samedi 4 décembre 2010

Ma presse à moi !

Thierry Noël est né à Paris en 1953. 

Après trois années d'études de chimie, il entame une formation universitaire en Sciences de l'Information et de la Communication (Paris VII). Comme quoi, les erreurs d'orientation... 

Il résume ici sa carrière de journaliste.



1973-1975 : étudiant à Paris VII en Sciences
de l'Information et de la Communication
Encore étudiant, mon aventure dans les médias commença grâce à l'un de mes professeurs d'université.
Bernard Cuau (1935-1995) - rédacteur en chef du service photo au Nouvel Observateur et membre de la rédaction des Temps Modernes - me parla de la possibilité de stages à l'ORTF.
Au 5e étage de la Maison de la Radio, on me demanda simplement si je savais "taper à la machine"...
Mai 1973 : je débute à Inter TV.
Cette rédaction, dirigée par Guy Bernède, était installée dans une villa de Courbevoie, dépendait de la direction des Affaires Extérieures et de la Coopération (DAEC) de l'ORTF. 
Elle déménagera, l'année suivante, rue de l'Université à Paris, au centre Brossolette.

Les programmes réalisés (actualités et magazines) étaient vendus aux télévisions étrangères. Diffusés aux quatre coins du monde, les commentaires faisaient appel à des traducteurs en anglais, arabe et espagnol. Une sorte de "voix de la France" bien avant France 24, lancée fin 2005 !

Les caméras tournaient encore en argentique et les films 16 mm, étaient développés sur place, montés, synchronisés en auditorium. Des dizaines de copies "kinescopées" partaient par avion... 
Mon rôle consistait à rédiger un court résumé de quatre-cinq lignes de présentation, accompagnant chaque bobine dans sa boite métallique !

Arlette Chabot à ses débuts à la télé 
Dans cette rédaction, j'avais repéré une grande timide : Arlette Chabot
La jeune débutante de 22 ans, qui rejoindra France Inter en 1974, roulait alors en coupé Peugeot décapotable et n'imaginait sûrement pas déstabiliser Chirac, en janvier 1995, par sa question devenue culte.

Sur France 2, de 2004 à 2010, elle sera directrice générale adjointe, chargée de l'information, puis animera l'émission politique "A vous de juger". En 2011, elle dirige la rédaction d'Europe 1. "Débarquée" en 2012, elle conserve l'animation d'émissions. Sur LCI en 2013, elle succède en 2015 à Michel Field pour présenter "Politiquement Show".

Dans l'équipe d'Inter TV, encadrée par Gérard Maurin et Richard Hartzer, exerçaient des journalistes de talent comme Jean-Charles Deniau (futur documentariste), Claude Boulanger, Fernand Divol, Francisco Nunez... 

Pour compléter mes revenus, je collabore aux "desks" des radios et télés du service public de l'époque. L'ordinateur étant encore inconnu des rédactions, c'est à la main qu'il fallait trier les dépêches d'agences de presse (AFP, ACP, AP, Reuters, météo, courses hippiques). 

Des dépêches à jet continu, sorties de bruyants télescripteurs qui chauffaient dans des locaux exigus. 
Une fois triées par rubrique, une course s'engageait dans les couloirs pour alimenter chefs de service et présentateurs.  
L'ORTF accordait alors à ses "petites mains" des statuts de "conseiller artistique", "chroniqueur", ou "employé de presse"... Nous étions payés, "au cachet", en numéraire, 51 Francs  les 8 heures de travail à Inter TV, 70,92 F. sur la 1re chaîne, 90 F. à la radio, 109,60 F. sur Antenne 2...

A France Culture, je travaillais avec  Jiri Slavicek, Alain Baron (actuel directeur de Radio Notre Dame), Gabriel Mérétik, Francisque Oeschger, Dominique SouchierDominique Trinquet... 
A France Inter, avec Patrice Bertin, Jacques Chabot, Yves Mourousi, Ralph Pinto, Jean-Louis Courleux...

