samedi 22 octobre 2022

La Marseillaise

La Marseillaise, dernier vestige du pluralisme en PACA, annonçait début 2018 un plan amputant la moitié de ses effectifs (44 emplois sur 85). 

Pour le quotidien affilié au parti communiste, fondé dans la clandestinité par des résistants en 1943, une opération survie allait commencer ! 


2020 : après 18 mois de redressement judiciaire, la moitié de sa dette (7 M€) a été épongée. La crise sanitaire est venue compliquer la situation financière. Non éligible au prêt garanti par l'État, des subventions seront versées par le ministère de la Culture, des créances décalées et la Région PACA a débloqué une subvention de 100.000 €. En mai 2020, la liquidation de la SAD (distribution) est venue s'ajouter aux difficultés. En août, La Provence et Xavier Niel, via sa holding NJJ, renoncent au rachat qui aurait entraîné la suppression de 80 % des effectifs. 

Août 2020 : de nouveaux actionnaires arrivent. Médias & Publicité apporta 1 M€ et le promoteur Quartus (filiale de Natixis - groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne) a mis 300.000 € sur la table pour 33 % du capital. Il deviendra propriétaire du siège du journal en 2024 en payant le crédit-bail de 2,5 M€ octroyé par la Caisse d'Epargne en 2012.Objectif : transformer un super emplacement de 3.500 m2 dans le quartier du Vieux-Port pour installer des bureaux.

Avec un tirage tombé à 15.000 exemplaires, La Marseillaise a dû supprimer cinq éditions pour alléger ses charges... Elle est diffusée dans les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse.


28 septembre 2022 : Zébuline, journal culturel local et indépendant, anciennement connu sous le nom de Zibeline, est désormais disponible sous sa forme hebdomadaire en supplément de La Marseillaise (Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Var) et dans les pages de La Marseillaise Hebdo Occitanie (Gard et Hérault)Tous les mercredis, le nouveau numéro est vendu avec le quotidien, et disponible à l’unité tout le reste de la semaine. En mars 2022, Zibeline annonçait sa liquidation après 15 ans d’existence. En avril le média culturel trouvait un accord avec La Marseillaise pour relancer son économie, en co-fondant une association et en partageant les canaux de diffusion. Cette nouvelle forme hebdomadaire fait suite au lancement d’une version magazine au début de l’été, qui a vocation à paraître quatre fois par an. Le média culturel a également lancé son site internet en accès libre. 

www.journalzebuline.fr

Lire aussi dans Marsactu et l'analyse : Derrière la fin de Zibeline, la presse locale indépendante refuse de se laisser enterrer

Siège social 


La Marseillaise  19 Cours Honoré d’Estienne d’Orves 13001 Marseille


www.lamarseillaise.fr

DOM-TOM


NOUVELLES CALÉDONIENNES : 

LIQUIDATION JUDICIAIRE ET PROJET DE REPRISE


16 mars : le tribunal de commerce de Nouméa a tranché. 

« Au revoir et MERCI ». C’est ainsi que les journalistes des Nouvelles Calédoniennes ont titré leur dernière Une numérique (ci-contre).

Faute de repreneur, le seul quotidien de Nouvelle Calédonie est liquidé suite à la demande des actionnaires (le groupe Melchior) pour préserver les droits des 120 salariés. 

Le Gratuit est également liquidé. Les salaires de mars seront versés et seules la radio NRJ et l’imprimerie IRN poursuivront leur activité.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré cette fermeture, considérée comme « un désastre social et une attaque contre le pluralisme ».


Une semaine après la disparition du journal, un projet de nouveau quotidien a été révélé. Il associe la chaîne locale Caledonia, quatre radios et deux hebdos dont Actu.nc édité par Rezo Media. 

En 2013, Melchior avait racheté le journal au groupe Hersant mais l’équilibre économique n’avait jamais été trouvé depuis sa création en 1971. Une procédure de sauvegarde avait été enclenchée en avril 2021 après neuf années de pertes. Un plan, mis en place en janvier 2023, prévoyait la baisse des coûts et le développement d’un modèle numérique. Au 31 décembre dernier, l’édition papier avait été supprimée au profit d’une édition numérique et d’un hebdomadaire. 



