dimanche 21 mars 2021

PRINCIPAUX PURE PLAYERS

Loopsider (2018)

Média d’actualité vidéo mobile uniquement diffusé sur les réseaux sociaux. Fondé par Johan Hufnagel (ex-directeur des rédactions de Libé), Arnaud Maillard (ancien responsable des activités numériques de Discovery) et Guiseppe de Martino (ancien DG de Daily Motion). Les investisseurs sont Bernard Mourad, banquier d’affaires (ex-président d’Altice Media Group) et Frank Papazian (président de Stratégiesmagazine hebdo et site intégré au Groupe MediaSchool, qu’il a fondé en 2002). 



Les Jours (2016)

Lancé par d'anciens journalistes de Libération, la "société des Amis" permet aux abonnés de devenir actionnaires en bénéficiant d'un abattement fiscal. Une disposition rendue possible par la loi Bloche. Cette loi sur " la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias ", permet, par son article 23, à des actionnaires exclusivement individuels de prendre des parts. 

Si le média a le statut d'entreprise solidaire de presse, les souscripteurs bénéficient d'une réduction d'impôt sur le revenu de 50 % du montant investi, plafonné à 5000 € pour un célibataire et 10.000 € pour un couple. (Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton sont actionnaires minoritaires via Mediawan).


Brief.me (2014)

Média indépendant dirigé et créé en 2014 par Laurent Mauriac, cofondateur de Rue89, ce site et newsletter quotidienne d'information généraliste vit sans publicité.

Prône le "slow media", une nouvelle forme de journalisme qui propose moins de contenu mais plus de sens. Se définit comme une réponse à "l'infobésité" aux fake news, à la multiplication des flux d'informations et au traitement en temps réel de l'actualité.

Depuis 2018, Brief.eco rebondit sur l'actualité économique.

60 % des abonnés ont moins de 30 ans. Engagement dans des actions d'éducation aux médias et des dispositifs d'égalité des chances pour lycéens et étudiants.

DG : Edmond Espanel (ex responsable de la diffusion de Télérama, IEP Paris 2005, membre du conseil stratégique de Médiacités, ex directeur délégué d'Editialis Médias

Siège : 14 rue de Thionville, Paris 19e

CA 2017 : 249.623 €. Résultat 22.711 €. Confidentialité des comptes depuis 2018.



France Soir (2012)

L'ancien quotidien créé en 1944 par deux jeunes résistants (Robert Salmon et Philippe Viannay, créateurs en 1941 du journal clandestin Défense de la France) était installé à la Libération au 100, rue Réaumur, Paris 2e. 

Dirigé par Pierre Lazareff, la rédaction comptera plus de 400 personnes, et les ventes dépasseront le million d'exemplaires en 1953. Le déclin commença dans les années 60, avec la concurrence de la télévision. 

Propriété de la Librairie Hachette en 1949, le quotidien est revendu en 1976 à Presse Alliance de Paul Winkler, qui le revend à  la Socpresse de Robert Hersant. En 1999, il est revendu à Georges Ghosn. Philippe Bouvard, puis André Bercoff, qui se succèdent à la direction de la rédaction n'arriveront pas à redresser la barre. En 2004, le journal est vendu à l'homme d'affaires franco-égyptien Raymond Lakah qui n'évitera pas la cessation de paiement en 2005. En 2006, les caricatures de Mahomet sont publiées et le tribunal de commerce accepte le projet de reprise du journaliste sportif Olivier Rey et du promoteur Jean-Pierre Brunois. Leur projet, rejeté par la rédaction et la famille Lazareff, entraînera une grève de plus d'un mois et demi. En 2007, son OJD est tombé à 24.000 exemplaires...

En 2009, le milliardaire russe Alexandre Pougatchev rachète le titre installé avenue des Champs-Élysées et lance une nouvelle formule qui verra la diffusion monter jusqu'à 60.000 exemplaires. Le 13 décembre 2011, l'édition papier est supprimée avec 89 emplois.

France Soir devient en février 2012 un pure-player dirigé par Dominique de Montvalon et Charles Desjardins. Le 23 juillet 2012, la liquidation judiciaire est prononcée. Cards Off SA, spécialisé dans le commerce en ligne, obtient la propriété de la marque qui devient francesoir.fr. Une recapitalisation transforme la société en Mutualize Corporation SA, présidée par Xavier Azalbert.

Octobre 2019 : les quatre journalistes sont licenciés pour motif économique.

Depuis, des informations "complotistes" sont publiées par le site.

Contre toute attente, la Commission paritaire des publications et agences de presse (sous la tutelle du ministère de la Culture) lui a renouvelé en avril 2021 son habilitation de site d'information politique et générale, ce qui lui permet de bénéficier des aides de l'État.


Le Huff Post (2012)

Lancé par l’association du groupe Le Monde (34 %) avec The Huffington Post, journal en ligne américain (51 %) et Les Nouvelles Editions Indépendantes (15 %) de Matthieu Pigasse.

Ariana Huffington, gréco-américaine, est l’une des quatre fondatrices du site en 2005. Rédactrice en chef jusqu’en 2016. Candidate républicaine en 2003 au siège de gouverneur de Californie.

