mercredi 27 octobre 2021

MÉDIAS SOCIAUX : TWITTER, FACEBOOK, BRUT, NEO.TV


ELON MUSK A RACHETÉ OFFICIELLEMENT TWITTER


27 octobre 2022 : vingt quatre heures avant la date limite exigée par la justice américaine, le milliardaire Elon Musk a officialisé par un simple tweet son rachat de l'oiseau bleu dans un message adressé aux annonceurs.

Pour 44 Md$, le patron de Tesla 

estime que cette acquisition est « importante pour l'avenir de la civilisation d'avoir une place publique en ligne où une grande variété d'opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence ».
Il assure qu'il n'a pas engagé son opération parce que « c'était facile » ou pour « se faire de l'argent » mais pour « essayer d'aider l'humanité ». « notre plateforme doit être chaleureuse et accueillante pour tous » écrit-il.
Confronté à la concurrence féroce des autres médias sociaux, Musk veut rassurer les annonceurs, craignant leur fuite.

Pour concrétiser son achat, Musk a dû faire un emprunt de 13 Md$ et son offre a été soumise à un examen de sécurité nationale exigé par l’administration Biden. 

Les banques avaient fait savoir qu’elles renonceraient à revendre dans le marché (syndiquer en jargon financier) les 13 Md$ de dettes nécessaires à l’acquisition dont 1,35 Md pour les banques françaises (BNP et Société Générale). Au final, les fonds ont commencé à être débloqués, selon le Wall Street Journal.

À la bourse du New York Stock Exchange, le cours de Twitter était à 53,96 $ le 27 octobre en milieu de séance (+1 %), tout près des 54,20 $ par action proposés par Elon Musk.



20 octobre 2022 : le Washington Post  révèle les plans d’Elon Musk à l’issue de la procédure de rachat. Première mesure forte prévue, le licenciement des trois quarts des salariés de l’oiseau bleu. Il resterait 2000 employés sur plus de 8500 ce qui lui permettrait d’économiser 800 M$ de masse salariale.


Octobre 2022 : le milliardaire décide d’honorer son offre initiale de rachat lancée en avril, pour laquelle il avait renoncé en juillet. Il est prêt à débourser 44 Md$, prix convenu en avril.

Seule condition à sa nouvelle offre, la fin des poursuites judiciaires en cours au Delaware.

Il avait mis fin à l’accord passé pour le rachat du réseau social en raison « d’informations fausses et trompeuses » sur l’entreprise.

Le patron de Tesla et Space X mettait en cause les comptes inauthentiques et les spams, estimés à 5 %, qui affectent la valeur de la société.

L’affaire a pris une tournure juridique, les deux parties s’engageant sur une indemnité de rupture pouvant aller jusqu’à 1 Md de $.


Actionnaire depuis le 4 avril de 9,2 % du capital de Twitter, Musk semblait pouvoir  devenir l’unique propriétaire du réseau après son accord avec le conseil d’administration pour le racheter au prix de 54,20 dollars par action soit 44 Md$.

Depuis, Twitter a perdu un quart de sa valeur, l’action Tesla a chuté de près de 25 % et une plainte a été déposée contre Musk par Twitter qui demande aux juges du Delaware « d’empêcher Musk de violer davantage le contrat, de lui enjoindre de se conformer à des obligations légales ».

Musk veut développer la liberté d’expression qu’il estime trop bridée, en réduisant la modération et en créant de « nouvelles fonctionnalités ». 

Déterminé à se lancer dans le numérique, l’homme le plus riche de la planète (269 Md$ selon le classement Forbes) entend « rendre Twitter meilleur que jamais en rendant les algorithmes open source pour accroître la confiance, en vainquant les spambots et en authentifiant tous les humains ». Il a pour objectif d’atteindre 1 milliard d’utilisateurs contre 230 millions actuellement.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) - 600.000 journalistes dans 146 pays - a condamné le rachat de Twitter, s’inquiétant pour l’avenir de la liberté de la presse.

Né à Prétoria (Afrique du Sud) en 1971, naturalisé canadien puis américain, Elon Musk est ingénieur en physique énergétique de l’université de Stanford. 

Étudiant boursier, il débuta ses activités entrepreneuriales en 1995 avec Zip2, société de publication de contenu en ligne. Banque (PayPal), espace, construction automobile, projet Hyperloop, stockage d’énergie, intelligence artificielle, robotique, l’entrepreneur se déclare pro-nucléaire et finance le parti Républicain.

En 2021, il révéla être porteur du syndrome d’Asperger.


