dimanche 7 août 2022

EN BREF

ARIANE LAVRILLEUX 

LIBRE APRÈS 39 HEURES DE GARDE À VUE


19 septembre 2023 : après 39 heures de garde à vue, la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux (ESJ Lille-Montpellier, Sciences Po Grenoble) a quitté libre le commissariat central de Marseille. La veille, elle avait été mise en examen pour divulgation d’un secret de défense nationale dans le cadre d'une enquête ouverte sur ses investigations réalisées pour Disclose et « Complément d’enquête » sur France 2.

Son domicile a été perquisitionné pendant six heures par les policiers de la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure). Une mesure rarissime qui a indigné la profession. 

En novembre 2021, Disclose affirmait dans un article que la mission de renseignement française « Sirli », entamée en février 2016 au profit de l'Egypte au nom de la lutte antiterroriste, avait été détournée par l'Etat égyptien qui se servait des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne.

À la suite de cette publication, le ministère français des Armées avait porté plainte pour 

« violation du secret de la Défense nationale ».

Dans une conférence de presse la journaliste a indiqué avoir fait usage de son droit au silence lors de son interrogatoire et elle a invité ses collègues à se mobiliser pour défendre le secret des sources : «  C’est une question politique, une question démocratique : si on ne protège pas les sources, c’est la fin du journalisme ».


STÉPHANE PLAZA MIS EN CAUSE POUR DES VIOLENCES


21 septembre 2023 : Mediapart révèle dans une enquête que Stéphane Plaza, animateur vedette du groupe M6 (actionnaire majoritaire de son réseau d’agences immobilières) est mis en cause par trois anciennes compagnes pour des humiliations, menaces, violences verbales et physiques pour deux d’entre elles. S. Plaza évoque des « accusations fantaisistes » et a porté plainte pour harcèlement et cyberharcèlement. M6 a réagi en « prenant acte de la contestation formelle » de l’animateur mais a décidé d’ouvrir une enquête interne.


LA LETTRE A DEVIENT LA LETTRE


La Lettre A (Groupe Indigo) média numérique d’investigation spécialisé dans les coulisses du pouvoir et des médias devient La Lettre au 9 octobre. Une évolution qui passe par l’ouverture d’un bureau à Bruxelles, un renforcement de sa rédaction qui passe de 9 à 17 journalistes permanents, et le lancement d’une rubrique Finance. En 2022, le chiffre d'affaires a atteint 1,9 M€, en hausse de 22 % sur un an. Au premier semestre 2024, le site lancera une édition en anglais, à l’instar des autres publications du groupe (Africa Intelligence, Intelligence Online et Glitz).


ENTRÉE EN APPLICATION DU DIGITAL SERVICES ACT


Le 25 août, le Digital Services Act (DSA) est entré en application : les plateformes numériques (Facebook, Instagram, X (ex-Twitter), TikTok, Snapchat, Wikipedia, Alibaba, Booking, YouTube, Amazon, ont l’obligation de respecter à l’échelle européenne toute une série de consignes afin d’empêcher la diffusion de propos ou de produits illicites. À défaut, elles s’exposeront à des sanctions allant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires annuel, voire une suspension de leurs activité sur le continent européen des 27 États membres.

Le DSA cible les plateformes et non les utilisateurs. Côté publicité, le DSA interdit de cibler les mineurs ou les annonces basées sur des données sensibles (religion, orientation sexuelle).

Le respect des règles doit être contrôlé par des audits indépendants. Les sites marchands vont devoir tracer leurs vendeurs pour réduire les fraudes.


DROITS VOISINS : X ASSIGNÉ EN JUSTICE


Le 2 août, l’AFP annonce avoir assigné le réseau social X (ex-Twitter) suite à son refus d’entrer en discussion pour mettre en oeuvre le droit voisin de la presse. L’agence de presse souhaite ainsi obtenir la possibilité de négocier une rémunération pour l’utilisation de ses contenus sur la plate-forme. Ce droit, étendu aux plateformes numériques en 2019 par une directive européenne, permet aux organes de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés, via des extraits d’articles associés à une photo. En 2021 et 2022, après une longue bataille judiciaire, plusieurs médias français et européens, dont l’AFP, ont obtenu une rémunération auprès de Google et certains éditeurs sont parvenus à un accord de licence pour l’utilisation de leurs contenus sur Facebook.

