mardi 28 novembre 2023

VIVENDI

CNEWS-EUROPE 1 : PASCAL PRAUD GAGNE 30 MINUTES 


Europe 1 et CNews poursuivent leur rapprochement : 

la co-diffusion devient une tendance forte du groupe Lagardère, passé sous contrôle de Vivendi, et l’ombre de la famille Bolloré.

Depuis le 8 janvier, après la matinale de Dimitri Pavlenko sur Europe 1, la station co-diffuse à partir de 9 h, la première demi-heure de L’heure des pros présentée sur CNews par Pascal Praud.

Entre 11 et 13 h, il est physiquement dans les studios de la radio pour animer son émission Pascal Praud et vous lancée en septembre dernier (depuis 2018 il animait Les auditeurs ont la parole sur RTL).

Résultat de ce « bonus » proposé aux auditeurs, l’émission Culture médias de Thomas Isle est resserrée entre 9 h 30 et 10 h. 

Depuis la rentrée de septembre, l’audience en baisse de cette émission consacrée à l’actualité des médias, explique ce « réajustement », Europe 1 comptant booster Culture médias par le rendez-vous d'information de Pascal Praud. 

Avec un bilan moyen de 266.000 auditeurs (vague d’audience Médiamétrie de septembre-octobre), l’émission a perdu 24.000 fidèles sur un an, quand l’émission était animée depuis 2017 par Philippe Vandel.

Évincé en juin, le journaliste (ancien présentateur de Nulle Part Ailleurs sur Canal + en 2000) anime depuis la rentrée une tranche média quotidienne de 10 h à midi sur la chaîne télé Franceinfo où il a retrouvé Matthieu Belliard, également transfuge d’Europe 1.


Sonia Mabrouk, à la tête de l'interview matinale d'Europe 1 depuis 2019, a remplacé fin août 2023 Laurence Ferrari à 8 h 10 sur CNews et le dimanche elle présente l’émission politique Le grand rendez-vous, diffusée en simultané sur la chaîne d’information et la radio. 

Laurence Ferrari, qui anime toujours son émission Punchline du lundi au vendredi à 17 h sur CNews, est devenue en 2022 rédactrice en chef politique de Paris Match, magazine de Lagardère passé sous contrôle de Vivendi. Elle a rejoint la tête de la publication en remplacement de Bruno Jeudy parti diriger La Tribune Dimanche.


REPÈRES


À 59 ans, originaire de Nantes, diplômé de l’ESJ Paris, Pascal Praud a été chroniqueur sportif de Téléfoot sur TF1 de 1988 à 2008, dans On refait le match sur RTL, puis directeur de la communication et du marketing du FC Nantes de 2008 à 2010. Pour la Coupe du monde 2010, il avait rejoint i>Télé pour L’oeil de Praud puis 13 h Foot et 20 h Foot. 

En 2012, sur RTL il co-animait le Multiplex RTL-L'Équipe le samedi soir et le Grand match de Ligue 1 tous les dimanches soir. À la retraite d’Eugène Saccomano, il reprend On refait le match.

À partir de 2014, il devient de plus en plus présent sur RTL, dans la matinale d’Yves Calvi en semaine et dans les émissions sportives du week-end. 

Sur i>Télé il remplace Léa Salamé dans Ça se dispute qui sera déprogrammé fin 2014. En 2016, il anime L’Heure des pros sur i>Télé,  émission qu’il conserve avec 20 h Foot et 13 h Foot le week-end (jusqu’en 2017), lorsque la chaîne d’infos en continu devient CNews en 2017. 


En 2018, il abandonne On refait le match et Le Multiplex (repris par Didier Roustan) sur RTL pour changer de registre en animant Les auditeurs ont la parole.

Avec L’Heure des pros, Pascal Praud fait progresser l’audience de CNews et devient l’animateur vedette de la chaîne. 

Fin 2023, entre 20 h et 21 h, il réunit en moyenne 780.000 téléspectateurs avec des pics à plus d’un million de téléspectateurs, soit une augmentation de 21 % en un an.

