samedi 22 octobre 2022

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE DU CENTRE-OUEST

Le groupe Nouvelle République du Centre-Ouest est issu du quotidien éponyme publié clandestinement par la Résistance, puis au grand jour à Tours le 1er septembre 1944, jour de la Libération de la ville. Journaux, sites internet, télévision locale, sociétés de portage, régie publicitaire, se sont développés sous la direction de Jacques Saint-Cricq, décédé à 86 ans en 2021. Il avait tenu les rênes du journal pendant 51 ans, à la suite de son beau-père Jean Meunier. Son fils Olivier lui a succédé à la présidence du Directoire. Depuis 2009, le groupe Centre France est actionnaire à hauteur de 16 %. 


La Nouvelle République du Centre-Ouest  136.695 ex. - 3,34 %. 


> Centre Presse Poitiers (Poitiers, Châtellerault) 7.379 ex. - 6,97 %

Quotidien départemental racheté au groupe Hersant en 1996


TMV hebdo gratuit (Tours, Niort) lancé en 2011 : tirage 35.000 ex.


TV Tours Val de Loire : télévision locale avec diffusion en Indre-et-Loire et Loir-et-Cher et sur les bouquets ADSL.  Capital : 100 % NRCO. 


Capital : groupe Centre France (16 %) la famille Saint-Cricq 16 % 
l’Association de défense des petits actionnaires (ADPANR) 25 %. 
La NRCO détient 30 % de la SOPAREP, holding du quotidien La République du Centre, détenu à 70 % par Centre France. 

Directeur de la publication, président du directoire : Olivier Saint-Cricq 
Il est le frère de Nathalie Saint-Cricq, cheffe du service politique de France 2

Désormais, il est seul aux commandes du groupe après le décès subit en août 2021, de ses parents : Jacques Saint-Cricq, ancien président du directoire, et son épouse Mireille (fille du fondateur Jean Meunier), figures emblématiques du journal. 

Directeur de la rédaction : Christophe Hérigault, membre du directoire 
(débuts à L’Est Républicain à Nancy, puis la NRCO à Blois, directeur depuis 2013). 

Rédacteur en chef : Luc Bourrianne (EjT Toulouse 2007)

Adjointe : Delphine Noyon (Sciences Po 2018) depuis août 2022. Depuis 2007, directrice adjointe de l’édition de la Vienne. 



RÉDACTION EN CHEF : LUC BOURRIANNE SUCCÈDE À CHANTAL PÉTILLAT 


Septembre 2022 : Luc Bourrianne (EjT 2007) succède à Chantal Pétillat (IUT Bordeaux 1984, Sciences Po) qui a fait valoir ses droits à la retraite. 

Rédactrice en chef depuis 2018, elle a occupé plusieurs postes à responsabilités à la NR pendant 16 ans (secrétariat général, multimédia, formation au système éditorial, chef d’agence) après avoir débuté à Sud Ouest et au Courrier Picard.

Luc Bourrianne, a été stagiaire à La Dépêche du Midi puis aux DNA en 2006, et débuta à la NR (rédacteur à Châteauroux, puis à Niort), avant de rejoindre le groupe Sud Ouest en 2008, pour devenir chef de l’agence de La Rochelle de 2014 à 2020. Jusqu’en juin 2022, il était rédacteur en chef adjoint à L’Est Républicain à Nancy.


QUATRE JOURS DE GRÈVE POUR L’AUGMENTATION DES SALAIRES 


24 novembre 2022 : après 4 jours de grève et une forte mobilisation, une assemblée générale de la rédaction de La Nouvelle République du Centre Ouest, réunie à Tours, a voté la suspension du conflit. Il touchait les rédactions départementales d’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher, de l’Indre, des Deux-Sèvres et de la Vienne, ainsi que le quotidien Centre-Presse à Poitiers. 


En grève depuis le 21 novembre, le blocage est survenu en raison du refus de la direction de rouvrir les négociations annuelles obligatoires (NAO). Les journalistes ont maintenu leurs positions : une revalorisation des salaires de 6 % face à l’inflation. 

Le 22 novembre, les éditions ne sont pas parues, les rotativistes (majoritairement Filpac-CGT) ayant également suspendu le travail par solidarité. 

Point de blocage : la direction préférait verser des primes plutôt qu’une augmentation pérenne des salaires. Finalement, les primes concerneront 84 % des salariés, et non plus 30 % prévus initialement (avec une enveloppe de 160.000 € au lieu de 100.000 initialement annoncés). 

