dimanche 7 août 2022

JUSTICE

MORANDINI : SIX MOIS DE PRISON AVEC SURSIS


Le 29 août, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable de harcèlement sexuel l’animateur Jean-Marc Morandini contre un jeune comédien, et l’a condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis. Sa société de production Ne zappez pas Production a également été condamnée pour travail dissimulé. La chaîne CNews a indiquée que JM Morandini continuerait à présenter son émission, après qu’il ait annoncé faire appel de cette condamnation.

Il était poursuivi pour avoir encouragé des jeunes comédiens, âgés de 19 à 26 ans, en 2015, à s’exiler nus pour les castings d’une web-série.


Frédéric Beniada, chroniqueur spécialisé dans l’aéronautique et la défense sur France Info, France Inter, a été sanctionné par une mise à pied pour son cumul avec des prestations de communication au service d’entreprises à l’extérieur de Radio France. Cette pratique, dite des « ménages » est interdite par le service public. Au total, cinq journalistes « voix emblématiques de France Info » font les frais du durcissement des règles pour éviter de potentiels conflits d’intérêts qui sortent de la déontologie journalistique.


MEURICE ASSIGNE LES ÉDITIONS LE ROBERT


Après l’annulation de la publication d’un livre qui écornait Vincent Bolloré, l’humoriste Guillaume Meurice attaque en justice les éditions Le Robert. Le livre devait s’appeler Le Fin Mot de l’histoire en 200 expressions. Les auteurs n’avaient pas été indemnisés.


FRANCE TÉLÉVISIONS CONDAMNÉE


25 mai : France Télévisions a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à 1.500 € d'amende avec sursis pour la diffusion dans le JT de France 3 Corse de clichés de l'agression d'Yvan Colonna, en prison en mars 2022. Le reportage avait été diffusé quinze jours après son agression à la prison d'Arles - où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac - par un détenu condamné dans un dossier terroriste. Le reportage y montrait des captures d'écran de la vidéosurveillance de la prison, de manière "brute et non contextualisée", "dans une recherche évidente de sensationnalisme", a estimé le tribunal. Si Yvan Colonna n'était pas « identifiable" "la force d'évocation" des clichés, aidée par le montage "n'en est pas moins réelle", dit aussi la décision, qui juge que le reportage n'a pas "d'apport" en termes d'informations. Le reportage avait été mis en ligne sur le site de France 3 mais avait été retiré au bout d'une trentaine de minutes. 


FRANCE 3 RODEZ : INSCRIPTIONS HOMOPHOBES


18 mai : des inscriptions homophobes ont été découvertes à la rédaction de France 3 Quercy-Rouergue à Rodez (Aveyron), suscitant une condamnation sans réserve. La direction régionale a porté plainte et a réaffirmé son engagement envers la diversité et la lutte contre les LGBTQi+ phobies.

Au moment de partir en reportage, l'équipe de journalistes a constaté la présence de graffitis anti-LGBT sur la portière d'une voiture, sur la boite aux lettres et la baie vitrée de la rédaction locale de France 3.



BFM TV CONDAMNÉ POUR DÉLIT DE MARCHANDAGE


24 avril : pendant cinq ans, la chaîne d'info en continu BFM TV (groupe Alice) a recouru à moindres frais aux services d'une journaliste salariée par une agence de presse externe. BFM TV vient de perdre en cassation contre cette reporter. 

Dans ce cas, la justice a établi la réalité d'une situation de marchandage, une forme de travail illégal par laquelle une entreprise fournit de la main-d’œuvre à une autre en causant un préjudice au salarié.


20 avril : Ségolène Royal a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation à 500 € d’amende et devra verser 1000 € plus la prise en charge des frais de justice. En novembre 2019, elle avait qualifié de « journalisme de caniveau » l’enquête de Sylvain Tronchet alors journaliste de la cellule d’investigation de Radio France, actuellement correspondant à Moscou. L’ancienne ministre et élue socialiste a fait appel du jugement. 


19 avril : le tribunal correctionnel de Paris n'a pas suivi les réquisitions du parquet contre Pierre Ménès, 59 ans. Alors que huit mois de prison avec sursis et 6.000 € d’amende étaient requis, le journaliste soupçonné d'agressions sexuelles, a été relaxé pour deux des trois plaintes contre lui. Pour la troisième, il a été condamné à deux mois avec sursis pour des accusations d'attouchements sur deux vendeuses le 18 juin 2018, dans un magasin Nike situé aux Champs-Élysées. Condamné en première instance pour une de ces deux plaintes et relaxé pour l’autre, il a aussi été relaxé pour d'autres soupçons d'agression sexuelle sur une hôtesse d'accueil au Parc des Princes le 20 novembre 2021. 


