Distribution de la presse : départs volontaires chez France Messagerie
43 départs volontaires de salariés d'ici 2025 sont prévus à France Messagerie qui a remplacé Pressais en 2020. Une nécessité face à la baisse des volumes à distribuer. Depuis sa création, la messagerie a du réduire ses effectifs de plus de 30 %, passant de 280 salariés il y a quatre ans, à 227. Implantée à Paris et à Bobigny, France Messagerie assure la distribution des quotidiens et de plus d'un tiers des magazines auprès des 20 000 marchands de presse en France. Selon un rapport des inspections des affaires culturelles et des finances, les ventes au numéro de la PQN, PQR et presse magazine ont respectivement baissé de 86 %, 78 % et 79 % entre 2000 et 2022. Pour la seule presse quotidienne nationale, un recul de 62 % des ventes est prévu à l’horizon 2030.
> L’Association pour l’éducation aux médias dans les journaux et magazines (Apem) appelle à une véritable politique publique d’éducation aux médias en France, au delà de l’Éducation nationale. Elle propose de fédérer associations et acteurs de terrain. L’association dénonce « la polarisation des débats médiatiques et le mélange des genres entre faits et opinions qui nourrit la défiance des Français envers les médias alors que leur intérêt pour l’information est particulièrement fort ».
L’APEM est présidée par Marie-Anne Denis, DG de Milan Presse.
> GreenUnivers, média pro lancé en 2008, a été acheté par Les Échos-Le Parisien pour développer son nouveau média numérique 2050Now dédié aux enjeux écologiques. Objectif : apporter une info économique à forte valeur ajoutée sur ces questions de plus en plus présentes dans l’actualité. 2050Now recrute des journalistes.
> CCIJP : nouveau site
La Commission de la carte d’identité des journalistes CCIJP a mis en ligne son nouveau site le 21 mai. Avec 100.000 visiteurs uniques par an, il se veut plus clair, plus moderne, dans la perspective des élections des représentants de la commission à partir du 14 octobre pour un nouveau mandat de trois ans.
> « Pour une carte de presse à notre image »
Six associations de journalistes (AJAR, AJL, PLU, Profession pigiste, FJS, La Chance pour la diversité dans les médias) dénoncent les règles de la CCIJP concernant la photo et l’état-civil qu’elles estiment discriminatoires envers les journalistes voilées et transgenres. Elles rappellent que la carte de presse n’est pas un document officiel alors que la CCIJP en applique les critères.
> AFP : une grève pour les « expatriés »
Du 6 au 7 juin, 24 h de grève ont été observées à l’AFP face aux craintes d’une réforme du statut des journalistes travaillant dans les bureaux à l’étranger. La direction s’est engagée à maintenir durant un an les 150 postes d’expatriés sous contrat français. Les organisations syndicales seront associées aux discussions.
> François Claverie élu président du SEPM
François Claverie, vice-président et DG délégué du Point (SEBDO SA) a été élu pour trois ans à la présidence du Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM). Effectivité et intensification du droit voisin, régulation des IA génératives, sauvegarde du système de distribution papier, défense de la loi de 1881 pour la liberté de la presse, éducation aux médias, sont les principaux combats du syndicat où siègent une majorité d’éditeurs.
> Marthe Dolphin et Louis Vial lauréats de la bourse Jean d’Arcy
La bourse Jean d’Arcy 2024 a été remise le 31 mai par Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, et Alexandre Kara, directeur de l’information, à deux étudiants en journalisme qui intègrent directement la rédaction nationale de France 2 pour dix mois de CDD chacun : dans la catégorie rédactrice, Marthe Dolphin, de l’IJBA, originaire des Hauts-de-France, va rejoindre le service Économie de la rédaction pour deux mois et huit mois au service Enquêtes et reportage.
Louis Vial, dans la catégorie JRI, de l’EJT, originaire de Sète, rejoint le service JRI.
Créée en 1984 en hommage à l’un des pionniers de la télévision française, cette bourse est la voie royale du métier en récompensant par un contrat de travail plutôt que de l’argent. Seules les 14 écoles reconnues par la profession peuvent présenter un candidat.