Tout cet univers se trouvait au troisième étage de la Maison de la Radio.
En fin de service, au petit matin, il m'arrivait d'aller dormir sur un banc au pied de la statue de la Liberté, pont de Grenelle. 

J'effectuais le même type de service pour les JT des Première et Deuxième chaînes dans les studios historiques de la rue Cognacq-Jay, en passant par les bureaux de Jean-Pierre Elkabach et Jean-Claude Héberlé.
Sur le plateau du 20 heures, il fallait surveiller le fil AFP, depuis une cabine insonorisée, au cas où... Et glisser, en cas d'info importante, la dépêche au présentateur. 
L'oreillette n'existait pas ! 
Léon Zitrone n'omettait jamais de dire : "A l'instant même, on me tend une dépêche où, je cite...
J'ai croisé d'autres présentateurs de talent comme Jean-Michel Desjeunes, Jean Lanzy, Jean-Marie Cavada, Patrick Poivre d'Arvor, Bernard Rapp... 

Après avoir rompu, en 1973-74, avec les équipes militantes, fondatrice de l'APL (Agence de presse Libération) et du quotidien Libération, je participe aux réflexions éditoriales de la revue Interférences, créée en 1975 par Antoine Lefébure, futur responsable en 1980 des nouvelles technologies, au groupe Havas.

En février 1975, après l'éclatement de l'ORTF, je cesse mes collaborations aux desks. Un courrier de Michel Péricard, directeur de l'information de Radio France, indique déjà le vrai sens de la réforme : " Il vous a été indiqué que nous étions dans l'obligation de nous défaire de votre collaboration à la suite d'une réorganisation des rédactions, en vue d'en réduire les charges "...


HERSANT : PIONNIER DE LA REVOLUTION INFORMATIQUE

Un carte 38.013, encore en papier...
En septembre 1975, je quitte Paris pour Dreux, sous-préfecture d'Eure-et-Loir, à 50 km de Paris. 

Dans cette petite ville encore paisible, où le maire centriste Jean Cauchon (1913-1991) était aussi Questeur du Sénat, je suis embauché à L'Action Républicaine.
Jy 'obtiendrais ma première carte de presse n° 38.013, le 1er juin 1976, en tant que stagiaire, pour devenir titulaire en 1978.

Ce journal bi-hebdomadaire fondé en 1902 par Maurice Viollette, député-maire et ministre du Front Populaire, sera racheté en octobre 1959 par le groupe Hersant (lire le numéro spécial de Presse-Actualités).

En concurrence avec les quotidiens L'écho républicain et La République du Centre, L'Action sera vendue en 2007 au groupe Publihebdos qui supprimera l'édition drouaise en janvier 2010 pour ne conserver que l'édition nogentaise.


1978 : la mythique rédaction de L'Action, machine à écrire et Rolley Flex 6 X 6 sur le bureau, place Doguereau à Dreux



Henry Morny
Henry Morny (décédé subitement en juillet 1997), a dirigé ce "canneton", de 1962 à 1974. 
Ce très proche de Robert Hersant, devenu directeur du développement et de l'international au Figaro, il en a fait le laboratoire d'essais des nouvelles technologies du groupe de presse.

Dans le coffre de sa grosse voiture américaine, qui passait tout juste le portail, il trimballait toujours du matériel, rapporté des "States".
Moustache à la Brassens, verres de myope, bouffarde à la bouche, costard invariablement froissé, celui que l'on surnommait amicalement "Nounours", pouvait débarquer à n'importe quelle heure en grognant. 
Mais, il se savait toujours attendu pour que l'on apprivoise une nouvelle machine.

Ainsi, dès 1977-78, j'ai pu tester les premiers ordinateurs portables, rapportés de la rédaction de France Amérique à New-York. Le fameux Silent Writer 700 de Texas Instruments allait changer radicalement la pratique du journaliste.


