SUD OUEST : une grève a été observée le 20 juin en réaction à une réduction de la masse salariale annoncée par le DG Nicolas Sterckx. Ce plan d'économies s'explique par une importante dégradation des résultats du quotidien régional.
Sud Ouest est le 2e quotidien régional français après Ouest France. Édité à Bordeaux, il rayonne dans sept départements de Nouvelle-Aquitaine. Le groupe (GSO) est détenu à 80 % par la famille Lemoîne, fondatrice du journal. Les 20 % restants se répartissent entre la Société civile des journalistes, la Société civile d’imprimeries régionales de presse, la Société civile des cadres, l’Amicale des journalistes. GSO a été en 2021 le premier éditeur à avoir déployé le système éditorial CUE du danois Stibo DX permettant de publier en premier sur le Web.
(le numérique représente seulement
22 % des abonnements)
> Sud Ouest Dimanche :
196.428 ex. - 3,11 %
Aides de l’Etat à la presse : en 2019
2,946 M€ ont été versés au groupe GSO.
GSO édite 4 autres quotidiens :
> La Charente Libre 27.524 ex. - 1,88 %
> La République des Pyrénées
25.650 ex. - 1,58 %
> L’Eclair des Pyrénées - Pays de l’Adour
5.012 ex. - 3,07 %
> La Dordogne Libre 4.933 ex. - 7,24 %
3 hebdos régionaux :
Le Résistant de Libourne 6.257 ex. - 3,8 %
Haute Gironde (Blaye) 4.598 ex. - 4,98 %
La Dépêche du Bassin d'Arcachon
4.017 ex. - 5,7 %
1 bimestriel : Terre de Vins
Le Mag : supplément art de vivre-week-end de l’édition du samedi de Sud Ouest
Raffut : revue pour les amoureux du rugby
La Lettre d’APS : newsletter d’information économique et stratégique
Les Éditions Sud Ouest plus de 300 titres sur le patrimoine régional
3 télés : TV7 (Bordeaux et Nouvelle-Aquitaine), TVPI (Pays Basque et Landes)
La Rép’ des Pyrénées (web TV)
Digivision (agence de presse TV)
Agence événementielle Côte Ouest (depuis 2016)
Sud Ouest Publicité, Agence Eliette (créée en 2020) S2D distribution et diffusion.
GSO est actionnaire (6 %) du groupe espagnol Vocento (ABC).
2016 : GSO a vendu les hebdos Le Journal du Médoc, La Haute Saintonge et L’Hebdo de Charente-Maritime en 2012.
SUD OUEST ENGAGÉ POUR LE CLIMAT
Le 14 janvier, une enquête a été publiée sur la montagne et des experts sont mobilisés par la rédaction pour répondre aux questions des lecteurs.
Chaque trimestre, un supplément Climat sera publié (sur le thème de l’eau le 21 mars) et les éditions Sud Ouest sortiront en juin huit livres autour des solutions pour le climat. Désormais, les actions événementielles de GSO déclineront aussi ce thème.
DÉVELOPPEMENT DE LA DIRECTION DE L’AUDIOVISUEL
Janvier 2023 : Benjamin Lassale (Audencia Nantes - École de management) a été nommé directeur de l'audiovisuel. Cette nouvelle entité au sein de GSO, intégre Digivision, l’agence de presse télévisuelle du groupe.
Il était jusqu'alors DG de l’agence 14HAUSSMANN, intégrée à la régie Media Figaro depuis 2018. DG de Vice Media France de 2010 à 2017, il a été responsable partenariats de MTV Networks, de 2005 à 2010.
Digivision produit des documentaires et reportages pour les chaînes nationales (TF1, M6, Euronews) et locales TV7 à Bordeaux et TVpi à Bayonne qui font partie du groupe GSO.
