LE FIGARO TV SUR LA TNT
Alexis Brézet, directeur des rédactions, souligne que cette télé ne sera « surtout pas une chaîne d’informations ni une chaîne généraliste, ni un terrain d’affrontements ».
Décryptages, points de vue, clubs, magazines, culture, chroniques, sont au coeur des programmes avec un ancrage francilien affirmé dans une émission quotidienne « Bienvenue en Ile-de-France » animée par Victoire Sikora.
Des déclinaisons thématiques couvrent toute la semaine : Histoire le lundi, Découverte le mardi, Culture le mercredi, Patrimoine le jeudi, Spectacle vivant le vendredi, l’Art de vivre le samedi.
Sur la radio, la programmation musicale couvrira le « soft rock » des années 60 à aujourd’hui. Le média est candidat à de nouvelles fréquences DAB+, là où les rédactions locales du Figaro se sont récemment installées.
Une trentaine de journalistes sont mobilisés autour de ce nouveau pôle audiovisuel (12 postes ont été créés).
(*) SECOM est une holding dirigée depuis 2001 par Bruno Lecluse (ex-directeur de Radio Notre-Dame et de KTO), implantée à Villeneuve d’Ascq (Nord) spécialisée dans les chaînes thématiques. Elles sont distribuées dans 98 pays, dont en France : My Zen TV, My Zen Nature, Grand Lille TV, Museum TV Paris, BFM Grand Lille et Grand Littoral, Melody, Vià Grand Paris, et les radios Melody Radio, Grand Lille Info et Radio Émotion à Nice/PACA.
Le groupe Figaro est actionnaire (38,5 %) avec Noria Investissements, Media Participations (groupe franco-belge regroupant les éditions Fleurus, Dargaud, Mame, Dupuis, Le Lombard, Ellipse, les jeux vidéo Microids, le magazine Famille Chrétienne), et Meeschaert (gestion d’actifs). En 2022, SECOM a fait l’acquisition de 100 % du capital des sociétés de production Bel Air Media, spécialisée dans le domaine du spectacle vivant, et KUIV Productions (fondée par Michel Rotman en 1978, spécialiste du documentaire).
LE GROUPE FIGARO RETROUVE LA SANTÉ
Avec un CA de 570 M€ (+ 15 % / 2021), et un résultat opérationnel de 33 M€ (31 en 2021, soit + 6 %) le groupe Figaro a retrouvé son niveau d’activité plombé en 2020 par la crise sanitaire. Une progression qui a permis d’absorber les 15 M€ imputables à la hausse des coûts ((papier, impression, transports).
Cette dynamique de croissance est liée à la reprise publicitaire et au développement de la diffusion, « boostée » par le digital (60 % du chiffre d’affaires).
Le Figaro s’appuie sur ses 270.000 abonnés en numérique (+ 8 %) avec le défi de développer ce canal de diffusion en 2023 pour compenser l’érosion des ventes « print ».
> Le Figaro DFP 2022 (diffusion France payée) :
351.379 ex. + 1,25 %
n° 2 derrière Le Monde
472.767 ex. + 6,03 %
> Nomination : Vincent Trémolet de Villers, 48 ans, a été nommé fin février directeur délégué de la rédaction. Il secondera Alexis Brézet. Depuis 2018, il était directeur adjoint en charge des rubriques politique, société et débats-opinion. Au Figaro depuis 2001, il est un familier des plateaux de LCI, France Info et Arte.
lefigaro.fr est numéro 1 du classement des sites d’info en 2022 avec 150,7 millions de visites, devant Ouest-France, BFMTV, Le Monde.
Ces bons résultats sont confortés par la stratégie de diversification des activités : voyages, billetterie de spectacles, et la vingtaine de sites regroupés dans la filiale CCM Benchmark (*) dont le seul CA progresse de 7 %, avec une marge opérationnelle de 30 %, un record historique depuis son acquisition en 2015 pour 120 M€.
Également en forme, les annonces en ligne de Figaro Classifields portées par l’immobilier et l’emploi. Un développement est prévu cette année avec l’apport des annonces légales en lien avec le groupe spécialisé Lextenso, leader des « légales » en Île-de-France.
Sont aussi bénéficiaires La Chaîne Météo et Particuliers et Finances Éditions qui édite le mensuel Le Particulier (dans le groupe depuis 2009), en dépit d’un récent plan social.
Seule ombre au tableau, la disparition fin décembre du TV Magazine en raison de la rupture des contrats avec la PQR (il était jusqu’alors n°1 de la presse magazine avec près de 3,76 millions d’exemplaires).