Grâce à son coupleur acoustique, il suffisait de raccorder un combiné téléphonique pour transmettre ses articles (à la vitesse de 300 bits/seconde) sur une ligne ordinaire. 
Le Silent Writer de Texas Instruments
Une révolution pour les agences de Nogent-le-Rotrou, La Loupe et Châteaudun, qui jusqu'alors n'échappaient pas à la double saisie : frappe du rédacteur, fax, et composition par des clavistes qui passaient allègrement des annonces légales à un compte rendu de conseil municipal... Quant aux pellicules photos, à défaut de transmission numérique, elles remontaient à Dreux par plis transportés par les cars des "Courriers Beaucerons" !

A partir des années quatre-vingt, les "Underwood" et autres "Olivetti" seront reléguées au musée... C'est seulement douze ans plus tard, en 1989, qu'arriveront sur le marché des portables plus légers comme l'Atari Portfolio. Un "ordi" très prisé des journalistes sportifs en déplacement. Terminé le coup de téléphone à une sténo pour saisir 
les compte-rendus de matches 

Ces expérimentations n'auraient pas été possibles sans l'esprit d'innovation et de polyvalence qui soufflait à L'Actionsous les directions de Morny, et de son successeur Christian Renet, ami d'enfance de Jacques Hersant.

Ce premier journal aura été pour moi une véritable école.

1976 : Michel Vaschalde et Thierry Noël 

Un esprit distillé de longue date par Michel Vaschalde (décédé en 1982), pilier de la rédaction et vieux complice de Morny à L'Oise Matin
Rédacteur en chef adjoint, ce radical de gauche originaire de Nîmes, avait été formé au Provençal. 
Passé par France Antilles Martinique, et Nord Matin à la fin de sa carrière - à la demande de Jean Miotil était omniprésent sur le terrain. 
Entre deux articles, un "Pastaga" siroté au bar du "Bon Coin", et son cendrier débordant de mégots froids, il réalisait aussi les maquettes des pages, supervisait leur montage à l'atelier. 
Accessoirement il se mettait au "piano" de la composeuse pour assurer, à cause des fréquentes pannes informatiques, l'indispensable sortie des bromures ! 

Sept années durant, j'ai vécu cette passion d'un métier en pleine mutation technique.
Le piano de la composeuse 7500 de Compugraphic

En cette fin des années soixante-dix, faire la chronique de Dreux, aura été tout aussi passionnant : j'ai vu la "naissance" de la socialiste Françoise Gaspard à la mairie en 1977, et l'émergence du vote d'extrême droite avec Jean-Pierre Stirbois.

Ce fils d'ouvrier, proche de Le Pen obtiendra 10 % aux cantonales de 1982. 
Après sa mort accidentelle fin 1988, son épouse Marie-France, sera élue député en 1989, avec 61,3 % face à un candidat RPR...

Pendant toutes ces années j'ai apprécié la confraternité qui régnait alors entre journalistes, venus d'horizons différents, à l'esprit ouvert, non formaté par les écoles. 

Elle a pu s'exercer, entre autres, avec Jean-Pierre Juszczyszyn-Pierre Ivan (qui deviendra directeur de cabinet du sénateur Martial Taugourdeau, président du conseil général d'Eure-et-Loir), Dann Chétrit (qui s'est recyclé dans la sculpture), Nadine Courdier, Dominique DambléDominique Dumont (parti en Corrèze pour L'Essor du Limousin, le journal de Chirac), Maurice Durox, Janine Favarel, Annie Guibert, Pierre-Marie Lemaire (journaliste à Sud Ouest La Rochelle), Jean VictorieuxMarc Wattelet, le photographe Didier Leplat, et les sportifs Hervé Le Quellec et Ivan Ponchin.