UN COLLECTIF FÉMININ S’OPPOSE AU RECRUTEMENT D’ANNA CABANA
167 journalistes sur 234 titulaires, dont 74 femmes et 93 hommes ont apporté leur soutien. La direction a reconnu n’avoir pas communiqué sur ce recrutement qui, traditionnellement se faisait en interne en étant jusqu’alors réservé aux hommes.
Outre l’absence de concertation sur ce recrutement interne, les signataires ont mis en avant le profil de la journaliste « épinglée » en mai dernier par le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) pour conflit d’intérêts suite à une émission qu’elle présentait sur i24News. Elle évoquait les vacances à Ibiza de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation, sans préciser qu’il s’agissait de son mari.
Face à la fronde soulevée par son recrutement, Anna Cabana a finalement annoncé renoncer à son embauche, tout en déplorant « une querelle indigne qui ressemble fort à un procès en sorcellerie ».
NOUVELLES TENSIONS SOCIALES
Décembre 2022 : outre le projet de suppression de 19 postes prévu en 2023 par mesure d’économie (doublement du prix du papier, hausse du prix de l’énergie), la direction de Sud Ouest n’a pas concédé grand chose aux revendications des personnels suite à la Négociation obligatoire d’entreprise (NOE).
Seuls les salaires en dessous de 2.900 € bruts mensuels (hors primes, ancienneté et 13e mois) seront revalorisés de 5 % soit 28 personnes sur 723 CDI dont 5 journalistes. La dernière revalorisation remonte à 5 ans.
Sont exclus de la mesure les salariés récemment embauchés et les pigistes « ignorés par la direction depuis plus de dix ans », rappelle le syndicat SNJ. Ils demandaient de relever le tarif du feuillet à 120 € (65 € brut actuellement).
Au chapitre des primes, la demande syndicale d’instaurer une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat en raison de l’inflation, a été rejetée. Seule l’indemnité kilométrique a été relevée de 8 %.
Une revalorisation de 10 points d’indice et des primes ont été accordées à une partie des personnels techniques (rotatives, expéditions, maintenance, moyens généraux) à la faveur du plan qui fait suite à l’arrêt de la rotative de La Charente Libre l’été dernier.
Quant aux CDD ils verront leurs salaires progresser mais l’égalité de traitement avec les CDI, voulue par la loi, ne sera pas respectée. La direction voulant en rester à une « progressivité salariale » selon des critères d’expérience et de durée. Le SNJ, syndicat majoritaire, n’a pas accepté la mesure et poursuit ses négociations pour sortir d’une proposition jugée « discriminatoire ».
En mai dernier, une journaliste qui avait cumulé 101 contrats en plus de sept ans, à la rédaction de Périgueux, a obtenu la condamnation de Sud Ouest par les prud’hommes pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Requalifiée en CDI, son contrat n’avait pas été renouvelé alors qu’elle était en congé maternité.
Pour des motifs similaires, d’autres saisines des prud’hommes sont en cours.
LA RÉDACTRICE EN CHEF RECRUTÉE À TF1-LCI
Flore Galaud a une solide expérience dans l'innovation numérique : rédactrice en chef adjointe à TF1-LCI depuis 2016, cette spécialiste du digital a assuré la refonte éditoriale du site et de l'application des deux chaînes.
Précédemment rédactrice en chef adjointe de Metronews (ex-filiale de LCI) depuis 2012, elle avait eu en charge la délicate mission de la fusion des rédactions avant la fermeture du pure-player en août 2016.
Venue de la presse écrite (chroniqueuse judiciaire au Figaro de 2008 à 2012), elle a
été journaliste politique au JDD en 2007-2008 après un bref passage à France 5.
Diplômée de l'Institut Français de Journalisme, elle débuta à 20 Minutes en 2005, avant de devenir rédactrice en chef adjointe du mensuel Le Nouvel Ouest.
Sa feuille de route est toute tracée : poursuivre la transformation numérique et développer un management plus participatif et collégial après une période d’instabilité.
NICOLAS STERCKS SUCCÈDE À PATRICK VENRIES
À 56 ans, N. Stercks (HEC) est issu du monde de l’édition.
