Aledo et Benjamin Gratton, qui détiennent 80 % du capital, a réalisé en 2021 un CA de 17,67 M€ pour un résultat de 1,26 M€. L’objectif est de renforcer la branche services, notamment la filiale Les Échos Études qui réalise des enquêtes marketing pour les entreprises.
RACHAT DE MIEUX VIVRE VOTRE ARGENT
Juillet 2022 : le mensuel Mieux Vivre Votre Argent, propriété depuis 2017 du groupe Valmonde, qui le racheta à SFR Presse (Altice), vient compléter les marques Investir et le pure player boursiers.com du groupe Les Échos-Le Parisien. Grâce à cette acquisition, le pôle finances-épargne comptera 110.000 abonnés. Avec une dizaine de journalistes, le titre étend le pôle d’information financière à une cible d’épargnants non experts.
> Mieux Vivre Votre Argent, diffusion France payée 2021-2022 : 102.679 ex. - 14,03 % CA 2021 : 18,7 M€ ( + 37,51 % / 2020)
Résultat : 1,32 M€ (- 399.800 en 2020)
SUPPLÉMENT MA TERRE Le Parisien - Aujourd’hui en France
5 février 2022 : lancement du supplément bimestriel Le Parisien-Ma terre. La nouvelle offre éditoriale axée sur l’environnement utilise un logo qui passera du bleu au vert. Reportages, infographies, conseils sont déclinés au fil des publications. Autre innovation, l’édition numérique est avancée de 23 h 30 à 21 h 30, en intégrant le cahier local « Le Grand Parisien ». Objectif : valoriser l’abonnement numérique (+ 20 % depuis septembre 2021).
REPÈRES
PDG du groupe Les Échos - Le Parisien depuis 2018 : Pierre Louette (ENA 1989, Cour des Comptes). PDG de l’AFP de 2005 à 2010, directeur exécutif d’Orange en 2010. Président de l’Apig.
DG : Sophie Gourmelen (ex-directrice du marketing client du groupe Prisma)
Lire à Amaury pour Le Parisien Les Échos
Les Échos
En 1908, les frères Robert et Émile Servan-Schreiber lancent un simple bulletin mensuel dénommé Échos de l’Exportation, tiré à 1000 exemplaires. Il sert pour la promotion de leur affaire d’import-export dans la mercerie, venue d’Europe centrale. Le journal devient hebdo en 1913, tiré à 5000 ex. Il suspend sa parution pendant la guerre de 14-18. En 1919 il prend le sous-titre de La grande revue commerciale française et embauche son premier journaliste. Quotidien à partir de janvier 1928, il se vend à 10.000 ex. et s’adresse au milieu du commerce et des petites entreprises. 1940 : le journal se saborde pour éviter la spoliation et reparaît le 1er septembre 1944 quatre fois par semaine.
1947 : le fils de Robert, Jean-Claude Servan-Schreiber devient directeur et fonde en 1953, avec son cousin Jean-Jacques, L’Express, alors simple supplément des Échos, pour soutenir l’action de Pierre Mendès-France (président du Conseil 1954-55). La famille, divisée politiquement, sépare les deux titres et Jean-Louis Servan-Schreiber, fils d’Émile, directeur de la rédaction des Échos le transforme en suivant le modèle du Financial Times et du Wall Street Journal.
1963 : les enfants d’Émile et Robert restant divisés décident de vendre le titre devenu une référence du monde économique. Il est racheté par Jacqueline et Pierre Beytout, directeur des laboratoires Roussel. (Lire à Bey Media).
1981 : achat du quotidien Le Panorama du Médecin passé depuis au groupe Global Media Santé.
1988-89 : les ventes dépassent les 100.000 ex. Jacqueline Beytout vend le journal au groupe britannique Pearson, propriétaire du Financial Times.
2007 : LVMH, Bernard Arnault étant alors propriétaire du concurrent La Tribune (lancé en 1985), rachète Les Échos pour 240 M€, et revend La Tribune à News Participations d’Alain Weill.
Depuis 2013, Nicolas Barré (Sciences Po Paris) est directeur de la rédaction. Directeur délégué : Dominique Seux, né en 1962 (Sciences Po Paris).
> Les Échos, diffusion France payée 2021-2022 : 137.931 ex. + 2,10 %
En 2023, Les Échos vont s’investir davantage dans l’événementiel et réduire ses partenariats. Le salon Viva Tech, co-organisé par Publicis et Les Échos-Le Parisien est appelé à se développer.
Chiffres clés Les Échos - Le Parisien médias
CA 2021 : 69,632 M€ (+ 10,56 % / 2020) Pertes 2021 : 1,86 M€ (2,32 M€ en 2020)
Siège social
Groupe Les Échos - Le Parisien : 10 Bd de Grenelle 75015 Paris
www.lesechos.fr
www.leparisien.fr
RADIO-TÉLÉ
Radio Classique, lancée en 1983 par l’homme d’affaires Pierre Amalou et animée par d’anciens producteurs de France Musique, a changé plusieurs fois de propriétaire (groupe Expansion, le promoteur Christian Pellerin, la SAGEM) avant sa reprise en 1999 par Desfossés International, filiale de LVMH.
Depuis 2007 elle fait partie du pôle médias de LVMH, dans le groupe Les Échos-Le Parisien.