Mais aussi avec des confrères concurrents : Dominique Martin, Didier Caillaud, Gilles Dauxerre (qui deviendra rédacteur en chef de L'Yonne Républicaine et de Paris Normandie, puis directeur de La Provence), Françoise Guignard, Michel Marneur, Jean-François Tricot, René Robinet, sans oublier Ivan Drapeau (décédé en 2014). 
Ivan Drapeau quitta Dreux en 1977. En 1991, je lui succède à
la direction de La Nouvelle République à Niort

Il quittera L'écho en 1977, pour devenir la grande plume de La Charente Libre, 35 années durant, à part un intermède de deux ans à La Nouvelle République du Centre-Ouest, où les hasards professionnels feront que je lui succède en 1991 ! 

A cette époque, les rédacteurs en chef ne se prenaient pas la tête : entre deux rallyes automobiles Jean-Paul Renvoizé était aux manettes (il poursuivra sa carrière à Auto Hebdo puis à L'Equipe). 
Son successeur, Bernard Soubrier rejoindra Le Parisien.

" LA LIBERTE " A LORIENT...

Nommé animateur de la rédaction drouaise en 1981, je deviens chef des infos puis adjoint du bouillonnant rédacteur en chef Michel Langlois
En 1978, il était arrivé de Paris Mantes, après avoir fait ses preuves à France Picardie et La République de Seine-et-Marne. 

Hersant l'appellera en 1982 à la direction de La Liberté du Morbihan, quotidien de Lorient, en pleine restructuration. 

Henry Morny me demandera, quelques mois plus tard, si j'étais intéressé pour le rejoindre.
Un défi à relever dans ce journal longtemps abandonné par Hersant. 
Après sept années passées à Dreux, il était temps d'en partir ! Je passe le flambeau à Jean-Yves Barzic qui restera en poste jusqu'en 1999, avant de rejoindre un quotidien du groupe. 

En novembre 1982, je débarque rue de Clairambault où la "Lib" avait quitté depuis peu le plomb pour l'offset et la composition froide.
J'y découvre la modernité des écrans de DATOX, alors obscure société informatique. 
Ses logiciels et le dynamisme des équipes d'Olivier Le Jariel, son PDG, domineront le marché en quelques années. 
La dernière parution du 28 octobre 1995

Nommé secrétaire général de la rédaction, chargé de la "Une", ma mission était de mettre de l'huile dans les rouages entre "techniques" et "rédaction".
Je n'oublie pas Jean-François Pecqueriaux, le rédacteur en chef (décédé à 57 ans en 2007), et
des journalistes comme Michel Faucheux, François Bijoux, Sébastien Lacroix (qui deviendra rédacteur en chef de l'Union de Reims), Eric Lemarchand, Jacques Le Meur (qui rejoindra Le Marin), Guillaume Moingeon, Yves Guégan (parti au Télégramme).

En novembre 1986, Michel Langlois sera remplacé par Hervé Le Gouallec, un ancien de L'Action, qui dirigeait depuis plus années l'édition fantôme de L'Eclair à Nantes, où il signait un édito différent de Presse Océan.


Le 28 octobre 1995, La Liberté publiera son dernier numéro
Le quotidien lorientais mourra étouffé par un déficit chronique et l'hémorragie de ses lecteurs, facilitée par la concurrence acharnée de Ouest-France et du Télégramme...

" PRESSE OCEAN " A LA ROCHE-SUR-YON...

N'étant pas appelé à rester à Lorient, on me proposa de renforcer le secrétariat de rédaction de l'édition vendéenne de Presse Océan à La Roche-sur-Yon, informatisée par DATOX.

En mai 1983, je pars pour la ville "Napoléon" non sans avoir été "adoubé" par Philippe Mestre, PDG jusqu'en 1993.

Député UDF de Vendée depuis 1981, l'ancien préfet de la région Pays de Loire (de 1976 à 1978), qui dirigea le cabinet du Premier ministre Raymond Barre, venait de connaître un échec cuisant aux municipales de mars, face au maire sortant de la ville préfecture, le socialiste Jacques Auxiette... 

Cinq mois plus tard, l'informatisation étant terminée, je quitte la Vendée pour la Normandie !

