Libération a un demi-siècle !
Le mercredi 18 avril 1973, sortait le n°1 du quotidien Libération. En réalité, un énième « numéro zéro » diffusé par les réseaux militants de l’époque. Le titre finira par apparaître dans les kiosques le mardi 22 mai 1973, portant le numéro 12.
L'aventure avait commencé quatre mois plus tôt le 4 janvier 1973 dans une conférence de presse sous la présidence du philosophe Jean-Paul Sartre (1905-1980).
Philippe Gavi, Jean-Paul Sartre, Jean-Claude Vernier, Serge July et Jean-René Huleu, lors de la conférence de presse de présentation, à La Maison Verte (Paris 18e). |
1994 : Libé doit faire appel à un actionnaire pour continuer d’exister après plusieurs crises financières et plans de licenciements. Le groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux prend 65 % du capital (se désengagera en 2000). 2001 : la société de capital risque britannique 3i Groupe PLC (qui accompagne 400 entreprises en France) prend 20,8 % du capital.
2004 : Edouard de Rothschild entre au capital (38,8 %) par l’apport de 20 M€ et Louis Dreyfus devient DG. 2006 : cessation de paiement avec 7 M€ de pertes au lieu de 2,5 prévues. Le journal diffuse alors 142.000 exemplaires / jour avec 200.000 internautes. E. de Rothschild exige le départ de July et de Dreyfus. Ils sont suivis par plusieurs journalistes (clause de cession) avant le retour de Laurent Joffrin, nommé président du directoire, parti en 1988 au Nouvel Obs. Il y retourne en 2011. De 2010 à 2011, Libé renoue avec les bénéfices.
Nicolas Demorand (né en 1971, ENS Saint-Cloud, agrégé de lettres) est nommé à la direction. Contesté suite aux suppressions des éditions locales de Lille, Strasbourg, Rennes et Orléans, il est l’objet d’une motion de défiance des personnels. Il démissionnera le 13 février 2014 pour rejoindre France Inter. Depuis 2017, il coprésente la matinale avec Léa Salamé.
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2012 : Bruno Ledoux, déjà propriétaire du siège rue Béranger (3e), devient l’actionnaire de référence. BLHM Bruno Ledoux Holding Media (26,64 %) investit 7,6 M€.
2014 : Edouard de Rothschild se désengage et Demorand démissionne le 13 février (et rejoint la matinale de France Inter qu’il animait déjà de 2006 à 2010). Pierre Fraidenraich, ancien directeur chez Canal+, proche de Ledoux, arrive au poste de « directeur opérationnel ». Pour éviter le dépôt de bilan, BLHM augmente le capital à 18 M€. Un plan accepté par le tribunal de commerce le 28 avril 2014. Le projet de relance prévoit la fusion des rédactions web et papier. Bruno Ledoux annonce le retour de Joffrin et l’arrivée de Patrick Drahi qui investit 14 M€. Ils forment une holding commune : la SAS Presse Media Participation Holding (PMP Holding 50 % BLHM - 50 % représentant P. Drahi). 93 emplois sont supprimés à la rédaction.
2015 : « Libération était un quotidien qui publiait une version numérique. Libération sera un site qui publie un quotidien », annonce Joffrin fin mai. La rédaction est réorganisée selon le principe du « web first ».
Déménagement au 23 rue de Châteaudun (9e) dans l’immeuble d’Altice Media Group. 2017 : installation au 2, rue du Gal Alain de Boissieu (15e) dans l’Altice Campus et SFR Presse.
2020 : Libération sort du groupe Altice et constitution du Fonds de dotation pour une presse indépendante.
2022 : Daniel Kretinsky renfloue le journal et Serge July revient comme simple chroniqueur-billettiste.
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Un premier journal Libération a été publié dans la clandestinité en 1941 à l’initiative du mouvement de résistance de Libération Sud avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Lucie et Raymond Aubrac. À l’été 1944, il tirait à 200.000 ex. Il devient quotidien le 21 août 1944. En 1948, le tirage est tombé à 150.000 ex. Les divisions politiques, entre PCF et gaullistes achèvent son déclin. La publication s’arrête en 1964.