dimanche 21 mars 2021

LA PRESSE HEBDOMADAIRE RÉGIONALE (HORS GRANDS GROUPES)

Très implantée dans les territoires, elle réunit 250 titres et plus de 7 millions de lecteurs très fidèles en raison de l'hyper-proximité de l'information.  

La PHR compte nombre de petites entreprises familiales fragilisées par la crise sanitaire, son "fond de commerce" de l'info locale, associative et sportive, ayant été mis à l'arrêt par le premier confinement du printemps 2020.


Les grands groupes régionaux sont aussi très présents dans la PHR comme Publihebdos (filiale de SIPA-Ouest France) qui fédère 30 % du marché avec 77 hebdos et 15 gratuits d'information, grâce à 900 salariés, 270 journalistes et 1.000 correspondants. 

Engagée dans le virage numérique, sa plateforme actu.fr a une couverture nationale et figure dans le Top 10 des sites d'info.

EBRA, Rossel, Centre France, La Dépêche, Sud-Ouest contrôlent une trentaine d'hebdos (qui figurent dans les fiches des groupes de la PQR-PQD)


La PHR est fédérée par le Syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR) présidé depuis 2015 par Vincent David. Bordelais, il était depuis 1992 directeur des rédactions du groupe Presse et Médias du Sud-Ouest (PMSO) avant d'en prendre la présidence en 2017. 




N°1 et n°2 des ventes :


La Manche Libre (54.409 ex. - 1,25 % / 2019 - source ACPM)

Hebdo fondé à la Libération, issu de la démocratie chrétienne gaulliste. 

Dispose de cinq éditions : Avranches, Granville, Coutances, Mortain, Cherbourg, Saint-Lô. Diffusé dans le Calvados à Bayeux et Vire avec ses éditions Le Bessin Libre et Le Bocage Libre.


https://www.lamanchelibre.fr


Le Courrier Cauchois (26.605 ex. - 2,32 %) - fondé en 1948 par André Bettencourt, ancien ministre, racheté en 2017 -. Diffusé à Yvetot (Seine-Maritime)

Ils appartiennent à la famille Leclerc-Hardy et disposent de leur propre imprimerie.

Pour tenter de maintenir leur lectorat, ces deux hebdos ont lancé un abonnement "spécial confinement" à tarif réduit (1 € pendant 2 mois au lieu de 5 €) et un accès illimité aux contenus web.

Radio : Tendance Ouest


https://www.lecourriercauchois.fr


> Accéder aux chiffres de diffusion 2020 de 163 titres :

https://www.acpm.fr/Les-chiffres/Diffusion-Presse/Presse-Payante/Presse-Hebdomadaire-Regionale



Principaux groupes non rattachés à la PQR-PQD :


Diffusés à l’échelle d’un arrondissement ou d’un département, ils publient notamment les annonces légales, avec homologation préfectorale qui en fixe annuellement les tarifs d’insertion.


GROUPE SOGEMEDIA 


Principal groupe indépendant dans l’édition d’une vingtaine d’hebdos locaux d’information.

Son siège est dans le Nord à Avesnes-sur-Helpe avec son imprimerie numérique Digitaprint.

PDG : Jean-Pierre Vittu de Kerraoul, 74 ans, ancien président du SPHR (Syndicat de la presse hebdomadaire régionale). 

Depuis 2020, président de l’ENPA (European Newspaper Publishers’ Association), lobby représentant les journaux européens à Bruxelles, engagé contre les GAFA.


L’Écho du Berry (La Châtre) : 12.468 ex. - 1,19 %


La Renaissance (Saône-et-Loire), La Voix de l’Ain (Bourg-en-Bresse), Peuple Libre (Valence), L’Hebdo de l’Ardèche,

La Voix de la Haute-Marne, La Semaine des Ardennes, L’Observateur de l’Arrageois, L’Observateur de l’Avesnois, L’Observateur du Cambrésis, L’Observateur du Douaisis, L’Observateur du Valenciennois, La Sambre, Le Courrier de Fourmies, Le Courrier (Hirson), La Thiérache, L’Abeille de la Ternoise, L’Écho du Telle (Oise), Le Bonhomme Picard, Le Journal de Ham, L’Observateur de Beauvais, Écho Île-de-France, Le Démocrate Indépendant (Bergerac), La Semaine des Pyrénées (Tarbes).

  • L’Hebdo du Finistère : Courrier du Léon 2.490 - Progrès de Cornouaille  3.301)  (Hebdos.com)


SA Valérie Serbourdin-Devos 

L’Indépendant du Pas-de-Calais (Saint-Omer) : 10.016 ex. - 4,27 %

Fondé en 1849. Un des plus vieux journaux de France, quotidien puis bi-hebdo à l’origine, hebdo du vendredi.