D'octobre 1983 à mars 1984, j'irais conforter l'informatisation de la rédaction du bi-hebdo Le Pays d'Augeà Lisieux et Deauville, à la demande de Christian Renet - qui dirigeait la branche Normande du groupe Hersant avant d'être appelé à la direction générale de Presse Océan pour redresser la situation financière, le quotidien nantais étant confronté pour la première fois depuis 25 ans à un exercice déficitaire.


L'ECHO REPUBLICAIN : EN PREMIERE LIGNE DE LA MODERNISATION 

1989 : à la rédaction de l'écho
En avril 1984 je rejoins L'écho républicain de Chartres, alors installé rue du Bois-Merrain, derrière le théâtre municipal.

Recruté par Alain Genestaret Alain Bouzy, j'occupe d'abord les fonctions de secrétaire de rédaction (service piloté par Christian Houisse).
L'hiver 1986, je pars en mission à Rambouillet pour relancer l'édition des Yvelines, en situation difficile.

En avril 1987, je remplace Tarik Dali, parti au "Figaro Lyon ". Je retrouve l'encadrement d'une rédaction tout en étant sur le terrain dans les domaines de la vie municipale, la politique départementale et l'économie. 

Là encore, j'exerce avec d'excellents confrères, dont plusieurs feront de très brillantes carrières : 

Emilie Lanez (future rédactrice en chef adjointe du Point).
Marie-Laure Mourez, Gérard Lemoine, Jacques-Henri Digeon, Roger Duvivier, Antoine Blin (parti aux sports du Télégramme), Bernard Duvivier, Philippe Cavard, Philippe Traversian, Rodolphe Wartel (directeur de Terres de Vins).
Dominique Bayle-Siot (parti à Sud Ouest),  Jean-Michel Benquet, Richard Pizzol, David Bordier (JRI à TF1).
Patrick Ferradou, Lionel Guillaumin, Laurent Lesage (grand reporter à Capital de M6), Gérald Massé, Cyrille Pitois (directeur départemental de Ouest France Rennes).
Luc Souriau, Pascale Sauvage (journaliste politique au Monde puis au Figaro).
Pascal Boursier, Pascal Hébert (secrétaire général de L'écho puis responsable de la communication du conseil départemental de l'Orne), Sandrine Lopez, Louis-Marie Martin.
Pascal Mureau (parti au Courrier Picard), Lynda Paillard, Jean-Jacques Rimoux, Jean-Eudes de Saint-Chamas (ordonné prêtre il est le chapelain de la cathédrale de Chartres depuis 1996).
Jacques Thizeau (pionnier de l'informatisation et journaliste agricole), Michel Troufléau (chef d'agence à Dreux) ...

Le quotidien, qui appartenait alors au groupe Hachette-Lagardère, envisageait de changer son système informatique. Le Macintosh, introduit en 1985, ayant atteint ses limites.

En juin 1987, je suis de la petite équipe qui part en stage (CPJ) sur la mise en page sur écran. Direction la Confédération Helvétique !

A Genève, nous visitons La Suisseéquipée du système Atex
A Lausanne, le journal 24 Heures-Le Matin est beaucoup plus avant-gardiste, avec Unitex.

Deux ans plus tard, le directeur technique Joël Leguay et Alain Gascon, PDG de L'Echo (qui présida de 1990 à 1998 le Syndicat des quotidiens départementaux) choisiront le système 2330 de Crosfield (société britannique associée à l'américain Du Pont et au japonais Fuji). 


Au printemps 1990, je passe le flambeau de la rédaction à Patrick Lage (Science Po Paris, venu du Populaire du Centre à Limoges). Il restera à L'écho jusqu'en 2001 pour devenir successivement directeur de la communication des villes de Chartres, Dreux et Evreux. A moi, la rude mission d'informatiser la mise en page autour des terminaux Magician, en dépit des réticences lourdes de la rédaction.