En juillet, Le Monde, Le Figaro et Les Échos-Le Parisien ont également assigné X en référé pour les mêmes raisons.

La négociation avec les plateformes Linkedin, TikTok a été confiée à la Société des droits voisins de la presse, organisme de gestion collective chargé de répartir les sommes obtenues, présidée par le journaliste Jean-Marie Cavada.



OLIVIER DUBOIS : L’ARMÉE FRANÇAISE MISE EN CAUSE


Une enquête de plusieurs médias français (Le Monde, Libération, RFI et TV5Monde) révèle que les militaires de l'opération antidjihadiste au Sahel auraient tenté d’utiliser le journaliste français Olivier Dubois à son insu pour localiser un chef djihadiste, sans empêcher son enlèvement au Mali en avril 2021.

Les responsables de Barkhane étaient informés du projet du journaliste français de rencontrer dans le Nord-Mali un dirigeant djihadiste, via un fixeur servant d'indicateur aux armées. Les militaires ont envisagé d'utiliser cette prise de rendez-vous pour localiser cet émir avant de renoncer  in extremis а l’opération en raison des risques encourus. Ils n'auraient pas déployé les moyens adaptés pour empêcher l'enlèvement.

Libéré en mars dernier, le journaliste collabore à Libération et Le Point et vivait au Mali depuis 2015. 


MONDE AFRIQUE ET LIBÉ

DEUX JOURNALISTES EXPULSÉES DU BURKINA


2 avril : les correspondantes du Monde Afrique et de Libération, Sophie Douce et Agnès Faivre ont dû quitter Ouagadougou. Leur expulsion a été notifiée verbalement sous 24 h par des agents de la sûreté de l’État burkinabé, les accusant d’ «espionnage». Convoquées le 31 mars, elles ont été interrogées sur un article publié par Libération le 27 mars révélant des exactions commises par l’armée. Cette nouvelle atteinte à la liberté de la presse s’ajoute à la suspension de la diffusion de RFI en décembre, ainsi que France 24 fin mars, après l’interview d’un chef djihadiste d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Les autorités considéraient que ces interviews offrent un « espace de légitimation des actions terroristes ». 

Le Burkina Faso (plus de 20 millions d’habitants) a fait l’objet d’un coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré fin septembre 2022 suite à des attaques terroristes meurtrières. Depuis, des messages de haine et des appels à la violence sont lancés contre les journalistes.

Sophie Douce exerçait au Burkina depuis 2018. Ses enquêtes ont obtenu un Prix Varenne en 2022. Elle collabore aussi à L’Express, Ouest-France et la radio Medi1.

Depuis un an, RFI et France 24, sont suspendues au Mali, également dirigé par une junte militaire. Les relations entre la France et le Burkina restent dégradées. En janvier, Ouagadougou a obtenu le départ de la force française Sabre, un contingent de 400 soldats des forces spéciales pour la lutte antidjihadiste au Sahel et l’ambassadeur de France a été rappelé à Paris. Début mars, le Burkina a dénoncé un accord d’assistance militaire signé en 1961 avec la France. 


LAURENT JOFFRIN LANCE LE JOURNAL 


12 avril : Laurent Joffrin, ancien directeur de la rédaction de Libération, lance Le Journal. 

Ce média en ligne, à gauche, vise à développer une autre voie et a pour devise : « On peut être de gauche et avoir une bonne droite ». «  Ce journal est né d’une colère devant l’évolution de notre démocratie (…) Cela vaut notamment pour la gauche qui a perdu sa boussole (…) Elle obéit platement aux oukases de la France Insoumise. La gauche est en train de s’enfermer dans la radicalité et il faut donc en sortir » explique le journaliste qui quitta Libé en 2020 pour créer le mouvement social démocrate Les engagé.e.s

Le site et sa newsletter quotidienne sont gratuits, le modèle économique s’appuyant sur des dons et des publicités « choisies ». La politique et la mutation écologique sont au centre de ce média d’opinion. La direction de la rédaction est assurée par Jean-Paul Mari, 73 ans, prix Albert-Londres 1987, ancien grand reporter au Nouvel Obs (1985-2014), ancien chef des informations au Matin de Paris (1984-1985). Après des études de psychologie et l’école de kinésithérapie de l’hôpital Purpan à Toulouse, il a débuté à RMC.

