samedi 6 août 2022

AMAURY

L’ÉQUIPE : Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction depuis 8 ans et à L’Équipe depuis près de 22 ans, quitte le quotidien sportif. 

Sous son impulsion les titres papiers ont été modernisés (passage au tabloïd du quotidien et repositionnement du magazine France Football). Il est remplacé par Lionel Dangoumau, 44 ans, dans le groupe depuis près de 20 ans. 



L’ÉQUIPE ARRÊTE SON PARTENARIAT AVEC CANAL 


Les contenus numériques de L’Équipe ne sont plus accessibles dans l’offre de Canal+ Sport. « Le revenu par abonné que nous tirions de cet accord ne suffisait plus à monétiser nos investissements dans ces contenus à valeur ajouté » a indiqué Laurent Prud’homme, directeur général du groupe de médias sportifs. L’Équipe perd ainsi 200.000 abonnés numériques mais reste distribué dans le pack sport de Bouygues Telecom. La plateforme numérique du quotidien sportif revendique 2,5 millions de visiteurs uniques par jour. 


L’ÉQUIPE LANCE SON SUPPLÉMENT MENSUEL « ÉCO »


1er février :  L’Équipe (groupe Amaury) lance son « cahier éco », un supplément mensuel consacré à l'économie du sport.

Huit pages sont consacrées chaque mois au business du sport : entrepreneuriat, social, environnement, éditos, grand reportage, entretien avec un grand patron, le made in France, et une rubrique prospective sur l’avenir du sport.



Mai 2022 :
le groupe L’Équipe a acquis les droits de diffusion de l’intégralité de la Ligue des Nations, des matches de qualifications à l’Euro 2024 et à la Coupe du monde 2026. 

Au total 1040 matches sur quatre ans seront diffusés en direct sur la chaîne L’Equipe TV et les plateformes du journal. 

Tous les matches ne seront pas diffusés gratuitement : 30 % seront gratuits sur la chaîne et 70 % payants aux abonnés numériques de L’Équipe Live sur le site et l’application.


L’Equipe TV, sur la TNT depuis 2012, fait enfin des bénéfices depuis 2021 (4 M€) après une perte de 10 M€ en 2020. 

Un résultat obtenu par Cyril Linette (IEP Paris, ESJ Lille), ex directeur des sports de Canal +, ex-DG du groupe L’Équipe de 2015 à 2018 (puis DG du PMU jusqu’en 2021, révoqué pour faute), et Jérôme Saporito, venu de TF1, à la tête de la chaîne depuis 2019.

La chaîne dispose des droits de diffusion de la Coupe du monde et des championnats du monde de biathlon jusqu’en 2026, les 24 Heures du Mans, le ski alpin et le championnat du monde de volley-ball. 


> L’Équipe, diffusion France payée 

2021-2022 : 212.070 ex. + 1,36 % 


L’Équipe dimanche : 223.451 ex. + 5,52 %


lequipe.fr 436 millions de pages vues entre octobre 2021 et octobre 2022 


> L’Équipe Magazine (hebdo) : 207.359 ex. + 4,63 % 


L’Équipe TV : 1,5 % de part d’audience (Médiamétrie novembre 2022) 


> Journal du Golf : 105.600 ex. + 59 % 


> France Football : 104.179 ex. - 20,96 % Le magazine, jusqu’alors hebdo, est devenu mensuel le 12 juin 2021. 


francefootball.fr : 5.027.567 pages vues entre octobre 2021 et 2022. 


> Vélo Magazine : 42.020 ex. - 13,31 % 


Octobre 2022 : pour la remise du 66e Ballon d’Or France Football à Karim Benzema, L’Équipe TV a enregistré son record d’audience avec 2,5 millions de téléspectateurs. 


DG groupe L’Équipe : Laurent Prud’homme (photo ci-contre). 

Il succède à Jean-Louis Pelé, nommé PDG du groupe Nice-Matin au 1er mars 2021. Ancien d’Eurosport et du groupe américain Discovery (DG France en 2019-2020) qui avait acquis la chaîne Eurosport, son expertise concerne le domaine des droits TV. Sa mission est de mettre en oeuvre la stratégie de rapprochement print, web et télé afin de développer la puissance de frappe du groupe. 


Janvier 2021 : le quotidien sportif a connu 14 jours de grève. Un plan de sauvegarde de l’emploi a été conclu moyennant 50 suppressions de postes sur 350 salariés (en 2021, 6 M€ de pertes ont été couvertes par le groupe Amaury, suite à l’arrêt des compétitions sportives pendant l’épidémie de Covid). Création de 12 postes (développement numérique). Le supplément «Sport & Styles» (édité depuis 2006) a été arrêté avec cinq suppressions de postes. 