Mezzo, chaîne TV musicale lancée en 1998, a fusionné en 2002 avec la chaîne Muzzik du groupe MCM. L’ensemble est passé par Lagardère avec Canal+ et France Télévisions avant d’être rachetée en 2019 par Les Échos-Le Parisien et Canal +, chacun à 50 %.
LVMH 22 avenue Montaigne 75008 Paris
www.lvmh.fr
REPÈRES
BERNARD ARNAULT RESTE N°1 DES FORTUNES FRANÇAISES
Janvier 2023 : LVMH a franchi le seuil des 400 milliards de capitalisation boursière. Jamais une société européenne n’avait atteint un tel sommet.
Le titre LVMH a bondi de 18 % après le 1er janvier, une hausse deux fois plus rapide que pour l’ensemble du CAC 40 (+ 9,4 %).
L’explication de cette performance passe notamment par la réouverture de la Chine, qui constitue un vaste marché pour l’industrie du luxe. Sa stratégie de diversification, plus importante que pour ses concurrents, compte aussi dans cette croissance qui passe par les spiritueux (Hennesy, Moët & Chandon, Château d’Yquem), la haute couture (Dior, Vuitton), les montres et la joaillerie (Tiffany, Chaumet, Bulgari), et la distribution (Le Bon Marché, Sephora).
Au premier semestre 2022, LVMH affichait une marge opérationnelle de 27,9 % et un résultat de plus de 10 Md€. L’action à 797 € pourrait monter en 2023 à 1000 €.
> LVMH est à la 12e place mondiale pour une valorisation de 430 milliards de dollars, supérieure à Tesla (400 Md) ou Meta (350 Md). Le groupe français est néanmoins distancé par les géants américains comme Apple (2.150 Md), Microsoft (1.750 Md) ou Alphabet - Google (1.180 Md).
Novembre 2022 : le Top 100 du magazine Capital sur les grandes fortunes classe encore Bernard Arnault en n°1 pour l’Europe et le seul Français dans les 10 plus grosses fortunes, en recul de 2 % sur un an. (photo ci-contre LVMH) Pour le classement Forbes, il est n°2 mondial (184,7 Md$), détrôné par Elon Musk (184,9 Md$). En juillet, le magazine Challenges estimait que son patrimoine avait fondu de 8,5 milliards d’euros en un an pour atteindre 149 Md€. Au niveau mondial, il est suivi en n°3 par l’indien Gautam Adani (134 Md$). L’américain Jeff Bezos, patron d’Amazon et du Washington Post est n°4 avec 111,3 Md$.
Né à Roubaix en 1949, polytechnicien, actionnaire majoritaire et PDG du groupe de luxe LVMH, il est le beau-père de Xavier Niel, qui a épousé en 2010 sa fille Delphine, DGA de Vuitton depuis 2013. Il finance d’importantes actions de mécénat : un don de 200 M€ pour la reconstruction de Notre- Dame de Paris et 5 M€ à l’Institut Pasteur de Lille pour la recherche. Pratique l’optimisation fiscale avec des actifs à Malte, Jersey, le Luxembourg, les îles Vierges, Caïmans, Man.
1984 : A la tête du groupe Boussac (Dior, Le Bon Marché)
1987 : acquisition d’actions LVMH, via la fusion entre les champagnes Moët Hennessy et Louis Vuitton. Il devient principal actionnaire (25 %) un an plus tard 1989 : prise de contrôle total suite à une OPA boursière avec l’aide de la banque Lazard et du Crédit Lyonnais
1993 : rachat de La Tribune, quotidien économique et revente en 2007.
1999 : rachat de Radio Classique
Jusqu’en 2001 : rachat de Berluti, Kenzo, Guerlain, Loewe, Marc Jacobs, Emilio Pucci, Fendi, Sephora, La Samaritaine, les enchères Tajan et Phillips, 64 % de Château d’Yquem
2007 : acquisition de Les Echos et entrée au capital de Carrefour
2008 : acquisition du constructeur Princess Yachts. Création de Protectinvest, fondation de droit privé belge
2012 : rachète Bulgari
2013 : transfère tous ses actifs en Belgique mais conserve la nationalité française 2020 : face à la Covid-19, toutes les unités de production de parfum du groupe produisent gratuitement des solutions hydro-alcooliques. Financement de 5 millions de masques
2021 : Rachat des chaussures Birkenstock LVMH procède à une augmentation de capital de 40 % (8 M€) dans le groupe de presse Sophia Publications de Claude Perdriel, 94 ans, pour assurer l’avenir de ses magazines (Challenges, Sciences & Avenir-La Recherche, Historia, L’Histoire). Également polytechnicien, le créateur des Sanibroyeurs, a cédé en 2014 les deux tiers du capital de L’Obs au groupe Le Monde.
2022 : Antoine Arnault, 45 ans, devient DG de la holding Christian Dior SE et vice-président du conseil d’administration. Le fils aîné du milliardaire succède à Sidney Toledano, 71 ans, qui avait annoncé son souhait de quitter ses fonctions. Une décision qui renforce le contrôle familial sur les sociétés Dior et LVMH. Cette transformation de la holding familiale Agache en société en commandite a été annoncée en juillet dans le cadre de l’organisation de la succession de Bernard Arnault, 73 ans. La commandite facilite les transmissions d’entreprises car elle dissocie gestion et propriété du capital. Elle est aussi une arme dissuasive contre les OPA hostiles. A. Arnault conserve ses autres fonctions (DG de Berluti, PDG de Loro Piana, directeur de l’image et de l’environnement et administrateur du groupe LVMH).