Il anime le site grands-reporters.com


LE GAULT & MILLAU REVIENT DANS LES KIOSQUES 


Le guide, fondé en 1969, par Henri Gault et Christian Millau, va renouer avec une formule mensuelle (abandonnée en 1972). En novembre, il sera à nouveau dans les kiosques. La marque, présente dans une vingtaine de pays, avec un fort développement numérique, a été rachetée en 2019 avec la participation de Vladislav Skvortsov, un investisseur russe. En 2022, malgré la guerre russo-ukrainienne, il reste actionnaire mais a été remplacé par le Suisse Patrick Hayoun, devenu PDG du groupe et de sa holding. 


LE WHO’S WHO RACHETÉ PAR FRANCK PAPAZIAN 


Franck Papazian (PDG de MediaSchool et de AdMediaGroup) a fait l’acquisition du Who’s Who in France, suite au décès le 13 mars de son éditeur, Antoine Hébrard. Fondée en 1953, cette bible biographique, est diffusée à 5000 exemplaires et compte plus de 22.000 « bios ». En phase de cession de son groupe d’écoles privées dans les métiers de la communication, du digital et des médias, F. Papazian veut se recentrer sur son pôle médias (CB News, Stratégies, Le Journal du Luxe) et développer le « gros livre rouge ». Au programme : des initiatives événementielles, la production de contenus avec des interviews, organiser des rencontres (dîners, déjeuners, débats), s’ouvrir aux jeunes talents, créer une plate-forme digitale et audiovisuelle, le Who’s who Studio


CHRISTINE KELLY MARRAINE DE FACTUEL 


10 mai : lancement de Factuel

Ce nouveau média d’investigation en ligne, 100 % digital, espère atteindre l’objectif de 10.000 abonnés. En sont à l’origine : le producteur-journaliste Stéphane Simon (ESJ Paris), 55 ans, et Sami Biasoni (ENS), essayiste et financier, ancien trader, docteur en philosophie.


Deux visages connus du grand public, en sont la « marraine » et le « parrain » : Christine Kelly, ex-membre du CSA, qui anime « Face à l’info » sur CNews et Dominique Rizet consultant police-justice sur BFM TV.

Dans une vidéo de promotion, C. Kelly rappelle : « aujourd’hui, un Français sur deux ne fait plus confiance aux médias et un sur quatre estime que les journalistes ne sont pas indépendants. Nous avons besoin de médias qui rétablissent la confiance avec les médias ». La rédaction en chef est confiée à Romain Renner, ex-rédacteur en chef adjoint des matinales du site du Figaro et ancien rédacteur en chef de la rédaction numérique de RTL.

S. Simon avait fondé en 2020, avec Michel Onfray, la revue Front Populaire. Il est aussi le créateur  avec Bernard de la Villardière du média en ligne Neo.

Sa société de production, Téléparis, compte Eric Brunet et Thierry Ardisson comme associés. Diversifié dans le numérique, il édite depuis 2015 les web TV de Michel Onfray, de l’avocat G.W. Goldanel, et assure la production technique de la plateforme vidéo de Marianne.

La direction de Factuel est  confiée à Hugues de Foucault, ancien dirigeant de Bayard à l’international.


OLIVIER DUBOIS, LIBRE APRÈS 711 JOURS  


20 mars : le journaliste français Olivier Dubois, 48 ans, a été relâché après avoir passé 711 jours aux mains d'un groupe djihadiste au Mali, affilié à Al-Qaida au Sahel, dirigé par le touareg malien Iyad Ag Ghali.


Enlevé le 8 avril 2021 alors qu'il réalisait l'interview d'un cadre d'un groupe armé à Gao, dans le nord-est du pays, sa famille avait eu des nouvelles rassurantes ces derniers mois mais s’inquiétait de la durée de sa captivité.

Jamais un journaliste français n'avait connu une captivité aussi longue depuis les prises d'otages de ressortissants occidentaux au Liban dans les années 1980, relève Reporters sans frontières qui a fait part de son « immense soulagement ».