Directeur de la rédaction (depuis 2015) : Jérôme Cazadieu (Sorbonne nouvelle Paris 3, DEA cinéma, Sciences Po Toulouse) 

Directeur adjoint : Jean-Philippe Leclaire (CFJ) ex-rédacteur en chef de L’Équipe Magazine (2005-2010) 


Rédaction en chef : Frédéric Waringuez (ESJ Paris) depuis 2011 Élie Barth, Jean-Baptiste Renet (CFJ) depuis 2015 


L’Équipe développe la marque digitale « Explore » : une plateforme de contenus innovants qui a vocation à enrichir les contenus avec des formats uniques et immersifs afin de rajeunir l’audience (cible 18-25 ans). 


Janvier 2022 : Émilie Montané est nommée directrice de la stratégie et du développement. Membre du comité exécutif de L’Équipe, elle est rattachée au DG Laurent Prud’homme. Elle a pour mission le développement et la diversification des activités en optimisant la diffusion des produits L’Equipe. Après différentes fonctions de 1999 à 2009 pour NBC Universal Studios Channels France, elle est devenue directrice juridique de la FFT (fédération française de tennis) puis chargée des droits de diffusion de Roland-Garros, du Rolex Paris Masters, et de la production des contenus live. 



Février 2022 : dans un arrêt du 23 février, la Cour d'appel de Paris condamne le groupe Amaury à verser 1,99 M€ aux éditeurs du 10 Sport, aujourd'hui disparu des kiosques. En première instance, en juin 2019, le tribunal de commerce de Paris avait fixé le montant du préjudice à 2 M€, mais la société 10 Médias avait fait appel. 

Amaury avait déjà été condamné en février 2014 à 3,5 M€ par l'Autorité de la concurrence qui estimait que l'éditeur de L'Équipe avait "évincé abusivement" Le 10 Sport. 


Le 3 novembre 2008, Le 10 Sport était lancé par Michel Moulin à 0,50 € pour concurrencer L'Équipe, en situation de monopole.

Amaury contre-attaquait en lançant Aujourd'hui Sport, un nouveau quotidien sportif, pour contrer son concurrent. Le 10 Sport deviendra hebdo fin mars 2009. Aujourd'hui Sport cessa de paraître le 30 juin 2009.




HISTOIRE DE LA PRESSE



Le résistant Emilien Amaury (1909-1977) lança Le Parisien Libéré le 22 août 1944. 

À son décès, d’une chute de cheval, son fils Philippe (1940-2006) prend la direction du quotidien et sa fille Francine dirige la presse magazine (Marie-France, Point de Vue Images du Monde).


1946 : il aide Jacques Goddet à relancer L’Auto qui devient L’Équipe.


1974 : voulant moderniser l’imprimerie du Parisien il entre en conflit avec le puissant syndicat du Livre et les NMPP (Nouvelles Messageries de la presse parisienne) et fait construire une nouvelle imprimerie sans faire appel à des imprimeurs syndiqués. Pendant trois mois, le journal est bloqué par les syndicalistes. Les ventes chutent de moitié. Le Parisien déménage à Saint-Ouen. Le rédacteur en chef Bernard Cabanes est visé par un attentat

mais une tragique méprise, son homonyme, rédacteur en chef de l’AFP est tué par une bombe.

Le conflit se terminera lors du décès d’Amaury. 

 

1991 : nouveau conflit entre le Livre et Philippe Amaury mais Le Parisien obtient le droit d’être distribué par ses propres moyens sans passer par le système coopératif. 


1992 : le groupe rachète le Paris-Dakar, le pôle sportif Amaury Sport Organisation (ASO) orga-nisant le Tour de France, le Tour de l’Avenir, Paris-Roubaix, Paris-Nice, Paris-Tours, le Marathon de Paris, l’Open de France de golf, le Tour de France à la voile et le Roc d’Azur. 


1994 : lancement de Aujourd’hui en France

1998 : L’Équipe TV

2000 : lequipe.fr 

2015 : recentrage sur le secteur sportif après la cession à LVMH du quotidien Le Parisien. Le pôle médias se limite au quotidien sportif L’Equipe créé en 1946.

2020 : Marie-Odile Amaury, 80 ans, veuve de Philippe Amaury, nomme ses enfants Aurore Amaury et Jean-Etienne Amaury à la direction générale du groupe. 