Sur Europe  1 son émission Pascal Praud et vous permet à la station de gagner 84.000 auditeurs entre 11 h et 13 h par rapport à la saison précédente. 

Le « populisme radiophonique » de Pascal Praud fait l’objet de nombreuses critiques pour ses positions ouvertement affichées. 

En 2021 et 2022, le CSA puis l’Arcom adressent plusieurs mises en garde à CNews pour « l’absence de diversité des points de vue ». Relais d’Éric Zemmour, il se déclare ouvertement « hyperconservateur », « ne plus reconnaître la France dans laquelle il a grandi » (Le Point 26 juin 2021) et « 100 % Bolloré sur CNews ». 

Se déclarant « défenseur de la liberté de la presse », il considère que « l’on ne peut plus rien dire ». 

En septembre 2023, il crée la polémique en demandant si il y a un lien entre les punaises de lits et l’immigration, ce qui lui vaudra des accusations de racisme.


EUROPE 1 : LES « GRANDES VOIX » RENDENT L’ANTENNE


6 janvier : l’émission d’analyse politique Les Grandes Voix, diffusée chaque samedi matin sur Europe 1 n’existe plus. 

De 10 h à 11 h, la radio co-diffuse en différé "Face à Philippe de Villiers", émission de CNews. Cette nouvelle émission reprend ainsi la case des Grandes voix et passe également le vendredi à 19 h sur CNews, qui la rediffuse le samedi soir.


Le site de L’Obs avait révélé l’éviction du journaliste Charles Villeneuve, 82 ans, en y voyant « L’ombre de Bolloré ». Par solidarité, ses trois confrères Michèle Cotta, Catherine Ney et Gérard Carreyrou, ont fait valoir leur droit de retrait pour protester contre la décision de la station de radio du groupe Lagardère, passée sous le contrôle de Vivendi en novembre dernier. 

Aucune explication n’a été fournie aux auditeurs et les journalistes participants ont été informés la veille de Noël par téléphone. 

Plusieurs hypothèses circulent : en 2003, Charles Villeneuve avait mis en cause Vincent Bolloré dans son magazine Le droit de savoir qu’il animait alors sur TF1. Président de la commission éditoriale de Valeurs Actuelles, Charles Villeneuve aurait également appuyé le licenciement de Geoffroy Lejeune nommé à la direction de la rédaction du JDD qui appartient aussi au groupe Lagardère, absorbé par Vivendi.



JEAN-LUC HEES AU COMITÉ D’ÉTHIQUE D’EUROPE 1 


Jean-Luc Hees, 72 ans, ancien président de Radio France (2009-2014), a été nommé membre du comité d’éthique d’Europe 1 où il succède à Guy Durieux. De 2017 à 2020, il avait été membre du comité d’éthique de la chaine de télévision russe Russia Today (interdite de diffusion en France depuis le 21 janvier 2023 suite à l’invasion de l’Ukraine). Ancien correspondant à Washington de France Inter, dans les années 80, il présenta pendant dix ans le journal de 13 h. 

Ce comité, présidé depuis 2002 par Jacques Lallain (ancien journaliste à l’AFP et secrétaire général du Parisien pendant 27 ans), a été rendu obligatoire en application de la loi Bloche du 14 novembre 2016 qui vise à renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias.


LE DÉVELOPPEMENT PASSE PAR LA SCISSION


13 décembre : la famille Bolloré adore surprendre ! 

Les « experts » s’attendaient à une prise de contrôle complète de Vivendi par le groupe Bolloré après celle de Lagardère, et une sortie de la Bourse. 

Or, Vivendi propose une autre stratégie : le nouveau géant des médias renonce à la stratégie d’un grand groupe unifié et envisage de mieux valoriser individuellement ses filiales Canal +, Havas, Lagardère. En étant mieux reconnus par les marchés financiers, elles peuvent espérer libérer de la valeur financière pour mieux se développer, notamment à l’international. 