PLENEL PORTE PLAINTE CONTRE MAÏWENN


7 avril : Edwy Plenel, président et directeur de publication de Mediapart a porté plainte contre la comédienne et réalisatrice Maïwenn suite à une altercation dans un restaurant parisien. Il l’accuse de l’avoir agressé le 22 février alors qu’il dînait avec son avocat. Saisi par les cheveux avec violence, elle lui aurait renversé la tête en arrière, esquissant un crachat au visage. Elle est sortie de l’établissement sans que personne ait pu intervenir du fait de la rapidité de l’action. La plainte relève qu’il n’y a pas de conséquence physique mais l’acte est « tout à fait attentatoire sur le plan moral et psychique ». E. Plenel estime qu’un rapprochement est à faire entre cette agression de Maïwenn et des articles publiés sur des soupçons de viol visant Luc Besson, son ancien compagnon. Il avait bénéficié d’un non-lieu, confirmé en appel, il y a un an. 

 


MAÏTENA BIRABEN GAGNE CONTRE CANAL +


28 mars : la Cour de cassation a tranché dans le litige fleuve opposant Canal+ à son ex-animatrice Maïtena Biraben : le groupe audiovisuel devra verser plus de 3,4 M€ bruts d'indemnités pour l'avoir licenciée en 2016 sans « cause réelle et sérieuse ». L'ancienne présentatrice du « Grand Journal » avait été écartée au bout d'une seule saison, puis licenciée pour « faute grave ». Cette dernière avait réagi en réclamant 4 M€ à la chaîne devant le conseil des prud’hommes. Condamné en septembre 2018, le groupe appartenant à L'ancienne présentatrice de l'émission «Le Grand Journal» avait été écartée à l'été 2016 au bout d'une seule saison, puis licenciée pour «faute grave». Cette dernière avait réagi en réclamant 4 millions d'euros à la chaîne devant le conseil des prud'hommes.

Condamné en 2018, Canal+, filiale de Vivendi, avait fait appel mais la Cour d’appel avait alourdi la sanction en juin 2021.


PPDA RETIRE SA PLAINTE CONTRE LE PARISIEN 


19 avril : l’ex-présentateur vedette du JT de TF1 a retiré sa plainte en diffamation contre Le Parisien qui, en 2021, avait révélé la plainte pour viols de Florence Porcel à son encontre. Ce désistement sera effectif à l’audience prévue le 4 juillet au tribunal de Nanterre. Elle accuse le journaliste de l’avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009. "PPDA" est visé par une autre enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles, dans laquelle 19 femmes ont témoigné. De son côté, l'homme de 75 ans, qui conteste les nombreuses accusations de violences sexuelles portées contre lui, a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse contre une dizaine de plaignantes. 


VIOLENCES POLICIÈRES ET DROIT D’INFORMER


13 avril : un journaliste a été blessé à Lyon alors qu’il couvrait la manifestation contre la réforme des retraites. Depuis le début de ce mouvement social, cette violence n’est pas un cas isolé. La commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) a condamné toutes ces violences, qu’elles touchent des manifestants ou des policiers.

Elle rappelle qu’à la mise en place du nouveau Schéma National de Maintien de l’Ordre en 2021, l’ensemble de la profession s’était mobilisée pour qu’il respecte la liberté d’informer. Son article 2.2.3.2 pose que "Aux fins de couvrir le mieux possible la manifestation, les journalistes peuvent, à la différence des autres personnes présentes, circuler librement au sein des dispositifs de sécurité mis en place."

Il stipule également très clairement que « la présence des journalistes lors des manifestations revêt une importance primordiale » et qu’il est « impératif de protéger le droit d’informer, pilier, comme le respect de l’ordre public, de notre démocratie. À cet égard, la sécurité physique des journalistes doit être garantie. »



8 MOIS AVEC SURSIS REQUIS CONTRE PIERRE MENÈS


8 mars : deux jours après l’annonce du décès de sa mère, l’ancien chroniqueur star du Canal Football club comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris où il était poursuivi pour trois agressions sexuelles.