De 2001 à 2011, il était DG d’Infopro Digital, groupe de médias et services destinés aux professionnels. En 2018, il rejoint Webedia, groupe média digital spécialisé dans le divertissement (cinéma, jeu vidéo, lifestyle, cuisine…), en tant que DG France et directeur des opérations Monde.
Socibog, actionnaire de contrôle de GSO lui confie la mission « d’accélérer la transformation des activités pour faire face aux nouveaux enjeux : développement de l’audience digitale et des abonnements numériques, consolidation des revenus publicitaires, déploiement d’une stratégie audiovisuelle ambitieuse, structuration et développement de l’offre événementielle et développement des services aux entreprises ».
En 2021, les actionnaires de GSO ont partagé une enveloppe de 1,4 M€ de dividendes.
Janvier 2022 : Lionel Richer rejoint GSO en tant que directeur du développement numérique. Il assurera la direction des équipes GSOi (Groupe Sud Ouest interactive) en charge de l'innovation technique et des déploiements technologiques du groupe et pilotera les développements en cours et à venir.
Cet informaticien (INSA Lyon) a passé 11 ans chez Cdiscount avant de développer le site de e-commerce 1001pneus.fr basé à Bordeaux.
En septembre dernier, une nouvelle équipe marketing avait été recrutée autour d’Émeline Saëz (master en marketing, RED by SFR, directrice abonnements numériques Groupe Le Figaro).
DÉVELOPPEMENT DE LA DIRECTION DE L’AUDIOVISUEL
Janvier 2023 : Digivision, l’agence de presse télévisuelle de GSO va désormais dépendre d’une direction de l’audiovisuel, confiée à Benjamin Lassale (Audencia Nantes - École de management).
DG de l’agence 14HAUSSMANN, intégrée à la régie Media Figaro depuis 2018, il a été DG e Vice Media France de 2010 à 2017, après avoir été responsable partenariats de MTV Networks, de 2005 à 2010.
Division produit des documentaires et reportages pour les chaînes nationales (TF1, M6, Euronews) et locales TV7 à Bordeaux et TVpi à Bayonne qui font partie du groupe GSO.
PLACÉCO : LA VERTICALE ÉCONOMIE DE SUD OUEST
Septembre 2022 : la société Placéco (Bordeaux Média SAS), intégrée à GSO depuis juillet a été lancée il y a deux ans à Bordeaux par le journaliste entrepreneur Yann Buanec (ESJ Paris). Elle a développé son activité autour d’une offre de contenus éditoriaux produits par des journalistes à destination d’entrepreneurs et d’institutions de Gironde.
La filiale APS (Aquitaine Presse Service) publie la lettre économique digitale du groupe Sud Ouest. Couvrant l’actualité des entreprises de Nouvelle Aquitaine, elle est intégrée à Placéco.
placeco.fr
HISTOIRE
En 1946, Sud Ouest soutient le quotidien Le Soir de Bordeaux, d’inspiration chrétienne et gaulliste, dirigé par Henri Amouroux (1920-2007) (ESJ Paris). Entré à La Petite Gironde en 1942 tout en participant au même réseau de résistance que J. Lemoine, son ancien rédacteur en chef, il rejoint Sud Ouest à la Libération.
1947 : le tirage dépasse 280.000 ex.
1949 : Sud Ouest Dimanche est lancé dans une formule davantage magazine que quotidien du 7e jour.
1957 : rachat et intégration du quotidien La Nouvelle République de Bordeaux et du Sud Ouest (ex-La France) de tendance socialiste, également publié depuis le 29 août 1944, et diffusé à plus de 110.000 ex.
Au décès du fondateur en 1968, son épouse Éliette Lemoîne (1915-2013) devient PDG. Le temps que son fils Jean-François prenne la relève, elle confie la direction à Henri Amouroux, rédacteur en chef depuis 1966, puis directeur jusqu’en 1974. Il partira diriger France Soir puis le quotidien Rhône-Alpes de 1977 à 1982.