Cette opportunité d’un projet de scission de Vivendi en plusieurs entités, chacune cotées en Bourse, a été annoncée dans un communiqué officiel du groupe, expliquant subir « une décote de conglomérat très élevée (Ndlr : estimée à 45 % depuis la distribution-cotation d’Universal Music en 2021), diminuant significativement sa valorisation et limitant ainsi ses capacités à réaliser des opérations de croissance externe pour ses filiales ». 

Dans un premier temps, Vivendi, qui a même été exclu du CAC 40 en juin dernier, va y revenir à partir du 18 décembre. 

L’objectif de la scission est « de libérer pleinement le potentiel de développement de l’ensemble » des activités du groupe pour donner « les moyens humains et l’agilité financière nécessaires » aux développements souhaités, souligne Vivendi.

En technique financière, cette opération s’appelle un « split » : avec le fractionnement des actions, leur nombre augmente et la valeur nominale diminue. Le capital-actions de l'entreprise reste le même, mais la quantité d'actions en circulation est plus élevée.

Vivendi céderait sa place à une société d’investissement qui détiendrait des participations financières, cotées et non cotées, dans les secteurs de la culture, des médias et du divertissement. On pense aussi à Prisma Media, Gameloft et la société de production Banijay. Le conseil de surveillance de Vivendi va maintenant étudier le projet sans donner plus de précisions sur le calendrier.


15 décembre : Vivendi annonce avoir déposé un recours contre la cession au fonds d'investissements américain KKR du réseau Telecom Italia. Le groupe français, principal actionnaire de l'entreprise italienne, avait jugé début novembre que cette décision était illégale.


LAGARDÈRE : MAXIME SAADA NOMMÉ VICE-PRÉSIDENT 


30 novembre : sitôt la finalisation du rachat du groupe Lagardère par Vivendi, Maxime Saada, PDG de Canal +, et membre du directoire de Vivendi, a été nommé vice-président. Il intègre le comité exécutif de Lagardère.


Né en 1970 (HEC 1994, Sciences Po 1992), il a débuté au sein de l’antenne nord-américaine de la DATAR avant de rejoindre en 1999 le cabinet McKinsey. Nommé directeur de la stratégie du groupe Canal+ en 2004, il est vite devenu membre du comité de direction, puis directeur de Canalsat en 2007, directeur commercial du groupe Canal en 2009, et DGA en 2011, chargé de la distribution, puis de l’édition des chaînes payantes. Au directoire depuis fin 2012, il devient DG du groupe en juillet 2015 suite au départ de Rodolphe Belmer. 

Depuis 2018, il préside le directoire et la filiale StudioCanal.


Des proches de Vincent Bolloré ont également été nommés à des postes-clés de Lagardère : Michel Sibony devient chargé de mission auprès du PDG, en charge des achats et de la performance. 

À Lagardère News, Gérald-Brice Viret est nommé chargé de mission pour les médias (à l’exclusion du pôle Lagardère Radio contrôlé par Arnaud Lagardère). 

Il conserve ses fonctions de DG de Canal+ France, en charge des programmes et des antennes.

Serge Nedjar est nommé chargé de mission pour l’Information et conserve ses fonctions de DG de CNews.

Dans les rédactions, les nominations sont effectives depuis plusieurs mois : Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles) au JDD.

Jérôme Béglé dirige la rédaction de Paris-Match suite à l’éviction de Bruno Jeudy du service politique et son remplacement par Laurence Ferrari.

À Europe 1 des émissions se font en commun avec CNews.

Ces anticipations ont d’ailleurs conduit la Commission Européenne à déclencher en juillet dernier une enquête pour laquelle Vivendi encourt une amende pouvant atteindre 10 % de son chiffre d’affaires.