Arrivé à l’aéroport de Niamey (photo ci-dessus AFP) , l’ex-otage qui parait en bonne santé, a rendu hommage au Niger «  pour son savoir-faire dans cette mission délicate ». Hommage aussi « à la France et à tous ceux qui m'ont permis d'être là aujourd’hui ». 

Correspondant pour Libération, Le Point et Jeune Afrique, il vivait à Bamako avec sa famille depuis 2015. En même temps qu’Olivier Dubois, l’humanitaire américain Jeffery Woodke, enlevé en 2016 au Niger, a été libéré.


LIBÉRÉ APRÈS DEUX MOIS DE PRISON À TÉHÉRAN 


6 mars : Vahid Shamsoddinnezhad, journaliste iranien, ancien étudiant de l’ESJ de Lille, et passé par le groupe Centre France, est rentré en France après deux mois d’incarcération. Ce reporter de 30 ans, qui travaillait pour Arte, avait été arrêté le 28 septembre dernier dans le Kurdistan iranien. 

La chaîne franco-allemande l’avait envoyé en Iran pour couvrir le soulèvement contre le régime des Mollahs.

Il a finalement été amnistié après avoir été accusé « d’association et de collusion avec l’intention de commettre un crime contre la sécurité du pays ».

Accueilli à son retour par Reporters sans frontières, il considère que cette épreuve ne l’a pas « découragé à faire du journalisme ».

RSF rappelle que l’Iran occupe la 178e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse en 2022.



« MERCATO » DU DÉBUT D’ANNÉE


    • Frédéric Taddeï : depuis le 25 février, il anime tous les samedis et dimanche de 22 h à minuit l’émission Les visiteurs du soir sur CNews. Une arrivée qui signe son retour, un an après avoir quitté « par loyauté » RT France, la filiale française de la chaîne russe RT, interdite dans l’Union européenne. Le journaliste était déjà présent sur Europe 1. De 2006 à 2016 il animait Ce soir ou jamais sur France 2.
    • Céline Pigalle : en avril, l’actuelle directrice de la rédaction de BFM TV depuis 2016,  prendra la direction de France Bleu. Elle remplacera Jean-Emmanuel Casalta qui a fait l’objet d’une motion de défiance de la rédaction en septembre 2022, dénonçant « le mal-être ». Distancée par Skyrock, doublée par Nostalgie, France Bleu doit stopper l’hémorragie. Sibyle Veil, PDG de Radio France, lui a confié la mission de « renouveler en profondeur l’offre éditoriale, d’élargir son public ». La radio aux 44 locales a perdu près de 600.000 auditeurs en l’espace d’un an. La nouvelle directrice a l’expérience d’Europe 1 où elle a débuté comme correspondante à Berlin puis Bruxelles après l’ESJ Lille, et exercé jusqu’au poste de directrice adjointe de la rédaction de 1996 à 2011, avant la rédaction en chef de la matinale de Canal+, puis iTélé et LCI. Elle va poursuivre les synergies avec France 3 malgré les critiques des syndicats qui estiment le projet de fusion « inacceptable ». Elle prévoit d’ici cinq ans la création de directions régionales uniques avec des projets éditoriaux communs, et une marque unique. Le projet devrait être présenté prochainement au gouvernement. Par ailleurs, France Télévisions mène déjà une réforme contestée visant à supprimer    les journaux nationaux de France 3 et leur remplacement par 24 éditions régionales.
    • Jacques Cardoze : après avoir annoncé son départ fin décembre du poste de directeur de la com de l’Olympique de Marseille où il exerçait depuis juin 2021, l’ancien présentateur de « Complément d’enquête » et correspondant de France 2 à Washington, devient DG de TV Presse. Cette agence de presse du groupe StudioFact Media, réalise des documentaires, reportages et fictions pour les chaînes de télé. Elle a été fondée par Jacques Aragones (IFP), ex-directeur des magazines d’enquêtes de TF1, et Roxane Rouas-Rafowicz, avocate de formation, ex-directrice juridique du groupe AB, ex-DG de Fremantle France après avoir fondé TooZaz qui produisait des spectacles pour le public francophone en Israël de 2005 à 2010.
    • Ronan Dubois : nommé directeur de la publication et DG de 20Minutes France, il succède à Frédéric Daruty. Après des débuts dans le marketing et le commercial (Yoplait, Balhsen, SFR), il a dirigé M6 Mobile en 2008 avant de devenir DGa de la régie M6 Unlimited, l’agence créative de M6 Publicité. DG de Konbini en 2019, il a fondé fin 2021 le média en ligne Kool Mag. Sa mission : consolider le digital. Gratuit, 20Minutes appartient au groupe belge Rossel et à SIPA-Ouest-France.

