dimanche 31 octobre 2021

FRANCE SOIR BÉNÉFICIE TOUJOURS DES AIDES DE L'ÉTAT

Avril : Contre toute attente, la Commission paritaire des publications et agences de presse (sous la tutelle du ministère de la Culture) a renouvelé l'habilitation de site d'information politique et générale, ce qui lui permet de bénéficier des aides de l’État, alors que depuis octobre 2019, des informations "complotistes" sont publiées par le site.

Janvier : Déréférencé de Google News, le site est privé de recettes publicitaires via Google qui applique son règlement visant à « protéger les marques contre la diffusion de leurs publicités à côté de contenus dangereux et trompeurs ».

L'ancien prestigieux quotidien fondé en 1944 par deux jeunes résistants (Robert Salmon et Philippe Viannay, créateurs en 1941 du journal clandestin Défense de la France) était installé à la Libération au 100, rue Réaumur, Paris 2e. 

Dirigé par Pierre Lazareff, la rédaction comptera plus de 400 personnes, et Joseph Kessel comptera parmi les grands reporters vedettes.

Les ventes dépasseront le million d'exemplaires en 1953. 

Le déclin commença dans les années 60, avec la concurrence de la télévision. 

Propriété de la Librairie Hachette en 1949, le quotidien est revendu en 1976 à Presse Alliance de Paul Winkler, qui le revend à  la Socpresse de Robert Hersant

Avec environ 100 MF de pertes par an, il sera revendu en 1999 pour 1 F symbolique au franco-libanais Georges Ghosn

En moins de 20 ans les ventes ont été divisées par trois, passant de 422.000 exemplaires en 1979 à 156.000 en 1998. Les journalistes Philippe Bouvard, puis André Bercoff et Jean-Luc Mano se succèdent à la direction de la rédaction mais n'arriveront pas à redresser la barre. 

2000 : revente à l’italien Poligrafici Editoriale

2004 : L'homme d'affaires franco-égyptien Raymond Lakah le rachète mais ce sera la cessation de paiement en 2005. 

2006 : les caricatures de Mahomet sont publiées et le tribunal de commerce accepte le projet de reprise du journaliste sportif Olivier Rey et du promoteur Jean-Pierre Brunois. Leur projet, rejeté par la rédaction et la famille Lazareff, entraînera une grève de plus d'un mois et demi. 

2007 : l'OJD tombe à 24.000 exemplaires...

2009 : le milliardaire russe Alexandre Pougatchev rachète le titre installé avenue des Champs-Élysées et lance une nouvelle formule qui verra la diffusion monter jusqu'à 60.000 exemplaires. Le 13 décembre 2011, l'édition papier est supprimée avec 89 emplois.

2012 : France Soir devient en février un pure-player 100 % numérique dirigé par Dominique de Montvalon et Charles Desjardins

Le 23 juillet 2012, la liquidation judiciaire est prononcée. 

Cards Off SA, spécialisé dans le commerce en ligne, obtient la propriété de la marque qui devient francesoir.fr

Décembre 2018 : Recapitalisation de 3,3 M€ 

La société Mutualize Corporation SA, devient FranceSoir Groupe SA présidée par Xavier Azalbert.

Cet entrepreneur, né en 1965, économiste de formation, a créé ou repris des entreprises dans les secteurs du BTP, la banque en ligne et l'environnement. Il a fait fortune dans les technologies financières.

Octobre 2019 : après une grève quatre journalistes sont licenciés pour motif économique. Deux avaient démissionné à l'été.


Repères : 


Principaux actionnaires

Société d'investissement et de participations 48,8 %

Les opticiens Jean et Eric Nageleisen 11,82 % et 17,82 % (père et fils dirigent des magasins d'optique dans le Haut-Rhin)

Xavier Azalbert 2,75 %

Francis Limon (notaire dans le Bas-Rhin) 2,46 %

Autres : 16,35 %



Siège social : 25 C, rue de Ponthieu 75008 Paris



Site officiel 

jeudi 28 octobre 2021

LE CANARD ENCHAÎNÉ

Février 2022 : selon L’Obs (15/2/2022) le journaliste Jean Clémentin aurait espionné pour le compte de la StB (les services secrets tchécoslovaques), dans les années 60.

Des faits exhumés d’archives historiques de la StB. Grande plume de l’hebdomadaire satirique, sous le pseudo de Jean Manan, chef du service politique, il a pris sa retraite en 1989 et est âgé de 98 ans. Il serait allé jusqu’à publier de fausses informations et il aurait remis au moins 300 notes à un officier de liaison entre 1957 et 1969.

Les faits sont aujourd'hui prescrits. 

Nicolas Brimo, directeur du Canard a déclaré à l’AFP : « Nous ne sommes évidemment pas au courant, nous sommes sidérés ».


Octobre 2021 :
Le Canard Enchaîné adhère à la Société des Droits Voisins de la presse (DVP) pour obtenir la rémunération des contenus publiés par les Gafa.

Mai 2020 : Le Canard Enchaîné est accessible en numérique pour les abonnés sur lecanardenchaine.fr   Le site présente notamment la Une du journal, fabriqué le mardi.

L'hebdomadaire satirique du mercredi, qui a fêté ses 100 ans en septembre 2015, a souffert de la liquidation de Presstalis avec 793.800 € de pertes en 2020 pour un CA de 18,17 M€ (en baisse de 12 % / 2019).

Fidèle au grand format, refusant la publicité, il est la propriété exclusive de sa rédaction et de ses fondateurs, au sein de la société Les éditions Maréchalde-Le Canard Enchaîné (du nom de Maurice Maréchal (1882-1942), principal fondateur en 1915 avec sa femme Jeanne)

Les bénéfices ont toujours été mis en réserve pour assurer l'indépendance financière du titre.

Ces réserves, longtemps trois fois plus importantes que le chiffre d'affaires annuel, sont placées sur un compte non rémunéré et la réserve totale était estimée en 2016 à une centaine de millions d’euros.

Les 65 salariés (chiffres 2014) seraient les mieux payés de toute la presse française. En contrepartie les rédacteurs s'engagent à ne pas jouer en bourse, à ne pas faire de piges ailleurs, ni d'accepter cadeau ou honneur, notamment les décorations.



TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...