Il conteste des faits qui remontent à juin 2018 : une employée d’un magasin de sports des Champs-Élysées l’accuse notamment de s’être frotté à elle au niveau des caisses. 

Pierre Ménès, 59 ans, donne une autre version et plaide le « coup monté » et la « rigolade » pour un « check » de basketteurs, poitrine contre poitrine, où il ne fallait voir « qu’humour et convivialité ». 

Marchant avec des béquilles, l’ancien journaliste a du rester assis tout au long de l’audience au lieu de se tenir debout à la barre. Huit mois de prison avec sursis et 10.000 € d’amende ont été requis. 

Jugement le 19 avril.

En février, un non-lieu avait été prononcé alors qu'il avait été accusé en 2019 de harcèlement moral par un ancien collaborateur sur Canal +


HUGO CLÉMENT VISÉ PAR UNE ENQUÊTE


3 mars : la justice a ouvert une enquête après le survol d’une zone interdite par un drone utilisé par le journaliste Hugo Clément. Son reportage pour l’émission Sur le Front (France 5) avait pour sujet la production d’hydrogène par Air Liquide en Seine-Maritime.

Militant déclaré de la protection de l’environnement il a fait l’objet d’un contrôle de police à proximité du site à Port-Jérôme-sur-Seine. Il filmait la saisie de son matériel par une substitue du procureur encadrée par les forces de l’ordre.

Après plusieurs refus de tournage, le journaliste a bravé l’interdit estimant « que les citoyens ont le droit de savoir comment est fabriqué l’hydrogène. C’est notre vision du journalisme : continuer à enquêter même quand ça dérange quand on pense qu’une information est d’intérêt public ».

Le survol d’une zone interdite est passible d’un an d’emprisonnement et 45.000 € d’amende. Il n’y a eu aucune mesure de garde à vue.

En janvier dernier, le journaliste-militant a été mis en examen pour diffamation et injure publique après un épisode de son émission consacrée à la chasse en enclos diffusé en mai intitulé « Le monde opaque des enclos de chasse ». La plainte a été déposée, avec constitution de partie civile, par Benjamin Tranchant, héritier des casinos du même nom. 


SECRET DES SOURCES : UNE JOURNALISTE POURSUIVIE


1er mars : une journaliste d’Indre-et-Loire, de La Nouvelle République du Centre-Ouest, a été entendue par l’IGPN de Rennes, poursuivie par le procureur de la République de Tours, pour « recel de violation du secret professionnel » et « recel de violation du secret de l’enquête ». On lui reproche d’avoir protégé ses sources suite à un article relatant la mort d’un homme après une course poursuite avec la police.

La direction du journal s’interroge : «  faut-il y voir une tentative d’intimidation ? Cela s’apparente en tout cas à une remise en cause, insidieuse, du secret des sources journalistiques (pourtant protégé par la loi) ». La rédaction, le syndicat SNJ et la direction s’associent pour souhaiter que le parquet garantisse cette indispensable liberté de la presse.


JOURNALISTES MENACÉS


Février : une journaliste de la rédaction de Brest a fait l’objet d’intimidation sur les réseaux sociaux suite à la publication sur le site de France 3 Bretagne d’un article évoquant des menaces de mort reçues par Erwan Chartier-Le Floch, le rédacteur en chef de l’hebdo du Centre-Bretagne Le Poher.

France 3 Bretagne dénonce sous toutes leurs formes les attaques ou intimidations à l’encontre de la presse et des journalistes dans l’exercice de leur profession.

Des plaintes ont été déposées et la gendarmerie de Carhaix a sécurisé les locaux du journal le 20 février, prenant très au sérieux les menaces à connotations racistes proférées à plusieurs reprises depuis fin janvier par téléphone. Une cinquantaine de médias, éditeurs et journalistes régionaux ont apporté leur soutien à leurs confrères.


LA JUSTICE RELAXE LE CRÉATEUR DU ZAPPING SUR CANAL+


24 février : le réalisateur Patrick Menais, créateur du Zapping sur Canal + de 1989 à 2016, a été relaxé par le tribunal de Nanterre. La chaîne cryptée le poursuivait pour « abus de confiance », lui reprochant d’avoir « volé » l’émission lorsqu’il quitta l’entreprise.

En conflit avec la nouvelle direction, il avait déposé en son nom la marque du Zapping, ce qui lui valut un licenciement pour faute grave. Après une assignation, Canal avait récupéré sa marque. Depuis, le réalisateur produit « Vu » pour France 5, un programme semblable au Zapping.



