vendredi 31 mars 2023

MIDI LIBRE

45 DÉPARTS VOLONTAIRES

26 JOURNALISTES 


4 avril : trois mois après l’annonce d’un plan destiné à rétablir l’équilibre économique du quotidien régional en 2024, syndicats et direction ont conclu un accord de 45 départs volontaires, dont 26 journalistes (soit un cinquième de la rédaction), 9 assistantes et 10 postes techniques. 

En mars, le SNJ, majoritaire à Midi Libre, avait refusé de signer ce plan de départs et la direction avait menacé d'un plan de sauvegarde avec des départs contraints, touchant prioritairement les plus jeunes salariés. Le syndicat a finalement accepté de signer le texte renégocié concernant le montant des indemnités de départ et l'engagement de la direction d'étudier des "solutions d'économies alternatives" aux départs contraints si le volume de départ volontaire n'est pas atteint.

Midi Libre compte 130 journalistes en CDI. Les salariés ont jusqu'au 2 juin pour se déclarer. Pour 2022, le déficit attendu est de 1,6 M€, et 2,8 M€ en 2023.

En décembre, Jean-Benoît Baylet, directeur général de Midi Libre, avait mis en avant l’érosion continue des recettes de la diffusion et de la publicité, en baisse de respectivement 8 et 2 M€ sur quatre ans. La transition numérique a généré 3,6 M€ de recettes en 2022, qui n’ont fait que freiner l’érosion du chiffre d’affaires. Dans le même temps, l’augmentation du prix du papier (+ 135 % en un an), de l’énergie (+ 190 %) ou encore du carburant ont alourdi les charges de 2,3 M€. 


Midi Libre diffuse dans 6 départements : Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées Orientales. Il est la propriété du groupe La Dépêche du Midi, dirigé par Jean-Michel Baylet, le quotidien et ses déclinaisons départementales diffusant sur la partie est de la région Occitanie.


> Midi Libre diffusion France payée 2022 : 74.812 ex. - 5,67 % contre 96.000 en 2018.

 

> L'Indépendant (Pyrénées-Orientales et Aude) 37.324 ex. - 5,31 %


> Centre Presse - Le journal de l’Aveyron 15.600 ex. - 2,4 %



UN PLAN DE DÉPARTS CONTRAINTS 


18 mars : la direction du quotidien régional Midi Libre annonce être obligée de recourir à un plan de départs contraints, faute d'avoir obtenu suffisamment de départs volontaires. 


En décembre, le plan prévoyait la suppression de 45 postes (26 journalistes, 9 assistants d’agence, 10 postes techniques). 

Le SNJ, majoritaire, souhaitait que si moins de 26 journalistes se portaient volontaires pour un plan incluant 10 à 12 mois de formation, la direction accepte de ne pas forcer à d'autres départs.

Une demande refusée par Jean-Benoît Baylet, directeur général de Midi Libre, qui a donc déclenché un plan de sauvegarde de l’emploi.

Dans un message aux salariés, il déplore recourir à ce plan qui « impactera prioritairement les plus jeunes salariés de l’entreprise », évoquant « une situation extrêmement grave, qui oblige Midi Libre à s'orienter vers le scénario du pire ». 

En 2022, le déficit financier s’est élevé à 1,6 M€ pour 2022, et 2,8 M€ sont prévus en 2023. De mauvais chiffres liés à la baisse des revenus de la diffusion et de la publicité (respectivement 8 et 2 M€ en 4 ans).

« La crise de notre filière et les conséquences qu’elle engendre sur notre modèle économique ont été aggravées par deux années de Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine » écrivait en décembre M. Baylet, dans un courriel adressé au personnel.


Il soulignait que la transition numérique était « plus longue qu’attendue » et les revenus du site, de 3,6 M€ en 2022, ne font que « freiner l’érosion du chiffre d’affaires, très loin de le compenser en totalité », ajoute-t-il. Dans le même temps, l’augmentation du prix du papier (+ 135 % en un an), de l’énergie (+ 190 %) ou encore du carburant ont alourdi les charges de 2,3 M€ pour le quotidien.


« Renaissance »


Pour rétablir l’équilibre économique en 2024, la direction avait présenté un plan « Renaissance », dit « projet de transformation globale » prévoyant un « plan ambitieux de développement des revenus digitaux » et la réduction des charges en privilégiant l’ouverture d’un plan de départs volontaires pour 45 postes, tous services confondus.

Le SNJ avait alors vivement réagi en évoquant « une rédaction sous le choc » car 35 postes  (26 journalistes) seraient concernés à la rédaction, soit un quart des effectifs ». 

Selon les premières projections, la rédaction de Nîmes pourrait passer de 15 à 8 journalistes, celle de Montpellier de 11 à 8, celle d’Alès de 6 à 4, et ainsi de suite. La pagination devrait, en conséquence être réduite, et l’animation du site Internet ne devrait pas permettre de réduire la charge de travail. 

À l’annonce des départs contraints, le SNJ estime que « si 26 journalistes doivent quitter la rédaction, ce sera très dur de faire un journal ».


En 2015, avant son rachat par le groupe La Dépêche, Midi Libre comptait 186 journalistes, ramenés à 150. 

En 2022, cinq mois avant l’annonce du plan d’austérité du quotidien, le groupe La Dépêche du Midi a versé 1,5 M€ de dividendes à ses actionnaires.



> Midi Libre : diffusion France payée 2022 


74.812 ex. - 5,67 % contre 96.000 en 2018. 

Diffusion dans 6 départements : Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales.

Le groupe compte aussi deux départementaux L'Indépendant (Pyrénées-Orientales et Aude) et Centre Presse - Le journal de l'Aveyron, regroupés au sein des Journaux du Midi, qui rayonnent sur la partie Est de la région Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon et Aveyron).


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