YANNICK BOLLORÉ ENTRE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION


13 décembre : président du conseil de surveillance de Vivendi et PDG de Havas, Yannick Bolloré, 41 ans, fils de Vincent Bolloré, a intégré le conseil d'administration de Lagardère. Cette nomination, qui renforce la position de la famille Bolloré, fait suite à la démission de René Ricol, suite au rapprochement des deux groupes. L’ancien commissaire général à l’investissement avait intégré le CA en mars 2022.


EUROPE 1 : NOUVELLE SAISON DE « AU COEUR DE L’HISTOIRE » 


Une nouvelle saison du podcast « Au coeur de l’histoire », produite par Europe 1 Studio, est à découvrir avec l’historienne Virginie Girod. Du lundi au jeudi, deux grands récits en deux parties sont proposés. Et chaque vendredi, une interview d’un invité historien, chercheur, journaliste ou archéologue. 

Virginie Girod, spécialiste de l’histoire de femmes et de la sexualité, collabore aux magazines Lire, Le Point, Civilisations et Historia, et aux émissions « Secrets d’histoire » de Stéphane Bern sur France 3. De 2011 à 2018, l’émission quotidienne « Au coeur de l’histoire » était animée par Franck Ferrand qui a rejoint CNews et Valeurs Actuelles en 2021, et en juin 2023 la direction éditoriale de la revue mensuelle Historia, reprise par le groupe LVMH.


GÉO, NOUVELLE FORMULE 


Magazine référence, édité par Prisma depuis 1979, GEO a lancé en décembre sa nouvelle formule. La dernière refonte remontait à juin 2021.

Plus agréable à lire, plus rythmé, le mensuel fait la part belle aux reportages de terrain sur les transformations du monde. Il s’engage à devenir un média « à impact positif sur la société et l’environnement » et souhaite s’imposer comme LE média référent « qui sensibilisera les Français aux changements environnementaux et sociétaux ». 

En cela, il s’inscrit dans les recommandations du dernier rapport du GIEC pour les médias.

Les témoignages et les portraits de femmes et d’hommes engagés dans la transition écologique et la préservation environnementale sont multipliés.

De nouvelles rubriques apparaissent - Terre de possibles, En tête à tête, La France buissonnière - et davantage de reportages de proximité.

La nouvelle formule est déployée sur l’ensemble des supports (print, digital, réseaux sociaux) avec des formats vidéo pour sensibiliser les plus jeunes et une nouvelle série de podcasts « L’horizon et au-delà » sur la modification des paysages.

La campagne de promotion (affichage, radio, presse, digital, réseaux sociaux) est réalisée par l’agence Havas qui, comme Prisma, appartient au groupe Vivendi.


GEO, DFP 2022-2023 : 108.067 ex. ( - 9,87 %)

Audience (One: Next Global, S2 2023) : plus de 7 millions de lecteurs



OLORIN MAQUINDUS LAURÉAT DE LA BOURSE GEO DU JEUNE REPORTER 


Lauréat de la Bourse 2023 du Jeune reporter décernée par GEO, Olorin Maquindus est passé par La Chance, dont il est bénévole. 

À 27 ans, étudiant à l’IFP après deux masters en sciences politiques (études africaines et méditerranéennes et droits de l’homme) à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il est depuis septembre au Monde Afrique

Dans GEO de décembre il signe son premier grand reportage au coeur des tourbières du bassin du Congo, en compagnie du photoreporter Pascal Maitre. Pas moins de 18 pages ! 


L'originalité de son sujet sur les plus grandes tourbières tropicales du monde a convaincu le jury présidé par Pierre Haski. Il est allé à la rencontre des habitants et des scientifiques qui étudient cet étonnant piège à carbone.

La bourse, dotée de 5000 €, a été montée « pour transmettre les valeurs et le savoir-faire du grand reportage à une jeune génération de journalistes qui part encore trop souvent sur le terrain sans les garanties nécessaires pour sa sécurité et sans la rémunération que mérite ce journalisme-là », souligne Myrtille Delamarche, rédactrice en chef de GEO.