MENACES CONTRE UNE JOURNALISTE : C. CHALENÇON CONDAMNÉ


8 février : le tribunal de Carpentras a condamné à 8 mois de prison ferme l’ancien porte-parole des gilets jaunes, Christophe Chalençon, pour ses menaces contre une journaliste de La Provence suite à un article qui lui avait déplu, la menaçant de lui couper les doigts. Une sanction assortie d’un incarcération immédiate. En janvier il avait déjà écopé de 8 autres mois d’emprisonnement pour «  provocation à s’armer contre l’autorité de l’État » suite à une vidéo appelant à un « soulèvement national » et une « insurrection ».



LIGUE DU LOL : CLASSEMENT SANS SUITE


4 février : le parquet de Paris a mis fin au volet judiciaire de la Ligue du LOL par un classement sans suite, estimant l’infraction insuffisamment caractérisée. Les faits remontent à 2010 où, un groupe Facebook privé, monté par le journaliste Vincent Glad (ESJ Lille 2006), était accusé de cyberharcèlement visant des femmes. L’affaire avait été révélée en 2019 quelques semaines après le début du phénomène #metoo. 

V. Glad, tête d’affiche du journalisme Web, chroniqueur au Mouv, Slate et Le Grand Journal de Canal+ dans les années 2010, sera licencié de Libération en mars 2019 après plus de 12 ans d’ancienneté pour « atteinte à l’image du journal ». En juillet 2022, le quotidien a été condamné par les prud’hommes à lui payer 52.000 € pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.



TÉLÉRAMA : GROSSE AMENDE


15 février : Télérama l’hebdomadaire du groupe Le Monde, a écopé d’une amende de 215.000 € de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités d’Ile-de-France (DRIEETS) suite à une enquête constatant des retards dans le paiement des factures de ses fournisseurs. La filiale la plus rentable du groupe de presse avec 65 M€ de chiffre d’affaires, semble coutumière de ce genre de négligences. Bercy lui avait déjà infligé une contravention de 300.000 € en 2020 pour les mêmes motifs.



LA DÉPÊCHE DU MIDI : SOUPÇONS DE L’INSPECTION DU TRAVAIL


Janvier : après une enquête de plusieurs mois, l’inspection du travail a saisi la justice pour travail illégal. Ils soupçonnes le groupe de presse régionale de ne pas respecter le droit du travail pour des journalistes de l’agence de presse Dépêche News.



MORANDINI FAIT APPEL 


5 décembre 2022 : Jean-Marc Morandini a fait appel du jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris, le reconnaissant coupable de corruption de mineurs.

En conséquence, jusqu’au jugement définitif, la présomption d’innocence s’applique et, à ce titre, il est maintenu à l’antenne par C8 pour présenter les matinées de la chaîne. (ci-contre : photo C8) 

Condamné à un an de prison avec sursis probatoire de deux ans, et à une obligation de soin, il est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violences. Trois adolescents avaient engagé des poursuites, l’accusant de les avoir poussé à s’exhiber nus et à tourner des scènes de masturbation lors d’un casting. L’animateur de 57 ans était poursuivi ainsi que sa société de production (personne morale) pour travail dissimulé de cinq comédiens. Les faits s’étalent entre 2009 et 2015. Le parquet de Paris avait classé l’affaire en 2017. Une plainte avec constitution de partie civile a relancé l’enquête pour aboutir à l’ouverture d’une instruction en 2018. J.M. Morandini a plaidé la « maladresse », « l’humour » et « l’imprudence », affirmant ne pas se souvenir du casting et qu’il ignorait l’âge des plaignants lors de ses échanges sur Twitter. 

Les parties civiles avaient obtenu un procès public alors que l’animateur voulait le huis clos. En octobre, au début de l’audience il avait fait une photo de la salle d’audience. Il a été sommé de l’effacer immédiatement, la captation d’images étant interdite dans une salle d’audience, sauf dérogation pour de grands procès. 