En 2020 : 11 M€ de dividendes ont été versés à la famille Amaury (452e fortune française)




Siège social 

40-42 Quai du Point du Jour  92100 Boulogne-Billancourt        

contact@amaury.com



ALTICE

DRAHI VEND SES DATA CENTERS 

POUR RÉDUIRE SA DETTE

21 novembre : pour rassurer ses créanciers devenus insistants depuis l’été dernier, Altice France - maison mère de SFR - a officialisé la vente de ses data-centers. 

Le groupe de Patrick Drahi cède 70 % du capital de UltraEdge (qui réunit 257 data centers en France) au fonds américain Morgan Stanley Infrastructure Partners, filiale du géant bancaire d’outre-Atlantique.

Cette transaction permet à Altice de récupérer 530 M€ et de conserver 30 % du capital.

SFR rembourse ainsi une toute petite partie de sa dette estimée à 60 milliards d’euros entre la France, les Etats-Unis, le Portugal et Israël. Un tiers concerne l'opérateur français SFR et ses médias. 

Et maintenant ? L’endettement d’Altice peut-il conduire à une cession d’actifs au sein du pôle média ? Fin août dans Le Figaro, Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, a formellement démenti une quelconque vente. 

Le 7 septembre, à New York, devant des investisseurs réunis par la banque Goldman Sachs, Drahi évoquait une possible cession de médias détenus en France, « si nous avons un bon prix proposé » s’empressait-il de préciserL’offre attendue serait d’au moins 2 milliards d’euros.

Début octobre, Altice International, a annoncé avoir levé 800 M€ par un emprunt sur les marchés. Une bouffée d’oxygène qui permet d’allonger de trois mois la maturité de sa colossale dette dépourvue d’échéance majeure avant 2027. 

La banque d’affaires Lazard avec l’appui de BNP Paribas serait aussi mandatée pour étudier la vente d'une partie du capital de SFR et trouver des investisseurs. En 2025, l’activité française doit rembourser une premier tranche de 1,64 milliard. 


PATRICK DRAHI DANS LA TOURMENTE 


Le groupe Altice (télécoms, médias, câble) de Patrick Drahi est éclaboussé dans un scandale de corruption impliquant plusieurs de ses hauts cadres. 

L’arrestation en juillet au Portugal, de son associé et ami de trente ans, Armando Pereira a semé un vent de panique. Il aurait fait de luxueux cadeaux à la directrice exécutive des contenus, acquisitions et partenariats du groupe, Tatiana Agova-Bregou, qui a été suspendue de ses fonctions. 

Pereira, qui a fondé Altice avec Drahi, est accusé d’avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux, au centre de la politique d’achat du groupe, qui reversaient à quelques hauts cadres des avantages en nature ou de l’argent. 

Des soupçons pèsent sur Pereira dans 11 délits de corruption et blanchiment d’argent. Après la perquisition au siège d’Altice Portugal, plusieurs dirigeants ont été suspendus dont le PDG d’Altice USA, Alexandre Fonseca, précédemment à la tête de la filiale portugaise.

Début août, Patrick Drahi a pris la parole à l’occasion de la publication des résultats d’Altice pour rassurer sur la santé financière de son groupe très endetté à près de 60 milliards d’euros (dont 23,9 pour ses seules activités en France) et confronté à d’importantes échéances de remboursement. Le tout sur fond de remontée des taux d’intérêt qui compliquent encore plus son équilibre financier.

Les marges de manoeuvre de l’entrepreneur franco-israélien apparaissent très limitées.

Après une stratégie de croissance et des plans sociaux, la vente des pylônes télécoms et des réseaux de fibre, le groupe réfléchit à la vente d’actifs jugés « non stratégiques » comme l’opérateur portugais Meo et des data centers en France.

Patrick Drahi, 3e fortune de France, est monté en mai dernier à près de 25 % du capital de l’opérateur britannique historique BT Group, pour 1,1 milliard d’euros.

Celui qui contrôle BFMTV, RMC, i24News, et le groupe israélien de téléphonie et de télévision Hot, et la prestigieuse maison de vente Sotheby’s depuis 2019 (pour 3,7 milliards d’euros), n’a pas hésité en 2020 à retirer son groupe de la Bourse d’Amsterdam, estimant qu’il était sous-évalué. Il a su profiter de la confiance des marchés qui lui ont prêté de l’argent à des taux historiquement bas. La remontée des taux fait que la dette d’Altice est désormais classée par les agences de notation dans la catégorie « hautement spéculative ». 


