dimanche 21 mars 2021

GROUPE BOLLORÉ

2021 est une bonne année pour le groupe Vivendi dans le secteur des médias : il devait l'actionnaire majoritaire du groupe Lagardère et le nouveau propriétaire des magazines de la filiale française du groupe Prisma Media, jusqu'à détenus par le groupe allemand Bertelsmann. 



Canal+


Parts d’audience 2020 :  1,2 % (source Médiamétrie). 

L’audience s’est effondrée à partir de 2016 (1,6 % pour 2,6 % en 2015).


Lancement le 4 novembre 1984 de la première chaîne privée à péage axée sur le cinéma et le sport, par le groupe Havas. Ouverture par André Rousselet, président, ex-directeur de cabinet du président de la République François Mitterrand.


1987 : lancement de l’émission en clair Nulle part ailleurs qui créée le ton Canal, animée par Philippe Gildas (1935-2018) jusqu’en 1997, venu d’Europe 1, en tandem avec Antoine de Caunes. Un style nouveau à la télé, précurseur de l’infodivertissement, largement copié depuis. En 1989, Canal+ compte 3 M d’abonnés.

1994 : prise de contrôle par la Compagnie Générale des Eaux qui deviendra Vivendi.

Une grave crise liée à la stratégie de Vivendi, et le développement de la concurrence, entraîne en 2001 un lourd plan social (plus de 200 licenciements). Les actionnaires obtiennent en 2002 le départ de Jean-Marie Messier, président de Vivendi Universal. Le groupe est restructuré en 2003 avec un nouveau plan social supprimant 305 postes.

2004 : Canal renoue avec le succès et l'exclusivité des droits TV de la Ligue 1 de football. 

La chaîne info i>Télé en gratuit est lancée en 2005 et TF1 accepte la fusion entre son bouquet satellite TPS et Canalsat. 

2011 : Canal rachète Direct 8 et Direct Star à Bolloré. 

Fin 2012 : le Conseil d’Etat supprime l'autorisation concernant la fusion avec TPS suite au recours de l’Autorité de la concurrence avec une amende de 27 M€.

2013 : Antoine de Caunes anime le Grand Journal après le départ de Michel Denisot, nommé directeur de la rédaction française de Vanity Fair (jusqu’en avril 2020).

2015 : Vincent Bolloré, nouveau patron de Vivendi, reprend en main la chaîne en tant que président du conseil de surveillance. Les Guignols deviennent cryptés et seront supprimés en juin 2018. Fin 2015, Canal+ perd les droits de la Premier League au profit de SFR.

2016 : l’endettement atteint 1 milliard d’€. et 542.000 abonnés ont été perdus en un an.

2018 : Bolloré quitte la présidence et est remplacé par Maxime Saada qui, en 2019, supprime 492 postes en départs volontaires.

2019 : Canal + récupère les meilleurs affiches de la Ligue des Champions pour la période 2021-2024 et les droits du championnat de France de football pour 2020-2024.

Rachat auprès de Lagardère et France Télévision de la totalité de la chaîne musicale Mezzo avec Canal+, les deux groupes détenant chacun 50 %.

2020 : après avoir perdu les droits de la Ligue 1 Canal les récupère pour la fin de saison 2020-2021.

Novembre : l’humoriste Sébastien Thoen, chroniqueur du Canal Sports Club, a été éjecté pour avoir parodié l’émission de Pascal Praud (CNews) sur le site Winamax. Motif officiel du licenciement : «  décision de l’actionnaire ». Signé, Vincent Bolloré.

2021 : le CSA a mis la chaîne en demeure suite à son non-respect de ses obligations de financement de films et oeuvres audiovisuelles en 2018 et 2019.



CNews (télé) depuis le 27 février 2017. 

Succède à i>Télé qui vivra une grève historique de 31 jours en octobre-novembre 2016 pour affirmer l’indépendance de la rédaction face à son actionnaire. Une centaine de journalistes quittera la chaîne. 

DG : Serge Nedjar depuis fin mai 2016, venant du gratuit Direct Matin.

Parts d’audience 2020 :  1,4 % (source Médiamétrie) a doublé son audience / 2019.

Eric Zemmour y est éditorialiste politique depuis 2019.

En mars 2020, le CSA a infligé à la chaîne une amende de 200.000 € pour des propos du polémiste, tenus en septembre, sur les migrants mineurs.


CNews : quotidien gratuit du matin.

805.718 ex. - 3,42 %


Lancé en 2007, en Ile-de-France, sous le titre de Matin Plus. Devient Direct Matin en 2010 puis CNews en 2017.

Direct Soir a été supprimé fin 2010.


Contrôlé par Bolloré à 70 % du capital, le groupe Le Monde en possédait 30 % mais le partenariat rédactionnel s’est arrêté début 2012. Éditions régionales distribuées en association avec les groupes de presse régionale à Montpellier, Marseille, Toulouse, Nantes, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Nice, Lyon. Un accord commercial (via la filiale Bolloré IER) permet la distribution au sein de la RATP.