FRANCE ANTILLES : PLAN DE RESTRUCTURATION


3 février : l’inspection du travail a validé le plan de restructuration de France-Antilles, le seul quotidien diffusé en Antilles-Guyane.

Il intervient alors que l’édition papier du journal reparaît en Guyane.

La premier phase du plan a débuté en octobre avec l’inauguration d’une nouvelle imprimerie numérique en Martinique capable de sortir jusqu’à 48 pages au lieu de 32 avec l’ancienne imprimerie. Depuis deux ans le journal était imprimé en Guadeloupe avec d’importants frais d’avion.

7 M€ ont été investis dans cette nouvelle imprimerie qui imprime également Le Monde, Les Échos, L’Équipe, Le Figaro et le JDD. 

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Si 31 postes ont été supprimés, 19 emplois ont été créés dans le cadre de la transition numérique.

Des postes de journalistes web sont également créés (4 en Guadeloupe, 3 en Martinique).

 

Suite à sa liquidation judiciaire fin janvier 2020 par le tribunal de commerce de Fort-de-France, le quotidien avait cessé sa parution 46 ans après sa création, en 1964. 

Repris en mars 2020 par Xavier Niel, via sa holding NJJ, France-Antilles reparaissait partiellement à partir de juin avec une version numérique développée.

Depuis, 30 M€ ont été investis, a indiqué à l'AFP Claude Perrier, directeur général. 

Racheté par le groupe Hersant en 1973, son actionnaire principal AJR Participations, propriété d'Aude Jacques-Ruettard (petite-fille de R.Hersant), n’avait pu boucler un plan de financement et seul Xavier Niel avait pu présenter un plan viable. En 2021, le quotidien perdait encore 5 M€.


France-Antilles est tiré à 7.000 ex. en semaine et 18.000 le vendredi pour l’édition du week-end. 



REPÈRES

Février 2020 : le fondateur d'Iliad-Free dévoilait son plan pour la reprise de 126 salariés sur 235, son offre initiale s'étant limitée à ne conserver que 114 salariés.

Si les éditions "papier" sont conservés, la pagination est réduite et la priorité donnée au numérique et au développement de l'activité évènementielle (festivals, concerts).

Le projet, d'abord estimé à 8 M€, prévoit un apport de la holding NJJ de 3,5 M€, le reste provenant de subventions de l'Etat, des collectivités territoriales Antilles-Guyane et du Fonds de développement économique et social.


Claude Perrier, DG de France Antilles (ex-PDG de La Provence de 2015 à 2017, après avoir été 15 ans dans les sphères dirigeantes de Radio France), assure depuis septembre 2020 la délicate mission de coordonner le redémarrage des titres de France-Antilles avec une nouvelle équipe d'encadrement. À la rentrée 2022, l'accent est mis sur le numérique.

Siège social


France Antilles 1 avenue Loulou Boislaville 97200 Fort-de-France



www.franceantilles.fr



LA DÉPÊCHE DE TAHITI : REPRISE APRÈS LA LIQUIDATION JUDICIAIRE 


30 août 2022 : le quotidien  La Dépêche de Tahiti, fondé en 1964, a publié son dernier numéro le 28 avril après son placement en liquidation judiciaire en octobre 2020, avec les autres titres du groupe Média Polynésie : l’hebdo télé Tiki Mag, le magazine féminin Fenua Orama et Maison du Fenua.

Le groupe La Dépêche emploie près de 40 personnes.

Le tribunal de commerce de Papeete a confié la reprise à Patrice Colombani, et les magazines au groupe Martin.

Le challenge est de taille avec 700 millions cfp de déficit. La moitié du personnel espérait être reprise.