Filiale française dirigée par Anne Sinclair avec Paul Ackermann, rédacteur en chef, jusqu’en 2019.

Directrice de la rédaction : Lauren Provost

Rédacteur en chef : Geoffroy Clavel


Atlantico (2011)

Libéral, revendique « 0 % grille idéologique préétablie ». Jean-Sébastien Ferjou (IEP Paris, ex-rédacteur en chef de Sept à Huit sur TF1) dirige Talmont Média, la société éditrice. A révélé le « Mur des cons » du syndicat de la magistrature. 

Parmi les actionnaires, on trouve Gérard Lignac, ex-patron de L’Est républicain avec une levée de fonds de 2,075 M€.  

Le site, gratuit jusqu’en 2014, a changé son modèle économique en 2017, en relevant le tarif de ses abonnements.


Mediapart (2008)

Site réputé pour ses enquêtes d’investigation, orienté à gauche. Revendique 169.829 abonnés (mars 2020). Taux de rentabilité entre 17 et 18 %.

Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde (1996 à 2004), lança Mediapart suite à son licenciement négocié à 450.000 €. Il est le secrétaire général du SPIIL (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) qui a obtenu des avantages fiscaux pour la presse en ligne (Mediapart a dû s’acquitter d’un redressement fiscal de plusieurs millions en raison d’impayés de TVA).

Depuis 2019, un fonds de dotation à but non lucratif et non capitalistique a été instauré par les cofondateurs qui ne sont plus actionnaires afin de garantir l’indépendance journalistique. La valorisation de l’entreprise est de 16,3 M€. 

Outre 4,4 millions de réserves, le rachat de l’ensemble des actionnaires de Mediapart (ses cofondateurs, sa société des amis, sa société des salariés, les sociétés Doxa et Eco finance) est financé par un emprunt de 5,5 M€ auprès du Crédit Coopératif, sur 8,5 ans а un taux de 1,18%.

Jusqu'alors le capital du site était détenu à 42 % par ses quatre fondateurs, le reste appartenant pour partie aux salariés, à une société des "amis" et à Doxa et Eco finance.  


Slate (2008)

Depuis 2017, à la faveur d'une augmentation de capital, Slate est entièrement contrôlé par Benjamin et Ariane de Rothschild via Cattleya Finance, société domiciliée au Luxembourg, qui a injecté 1,15 M€ dans la société éditrice. 

A terme, grâce à deux nouvelles capitalisations, leur investissement sera de 2,15 M€. Le couple est à la tête de la banque suisse Edmond de Rothschild.

Jusqu'alors Benjamin de Rothschild contrôlait 29 % du capital, La Financière Viveris 22%, le Washington Post 15 %. 

Les fondateurs Jean-Marie Colombani, Eric Leser, Eric Le Boucher et Jacques Attali détenaient 25% du capital. Plus de 10 M€  ont été investis entre 2008 et 2016.


Konbini (2008)

Ce média d’info-divertissement en ligne, inspiré de l’américain BuzzFeed, est avant tout une agence de communication qui créé du contenu pour les marques qui sponsorisent les contenus (Coca Cola, Durex, Netflix, L’Oréal)

Fondée par David Creusot et Lucie Beudet, la société produit des vidéos au format vertical pour viser les smartphones et les 15-25 ans.

En 2018, Konbini enregistrait plus de 2 M€ de pertes.

En faisant appel à des contenus public-rédactionnels et au « native advertising », ses contenus informatifs qui restent dépendants des annonceurs ne respectent pas la déontologie journalistique. 

En 2017, Hugo Clément, transfuge de l’émission Quotidien sur TMC, a rejoint Konbini pour réaliser des reportages de terrain.

En septembre 2020, le tribunal de commerce a nommé un mandataire en raison de la situation financière catastrophique de la société.

Les sites basés à l’étranger (Suisse, Nigéria, Grande-Bretagne, États-Unis) ont dû fermer.

Parmi les principaux actionnaires figure la famille Perrodo (propriétaire de la compagnie pétrolière Perenco) qui a investi 18,8 M€ via une holding luxembourgeoise et trois sociétés inscrites aux Bahamas.


L’Obs avec Rue89 (2007) 

Fondé par Pierre Haski (venu de Libération) ce pure player pionnier est racheté par L’Obs en 2011. Une version papier, mensuelle, lancée en 2010, sera supprimée en 2012. 

En 2013-2014, un conflit interne éclate suite au changement de nom du domaine du site, faisant disparaître Rue89 de l’adresse pour devenir un simple onglet du site de L’Obs.



LES SITES PARODIQUES

Secretnews
Il faut lire les petites lignes des conditions générales du site, au paragraphe Responsabilité de l'éditeur, pour voir mentionné que les infos accessibles sont satiriques et/ou parodiques : " Les opinions ou idées développées sont fausses et ne peuvent être tenues comme authentiques. "
Rien d'illégal donc mais la viralité peut entrainer la confusion.


Le Gorafi
Le site mentionne que "tous les articles relatés ici sont faux (jusqu’à preuve du contraire) et rédigés dans un but humoristique. L’utilisation de noms de personnalités  ou d’entreprises est ici à but purement satirique".

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...