ACTION DES « FAUCHEURS » EN AVEYRON : UN JOURNALISTE POURSUIVI 


1er décembre 2022 : le journaliste indépendant Grégoire Souchay fait l’objet de poursuites liées à sa couverture en novembre 2021, d’une action d’un collectif de 80 faucheurs anti-OGM dans l’Aveyron contre le semence RAGT. Photos, interviews, le professionnel a fait son travail sur place pour le compte du média en ligne Reporterre spécialisé sur les questions écologiques, environnementales et climatiques. La Justice lui reproche d’avoir participé aux dégradations commises dans une entreprise de semences. Poursuivi comme les faucheurs, il devait comparaître devant le tribunal de Rodez, le 7 décembre mais l’audience a été reportée au printemps 2023. Pour le journaliste, titulaire d’une carte de presse et avec dix ans d’ancienneté, il s’agit d’une entrave à l’information et à la liberté de la presse. Syndicats, associations, sociétés de rédacteurs lui ont apporté leur soutien. 


DROIT À L’IMAGE : M6 CONDAMNÉE


10 novembre 2022 : la chaîne M6 a été condamnée à 10.000 € et 3.000 € de frais de procédure pour atteinte à l’image, suite à la diffusion d’une photo dans son émission 66 minutes, d’un homme homonyme du terroriste Mohammed Merah.  

Cette méprise, survenue deux semaines après les attentats de Toulouse, a eu des conséquences sur la vie professionnelle de cette personne. Au bout de dix ans de procédure jusqu’à la Cour d’appel de Paris, elle a obtenu réparation. Récupérée sur Facebook et projetée en gros plan, la photo a également été reprise, toujours sans vérification, par des médias internationaux. 


BOLLORÉ DÉBOUTÉ AUX PRUD'HOMMES 


27 octobre 2022 : devant le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt, Vincent Bolloré a assigné un ancien salarié de Canal +, Jean-Baptiste Rivoire, ex-rédacteur en chef du magazine Spécial investigation pour des propos tenus dans le documentaire Le Système B. produit par Reporters sans frontières. 

Le journaliste y décrivait les méthodes de son patron. Licencié en 2020 à la faveur d'un plan social, après une mise au placard, il a touché des indemnités de 140.000 €. En 2019, son employeur voulait lui imposer une "clause de silence" qu'il refusa mais un an plus tard la clause s'était transformée en interdiction de diffamer son ex-employeur. Bolloré réclame la restitution des indemnités et des dommages-intérêts pour non respect du contrat passé. Sans surprise, l’audience de conciliation du jeudi 27 octobre n’a pas abouti. 



LE SITE FRANCE SOIR DÉBOUTÉ FACE À GOOGLE

6 septembre 2022 : le tribunal de commerce de Paris a débouté le site France Soir qui reprochait à Google de lui avoir coupé la publicité, d'avoir suspendu sa chaîne YouTube, et de ne plus le référencer dans son service d'actualités pour cause de contenus enfreignant ses règles, notamment de la désinformation sur le Covid. Shopper Union, la société éditrice du site, qui invoquait le droit à la liberté d'expression, a perdu sur toutes ses demandes et a été condamnée à payer 70.000 € à Google, au titre des frais engagés par le groupe américain pour sa défense.

HISTOIRE DE LA PRESSE France Soir

LIBÉ CONDAMNÉ AUX PRUD'HOMMES

25 juillet 2022 : Vincent Glad (ESJ Lille 2006) a fait condamner Libération aux Prud’hommes pour licenciement abusif. Le journaliste, alors pigiste régulier, avait été licencié en mars 2019 pour avoir fondé sur Facebook un groupe, dont plusieurs membres seront accusés de harcèlement dans l’affaire de la Ligue du LOL. Un article de Libération Checknews révéla l’existence de ce groupe regroupant une trentaine de personnes accusées d’avoir cyber-harcelé d’autres journalistes et blogueurs, notamment des femmes. 

AFFAIRE PPDA : NOUVELLES INVESTIGATIONS 


22 septembre 2022 : l'écrivaine Florence Porcel avait porté plainte contre Patrick Poivre d’Arvor (PPDA) pour des faits remontant à 2004, frappés par la prescription. L’enquête préliminaire avait été classée sans suite en juin dernier mais fin novembre, mais Mme Porcel provoqua la saisine d’un juge sur des faits non prescrits.

Elle reproche deux actes : un viol en 2004 qui aurait été commis par PPDA dans son bureau à TF1 et une fellation imposée en 2009 dans les locaux de sa société de production. Une seconde plainte avec constitution de partie civile entraîne l’ouverture d’une information judiciaire et la nomination d’un juge. La cour d’appel de Versailles a finalement estimé que si les faits apparemment prescrits s’inscrivent dans un lieu précis avec d’autres faits non prescrits, la justice peut enquêter. De nouvelles investigations sont donc lancées.