GROUPE PMSO Presse et Médias du Sud Ouest à Bordeaux

(Bernard Catténao, actionnaire majoritaire) 14 hebdos dont les sept éditions de Le Courrier Français > 20.000 ex. Édités en Gironde, Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Deux-Sèvres, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Vienne.

La Renaissance du Loir-et-Cher, La Renaissance Lochoise, La Vie Corrézienne, Le Semeur Hebdo, Le Courrier de Gironde, Le Journal du Médoc (racheté au groupe Sud Ouest en 2016), L'Écho de l'Ouest, et depuis 2018 les hebdos L'Angérien Libre (Saint-Jean-d'Angély) et L'Hebdo de Charente-Maritime (Surgères) (racheté au groupe Sud Ouest en 2013).


PDG : Vincent David, président du SPHR.



GROUPE EDIT-OUEST 3 hebdos dont Le Courrier de la Mayenne (Laval)  : 16.012 ex. - 7,85 %


Dans la famille Guébriant depuis trois générations, issue de la noblesse bretonne. Rédactions à Laval et Mayenne. 

Edite aussi le Haut-Anjou à Château-Gontier et L’Écho d’Ancenis et du Vignoble.

Louis de Guébriant l’a dirigé de 1956 à 1986, puis son fils Loïk, et à partir de 2010 le petit-fils Jean-Baptiste Budes de Guébriant.


EDITIONS DU PHARE BABYLONE FINANCES SARL 3 hebdos dont Le Phare de Ré > 10.000 ex.

La Haute Saintonge (Jonzac9.299 ex. (SPHR) - racheté au groupe Sud Ouest en 2016 -.

Le Littoral de la Charente-Maritime Marennes 9.266 ex. (SPHR)


GROUPE VINCENT GERARD édite L’Oise Hebdo > 10.000 ex.


COMPAGNIE MEDITERRANEENNE DE PRESSE (CMP) (1984, Jacques Riccobono) édite 6 hebdos (Gard, Vaucluse, Var, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône) : Les Nouvelles Publications Économiques et Juridiques des Bouches-du-Rhônes, L’Avenir Côte d’Azur, Le Régional de Salon de Provence, Le Républicain d’Uzès, Vaucluse Hebdo, Le Var Information. 

La CMP est dans le groupe de Bernard Riccobono qui, avec ses fils, est à la tête d'un important groupe spécialisé dans l'imprimerie et l'affichage. La holding de la société est basée au Luxembourg. 


ÉDITIONS ARC-EN-CIEL 1 hebdo Le Petit Journal édité dans 11 départements avec 12 éditions (Ariège, Aude, Aveyron, Gers, Comminges, Hautes-Pyrénées, Hérault, Lot, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Toulouse-Lauragais, Tarn-et-Garonne)

Créé en 1988 par Alain Paga. Directeur délégué Nicolas Pompigne-Mognard, président d’APO Group, agence de communication panafricaine, principal adversaire politique de Jean-Michel Baylet dans le Tarn-et-Garonne, et PDG du groupe La Dépêche.

Siège à Montauban. CA 2019 : 2,03 M€. Résultat : 45.600 €.

PRINCIPAUX PURE PLAYERS

Loopsider (2018)

Média d’actualité vidéo mobile uniquement diffusé sur les réseaux sociaux. Fondé par Johan Hufnagel (ex-directeur des rédactions de Libé), Arnaud Maillard (ancien responsable des activités numériques de Discovery) et Guiseppe de Martino (ancien DG de Daily Motion). Les investisseurs sont Bernard Mourad, banquier d’affaires (ex-président d’Altice Media Group) et Frank Papazian (président de Stratégiesmagazine hebdo et site intégré au Groupe MediaSchool, qu’il a fondé en 2002). 



Les Jours (2016)

Lancé par d'anciens journalistes de Libération, la "société des Amis" permet aux abonnés de devenir actionnaires en bénéficiant d'un abattement fiscal. Une disposition rendue possible par la loi Bloche. Cette loi sur " la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias ", permet, par son article 23, à des actionnaires exclusivement individuels de prendre des parts. 

Si le média a le statut d'entreprise solidaire de presse, les souscripteurs bénéficient d'une réduction d'impôt sur le revenu de 50 % du montant investi, plafonné à 5000 € pour un célibataire et 10.000 € pour un couple. (Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton sont actionnaires minoritaires via Mediawan).