Créé en 1964, repris en 2014 par l’homme d’affaires Dominique Auroy (production électrique, hôtellerie, vignobles), le quotidien de Polynésie, diffusé à 15.000 exemplaires dans les cinq archipels de Polynésie, avait échappé à la liquidation fin avril 2019, lorsque le tribunal de commerce de Papeete accepta la poursuite de l’activité en échelonnant ses dettes sur dix ans (90 millions de Fcfp de cotisations sociales impayées).

Le groupe Hersant l’avait acheté en 1988, puis Hersant Média l’avait cédé en 2014.

Quelques mois après son rachat,  le nouveau propriétaire décidait de fermer le concurrent Les Nouvelles de Tahiti fondé en 1957. 

Dettes, procès d’anciens salariés licenciés, Covid, La Dépêche a entamé avec difficultés son virage numérique face à Tahiti-Infos quotidien concurrent qui l’imprimait depuis 2018. Ce titre est édité par Fenua Communication, de l’homme d’affaires Albert Moux, issu de la communauté chinoise, fondateur de Pacific Energy, leader pétrolier du Pacifique.


Siège social


La Dépêche de Tahiti Carrefour de la Fautaua, BP 50, 98713 Papeete




Le Quotidien de la Réunion et de l’Océan Indien


Édité depuis 1976. Propriété de la SAS SIROB Le Quotidien. 

Fondateur : Maximin Chane-Ki-Chune et PDG jusqu’en 2011. 

Direction générale déléguée : sa fille, Carole Chane-Ki-Chune. 

Diversification dans l’immobilier, le BTP, le travail temporaire, la radio.

Ce journal  est le seul à avoir pris le risque d’un boycott complet de la Coupe du Monde de football au Qatar.

En redressement judiciaire depuis décembre 2021.

> Diffusion payée 2021-2022 : 12.681 ex. - 9,78 %

Quotidien TV supplément du vendredi Le Quotidien des jeunes magazine mensuel


CA 2021 : 10,544 M€ (+ 2,99 % / 2020). Pertes : 1,412 M€


Siège social


BP 97712 - 97804 Saint-Denis Cedex 9


www.lequotidien.re



Le Journal de l’île de la Réunion (JIR) 


Sa liquidation judiciaire a été prononcée en mai 2021.

Octobre 2022 : le tribunal de commerce de Saint-Denis a ordonné la reprise de l’impression du Journal par la Sté ICP Roto, après six jours de non-parution.

L’imprimeur était en conflit avec le directeur du quotidien Jacques Tillier, suite à un de ses éditos.


Lancé en 1951, Le Journal avait été racheté en 1991 par le groupe Hersant.

Il sera repris en 2009 par Abdoul Gadgee, concessionnaire automobile, qui débuta comme taxi dans sa 404 Peugeot. Il s’est reconverti dans la promotion immobilière dans les années 2000.

En 2019, le tribunal de commerce de Saint-Denis avait placé le quotidien en procédure de sauvegarde pour six mois, suite à de graves difficultés financières. Ses dettes s'élevaient à 1,4 M€. Déjà en 2016, le quotidien avait été placé en redressement judiciaire. 

Diffusion non contrôlée par l’ACPM. 


Siège social


62 boulevard Chaudron, 97400 Saint-Denis


www.jir.re


L’application Clicanoo.re est le premier site internet à la Réunion et dans l’Océan Indien.

Femme Magazine supplément mensuel

Mécanic supplément mensuel auto-moto



Les Nouvelles Calédoniennes (LNC)

Éditées depuis 1971. Diffusion non contrôlée par l’ACPM : 31.000 ex. en 2015


Propriété de GHM (Groupe Hersant Media) jusqu’en 2013. 


Capital : 59 % à Jacques Jeandot, concessionnaire auto, banquier. 

21 % à la famille Montagnat, propriétaires de mines. 

20 % à Charles Lavoix, ancien propriétaire des enseignes Casino, Géant et Leader Price.


Coco TV Mag supplément du vendredi + Nouvelles Femmes


Siège social


BP G5 - 98848 Nouméa Cedex


www.lnc.nc



TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...