À titre exceptionnel une journée de grève sera payée à tous les salariés grévistes. L’intersyndicale SNJ et SNJ-Cgt estime que « la grève est suspendue, pas la colère ! », la direction refusant que la renégociation des grilles salariales prévue courant 2023, soit rétroactive au 1er décembre 2022. Les conditions de travail restent au coeur des revendications et il est demandé à la rédaction en chef de venir régulièrement et le plus tôt possible à la rencontre des journalistes. Souffrance au travail, relations tendues avec la hiérarchie sont toujours à l’ordre du jour. 



UN ÉQUILIBRE TRÈS FRAGILE


27 juin 2022 : le groupe NRCO a annoncé ses résultats 2021, lors de son assemblée générale :


CA 2021 : 90 M€ (87 M€ en 2020). 

Résultat net : 3,5 M€ (2,8 M€ en 2021).


Des résultats meilleurs, grâce à la reprise publicitaire après la pandémie, mais fragilisés en raison de la hausse du prix du papier et de l'érosion du tirage (3,34 % en un an). 

Le quotidien régional n'est pas parvenu à développer ses ventes numériques qui ne représentent que 5,83 %, alors que le portage compte pour 52,8 % et les abonnements 19,65 %. Son implantation dans des départements ruraux, en dehors des secteurs urbains (à part Tours, Poitiers, Blois, Châteauroux, Niort) explique cette faiblesse structurelle.

Le groupe (780 salariés) dispose aussi d'une télé locale TV Tours. 

Tout juste à l'équilibre, elle a été renflouée en 2021 grâce à la contribution de la maison mère à hauteur de 400.000 €.


Diffusion dans cinq départements


Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Vienne, Deux-Sèvres. À l’origine le quotidien couvrait huit départements mais des éditions déficitaires ont été fermées : le Loiret en 1991, le Maine-et-Loire en 2006, le Cher en 2009, année d'un lourd plan social qui a entraîné la suppression de 181 postes, l'entrée dans le capital du groupe Centre France et la transformation de la société de SAPO en SA. 


En 2020, un projet de réorganisation interne a été abandonné suite au plan annoncé fin 2018 visant à se séparer de 107 salariés, dont 32 journalistes. Un nombre ramené entre 95 et 100, sans licenciement mais sans remplacer les départs en retraite. Des éditions locales ont été supprimées et une rotative arrêtée.


181 POSTES SUPPRIMÉS EN 2009

Déjà en 2009, lors de l’entrée dans le capital de Centre France, un lourd plan social entraîna la suppression de 181 postes dans le groupe, dont 125 à la NR (50 journalistes en départs volontaires indemnisés). Une « saignée » qui avait permis de rétablir l’équilibre alors que le quotidien accusait 7 M€ de pertes. 
Les comptes ne seront redressés provisoirement qu’en 2016. 


www.lanouvellerepublique.fr 


www.centre-presse.fr 




HISTOIRE 


La NR (ci-contre le 1er numéro du 1-2 septembre 1944) 
issue de la Résistance, elle a été fondée par l’imprimeur Jean Meunier (1906-1975), avec le journaliste démocrate chrétien Pierre Archambault (1912-1988) suite à l’interdiction de La Dépêche, publiée pendant l’Occupation. 
Secrétaire de la fédération socialiste en 1934, élu député socialiste de 1936 - plus jeune député du Front Populaire - à 1940. 
Réélu de 1945 à 1958, maire de Tours de 1944 à 1947.

La NR s'installe dans les locaux de La Dépêche. Les anciens propriétaires ont été indemnisés par les fondateurs du nouveau journal entre 1954 et 1964. 


Résistant, Meunier organisera le réseau CND-Castille puis Libération Nord. 

À la Libération de Tours, il préside le Comité départemental de libération 

Sous la IVe République, il sera appelé à trois reprises à des fonctions gouvernementales (Secrétariat d'état aux transports et travaux publics, Intérieur, Fonction publique et réforme administrative). 

En 1958, il sera battu à la mairie de Tours par Jean Royer, futur ministre du Commerce. 

En 1994, à titre posthume, Meunier sera nommé Juste parmi les nations pour le sauvetage d’une famille juive. 

En 1972, la société anonyme à participation ouvrière (SAPO) est devenue société à directoire et conseil de surveillance dont un tiers du capital était détenu par le personnel au sein d’une société coopérative de main-d’oeuvre, dissoute en 2009, avec l'entrée du groupe Centre France dans le capital. 
En 1975, à la mort de Jean Meunier, son gendre Jacques Saint-Cricq (1935-2021) (photo ci-contre NR) ingénieur, directeur technique, membre du directoire depuis 1973, est nommé président du directoire. 
Président du SPQR (Syndicat de la presse quotidienne régionale de 1988 à 1997) il prendra sa retraite en 2004 et son fils Olivier le remplace à la tête du groupe de presse. 




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