Brief.me (2014)

Média indépendant dirigé et créé en 2014 par Laurent Mauriac, cofondateur de Rue89, ce site et newsletter quotidienne d'information généraliste vit sans publicité.

Prône le "slow media", une nouvelle forme de journalisme qui propose moins de contenu mais plus de sens. Se définit comme une réponse à "l'infobésité" aux fake news, à la multiplication des flux d'informations et au traitement en temps réel de l'actualité.

Depuis 2018, Brief.eco rebondit sur l'actualité économique.

60 % des abonnés ont moins de 30 ans. Engagement dans des actions d'éducation aux médias et des dispositifs d'égalité des chances pour lycéens et étudiants.

DG : Edmond Espanel (ex responsable de la diffusion de Télérama, IEP Paris 2005, membre du conseil stratégique de Médiacités, ex directeur délégué d'Editialis Médias

Siège : 14 rue de Thionville, Paris 19e

CA 2017 : 249.623 €. Résultat 22.711 €. Confidentialité des comptes depuis 2018.



France Soir (2012)

L'ancien quotidien créé en 1944 par deux jeunes résistants (Robert Salmon et Philippe Viannay, créateurs en 1941 du journal clandestin Défense de la France) était installé à la Libération au 100, rue Réaumur, Paris 2e. 

Dirigé par Pierre Lazareff, la rédaction comptera plus de 400 personnes, et les ventes dépasseront le million d'exemplaires en 1953. Le déclin commença dans les années 60, avec la concurrence de la télévision. 

Propriété de la Librairie Hachette en 1949, le quotidien est revendu en 1976 à Presse Alliance de Paul Winkler, qui le revend à  la Socpresse de Robert Hersant. En 1999, il est revendu à Georges Ghosn. Philippe Bouvard, puis André Bercoff, qui se succèdent à la direction de la rédaction n'arriveront pas à redresser la barre. En 2004, le journal est vendu à l'homme d'affaires franco-égyptien Raymond Lakah qui n'évitera pas la cessation de paiement en 2005. En 2006, les caricatures de Mahomet sont publiées et le tribunal de commerce accepte le projet de reprise du journaliste sportif Olivier Rey et du promoteur Jean-Pierre Brunois. Leur projet, rejeté par la rédaction et la famille Lazareff, entraînera une grève de plus d'un mois et demi. En 2007, son OJD est tombé à 24.000 exemplaires...

En 2009, le milliardaire russe Alexandre Pougatchev rachète le titre installé avenue des Champs-Élysées et lance une nouvelle formule qui verra la diffusion monter jusqu'à 60.000 exemplaires. Le 13 décembre 2011, l'édition papier est supprimée avec 89 emplois.

France Soir devient en février 2012 un pure-player dirigé par Dominique de Montvalon et Charles Desjardins. Le 23 juillet 2012, la liquidation judiciaire est prononcée. Cards Off SA, spécialisé dans le commerce en ligne, obtient la propriété de la marque qui devient francesoir.fr. Une recapitalisation transforme la société en Mutualize Corporation SA, présidée par Xavier Azalbert.

Octobre 2019 : les quatre journalistes sont licenciés pour motif économique.

Depuis, des informations "complotistes" sont publiées par le site.

Contre toute attente, la Commission paritaire des publications et agences de presse (sous la tutelle du ministère de la Culture) lui a renouvelé en avril 2021 son habilitation de site d'information politique et générale, ce qui lui permet de bénéficier des aides de l'État.


Le Huff Post (2012)

Lancé par l’association du groupe Le Monde (34 %) avec The Huffington Post, journal en ligne américain (51 %) et Les Nouvelles Editions Indépendantes (15 %) de Matthieu Pigasse.

Ariana Huffington, gréco-américaine, est l’une des quatre fondatrices du site en 2005. Rédactrice en chef jusqu’en 2016. Candidate républicaine en 2003 au siège de gouverneur de Californie.

Filiale française dirigée par Anne Sinclair avec Paul Ackermann, rédacteur en chef, jusqu’en 2019.

Directrice de la rédaction : Lauren Provost

Rédacteur en chef : Geoffroy Clavel


Atlantico (2011)

Libéral, revendique « 0 % grille idéologique préétablie ». Jean-Sébastien Ferjou (IEP Paris, ex-rédacteur en chef de Sept à Huit sur TF1) dirige Talmont Média, la société éditrice. A révélé le « Mur des cons » du syndicat de la magistrature. 

Parmi les actionnaires, on trouve Gérard Lignac, ex-patron de L’Est républicain avec une levée de fonds de 2,075 M€.  