Le défi a été relevé avec le lancement début janvier du nouveau Figaro TV Magazine réalisé conjointement avec Le Parisien. Un titre diffusé à 530.000 ex. destiné à concurrencer la nouvelle offre PQR de Diverto lancé à plus de 3 millions d’exemplaires dans 50 quotidiens régionaux et départementaux.
2023 : télé et radio avec SECOM
En 2023, l’investissement majeur concernera le développement du multimédia : Le Figaro TV sera la nouvelle chaîne hertzienne de télé en Île-de-France, et Le Figaro Radio diffusée en numérique DAB+.
Un double projet ambitieux élaboré en association avec le groupe SECOM (**) spécialisé dans les chaînes thématiques (12 chaînes distribuées dans 98 pays, dont en France : My Zen TV, My Zen Nature, Grand Lille TV, Museum TV Paris, BFM Grand Lille et Grand Littoral, Melody, Vià Grand Paris, et les radios Melody Radio, Grand Lille Info et Radio Émotion à Nice/PACA)
Cette nouvelle offre viendra compléter le lancement cet automne de quatre rédactions numériques basées en région (bureaux à Bordeaux, Lyon, Nantes et Nice) et la multiplication des podcasts développés depuis 2022.
Également à l’ordre du jour la mise en place d’un nouveau système éditorial, le développement du marketing avec un nouveau CRM (customer relationship management - gestion de la relation client) et le déménagement du boulevard Haussmann vers la rue de Provence (9e) et un deuxième site situé dans le 15e.
Effectif : avec une centaine de recrutements en 2022, le groupe atteint 2000 salariés dont 500 journalistes, et 300 développeurs.
(*) CCM Benchmark regroupe Comment ça marche, Copains d’avant, L’Internaute, le Journal du Net, le Journal des femmes, Expeert, DroitFinances.com, Magazine Delle Donne, Hugo l’escargot, Jeux gratuits, resilier.com, Emploi Center, Stratégie Internet, Actusite, Santé-Médecine, Apps TV, NextPLZ, Ariase, Bemove, DegroupTest.
Audience : 33,1 millions de visiteurs uniques mensuels (Médiamétrie mars 2021)
(**) SECOM est une holding dirigée depuis 2001 par Bruno Lecluse (ex-directeur de Radio Notre-Dame et de KTO) , PDG-fondateur, implantée à Villeneuve d’Ascq (Nord).
Le groupe Figaro en est actionnaire, avec Noria Investissements, Media Participations (groupe franco-belge regroupant les éditions Fleurus, Dargaud, Mame, Dupuis, Le Lombard, Ellipse, les jeux vidéo Microids, le magazine Famille Chrétienne ), et Meeschaert (gestion d’actifs).
Depuis 2015, est développé l’Institut de Journalisme Tous Médias (IJTM) ex-ESJ Paris-Grand Lille, en partenariat avec l’Université Catholique de Lille.
En 2022, SECOM a fait l’acquisition de 100 % du capital des sociétés de production Bel Air Media et KUIV Productions (fondée par Michel Rotman)
LE FIGARO SE DÉVELOPPE EN RÉGION
Dans chacune de ces villes, deux journalistes couvrent l’actualité.
Ils sont dirigés par Marion Joseph (CFJ 2009, lire plus bas), rédactrice en chef, épaulée par Nicolas Cervelle, issu du service Édition du Figaro.
Des pages Facebook sont également créées dans ces mêmes villes pour promouvoir et relayer les sujets traités.
La composition des équipes :
Bordeaux : Jean Cittone (CELSA).
Au service politique du Figaro depuis 2021, après Le Parisien et des piges pour Phosphore.
Marie-Hélène Hérouart (EjT Toulouse 2021) a été SR au Progrès, reporter à Radio France, journaliste web à Gala.
Lyon : Justin Boche (master journalisme Montpellier).
Correspondant pour Le Parisien et Le Point, reporter à Lyon Capitale depuis 2015. Stages AFP, Midi Libre, Sud Radio.
Antoine Sillières (master journalisme Montpellier).
Pigiste Médiacités, desk actu.fr, piges au Figaro, journaliste au Progrès depuis 2021 avec lancement de l’appli Asapp Lyon.
Nantes : Julien Chaillou (IUT Lannion).
Après des études d’histoire et de journalisme, il a collaboré à plusieurs titres de la PQR (Ouest-France, Midi Libre, Sud Ouest, Presse Océan) et les radios (RCF Anjou, Radio Côte d’Amour).
Expatrié aux États-Unis en 2016, il a intégré en 2021 la start-up France Live (groupe Ouest-France) comme journaliste web.
Laurène Trillard (CFJ 2019). Chargée d’édition au Figaro depuis 2022, elle a été pigiste à L’Express, Sud Radio, Valeurs Actuelles, reporter à La Manche Libre.