C8 (Parts d’audience 2020 :  2,6 % source Médiamétrie) a succédé en 2016 à Direct 8


C Star (ex Direct Star puis D17 renommée en 2016)

Parts d’audience 2020 :  1,1 % (source Médiamétrie)



Vincent Bolloré lorgne sur Lagardère (dr)
Vincent Bolloré est n° 19 des grandes fortunes françaises (classement Forbes 2020) 3,5 Md$


Né en 1952 à Boulogne-Billancourt, il est issu d’une famille d’industriels bretons.  

Directeur adjoint à 23 ans de la Compagnie financière Edmond de Rothschild, il reprend en 1981 avec son frère les papeteries familiales. Surnommé le « Petit Prince du Cash Flow » il investit dans les années 1990 en Afrique dans des concessions d’infrastructures, des plantations d’huile de palme, les compagnies de transport, le fret maritime, les sondages (institut CSA), les batteries et Autolib.

Le groupe Bolloré est présent dans 127 pays, réalise 23 milliards de chiffre d’affaires et emploie 81.000 personnes.

Dans les années 2000 il investit dans les médias et prend 20 % du groupe Havas.

1999 : lancement de la chaîne I-Télé (filiale de Canal), le 4 novembre, quinze ans jour pour jour après Canal+.

2011 : le groupe Canal+ acquiert 60 % de Bolloré Médias et récupère la chaîne Direct 8 créée en 2005 et la chaîne musicale Direct Star.

2012 : Bolloré devient premier actionnaire de Vivendi, et prend la tête de sa filiale Canal+ en 2015 (Parts de marché et audience 2020 :  1,2 % (source Médiamétrie).

Bolloré contrôle aussi Euro Media, leader de la production audiovisuelle, depuis le rachat de la SFP (Société Française de Production) en 2011.

2016 : Vivendi acquiert 100 % de Gameloft, fondé en 1999, spécialisé dans les jeux vidéos.

2017 : Dailymotion fondé en 2005, spécialisé dans la vidéo en ligne, comptait Orange (51 %) dans son capital  de départ. En 2015, Vivendi  propose un rachat des parts d'Orange. L'offre , en concurrence avec le groupe Springer, pour 217 M€ et 80 % du capital est retenue par Orange qui rajoutera 10 % dans son option de vente. Au final, Vivendi acquiert 100 % de Dailymotion en juillet 2017.


1er juin 2021 : les magazines du groupe Prisma Media passent sous la bannière de Vivendi. 

Fin 2020, des négociations exclusives avaient été annoncées pour racheter (100 à 150 M€) les titres jusqu’alors propriété du groupe Bertelsmann : Télé Loisirs, Voici, Femme Actuelle, Capital, Gala, National Geographic, Ça M’intéresse, GEO, Télé 2 semaines, Cuisine Actuelle.

Mars 2021 : l’autorité de la concurrence avait autorisé ce rachat. 

Cette cession s’explique par l’érosion des ventes en 2020 liée à la faillite du distributeur Presstalis mais surtout par un changement de stratégie de Bertelsmann qui s’est déjà séparé de ses activités médias dans plusieurs pays européens (Pays-Bas, Espagne, Italie, Autriche) et qui, en mai, a cédé 30 % de son capital dans le groupe M6-RTL au groupe TF1.

En 2019, Vivendi avait acquis Editis, numéro 2 de l’édition en France après Hachette-Lagardère, qui regroupe Robert Laffont, Plon, Nathan, Bordas.

2021 : Vivendi, déjà propriétaire du groupe Havas et de l’éditeur de jeux vidéo pour mobiles Gameloft, engageait sa conquête médiatique européenne en prenant 9,9 % du capital de l’espagnol Prisa (quotidien El Pais). Si Vivendi envisage de monter à 20 %, la législation espagnole a prévu un seuil de 10 % pour tout investissement étranger pendant la crise sanitaire pour protéger ses actifs stratégiques. 

En mai, le groupe de Vincent Bolloré, devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère, vise aussi le rachat d’ Europe 1. 

Le bras de fer se joue aussi face à Bernard Arnault, détenteur de 27 % de la holding personnelle d’Arnaud Lagardère, qui lorgne du côté du JDD et de Paris Match


La justice française a refusé d’homologuer la reconnaissance de culpabilité déposée par Vincent Bolloré dans un dossier de corruption en Afrique, estimant insuffisante la peine proposée par le parquet national financier. 

Bolloré avait accepté de payer 12 M€ pour mettre fin aux poursuites pénales contre sa société. Le milliardaire a reconnu les faits de corruption active d’agent public étranger et complicité d’abus de confiance au Togo et a accepté de payer une amende de 375.000 €.

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...