> Vincent Bolloré : le parquet financier demande un procès
Mis en examen depuis 2018 pour corruption dans l’enquête sur l’activité de son groupe dans les ports d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Togo), le parquet financier a requis le 3 juin pour la tenue d’un procès contre l’homme d’affaires. Les enquêteurs soupçonnent l’utilisation de Havas qui a assuré des missions de conseil et de communication pour aider des dirigeants africains à accéder au pouvoir. Les avocats du milliardaire vont demander un non-lieu et estiment le dossier vide.
> Bernard Arnault dans le capital de Webedia
Aglaé Ventures, filiale de la holding de la famille de Bernard Arnault (LVMH), a pris une participation minoritaire dans le groupe Webedia, propriété de Fimalac du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière. Le pôle de médias en ligne édite notamment des portails thématiques sur le cinéma, les jeux vidéo, l’actu people, la cuisine, le sport. Aglaé est déjà présent dans Airbnb, Back Market, Dataiku, Slack, Netflix ou encore Spotify.
> Canard Enchaîné
La Lettre (17.6) révèle une passe d’armes entre actionnaires minoritaires et direction lors de l’AG du palmipède. Ils contestent l’exclusion du capital des proches du syndicat SNJ-CGT, défenseur du journaliste Christophe Nobili.
> Rodolphe Wartel : reconversion dans l’immobilier viticole de luxe
En juillet, Rodolphe Wartel, DG du mensuel Terre de vins (groupe Sud Ouest) depuis près de 15 ans, et ancien rédacteur en chef adjoint de Sud Ouest (2006-2009), prendra ses fonctions de DG de Une Villa et des Vignes, une branche de RealySmart, filiale de Human immobilier, spécialisée dans l’immobilier de prestige et les transactions viticoles. Il lance aussi un club d’experts métiers. En cela il s’inspire du Bacchus Business Club qu’il a fondé en 2021. À Terre de vins, la direction est reprise par Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef, Mathilde Médeville, directrice opérationnelle.
> Bayard : Terre Sauvage et Alpes Magazine vendus
Le groupe Bayard avait annoncé en janvier la cession de son pôle Nature et Territoires qui édite avec Milan Presse et Bretagne Publications les magazines Terre Sauvage, Alpes Magazine, Pyrénées Magazine et Bretagne Magazine. Les deux premiers ont été repris par Terre & Fils Investissement, société filiale du fonds de dotation Terre & Fils créé en 2017 par Jean-Sébastien Decaux, fils de JCDecaux. La ligne éditoriale sera préservée avec une refonte courant 2025. Elle verra le renforcement des contributeurs.
Les reportages seront digitalisée pour toucher de nouveaux publics et Galatée, société de production cinématographique rachetée fin 2022 par M. Decaux à la mort de son fondateur Jacques Perrin, assurera la déclinaison de films.
Olivier Thevenet, rédacteur en chef de Terre Sauvage et d’Alpes Magazine depuis 2006, devient directeur général de la nouvelle société.
> Causette en liquidation judiciaire
Le média féministe, 100 % numérique depuis septembre, cherche un repreneur. Placé en liquidation par le tribunal de commerce de Paris le 6 juin, sans poursuite d’activité, le site espère « renaître au plus vite » et a mis tout son contenu en accès libre. Fondé en 2009 par Grégory Lassus-Debat, il avait déjà été repris en 2018, après une première liquidation, par le groupe Hildegarde qui édite aussi Le Film français et Première.
> Mademoizelle licencie
La Lettre (14.06.2024) annonce que le pure-player va licencier ses journalistes. Le magazine féminin fondé en 2005 avait été cédé en 2020 à Humanoid, une filiale d’EBRA.
> PPDA abandonne ses poursuites contre Libération
L’ex-présentateur du JT de TF1 Patrick Poivre d’Arvor, 76 ans, mis en examen fin 2023 pour viols et agression sexuelle, a abandonné ses poursuites en diffamation contre Libération et les journalistes Anne Diatkine et Jérôme Lefilliâtre. Le quotidien avait publié une enquête sur les accusations à son encontre de violences sexuelles. En avril 2023, il s’était déjà désisté d’une plainte contre Le Parisien après les révélations de la plainte pour viols de Florence Porcel.