Pierre Jeantet, ex-DGA de l’AFP, lui succède après avoir été DG depuis 1993.
Octobre 2001 : les nouvelles rotatives tournent dans le nouveau centre d’impression installé quai de Brazza, sur la rive droite de Bordeaux. Jusqu’alors, le journal était imprimé en centre-ville, dans les locaux historiques du journal, rue de Cheverus.
2009 : déménagement du siège, rive droite, quai des Queyries, dans le quartier de la Bastide.
Entreprise de presse indépendante, Sud Ouest est le 2e quotidien régional français derrière Ouest France. Diffusé sur sept départements (Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Lot-et-Garonne, Dordogne, Charente et Charente-Maritime), il est lu, chaque jour, par plus d’un million de lecteurs et le site sudouest.fr s’est imposé comme la référence en matière d’information locale sur la région (17 millions de visites/mois).
Sud Ouest a traversé de graves crises sociales : une grève de 26 jours en 1972, un conflit avec le syndicat FILPAC-Cgt des ouvriers du Livre en 1994, un lourd plan social en 2012-2013, la suppression de 132 postes dont 18 journalistes en 2019.
En avril 2022, Sud Ouest a été condamné par les Prud’hommes de Bordeaux pour avoir employé une journaliste plus de sept ans en CDD à la rédaction de Périgueux, cumulant 101 contrats.
Obligé de la requalifier en CDI, Sud Ouest a également été condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Ce licenciement abusif coûte plus de 50.000 € à l’employeur, sans compter les frais de justice engagés.
Chiffres clés
CA 2021 Sud Ouest 132,845 M€ ( - 10,89 % / 2020)
Pertes : 271.500 € (1,26 M€ en 2020)
Les actionnaires de GSO ont partagé une enveloppe de 1,4 M€ de dividendes.
CA 2021 Groupe Sud Ouest : 1,943 M€.
Résultat net 3,077 M€ ( + 6,54 % / 2020)
Siège social
Groupe Sud-Ouest 23 quai des Queyries 33100 Bordeaux
www.sudouest.fr
TERRE DE VINS : LE MAGAZINE NATIONAL DEVIENT MENSUEL
Janvier 2023 : jusqu’alors bimestriel, Terre de vins devient mensuel, modernise son site internet et propose de nouvelles formules d’abonnements.
Le magazine va diffuser 11 numéros par an et un hors-série consacré aux spiritueux, au prix de 6,90 € TTC.
Le tirage est porté à 50.000 exemplaires chaque mois.
Les rubriques dégustation, gastronomie-œnotourisme, sont proposées sous de nouveaux onglets.
Pour optimiser son audience, Terre de vins intègre le réseau social Mapstr avec une carte interactive. Jusqu’alors, on comptait plus de 50.000 abonnés sur Facebook et 20.000 sur Twitter.
Repris par GSO en 2009, ce magazine de référence a su trouver son audience nationale en proposant des rencontres, des balades au coeur des vignobles. La rédaction est entourée d’un jury de professionnels pour réaliser son cahier dégustation.
Parallèlement au magazine papier, le site fournit une information quotidienne (plus de 100.000 visiteurs uniques, 70.000 abonnés à la newsletter).
L’activité événementielle réunit près de 70.000 visiteurs annuels avec une diversification réussie autour des salons Bordeaux Tasting, Champagne Tasting et Lyon Tasting, des rencontres entre cavistes et propriétaires de vignobles, des soirées dégustations sur Vinexpo.
Directeur général : Rodolphe Wartel, fondateur du Bacchus Business Club (licence de lettres à Tours 1987, reporter à l’écho républicain, au Parisien puis à Sud Ouest comme directeur de l’édition Charente, puis de la Gironde en 2000, rédacteur en chef adjoint de 2005 à 2008 chargé de la nouvelle formule du quotidien).