FACEBOOK-META


27 octobre 2022 : Plombé par les pertes de la division de réalité virtuelle (3,7 Md$), la fonte des revenus publicitaires, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la diminution des utilisateurs, le bénéfice net de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a été divisé par deux au 3e trimestre (4,4 Md$ - 52 % en un an) et le chiffre d’affaires baisser de 4 % à 27,7 Md$. Des allures de gouffre ! L’action a plongé de 20 % en Bourse et revient au niveau de 2016. Ainsi , l’entreprise a perdu près des trois quarts de sa valeur.

Mark Zuckerberg, PDG de Meta, reste confiant : « Plus de 140 millions de réels sont sur Facebook et Instagram chaque jour, soit 50 % de plus en six mois (…) nous gagnons des parts de marché de temps passé sur nos applis ».


29 septembre 2022 : Mark Zuckerberg, l'a annoncé à ses salariés : les embauches sont gelées et n'écarte pas des restructurations pour réduire ses coûts. Ralentissement des revenus publicitaires, recul du nombre d'utilisateur : les cours de Bourse se sont effondrés en février dernier. Les résultats en juillet indiquaient que l'action avait perdu plus de 56 % de sa valeur et le groupe a perdu 685 Md$. Parmi les priorités du redressement : le développement des Reels (format de vidéos courtes) pour concurrencer le chinois TikTok. Et la réduction de 10 % des effectifs, selon le Wall Street Journal.

Fin juin, Meta comptait plus de 83.500 employés.


15 février 2022 : Lancement de Facebook News en France avec nouvel onglet  Actualités disponible dans le menu de l’application. Ce nouvel agrégateur de sites d’actualité, concurrence Google News. Engagé dans la lutte contre les « fakenews », Facebook s’est associé à l’APIG (Alliance de la Presse d’Information Générale) qui réunit plus d’une centaine de médias. Les éditeurs seront rémunérés pendant deux ans pour l’utilisation de leurs contenus. 

Les articles sont sélectionnés par Factstory, une filiale de l’AFP. Il est possible de personnaliser les contenus en fonction de ses centres d’intérêt.



BRUT : LE MALAISE 



Octobre 2022 : une enquête des Échos - sous la plume de Florent Vairet - révèle un malaise profond chez Brut, qui diffuse des vidéos d’information sur les réseaux sociaux. Démissions, licenciements, modèle économique fragilisé, ont perturbé l’activité des derniers mois, mettant un frein au succès du média lancé en 2016.

Implanté à l’international, avec 350 salariés, et 500 millions de spectateurs par mois dans cents pays, Brut a licencié 15 journalistes sur 50 au bureau américain de New-York, le bureau de Mexico a été fermé le 15 juillet et les effectifs réduits en Inde et en Allemagne.

Une réorganisation a été mise en place depuis la France qui réalise la plupart des vidéos avec des effectifs réduits.

On est loin de l’euphorie de juin 2021 où Brut levait 63 M€  auprès de Murdoch, Artémis, Tikehau Capital et Orange Ventures, avec pour objectif le renforcement international (États-Unis, Inde, Afrique). Les récentes décisions seraient liées à l’échec d’une nouvelle levée de fonds.

Le PDG Guillaume Lacroix conteste cette version et explique que le nouveau contexte économique justifie d’aller plus vite vers la rentabilité prévue pour 2023.

Il préconise le développement des formats courts, inférieurs à une minute, à l’instar de son succès sur Tik Tok avec 2,5 millions d’abonnés, en dépit de revenus publicitaires insuffisants.

En février dernier, Brut s’était lancé dans le « live shopping », en s’associant au groupe de la grande distribution Carrefour. Sont mises en avant des marques vertueuses avec l’environnement et un chat permet de poser des questions sur les produits qui peuvent s’acheter en direct.

Objectif : toucher une nouvelle clientèle jeune.

Pour 2022, 500 heures de live sont prévues. En 2026, un achat sur cinq se fera en « live shopping », estime Brut. 


Brut Shop propose l’achat de produits en ligne en passant par des vidéos diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux. BrutX développe depuis 2021 la plateforme de streaming à 4,99 €/mois.


Brut et France Télévisions ont été en mai dernier les nouveaux partenaires média du Festival de Cannes succédait à Canal + après 28 ans de collaboration pour toucher davantage les jeunes et profiter d’une forte couverture à l’étranger.

Brut entend faire migrer en fin d’année l’ensemble de ses contenus dans une seule application afin de faire converger ses audiences, en jouant davantage sur la notoriété des influenceurs. 

Brut a été fondé en 2016 par Guillaume Lacroix, fondateur de Studio Bagel, et Renaud Le Van Kim, ancien producteur du Grand Journal de Canal +, d’où vient également le rédacteur en chef Laurent Lucas.