> Challenges renfloué par 7 M€
La Lettre (27.5.2024) révèle que le magazine hebdomadaire économique Challenges a été renfloué par ses deux actionnaires, Claude Perdriel (60 %) et Bernard Arnault (40 %), à hauteur de 7 M€. Fondé en 1982 par des anciens étudiants de l’ESSEC, il a été racheté en 1987 par le fondateur du Nouvel Observateur.
L’hebdo est connu pour son classement annuel des 500 plus grandes fortunes professionnelles de France, publié depuis 1996.
Diffusion France payée 2023 : 150.760 ex.( - 7,85 % / 2022)
> Presse médicale : Europa Group rachète APM
Leader européen des congrès médicaux, le toulousain Europa Group a racheté l’agence de presse APM International au groupe britannique Wilmington qui préfère se recentrer sur ses activités au Royaume-Uni. APM a été vendue 26 M€ à Philip Medical Editions, filiale d’Europa Group. Première agence de presse médicale en France, APM a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 9,6 M€ pour un bénéfice avant impôt de 2,3 M€.
ZINEB EL RHAZOUI PERD SON PRIX SIMONE-VEIL
Zineb El Rhazoui, ex-journaliste franco-marocaine de Charlie Hebdo, s’est vue retirer le prix Simone Veil par Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France, à la suite d’un tweet où elle faisait la comparaison entre le génocide des Juifs à Auschwitz et l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza suite aux massacres du Hamas le 7 octobre. Ce prix, attribué en 2019, récompensait son engagement contre l’islamisme.
MENACES ANTISÉMITES CONTRE DES JOURNALISTES DE LIBÉRATION
Plusieurs journalistes et le directeur de la rédaction du quotidien Libération, le franco-israélien Dov Alfon, font l’objet d’une recrudescence de messages de haine antisémites et d’insultes. La Société des journalistes et du personnel dénonce ce climat d’hostilité qui s’est intensifié ces deux derniers mois. Dov Alfon a été rédacteur en chef du quotidien israélien de gauche Haaretz (2008-2011).
PPDA MIS EN EXAMEN
Patrick Poivre d’Arvor, 76 ans, a été mis en examen pour viol le 18 décembre, après une plainte déposée en 2021 par la journaliste Florence Porcel. Elle accuse l’ancien présentateur du 20 h de TF1 de lui avoir imposé une fellation. PPDA a aussi été placé sous le statut de témoin assisté pour un autre fait de viol survenu en 2004 dont la même personne l’accuse. La première plainte a été classée sans suite en juin 2021, par insuffisance de preuves, d’où la nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête. Cette première mise en examen du journaliste fait suite aux accusations d’une vingtaine de femmes pour viols et agressions sexuelles.
GIBRALTAR SUSPEND SA PARUTION
20 décembre : après 12 numéros depuis 2012, la revue annuelle Gibraltar, Un pont entre deux Mondes suspend volontairement sa publication à partir de ce mois de décembre 2023. « Besoin de réfléchir, d’écrire, de publier autrement, de voyager, de souffler aussi » annonce la rédaction indépendante des pouvoirs politiques et économiques, dirigée par Santiago Mendieta.
Regard décalé pour voyager des deux côtés de la Méditerranée, Gibraltar se situe à mi-chemin entre le magazine et le livre. Numéro collector, cette dernière parution propose un dossier sur le cinéma.
www.gibraltar-revue.com
NOUVEAU : 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS JUNIOR
7 décembre : l’Institut national de la consommation (INC) lance le trimestriel 60 millions de consommateurs junior, tiré à 45.000 exemplaires.
Objectif : toucher un nouveau public de 8 et 12 ans et développer leur esprit critique.
Vendu 5,90 €, ce premier numéro propose une couverture sur l'alimentation et l'environnement, avec le titre "Avec mon assiette... J'agis pour la planète".
