mercredi 25 janvier 2017

Pour comprendre la lente agonie de la presse écrite !

Quand s'arrêtera la descente aux enfers de la presse écrite française ? Erosion des ventes, publicité en berne, révolution numérique balbutiante... Les entreprises cherchent un nouveau modèle économique. Etat des lieux et perspectives d'avenir.


> On assiste à un phénomène mondial. 
2015 : la diffusion de la presse française 
a baissé de 3,8 % par rapport à 2014
Dans les pays industrialisés, la diffusion de la presse imprimée baisse : entre 2003 et 2007, - 5,18 % aux Etats-Unis, - 5,83 % en Europe, - 2,5 % au Japon. (*)
" D'ici trois ou quatre ans, vous pourriez voir le modèle économique du journal imprimé ne plus être rentable " estime l'analyste Tom Hartman, de Standard and Poor's.
Déjà, en 2010, un an avant sa mort, l'américain James Tyree, propriétaire du Chicago Sun Times limitait à " une décennie la durée de survie des journaux "Print", avant d'être remplacés par les journaux numériques ".
2020... On y est presque !


> La presse écrite s'engage timidement dans la révolution numérique qui bouleverse ses métiers et ses organisations. 

Un virage générationnel qui reste lent faute d'investissements suffisants mais aussi à cause du conservatisme de la profession, longtemps réticente aux mutations technologiques. 
Cette révolution n'a pas encore pris toute la mesure des nouveaux modes de transmission de l'information (applications pour smartphones, tablettes, interactivité des réseaux sociaux) et des nouvelles formes d'écriture (richmedia, webmagazines, TV Web etc.)

> En France, cette crise structurelle est amplifiée par la crise économique qui amplifie le phénomène des concentrations et précarise la profession.
Ces crises n'en finissent pas d'affaiblir la presse écrite qui révèle son incapacité à imaginer un nouveau modèle économique viable.

> Dès les années soixante, la presse a été confrontée à la concentration des titres.  Un phénomène darwinien qui se poursuit car l
es entreprises dépréciées, souvent à bout de souffle, sont rachetées par des groupes qui n'ont pas d'autre solution que d'incontournables mutualisations.

Ainsi, on compte une dizaine de groupes de presse régionale. La concentration influe nécessairement sur le pluralisme.

5 % des points de vente disparaissent chaque année (photo TN)
> L'érosion des ventes et l'effondrement des recettes publicitaires ruinent les trésoreries.
Une situation qui révèle la faiblesse majeure des entreprises : leur sous-capitalisation.
Dans l'incapacité de procéder aux investissements indispensables à leur survie, leur modernisation et leur développement, la plupart des entreprises de presse se sont contentées de vivre dans l'assistanat des aides de l'Etat, sans craindre de nuire à leur indépendance financière et éditoriale.

> L'avenir s'annonce sombre pour la presse écrite française aux mains de groupes avides de pouvoir, les déficits permettant aux holdings de bénéficier de substantiels avantages fiscaux.

> Parce que le virage du digital s'engage enfin, d'importantes décisions affaiblissent  un peu plus la profession. Voici une liste non exhaustive des situations les plus tendues :


SNIC Paris Normandie : le 15 mars 2017, on connaîtra le repreneur du groupe (le PDG Xavier Ellie semble tenir la corde au détriment du groupe Rossel). 

La Voix du Nord : le plan social s'engage (55 journalistes supprimés).
La Marseillaise a déposé le bilan fin novembre 2016 et son redressement judiciaire pour six mois se termine en mai.
La Dépêche-Midi Libre : 350 emplois vont disparaître dans la mutualisation des deux groupes.
SPIR Communication : 62 M€ de pertes. La filiale de Ouest-France a liquidé ses actifs. Dernier en date : Logic Immo cédé au groupe Springer.
Nice-Matin : 100 emplois supprimés d'ici 2019 (ouverture d'un guichet de départ en avril prochain).
La Nouvelle République du Centre-Ouest : les "petits actionnaires" n'ont toujours pas vendu leurs 25 % du capital.
Sud Ouest : gestation d'un plan destiné à économiser 10 M€.
SFR Media : courant mars, le groupe de Patrick Drahi annoncera l'avenir qu'il réserve à son pôle presse (Libération, L'Express, L'Expansion, L'Etudiant, NextRadioTV, i24news).
Le Figaro filialise ses services généraux...
Marianne a déposé le bilan et son redressement judiciaire se termine en juillet...