En 2018, le site Arrêt sur Images révélait des témoignages d’anciens salariés dénonçant des cas de burn-out et de souffrance au travail.



Février 2022 : Brut se lance dans le « live shopping », en s’associant au groupe de la grande distribution Carrefour.


Fin juin 2021 : le média social Brut lève 75 M$ auprès de James Murdoch (le fils de Rupert Murdoch), via son fonds Lupa Systems (financé par 2 Md$ reçus de la vente de 71 Md$ de la majeure partie de l’empire de la Fox, vendue à Disney), François-Henri Pinault (Artémis), le fonds Tikehau et Orange Ventures. 

Déjà en 2018-2019, Brut avait séduit Xavier Niel, Alexandre Mars (de la fondation à but non lucratif Epic) et la Banque publique d’investissement Bpifrance lors d’un tour de table de 40 M$.

Les fondateurs Guillaume Lacroix (président, IEP Grenoble), Renaud Le Van Kim (producteur-réalisateur débarqué du Grand Journal de Canal + par Bolloré) et Laurent Lucas (directeur éditorial, ancien rédacteur en chef adjoint au Petit Journal de Yann Barthes), conservent le contrôle de la société. Le producteur Luc Besson détenait 39 % du capital en 2017.


Lancé en 2016 sur Facebook, Brut édite des vidéos, avec une audience internationale. En 2020, le cap des 20 milliards de vidéos visionnées a été franchi. Sa ligne éditoriale vise les 18-35 ans et concerne l’environnement, le droit des femmes, les genres et la responsabilité des pouvoirs. Avec un sous-titrage en plusieurs langues, 300 millions d’internautes partagent chaque mois les vidéos. 

Un service de streaming vidéo par abonnement BrutX, a été lancé en avril 2021, en France puis en Suisse, Belgique, Luxembourg et Afrique francophone, avec l’objectif du million d’abonnés en 2023. 

Aux États-Unis, en Inde et en France, une plateforme de services permet de promouvoir contenus, services et marques en accord avec les valeurs de Brut.

Le média produit des contenus publicitaires pour Netflix, la Société Générale, Leboncoin.

En 2019, un partenariat rémunéré a été signé avec Facebook pour des vidéos quotidiennes. Des éditions sont produites depuis le siège parisien vers le Royaume-Uni, l’Inde, la Chine, et depuis New-York vers les États-Unis et le Mexique.

Depuis 2017, la régie publicitaire de France Télévisions monétise l’audience.


Siège social : 51, rue Vivienne 75002 Paris 



NEO.TV


Lancé en 2020 par Bernard de La Villardière, avec Stéphane Simon, producteur TV, Sami Biasoni, Anne-Henri de Gestas et Louis Perrin, ce média 100 % numérique, entend promouvoir la France des terroirs.

Transgénérationnel et ancré dans l'ensemble des territoires, neo met en lumière le quotidien des Français de tous horizons.

Les productions sont diffusées sur les réseaux sociaux. La plateforme met au service des marques son expertise du storytelling social media.


Directeur exécutif - Rédacteur en chef : Arnaud Delomel (CFPJ, Ligne de Front depuis 2010)

Rédacteur en chef adjoint : Benjamin Badache (CFJ)


Repères :


Bernard de La Villardière, né en 1958 (CELSA), a débuté comme reporter à France 3 en 1983 et rejoint la radio Alouette FM. Après un an au Journal de l’île de la Réunion, il part au Maroc pour la radio Médi 1.

1987 : il participe au lancement de France Info et part sur RTL pour les journaux du matin, le week-end, mais aussi le reportage à l’international.

1994 : il sera au démarrage de LCI et en 1996 il entre à Europe 1 comme rédacteur en chef et présentateur de la tranche du matin 7-8 h.

1998 : sur M6 il présente le magazine de grand reportage « Zone Interdite » lancé cinq ans plus tôt par Patrick de Carolis.

2003 : lancement de sa société de production « Ligne de Front » et rachat du site lesinfos.com

2005 : présentation du magazine « Enquête exclusive ».

2014 : présentation du 19.45 sur M6 


BDLV a présidé le Press Club de France (2001-2004 et 2009-2011). Olivier Galzi et Nelson Monfort lui ont succédé. Il reste vice-président depuis l’élection à la présidence d’Olivier de Lagarde (France Info) en 2019. Présent dans des associations humanitaires (Solidarités International, Action contre la faim, la Fondation Suez) il a siégé au conseil d'administration du Centre de Formation des Journalistes (Cfj).


Siège social :


Neo.TV : 9 bis rue du Cdt Pilot, 92200 Neuilly-sur-Seine


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Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...