Il contient ainsi un comparatif de céréales de petit-déjeuner, un décryptage des étiquettes de vêtements, ou encore un reportage dans un centre de tri des déchets.
La publication a été adaptée aux enfants avec une large place consacrée aux illustrations, des jeux, un quiz et la création d'une mascotte, le personnage de Konso, présent dans ses pages. 60 millions de consommateurs poursuit ainsi sa stratégie de diversification après un premier cahier de vacances publié en juin et un agenda.
Rédaction en chef : Sylvie Metzelard
LIBERTÉ DES MÉDIAS : UNE LOI EUROPÉENNE
15 décembre : les 27 États membres de l’Union européenne, après de longues controverses, a scellé un accord sur une loi destinée à mieux protéger l'indépendance et le pluralisme des médias. Une première en Europe ! Proposé en 2022, ce texte cible d'abord des pays comme la Hongrie ou la Pologne, où la situation de la presse est catastrophique. Reporters sans frontières (RSF) s’est félicité d’avoir « remporté une victoire », la France n'ayant pas obtenu l'introduction d'une exception de sécurité nationale afin de pouvoir surveiller des journalistes. Le texte porte notamment sur le respect du secret des sources journalistiques et sur l’interdiction de déployer ces logiciels espions dans des appareils utilisés par des journalistes.
SPOTIFY SUPPRIME 1.500 EMPLOIS
4 décembre : le géant mondial des plateformes audio a annoncé la réduction d’environ 17 % de ses effectifs, soit quelque 1.500 personnes. C’est la troisième vague de réduction d’effectifs du groupe suédois après celle de janvier (600 suppressions) et de juin (200) dans sa division podcasts. Les motifs : un contexte de ralentissement de la croissance économique et la réduction des coûts, ce qui peut paraître surprenant alors que l’entreprise a été valorisée à hauteur de plus de 31 milliards en novembre.
Le DG, Daniel Ek, dans une lettre aux salariés, explique que ces licenciements doivent permettre « d’aligner Spotify sur nos objectifs futurs et de s’assurer que nous sommes bien dimensionnés pour les défis à venir ». Spotify comptait 3000 employés en 2017 pour atteindre 9.800 fin 2022. Malgré son succès, la plateforme n’a jamais affiché de bénéficie net sur l’ensemble de l’année, depuis sa création en 2006.
ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’INFORMATION : RÉACTIONS
22 novembre : Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, estime que les États généraux de l’information permettront « de voir s’il y a des renforcements législatifs à mettre en oeuvre. Ce sera des modernisations de lois qui n’ont pas pris en compte toutes les évolutions numériques ». Elle cite notamment la loi de 1986 sur la concentration des médias et la loi Bloche de 2016. Sur une réforme des aides à la presse, elle interroge : « Est-ce que l’on doit les plafonner, est-ce que l’on doit les conditionner ? ».
La ministre souligne que la France n’est pas favorable à une régulation européenne de la presse, comme l’a proposé la Commission européenne en 2022.
Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil) profite des états généraux de l’information pour mettre en garde contre la recrudescence des procédures baillons, la censure et les gardes à vue de journalistes.
Il propose d’instaurer une politique volontariste pour contribuer à l’essor économique de la filière presse, de renforcer les attributions de l’Institut pour le financement des industries culturelles et du cinéma (IFCIC), et de simplifier les aides publiques au travers d’un crédit d’impôt à la production journalistique et à la diffusion de l’information.
Il préconise également la création d’un Centre national de la presse dont la gouvernance pourrait être assurée par un conseil d’administration réunissant des représentants des syndicats d’éditeurs, de journalistes et de membres de l’administration.
Le Fonds pour une presse libre (FPL) organise des États généraux de la presse indépendante le 30 novembre à Paris, en guise de réponse aux États généraux de l’information organisés par le gouvernement qui sont, estime-t-il, « une initiative qui pourrait n’être qu’un énième exercice de communication d’un pouvoir privé de majorité parlementaire, et donc de la capacité de réformes législatives ambitieuses ».