L 'outil bouleversait les organisations archaïques, cloisonnées, héritées de la presse du XIXe siècle !
Rédaction, secrétariat, services techniques (avec la complicité du prote Guy Marais) allaient enfin pouvoir travailler ensemble, brisant le corporatisme, augurant l'ère nouvelle des nouvelles technologies d'Internet et du numérique. L'ingénieur Luc Potron m'initiera à l'écriture des "macro commandes", mises au point pour automatiser au maximum.

L'écho aura été le premier quotidien départemental à réussir la rationalisation de sa fabrication, les journalistes écrivant directement dans les pages, les espaces nécessaires ayant été préalablement définis par les secrétaires de rédaction.

Le système Crosfield équipait déjà Today à Londres, L'Unita en Italie, Saaba en Turquie, et Le Figaro Magazine en France.

En 1999, Lagardère cède L'écho au groupe Amaury qui le revend fin 2010 au groupe Centre France, avec dans les deux cas, l'ouverture d'une superbe clause de cession qui permettra à nombre de confrères d'échapper aux "purges" habituelles des nouveaux propriétaires.

Genestar, parti diriger le JDD en 1987, puis Paris Match en 1999, sera viré en 2006 par Arnaud Lagardère - ami du président Sarkozy - après la publication d'une photo de Cécilia Sarkozy et Richard Attias en couverture de l'hebdomadaire...

En 2008, il fonde Polka Magazine, consacré au photo reportage.

LA "NR" : DIRECTION  ET MARKETING DE PRESSE

De 1991 à 2000, je pars diriger l'édition des Deux-Sèvres de La Nouvelle République du Centre Ouest
Je prenais la suite d'Ivan Drapeau - parti à La Charente Libre - qui réussira, en seulement deux ans, à redonner son indépendance éditoriale à ce journal longtemps inféodé au Parti Socialiste et à la franc-maçonnerie.
Dans la "capitale" des Mutuelles d'assurances, Emile Bèche, maire socialiste de la Libération, comptait parmi les fondateurs de la "NR" !

J'avais "candidaté" suite à une annonce parue dans l'édition du Loiret du journal régional, sur les conseils avisés de Gérard Bardin qui dirigeait la rédaction d'Orléans.
Pour la petite histoire, une première candidature au poste de chef du secrétariat de rédaction de la "NR" à Niort, n'avait pas été retenue à l'été 1986.
Comme quoi, il faut toujours persister !

1991-2000 : en poste à Niort
En arrivant à la "NR", j'avais l'impression de régresser. Pas d'ordinateur à la rédaction ! Des machines à écrire et des clavistes du syndicat du Livre enfermés dans leur bureau ! 
Après l'introduction du Mac en 1995, il m'a fallu attendre 1998, pour recroiser la route de DATOX !

Le bureau de Parthenay sera pilote de l'informatisation des rédactions du quotidien régional. 

Un nouveau défi rendu possible grâce à la gamme Trio de Datox - et la détermination de Chantal Pétillat et de Catherine Simon, responsables de l'agence locale.

Et c'est dans mon bureau, que "camperont" plusieurs semaines l'équipe des ingénieurs conduite par Pierre Fraisse, pour mettre au point le programme Sysédi, selon les besoins définis par la rédaction, et la rédaction en chef technique de Didier Thierry.

Encadrement, organisation, j'ai passé beaucoup de temps à "faire le psy" auprès d'une équipe qui se sentait délaissée par un siège trop lointain. 

Je cite au passage 
Vincent Buche (mon adjoint)
Sébastien Acker, Hervé Aussant, Eric Berbudeau, Frédéric Bodin, Jean-Jacques Boissonneau, Fabien Bonnet, Jacques Brinaire, Michel Brumelot,  Giselle Castets, Marie-Catherine Comère, Daniel Dartigues, Pierre Ducousso, Jacques Furlan,  Didier Jacquot, Jean-Claude Jamois, Noëlle Lecesne, Jean-Yves Le Nezet (qui deviendra directeur départemental à Tours), Philippe L'Excellent,  Claude Loyau-Tulasne, Xavier Leroux, Magalie Michel-Brandet,  Thierry Olivet, Yves Revert, Denis Tricard (parti en 2002 aux DNA de Strasbourg), et Philippe Barbotte. 