Nice : Nicolas Daguin (bachelor EFj, CFPj).
Journaliste alternant faits divers au Figaro depuis 2020. Chroniques justice-police BFMTV, stage au Journal du Centre à Nevers.
Lucas Hélin (ESJ Lille, Sciences Po Lille).
Nice Matin, L’Opinion. Piges à Sud Ouest, La Voix du Nord.
EN BREF...
Alexandre Devecchio (CFJ 2012), 35 ans, devient rédacteur en chef des pages Débats et FigaroVox. Depuis 2014, il était en charge de la déclinaison Web de la plate-forme débat/opinion. Il a débuté au Bondy Blog en 2010, puis Libération et Atlantico.
Septembre 2022 : Le Figaroscope, supplément culturel du mercredi, n’a pas reparu à la rentrée. Ce guide des sorties parisiennes avait été lancé en 1987.
18 octobre 2022 : lefigaro.fr renforce sa rédaction.
Jacques-Olivier Martin (Neoma Business School), rédacteur en chef du Figaro Économie depuis 2009, nommé directeur de la rédaction du site en juillet, est épaulé par deux adjoints :
Florent Barraco, ex directeur adjoint du Point, pour coordonner la couverture de l’actualité. Sa mission concerne aussi l’audience et le développement du portefeuille d’abonnés. Chroniqueur et éditorialiste, il occupe également le poste de directeur éditorial des Big Bang Figaro depuis 2016.
À ses côtés, Benjamin Ferran, adjoint à la direction du site depuis 2017, a la charge des articles premium destinés aux abonnés, et des développements numériques.
Le poste de rédaction en chef régions est également confié à Marion Joseph (CFJ 2009), pour développer l’info locale. Jusqu’alors, elle était rédactrice en chef adjointe, chargée de suivre l’actualité du matin et de l’après-midi. Elle est remplacée par Edouard de Mareschal (CELSA 2012) nommé chef de tranche, épaulé par Romain Renner (EDJ 2011, ex-RTL), Alexis Feertchak (Sciences Po Paris, ex-responsable adjoint du pôle Actu) et Bénédicte Lutaud (Sciences Po Paris, ex-Le Monde des Religions et La Vie), chargée des matinales.
Septembre 2022 : Laurence de Charette (IEJ) prend la responsabilité des médias audiovisuels et des réseaux sociaux du Figaro pour y développer l’offre éditoriale ainsi que l’offre de programmes audiovisuels (podcasts et documentaires).
Elle pilotait la rédaction du site lefigaro.fr depuis 2014. Après le service Société en 2001, elle devient grand reporter, puis rédactrice en chef adjointe en 2012 et enfin directrice de la rédaction du site.
Elle est chargée du développement de l’offre audiovisuelle : trois fréquences radios DAB seront lancées au second semestre 2022, tandis qu’une chaîne TNT IDF sera créée d’ici la fin de l’année.
Juillet 2022 : La Lettre A annonce le recrutement de Joseph Ghosn (photo ci-contre) comme directeur adjoint de la rédaction de Madame Figaro, la direction étant assurée par Anne-Florence Schmitt depuis 2006. Il était depuis moins d’un an directeur de la rédaction des Inrocks.
Fondé en 1980, le magazine hebdo de mode est aussi décliné à l’international (Portugal, Espagne, Japon, Grèce, Chypre, Liban, Turquie, Chine, Hong Kong).
> Madame Figaro, diffusion France payée 2021 : 380.465 ex. + 1,64 %.
Près de 48 % de la diffusion se fait via des canaux numériques.
Siège social : 14, boulevard Haussmann Paris 9e
Repères :
Avec plus de 25 millions de visiteurs uniques, lefigaro.fr a enregistré en 2021 sa meilleure année, en étant leader pendant 12 mois consécutifs dans le classement des sites d’actualité en France. (25 millions de visiteurs uniques en moyenne en 2022).
Au sein du groupe, CCM Benchmark, exploitant des sites internet gratuits, a réalisé un CA de plus de 65 M€ avec une rentabilité proche de 30 %.
Le Journal des Femmes est le premier site féminin français avec plus de 20M VU (source Médiamétrie).
Le groupe Figaro est rattaché à la holding du groupe industriel Marcel Dassault, présidé jusqu’en 2024 par Charles Edelstenne, 84 ans, dont la mission est d’apaiser les tensions entre les héritiers de Serge Dassault, décédé en 2018, après le décès accidentel d’Olivier Dassault en 2021, dans un crash d’hélicoptère.