L’EXPRESS : Patrick Drahi, qui avait acheté l’hebdomadaire en 2015 avant d’en donner le contrôle à Alain Weill en 2019, va céder 49 % du capital qui lui restait.


PATRICK DRAHI DANS LE COLLIMATEUR 


Les sites d’investigation Reflets, Blast et StreetPress  se sont associés pour explorer les milliers de documents piratés l’été 2022 par des hackers russes, après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires et patron de presse Patrick Drahi. 

11e fortune française domicilié en Suisse, à la tête du groupe Altice (SFR, BFM TV, RMC, i24News) son activité médias ne représente que 0,6 % du chiffre d’affaires.

Depuis plusieurs mois, des journalistes aidés d’analystes financiers et de juristes, ont épluché les millions de pages des #DrahiLeaks.

Ces révélations mettent en lumière un groupe industriel complexe, basé dans des pays très souples en matière fiscale. Optimisation fiscale, investissements dans les oeuvres d’art, stratégie de l’endettement, train de vie, enrichissement personnel, opérations immobilières, « l’empire Drahi » est passé au crible… 

Des révélations « à charge » : contacté, Patrick Drahi ne répond pas aux questions des journalistes. (Ndlr : en janvier 2023, le site Reflets-Info, poursuivi par le groupe Altice pour la publication de documents piratés, a obtenu de la justice le droit de continuer de publier au nom de « la nécessité de préserver la liberté d’expression ». Altice considérait qu’il s’agissait d’une violation du secret des affaires. Un point de vue rejeté par la cour d’appel de Versailles)



REPÈRES 


Patrick Drahi est la 7e grande fortune française (classement Forbes 2021). 

Le fondateur d’Altice est à la tête d’un groupe endetté à hauteur de 30 Md€. 

Sa fortune est passée de 11,8 Md€ en 2021 à 6,6 Md€ en 2022.

Né en 1963 à Casablanca (Maroc) il possède une quadruple nationalité : française, marocaine, portugaise, israélienne. 

Polytechnicien, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications, il vit en Suisse avec le statut de résident fiscal, à Genève et à Zermatt, dans le Valais, où il a un chalet. Sa holding personnelle (Next Limited Partnership) est basée à Guernesey avec de nombreuses filiales au Luxembourg, en Suisse et à Panama.

Dès 2002, il a investi dans les réseaux câblés et développe une stratégie de convergence entre les télécoms et les médias. 


2009 : achat de Hot Telecom et l’opérateur mobile Mirs en Israël.


2013 : lancement de la chaîne d’info i24news basée en Israël (programmes en français, anglais et arabe). En mai 2022, un bureau a été ouvert au Maroc.


2014 : entrée en bourse du fonds d’investissement Altice. Rachat de 40 % des actions de Numericable et de SFR à Vivendi.

Entrée dans le capital de Libération aux côtés de l’homme d’affaires Bruno Ledoux.

Rachat de Portugal Telecom.


2016 : Altice rachète le câble-opérateur américain Cablevision, Suddenlink.

Partenariat avec NextTadioTV (BFM, RMC) alors détenu par Alain Weill qui sera nommé PDG d'Altice France, suite au rachat de son groupe (270 M€) par Altice. 


2017 : Altice Studio, en concurrence avec Canal +, produit et propose films et séries. Arrêt de la publication L’Expansion.


2018 : Drahi, pris dans une tourmente boursière et financière, annonce une réorganisation en séparant ses activités américaines et européennes. La nouvelle structure d'Altice Europe (31,8 milliards d’€ de dettes au 2e trimestre 2018) réunit les activités d'opérateur (SFR et Portugal Telecom) et le pôle média.

La stratégie du groupe est de miser sur le développement de la fibre optique et sur la convergence médias-télécoms.

Il renonce au rachat de Media Capital, premier groupe portugais, qui contrôle les principales chaînes de TV et radio.


2019 : rachat de Sotheby’s, maison américaine de vente aux enchères.


2021 : plan de départ de 1.700 salariés sur cinq ans chez SFR (17 % des effectifs), 3e plan depuis 2012, avec recrutement de jeunes diplômés pour accélérer le déploiement de la fibre et de la 5G.



Chiffres clés 


Altice France Holding CA 2021 : 11,1 Md€. 

Dette : 30,975 Md€ 


Siège social


Altice France 16 Rue du Général Alain de Boissieu, 75015 Paris 


www.alticefrance.com 


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