La presse écrite française se meurt !


Thierry Noël

Journaliste honoraire (carte n° 38013)

(*) Observatoire des métiers de la presse 2011 - groupe prospective animé par Jean-Marie Charon - Association mondiale des éditeurs de journaux)


> 2016 : UNE CHUTE DES VENTES ABYSSALE


La diffusion de la presse française accuse en 2015 une baisse de 3,8 % par rapport à 2014.

COMMENT EN EST-ON ARRIVE LA ?


> 2002 : LA PRESSE D'INFO GRATUITE S'INSTALLE



> 2011 : DEUX QUOTIDIENS DISPARAISSENT 
LA TRIBUNE ET FRANCE SOIR


LA PRESSE ECRITE PEUT-ELLE ENCORE REBONDIR ?



REPERES POUR COMPRENDRE 


> LA CONCENTRATION DES 11 GROUPES REGIONAUX



En achuré, les zones de concurrence entre les groupes régionaux (infographie Le Figaro)


Les quotidiens régionaux et les principaux quotidiens départementaux 
Les principaux quotidiens régionaux français


> QUI POSSEDE QUOI ? 

Infographie Le Monde Diplomatique - ACRIMED mars 2017

lundi 14 mars 2016

Faire un journal avec les lycéens de Stéphane Hessel

Bonjour, je suis Thierry Noël, journaliste honoraire (à la retraite).
J'ai fait ma carrière dans la presse quotidienne régionale depuis 1976, dans les quotidiens suivants :
La Liberté du Morbihan
Presse-Océan
L'écho républicain
La Nouvelle République du Centre-Ouest

J'ai également travaillé pour les radios France Inter, France Culture
Les télés Antenne 2 (ancêtre de France 2), la 1ère chaîne (ancêtre de TF1), TV Tours (télé régionale).

De 2001 à 2010, j'ai été délégué régional de l'ARPEJ (Association Région Presse Education Jeunesse) qui fédère sur les actions de presse à l'école l'ensemble des quotidiens régionaux.

Ce matin, nous allons tenir une conférence de rédaction pour réaliser le journal du jour :
1 - Choisir les sujets
2 - Hiérarchiser l'information : rubriques, mise en page
3 - Choisir les sujets qui "remontent" en Une : écrire les titres spécifiques

Cet après-midi :

Vous écrirez les articles (réécriture des dépêches de l'Agence France Presse (AFP))

Règles fondamentales de l'écriture journalistique


La construction d'une dépêche suppose le respect de la règle des 5 W (en anglais) : 
« who, what, whenwhere, why » (qui, quoi, où, quand et pourquoi ?). 
Le journalisme  d'agence exige des réponses aux cinq questions dès le début de la dépêche.
Le cinquième W, qui répond à la question "pourquoi", correspond au récit de l'événement avec des éléments de contexte.

ATTENTION : Un article de presse ne s'écrit pas comme une composition française.
On doit pouvoir couper l'article sans en diminuer le sens.
On privilégiera les phrases courtes, un vocabulaire accessible à tous.
On relancera le texte dans sa longueur en rajoutant des intertitres courts
Un article journalistique comprend trois incontournables : L'attaque, les relances et la chute.

L'attaque
L'attaque, c'est la première phrase de l'article. C'est l'entrée du lecteur dans le papier. 
Comme le titre, l'attaque doit être percutante. 
Le but est de plonger le lecteur dans une ambiance, de donner le ton de l'article.

les relances 
Intertitre : toujours en caractère gras 
L'exergue : placée souvent dans le milieu de l'article. il doit donner envie au lecteur de poursuivre sa lecture. C'est souvent une phrase ou un mot, qui annonce ce qui va se dire dans le paragraphe qui suit. 
La chute
Le lecteur a lu votre article jusqu'au bout puisqu'il arrive à la chute, ultime phrase de l'article. 
Cette chute doit apporter une vision au lecteur, comme la leçon d'une histoire. On peut se permettre un petit clin d’œil, une forme de commentaire (les articles sont généralement factuels. Les commentaires se font à part).



TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...