PRISMA MEDIA : FINALISATION DU RACHAT DE CÔTÉ MAISON


1er décembre : Prisma Media (filiale de Vivendi depuis le printemps 2021) a finalisé le rachat du groupe Côté Maison. Des négociations exclusives avaient été initiées en août. Présidé par François Dieulesaint, ce groupe édite quatre magazines (Maison Côté Sud, Maison Côté Ouest, Maison Côté Est, Vivre Côté Paris).

Une plateforme de e-commerce est aussi consacrée à la vente d'articles d'intérieur et des événements sont organisés dans l'univers de la décoration (le salon “Vivre Côté Sud”).


CANAL+ À LA CONQUÊTE DES PAYS-BAS


Janvier 2024 : après l’Autriche, la République Tchèque et Slovaquie, le groupe Canal+ est présent aux Pays-Bas via sa filiale M7. Le 29 janvier, la chaine proposera TV live et streaming, agrégeant sur une même plateforme des chaînes linéaires (dont ESPN, détenteur des droits du championnat de football hollandais) et un catalogue de films et séries de tous genres. Canal+ a également noué un partenariat avec Vodaphone Ziggo, opérateur télécoms aux Pays-Bas, pour proposer ses offres à plus de 3 millions de clients potentiels. 


PRISE DE CONTRÔLE DE LAGARDÈRE 


21 novembre : le groupe Vivendi contrôlé par la famille Bolloré (Canal+, Prisma Media, Havas) a officiellement pris le contrôle du groupe Lagardère. 


Cette opération lui confère une position de leader mondial de l’édition qui poursuit son développement à l’international.



(photo ci-contre R. Meigneux dans Le Figaro : de g. à d. Arnaud Lagardère, Yannick Bolloré et Vincent Bolloré)


À ce jour, Vivendi possède 59,71 % du capital de Lagardère et peut exercer dès à présent un peu plus de 50,5 % des droits de vote.

Cette annonce clôt trois ans et demi d’un feuilleton capitalistique initié par Vincent Bolloré, ponctué de multiples péripéties. L’autorité de la concurrence européenne a notamment obligé Vivendi à se séparer de 100 % du groupe d’édition Editis cédé à Daniel Kretinsky (lire ci-dessous) et du magazine people Gala appartenant à sa filiale Prisma, vendu au groupe Figaro

En avril 2020, Lagardère, très endetté par les conséquences de la crise sanitaire, n’avait pu empêcher l’arrivée de Vivendi dans son capital à hauteur de 10,6 %. 

Allié au fonds britannique Amber Capital, Vivendi avait obtenu en avril 2021 l’abandon par Lagardère de son statut juridique protecteur de commandite par actions pour devenir une simple SA. Arnaud Lagardère déclare alors que Vincent Bolloré est « un atout et pas une menace ». 

Vivendi ayant franchi le seuil de 30 % du capital en décembre 2021, l’OPA (offre publique d’achat) amicale pouvait légalement s’enclencher pour absorber Lagardère.


Arnaud Lagardère, devenu minoritaire, reste PDG de son groupe, PDG d'Hachette Livre et gérant de ses radios (Europe 1 et les musicales Europe 2 et RFM).
Encore propriétaire de 11 % des parts de Lagardère SA, il s’est dit prêt à participer à la partie « subsidiaire » de l’OPA. Vivendi a d’ailleurs proposé de prolonger de 18 mois (juin 2025) le délai de cession de ces nouveaux titres.

Bernard Arnault, qui avait échangé ses parts dans la holding personnelle d’Arnaud Lagardère contre 9,97 % du capital de Lagardère SA en septembre 2021, pourra également céder ses parts au meilleur prix.


Vivendi fait toujours l’objet d’une enquête de Bruxelles qui suspecte une prise de contrôle anticipée liée à l’évolution de la ligne éditoriale du JDD et au rapprochement entre Europe1 et CNews. Les pénalités pourraient aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires.


Yannick Bolloré, 43 ans, président du conseil de surveillance de Vivendi, va entrer au conseil d’administration de Lagardère SA, où siège déjà Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, l’ancien président Nicolas Sarkozy, et Guillaume Pépy, ex-PDG de la SNCF.