> Le site officiel des États Généraux de l'Information
L’AFP ET L’EMPLOI DU MOT « TERRORISTE »
L’Agence France Presse, sous le feu des critiques, a justifié sa décision de ne pas utiliser dans ses dépêches l’adjectif « terroriste » pour qualifier le Hamas depuis ses attaques meurtrières du 7 octobre en Israël.
Dans une mise au point publiée le 28 octobre, l’agence explique : « Conformément à sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement, l’AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l’utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets ». Les médias abonnés restent ainsi libres d’éditorialiser à leur guise. L’AFP souligne que cette règle rédactionnelle, conforme aux politiques rédactionnelles des autres agences internationales, a déjà prévalu dans le passé pour de nombreux événements (attentats de l’IRA, 11 septembre, attentats en France en 2015). Elle demeure « fermement appliquée, même quand nos propres collègues ont été brutalement tués dans de telles circonstances. »
Dans le conflit israélo-palestinien, l’AFP mobilise sur le terrain plus de 40 reporters dont 14 envoyés spéciaux (deux de ses journalistes ont été blessés, et un de Reuters tué, en octobre dans le sud Liban, lors d’une attaque à la frontière avec Israël).
Depuis le 7 octobre, 53 journalistes et employés de médias ont été tués (46 palestiniens, 4 israéliens, 3 libanais) d’après le décompte du Comité pour la protection des journalistes.
JEUNES JOURNALISTES : L’ALERTE DE JEAN-MARIE CHARON
« Jeunes journalistes : l’heure du doute » : le titre de la dernière enquête publiée par le sociologue des médias Jean-Marie Charon, fait un constat inquiétant.
Pas moins de 40 % des détenteurs d’une première carte de presse quittent la profession au bout de sept ans. Son étude a été réalisée auprès d’une centaine de jeunes journalistes, âgés de 23 à 33 ans. Les raisons de ces abandons sont bien connues : concentration des médias, chômage, précarité, désillusion entre le métier rêvé et le métier pratiqué, poids des hiérarchies, isolement des pigistes, burn out, etc.
Les jeunes professionnels ont de plus en plus de mal à se projeter dans l’avenir et préfèrent se réorienter vers des métiers plus stables pour mener parallèlement une vie personnelle épanouie (enseignement, numérique, communication).
Un phénomène qui dépasse nos frontières : en 15 ans, la France a perdu 10 % de journalistes, 30 % aux États-Unis et en Espagne. Malgré ce diagnostic, JM Charon se veut optimiste et il propose des solutions d’adaptation, notamment la création de collectifs de pigistes, l’incitation à la diversité sociale et à l’alternance pour faciliter l’intégration à la profession. Jean-Marie Charon a présenté son enquête devant le Club de la presse de Bordeaux le 26 octobre dernier. Voir la vidéo ci-dessus.
> Le replay de la rencontre avec JM Charon au Club de la presse de Bordeaux (26/10/2022)
> Cette enquête rejoint les conclusions de « The journalist’s predicament - Difficult choices in a declining profession », de Sandra Vera-Zambrano, chercheure à l’université ibéro-américaine de Mexico, et Matthew Powers, de l’université de Washington. Ce livre, en anglais, est publié par Colombia University Press. Une centaine de journalistes à Seattle et Toulouse ont été interrogés.
BAROMÈTRE LA CROIX-KANTAR : TOUJOURS LA MÉFIANCE
22 novembre : le baromètre annuel La Croix-Kantar sur la confiance des Français dans les médias constate une augmentation de l’intérêt porté à l’actualité (62 %, + 10 points / 2022). La « fatigue informationnelle » demeure pour 51 % des réponses, qui s’explique par la répétition des sujets, le côté anxiogène de l’actualité mais aussi le manque de confiance. Les Français déclarent avoir davantage confiance dans l’information des journaux télévisés (67 %), de la radio (60 %) et de la presse quotidienne nationale (58 %). Près de 6 % des plus de 35 ans déclarent s’informer quotidiennement via les réseaux sociaux contre 24 % des moins de 35 ans, mais 53 % des sondés souhaitent plus de régulation et de contrôle de ces médias.