Le 23 septembre, l’ancienne présentatrice de JT, Hélène Devynck, qui avait vu sa plainte classée sans suite pour prescription en juin 2021, publie un livre intitulé « Impunité » (Le Seuil) où, sur 270 pages, elle dénonce la culture du silence et rend hommage aux femmes qui témoignent contre l’ex-présentateur star.

PPDA PORTE PLAINTE POUR « DÉNONCIATION CALOMNIEUSE »

27 avril 2022 : Patrick Poivre d’Arvor (PPDA), 73 ans, ex-présentateur vedette de TF1, a porté plainte avec constitution de partie civile, pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes l’accusant de violences sexuelles ou de harcèlement sexuel. Cette procédure devrait provoquer la saisine d’un juge d’instruction et un éventuel procès. 

Hélène Devynck, une des femmes poursuivie, a dénoncé une « inversion de la culpabilité ». Sa plainte avait été classée sans suite pour prescription en juin 2021.

En décembre dernier, un juge d’instruction avait lancé une enquête préliminaire, bien que d’autres faits soient prescrits, après la plainte d’une femme qui accuse PPDA de l’avoir violée lors du festival de Cannes 1985, lorsqu’elle avait 23 ans.

L’affaire était revenue au devant de la scène médiatique avec la publication par Libération (le 9 novembre) de nouveaux témoignages de huit femmes, dont sept ont accepté de parler à visage découvert. Parmi elles, l'ancienne présentatrice de JT Hélène Devynck, Cécile Thimoreau ancienne journaliste à TF1 et Muriel Reus ancienne cadre de TF1. Avec la chroniqueuse de RMC Emmanuelle Dancourt, elles ont lancé #MeTooMedias, association ouverte à tous, pas uniquement aux femmes" pour dénoncer l’omerta qui règne dans « les médias de manière large ». 

L'écrivaine Florence Porcel, avait porté plainte de son côté, accusant le journaliste de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009. Le parquet de Nanterre avait recueilli le témoignage de 23 femmes mais, la majorité des faits étant prescrits, l’enquête avait été classée sans suite en juin dernier et une première plainte de PPDA pour dénonciation calomnieuse se trouva également classée.

Fin novembre, Mme Porcel provoqua la saisine d’un juge sur des faits non prescrits.

La cour d'appel de Versailles a étendu, fin juin 2022, les poursuites aux faits a priori prescrits concernant Mme Porcel. 



FRANCE TÉLÉVISIONS VERSE 650.000 € À PATRICK SÉBASTIEN


23 mars 2022 : après son départ forcé en 2019, l’animateur-producteur Patrick Sébastien avait attaqué France Télévisions en justice et réclamait 26 M€ de dédommagement. Le tribunal de commerce de Paris a condamné le groupe public mais l’interprète de « Tourner les serviettes ! » n’obtient que 652.251 € pour sa société Magic TV pour rupture brutale de relations commerciales.



FRANCE TÉLÉVISIONS CONDAMNÉ POUR LICENCIEMENT ABUSIF


Mars 2022 : le groupe public est condamné pour le licenciement « sans cause réelle et sérieuse » du journaliste Pierre-Étienne Léonard, 43 ans, de Stade2 à qui il était reproché des « propos sexistes » et des « comportements inappropriés ». Le tribunal des prud’hommes de Paris a fixé à 45.000 € ses indemnités de licenciement et 100.000 € de dommages-intérêts pour son licenciement prononcé en juillet 2020, « prononcé dans des conditions vexatoires ». Deux autres journalistes, Alain Vernon et le rédacteur en chef Jean-François Laville avaient également été licenciés, mais la justice prud’homale ne s’est pas encore prononcée sur leur dossier.

L’affaire débuta en avril 2020 par l’interview dans L’Équipe de la journaliste Clémentine Sarlat, ancienne du service des sports, qui dénonçait des faits de harcèlement moral sans jamais viser P.E. Léonard. Pendant quatre mois, une enquête interne menée par le cabinet Interstys révéla « l’entre-soi masculin » du service des sports et « une ambiance de vestiaire ».

La direction de France Télévisions, prônant la « tolérance zéro face à toute forme de harcèlement » peut faire appel dans un délai d’un mois.

P.E. Léonard est aujourd’hui journaliste indépendant et collabore occasionnellement pour TV5 Monde.








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