HISTOIRE DE LA PRESSE
LE FIGARO fondé en 1826 est le plus ancien titre de presse français encore publié, fondé en 1826 sous Charles X. A l’origine journal satirique (jusqu’en 1854) opposé à la censure monarchique, d’où la devise de Beaumarchais tirée de son Figaro, dénonçant les privilèges de la noblesse : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Censuré sous la Commune, pro Mac-Mahon, le titre sera Dreyfusard.
1922 : le parfumeur François Coty rachète le journal.
1940 : Replié à Bordeaux en 1940, puis à Lyon, Pierre Brisson (1896-1964) suspend la parution le 11 novembre 1942. Reparaît à la Libération et reste orienté à droite, pro-alliance atlantique.
1950 : la veuve de Coty accepte après deux procès de Brisson la création d’une société fermière d’indépendance où la rédaction détient 75 % des parts, et elle cède 50 % de ses parts à l’association des industriels Jean Prouvost (La Lainière de Roubaix) et Ferdinand Béghin, déjà propriétaires de journaux (Paris-Soir, Marie-Claire, Match).
François Mauriac (1885-1970) jusqu’en 1953, et Raymond Aron (1905-1983) à partir de 1947, ont été les deux grands éditorialistes.
1975 : rachat par Robert Hersant (1920-1996). Surnommé « le papivore » il a été le plus puissant des patrons de presse entre 1950 et 1995. Il lança le Figaro Magazine en 1978 et rachète L’Aurore au groupe Boussac.
2004 : le groupe Dassault prend le contrôle de la Socpresse, en plein démantèlement. La société des rédacteurs vote à 93 % une motion réaffirmant l’indépendance éditoriale de la rédaction face à Serge Dassault (sénateur UMP).
Robert Hersant
En 1941, il intègre les chantiers de jeunesse de la Révolution nationale de Pétain et pour échapper au STO, il se cache en usant de faux papiers.
Condamné à 10 ans d’indignité nationale en 1947, amnistié en 1952, il dirige le bi-mensuel L’Auto Journal vendu à plus de 300.000 exemplaires.
Devenu patron de presse, il créé la Socpresse, à partir de ce magazine automobile et du quotidien L’Oise-Matin lancé en 1953. Candidat aux législatives de 1956 dans ce département, il est élu et siège dans les rangs des radicaux. Il sera réélu six fois jusqu’en 1978 en passant par le centre, la gauche et le gaullisme, et élu député européen en 1984 sur la liste centriste de Simone Veil.
Entre 1955 et 1994 : il prend des participations ou rachète une cinquantaine de journaux, quotidiens, hebdos et bi-hebdos dans la France entière.
1967 : le député-maire socialiste de Lille fait appel à lui pour sauver de la faillite Nord Matin.
1972 : il prend le contrôle de Paris Normandie.
1973 : acquisition de France Antilles.
1975 : achat du FIGARO aux industriels Jean Prouvost et Ferdinand Béguin.
1976 : rachat de France Soir à Hachette.
1978 : création du Figaro Magazine.
1982 : rachat de France-Amérique fondé en 1946, qui permettra au groupe de développer l’informatisation des rédactions.
1984 : une loi est votée pour limiter les concentrations. Elle ne sera jamais vraiment appliquée et se contente de revendre Le Berry Républicain et La Nouvelle République de Tarbes.
1986 : avec Berlusconi et le milliardaire Jérôme Seydoux, il lance La Cinq, avec la bénédiction de F. Mitterrand qui voulait ouvrir les réseaux hertziens au privé. Au bout de deux ans, le gouffre financier oblige Hersant à revendre ses parts (25 %) à Jean-Luc Lagardère. Elle déposera le bilan en 1991. La Guerre du Golfe fragilise les économies occidentales, la publicité souffre et le groupe Hersant, très endetté (4 milliards de francs) continue de racheter des journaux (Le Maine Libre, Le Courrier de l’Ouest, L’Ardennais, Liberté-Dimanche) et d’organiser des fusions de titres pour réaliser des économies d’échelle.
1994 : il doit vendre L’Auto Journal et céder France Soir.
1996 : le 21 avril, Hersant meurt, affaibli par un pontage coronarien.
2004 : Serge Dassault prend le contrôle de la Socpresse. Philippe Hersant, fils de Robert, transforme en 2006 la branche France Antilles où sont regroupés une trentaine de titres, en Groupe Hersant Média. Exilé fiscal en Suisse, il lance en 2001 ESH Médias (Éditions Suisses Holding) et dirige plusieurs quotidiens, hebdos et télés. Un groupe rentable.
2011-12 : sous la pression des banques des quotidiens régionaux sont revendus. Le gratuit Paru Vendu est liquidé avec ses 1.650 salariés.