CARTES DE PRESSE À LA HAUSSE
La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) constate une augmentation du nombre de demandeurs de carte. Au 31 octobre 2023, 35.455 demandes de carte ont été traitées, soit 496 demandes supplémentaires par rapport à 2022. Cette inversion de tendance est une première depuis 2012, avec notamment 2.449 premières demandes. « Ces nouveaux journalistes sont pour beaucoup en contrat d’apprentissage », précise la CCIJP.
CHÔMAGE : NOUVELLES RÈGLES D’ATTRIBUTION DE LA CARTE
La CCIJP a assoupli ses règles en matière d'attribution de la carte professionnelle aux journalistes privés d’emploi suite au durcissement des conditions d'indemnisation des chômeurs instauré par la réforme de l’assurance-chômage.
Désormais, le journaliste qui se retrouve en fin de droits plus rapidement qu'autrefois pourra se voir délivrer une carte "demandeur d'emploi 2e année" à condition d'être toujours inscrit à Pôle emploi. Dans le même registre, le fait pour un journaliste de ne pas être encore indemnisé en raison du délai de carence ne sera pas un obstacle à l'obtention d'une carte "demandeur d'emploi".
EMI : LA CHANCE OBTIENT L’AGRÉMENT NATIONAL
Fin septembre, La Chance a obtenu l’agrément national délivré aux associations éducatives complémentaires de l’Éducation nationale, d’une durée de 5 ans, pour développer l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Il fait suite à la circulaire ministérielle de janvier 2022 qui permet la mise en place de projets pédagogiques et d’actions éducatives (ateliers de fact-checking, webradios dans les collèges, interventions de professionnels lors de la Semaine de la presse et des médias dans l'École).
La Chance intervient dans les écoles, collèges, lycées, médiathèques, maisons de quartiers et cette année, plus de 430 interventions en EMI (900 heures) ont été réalisées à destination de 4.670 bénéficiaires.
Contact : Tristan Goldbronn educationauxmedias@lachance.media
LIQUIDATION DU PETIT BULLETIN DE GRENOBLE
Le tribunal de commerce de Grenoble a prononcé le 31 octobre la liquidation judiciaire du Petit Bulletin de Grenoble (groupe Unagi) après 30 ans d’existence.
Ce gratuit avait accumulé des dettes et un projet de rachat a été abandonné. Le licenciement économique touche une quinzaine de personnes.
Le Petit Bulletin Lyon a été repris par le groupe grenoblois Compra qui édite Les Affiches, La Vie nouvelle, Le Mémo et Beaux Quartiers
À Saint-Étienne une SCOP a pris la relève et a lancé 4Plumes, un magazine papier trimestriel, dont le premier numéro a été publié le 29 novembre.
LES LUNDIS DU « 1 » CHEZ FRANÇOIS PINAULT
Pinault Collection et l’hebdomadaire Le 1 s’associent autour d’un nouveau rendez-vous mensuel intitulé “Les Lundis du 1”. Il aura lieu à la Bourse de Commerce à Paris, qui héberge la collection d'art contemporain de François Pinault (groupe Artémis - Le Point). Une personnalité échangera une heure autour d’un mot, d’une idée ou d’un événement afin d’éclairer notre époque en profondeur. Chaque premier lundi, Éric Fottorino, co-fondateur du 1 hebdo animera la rencontre. Après l’historienne Mona Ozouf, première invitée, le prochain rendez-vous, le 4 décembre, reçoit Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’Ifop.
LE GAULT&MILLAU REVIENT
9 novembre : le magazine Gault&Millau, lancé en 1969, revient dans les kiosques après avoir disparu en 2017. Il propose enquêtes, portraits, rencontres, interviews, reportages, voyages, découvertes... Vendu 6,90 €, six numéros sortiront par an. Le premier numéro de 160 pages est diffusé à 50 000 exemplaires.
Éditeur de guides gastronomiques fondés en 1972 par les critiques culinaires Henri Gault et Christian Millau, Gault&Millau est dirigé par Stéphanie Bréhier. Un moment propriété d’un entrepreneur russe, la marque appartient depuis 2022 au Suisse Patrick Hayoun.