Un exemple : La Nouvelle République du Centre-Ouest.
Après une chute vertigineuse des recettes publicitaires entre 2006 et 2008 (- 7,70 %), le phénomène s'est aggravé en 2009 avec 14 % de pertes.
Toujours en 2009, l'érosion des ventes a atteint 3,9 % (perte de 2,7 M€).
Faute de trésorerie, le groupe NRCO risquait la cessation de paiement.
Pour sauver l'entreprise, de graves décisions sont prises en septembre 2009 :
- arrêt de l'édition du Cher.
- mutualisation des éditions de la Vienne avec le quotidien départemental Centre Presse (propriété du groupe NR depuis 1992).
- réorganisation de plusieurs services, baisse des coûts de distribution.
Ces mesures d'urgence n'empêcheront pas un plan social avec le départ de 50 journalistes. Au total, 117 emplois auront été supprimés. Coût de l'opération : 11 M€.
Ce plan a permis de restructurer l'exploitation de l'entreprise confrontée aux échéances du remboursement de moratoires financiers et d'emprunts pour sa modernisation, mais l'équilibre financier reste précaire avec un endettement de 16 M€.
En mai 2010 les négociations salariales seront bloquées par l'annonce de nouvelles économies sur la masse salariale : la réduction de moitié des RTT pour réduire les CDD et combler une perte de chiffre d'affaires de 1,5 M€.
Fin mai, un accord fragile sera trouvé après cinq jours de non-parution en deux semaines (coût : près d'1 M€). Il prévoit une prime plutôt que l'application des 0,7 % d'augmentation des salaires, prévue au niveau national.
19 juin 2010 : l'assemblée générale de la NRCO entérine l'arrivée inespérée du groupe Centre France - La Montagne dans le capital à hauteur de 16 %.
Le groupe auvergnat apporte 6,4 M€ dans les caisses exsangues du groupe de presse tourangeau.
Cette alliance a aussi pour objectif d'entraîner des synergies fortes et sur le plan rédactionnel, une mutualisation du contenu des pages d'informations générales étant prévue.
Trois "poids lourds" de Centre France font aussi leur entrée au conseil de surveillance de la NR : Jean-Pierre Caillard, PDG du groupe, Alain Vedrine, directeur financier et Gilles Crémilleux, directeur de la diversification et de la communication.
Fin 2016
L'association de défense des petits actionnaires de La Nouvelle République (ADPANR) annonçait son
intention de vendre ses 25 % du capital. En décembre, l'agence spécialisée Presse News évoquait
même un possible départ du groupe Centre France (qui sauva la NR en 2009) après le départ en
retraite de son secrétaire général Gilles Crémillieux, remplacé au directoire de la NR par deux
directeurs "maison", Nicolas Boisnard et Christophe Herigault.
La diffusion 2015-2016 accuse une forte baisse : 164.703 exemplaires (-3,82 % par rapport à
2014-2015, source ACPM) - à comparer à 2012 : 184.651 exemplaires - et le quotidien Centre-Presse
à Poitiers, affichait l'an dernier une baisse de 9 % avec seulement 12.822 exemplaires...
Pour rappel, les autres "gros" actionnaires du groupe NRCO sont le groupe Centre-France (16 %)
et la famille Saint-Cricq (15 %).
En 2011 Rossel avait tenté en vain d'entrer dans le capital de Centre-France.