La prise de contrôle de Lagardère fait passer Vivendi de 38.000 à près de 66.000 salariés dans plus de 100 pays, et son chiffre d'affaires progresserait de 72 %, sur une base comparable à celle de 2022, à 16,5 milliards d’euros. Par comparaison, le géant allemand Bertelsmann compte 83.000 salariés pour 20 milliards d’euros de recettes. 

« Nous sommes tout petit » expliquait Vincent Bolloré qui défendait devant le Sénat en janvier 2022 le "made in France" de Vivendi face aux géants américains (238 milliards pour Netflix). 


> Le communiqué officiel de Vivendi 


Vivendi s’intéresse aussi à Humensis : dans un entretien au Figaro (21.11.2023), les dirigeants de Vivendi ne cachent pas leur volonté d’agrandir leur périmètre dans l’édition, en s’intéressant notamment au groupe Humensis. Propriété du réassureur Scor, ce groupe a enregistré en 2022 un résultat déficitaire de plus de 5 M€ (14,5 M€ en 5 ans). 

Spécialisé dans les domaines scolaire et universitaire, il réunit les éditions Belin, Presses Universitaires de France, Que sais-je ?, le portail cairn.info, les éditions de L’Observatoire, le mensuel Pour l’Éco et la revue L’Avant-Scène Opéra consacrée à l’art lyrique. 


REPÈRES


Créé en 1992 par Jean-Luc Lagardère, décédé en 2003, le groupe est repris par son fils Arnaud.

L’activité se répartit en 4 branches : 

Lagardère Publishing : Hachette, 3e éditeur de livres dans le monde, n°1 en France (7.500 collaborateurs, Armand Colin, Grasset, Hatier, Fayard, Lattès, Calman-Lévy, Dunod, etc).

Lagardère Travel Retail : 5e opérateur mondial du commerce en zone de transport et n°2 mondial dans les aéroports avec Travel Essentials, Duty Free et mode, restauration (18.800 collaborateurs et plus de 4.890 magasins dans le monde).


Lagardère News : Paris-Match, le JDD, la licence Elle, Europe1, Europe 2, RFM.

Lagardère Live Entertainment : production de concerts, spectacles, Arkéa Arena, le Casino de Paris, les Folies Bergère, et le club de sports Paris Racing.

  • 75 % du chiffre d’affaires de Lagardère sont réalisés hors de France
  • Le groupe reste coté en Bourse.
  • Qatar Holding LLC qui détient 11,52 % du capital de Lagardère SA indiquait en mai 2022 se réserver la possibilité de procéder à des achats ou à des cessions d’actions Lagardère S.A. en fonction des opportunités de marchés.

 

Outre les secteurs des médias, de la production audiovisuelle et de la publicité Vivendi possède Gameloft (jeux vidéo) et la plateforme digitale Dailymotion. La filiale Vivendi Village produit des festivals de musique en France et en Grande-Bretagne, possède la billetterie See Tickets, la salle parisienne de L’Olympia et, en Afrique, le réseau de salles de cinéma et de spectacles Canal Olympia.


EDITIS : CESSION FINALISÉE AVEC KRETINSKY 


14 novembre : Vivendi a finalisé pour 653 M€ sa cession d’Editis - n°2 français de l'édition - à IMI (International Media Invest) du milliardaire Daniel Kretinsky. La Commission européenne avait obligé Vivendi à réaliser cette opération en raison de la perspective de prise de contrôle du groupe Lagardère. Initialement Vivendi projetait de fusionner Editis à Hachette Livre, troisième éditeur mondial, filiale de Lagardère. La Commission s’était opposée à cette opération maximaliste imaginée par Vincent Bolloré. Editis sera présidé par Denis Olivennes, ex-directeur de Libération. La direction générale est confiée à Catherine Lucet, directrice générale adjointe d’Editis jusqu'en novembre 2022.

 

TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...