Le site, gratuit jusqu’en 2014, a changé son modèle économique en 2017, en relevant le tarif de ses abonnements.


Mediapart (2008)

Site réputé pour ses enquêtes d’investigation, orienté à gauche. Revendique 169.829 abonnés (mars 2020). Taux de rentabilité entre 17 et 18 %.

Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde (1996 à 2004), lança Mediapart suite à son licenciement négocié à 450.000 €. Il est le secrétaire général du SPIIL (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) qui a obtenu des avantages fiscaux pour la presse en ligne (Mediapart a dû s’acquitter d’un redressement fiscal de plusieurs millions en raison d’impayés de TVA).

Depuis 2019, un fonds de dotation à but non lucratif et non capitalistique a été instauré par les cofondateurs qui ne sont plus actionnaires afin de garantir l’indépendance journalistique. La valorisation de l’entreprise est de 16,3 M€. 

Outre 4,4 millions de réserves, le rachat de l’ensemble des actionnaires de Mediapart (ses cofondateurs, sa société des amis, sa société des salariés, les sociétés Doxa et Eco finance) est financé par un emprunt de 5,5 M€ auprès du Crédit Coopératif, sur 8,5 ans а un taux de 1,18%.

Jusqu'alors le capital du site était détenu à 42 % par ses quatre fondateurs, le reste appartenant pour partie aux salariés, à une société des "amis" et à Doxa et Eco finance.  


Slate (2008)

Depuis 2017, à la faveur d'une augmentation de capital, Slate est entièrement contrôlé par Benjamin et Ariane de Rothschild via Cattleya Finance, société domiciliée au Luxembourg, qui a injecté 1,15 M€ dans la société éditrice. 

A terme, grâce à deux nouvelles capitalisations, leur investissement sera de 2,15 M€. Le couple est à la tête de la banque suisse Edmond de Rothschild.

Jusqu'alors Benjamin de Rothschild contrôlait 29 % du capital, La Financière Viveris 22%, le Washington Post 15 %. 

Les fondateurs Jean-Marie Colombani, Eric Leser, Eric Le Boucher et Jacques Attali détenaient 25% du capital. Plus de 10 M€  ont été investis entre 2008 et 2016.


Konbini (2008)

Ce média d’info-divertissement en ligne, inspiré de l’américain BuzzFeed, est avant tout une agence de communication qui créé du contenu pour les marques qui sponsorisent les contenus (Coca Cola, Durex, Netflix, L’Oréal)

Fondée par David Creusot et Lucie Beudet, la société produit des vidéos au format vertical pour viser les smartphones et les 15-25 ans.

En 2018, Konbini enregistrait plus de 2 M€ de pertes.

En faisant appel à des contenus public-rédactionnels et au « native advertising », ses contenus informatifs qui restent dépendants des annonceurs ne respectent pas la déontologie journalistique. 

En 2017, Hugo Clément, transfuge de l’émission Quotidien sur TMC, a rejoint Konbini pour réaliser des reportages de terrain.

En septembre 2020, le tribunal de commerce a nommé un mandataire en raison de la situation financière catastrophique de la société.

Les sites basés à l’étranger (Suisse, Nigéria, Grande-Bretagne, États-Unis) ont dû fermer.

Parmi les principaux actionnaires figure la famille Perrodo (propriétaire de la compagnie pétrolière Perenco) qui a investi 18,8 M€ via une holding luxembourgeoise et trois sociétés inscrites aux Bahamas.


L’Obs avec Rue89 (2007) 

Fondé par Pierre Haski (venu de Libération) ce pure player pionnier est racheté par L’Obs en 2011. Une version papier, mensuelle, lancée en 2010, sera supprimée en 2012. 

En 2013-2014, un conflit interne éclate suite au changement de nom du domaine du site, faisant disparaître Rue89 de l’adresse pour devenir un simple onglet du site de L’Obs.



LES SITES PARODIQUES

Secretnews
Il faut lire les petites lignes des conditions générales du site, au paragraphe Responsabilité de l'éditeur, pour voir mentionné que les infos accessibles sont satiriques et/ou parodiques : " Les opinions ou idées développées sont fausses et ne peuvent être tenues comme authentiques. "
Rien d'illégal donc mais la viralité peut entrainer la confusion.


Le Gorafi
Le site mentionne que "tous les articles relatés ici sont faux (jusqu’à preuve du contraire) et rédigés dans un but humoristique. L’utilisation de noms de personnalités  ou d’entreprises est ici à but purement satirique".

CHARLIE-HEBDO

Charlie Liberté   Numéro spécial anniversaire 7 janvier : dix ans après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo , une policière ...