Ce dernier deviendra à son tour directeur départemental en 2006, après deux lourdes erreurs de casting de la rédaction en chef, souvent déconnectée des réalités du terrain...

A la rédaction sportive, Philippe Biais et Christian Bonnin formeront un jeune pigiste, fils d'un avocat niortais : Pierre-Henry Brandet. 
Après quelques années passées à France 3, il deviendra responsable de la communication au Ministère de l'Intérieur.

En 2001, je passe aux Informations générales, service co-animé par Jean-Claude Arbona et Hervé Cannet.
A la demande de Jacques Saint-Cricq, je suis responsable de la rubrique Education au siège de la NRCO à Tours, et délégué ARPEJ, de 2001 à 2009, pour le développement de la presse à l'école, association émanation du Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale, longtemps animée avec talent par Jean-Pierre Spirlet.

Responsable adjoint de l'édition de Tours de 2004 à 2009, pilotée tour à tour par Jacques Benzakoun et Christophe Gendry, je retrouve une équipe motivée.

Ce sera toujours le même plaisir de travailler aux côtés de journalistes comme Magalie Basset, Jean-Pierre Bel, Evelyne Bellanger, Sandrine Berrette (partie à La Haute Marne Libérée)Magalie Berry (qui a préféré quitter la profession pour créer un élevage bio de chèvres dans sa Dordogne natale), Daniel Cholet, Delphine Coutier, Pascal Denis, Patrice Deschamps, Caroline Devos, Michel Embarek, Loïc Gicquel, Bertrand Gilet, Johan Guillermin, Pierre Imbert, Pascal Landré, Gérard Mathieu, Marie-Paul Mémy (devenue directrice de cabinet à la mairie de Saint-Pierre-des-Corps), Jean-Paul Mercier (encore un ancien de L'écho), Pascaline Mesnage, Matthieu Pays, Bruno Pille (un ancien de La Liberté), Olivier Pouvreau, Benoît Renaudin, Jean-Eric Zabrodsky, Stéphane Frachet (correspondant des Echos), Xavier Renard (correspondant de La Croix). 

J'ai également crée la rubrique hebdomadaire "Campus", consacrée à la vie universitaire et étudiante. 
Ce modèle innovant sera décliné à Blois et Poitiers, à travers un partenariat avec les universités. 
Une opération marketing solide, en liaison avec le service des ventes, sans perdre son âme de journaliste :  plusieurs suppléments annuels réalisés et chaque semaine plusieurs milliers d'exemplaires mis à disposition gratuitement sur les sites universitaires.  

Les difficultés financières n'épargnant pas La Nouvelle République je profite d'un plan social pour quitter la rédaction fin 2009. Un plan social lourd qui verra la suppression de 117 postes dont 50 journalistes.

2010 : l'après NR
En 2010-2011, j'enseigne l'économie de la presse à l'EPJT, et la communication de crise en master Droit et Biotechnologies, de l'université de Tours. 
J'anime également un groupe d'étudiants en journalisme dans l'émission "On refait l'actu", sur RCF Saint-Martin, sous l'égide de l'association "Médias et Diversité", présidée par Dominique Gerbaud, alors président de Reporters sans Frontières.

De 2011 à 2012, je quitte le journalisme pour la direction de la communication de l'université François-Rabelais de Tours, présidée par Loïc Vaillant, aux côtés de son directeur de cabinet Jérôme Barrère et de Jean-Yves Couteau (qui deviendra président du conseil général d'Indre-et-Loire en 2015, décédé en février 2016).

Fin 2015, je suis journaliste honoraire et depuis 2016, je participe bénévolement à La Chance aux concours, une "prépa" aux concours des écoles de journalisme, réservée à des étudiants boursiers.

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...