    • Anne-Laure Barret : rédactrice en chef société du JDD depuis 2020 et  depuis 12 ans dans l’hebdomadaire du groupe Lagardère, elle rejoint la rédaction de Libération. Après Sciences Po et le CFJ elle a débuté comme pigiste à L’Obs en 2001. 
    • Sophie des Déserts : grande reporter de   Paris Match a préféré quitter le magazine du groupe Lagardère. Elle devient grande reporter à Libération. Après le CFPJ en 2000 et Sciences Po, à L’Obs pendant 16 ans, elle rejoint Vanity Fair en 2014, puis Paris Match début 2020.
    • Bruno Lebreton : nommé DGa du média Futura pour assurer son développement et lancer de nouvelles offres commerciales. Après le groupe NRJ, et le groupe Horizon Media (Onze, But !, Auto Moto) où il était directeur commercial, il a rejoint Solocal Group (régie pub des annuaires, le site Mappy). Il évolua vers le groupe TF1-Unify Digital Factory (agence marketing) puis, il co-fonde The Performer Media, la régie pub de Futura qui a lancé en janvier une nouvelle formule trimestrielle à l’occasion de son 20e anniversaire.



LA LÉGION D’HONNEUR POSTHUME POUR FRÉDÉRIC LECLERC-IMHOFF 


24 février : le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, qui avait été tué le 30 mai dernier 32 ans, par un éclat d’obus alors qu’il suivait un convoi humanitaire, va recevoir la légion d’honneur à titre posthume, a annoncé la ministre de la Culture, lors d’un déplacement à Kiev.

JRI pour BFM TV depuis six ans, il est tombé lors d’une attaque russe dans la région de Louhansk, à l’est de l’Ukraine.

Diplômé de l’IJBA (2014), il avait également réalisé des reportages pour l’agence Capa.

Une salle de la médiathèque de l’Institut Français, dans la capitale ukrainienne, portera désormais son nom. D’après RSF, en un an, huit journalistes ont été tués et 19 blessés, dans le conflit russo-ukrainien.



LE FRANCO-AFGHAN MORTAZA BEHBOUDI TOUJOURS DÉTENU À KABOUL 


En reportage en Afghanistan, le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, 28 ans, serait détenu dans une prison de Kaboul depuis le 7 janvier. Un mois après son arrestation, Reporters sans frontières et de nombreux médias pour lesquels il travaille ont rendu publique l’information, jusque là confidentielle, espérant sa libération. Réfugié en France depuis 2015, il est retourné dans son pays et est accusé d’espionnage par le régime des talibans au pouvoir. L’an dernier, il a reçu le prix Bayeux des correspondants de guerre et du prix Varenne de la presse quotidienne nationale.


INQUIÉTUDES CHEZ EURONEWS


Fin février : un plan stratégique doit être annoncé par la direction de la chaîne Euronews installée à Lyon. Des bureaux devraient ouvrir dans les capitales européennes mais le personnel craint l’éclatement des rédactions.

Début février, 150 salariés avaient observé un mouvement de grève devant les locaux de 10.000 m2 qui ont été mis en vente. Ils s’inquiètent d’un démantèlement avec des délocalisations d’emplois et des suppressions de postes. Rachetée en juillet 2022 par le fonds d’investissement portugais Alpac Capital, la chaîne souffre déjà de coupes budgétaires. Elle a accumulé 160 M€ de pertes en dix ans dont 13 M€ en 2022.

Depuis 2017, deux plans sociaux ont contracté l’entreprise qui compte 400 journalistes chargés de la diffusion d’infos en 15 langues.


POUR L’ÉCO CREUSE LES PERTES DU GROUPE HUMENSIS


Février : le groupe d’édition Humensis, détenu par le réassureur Scor, voit ses déficits se creuser. 14,5 M€ en cinq ans dont 4,2 M€ en 2021. Le spécialiste de l’édition scolaire et du livre politique (Belin, L’Observatoire), plusieurs fois renfloué par son actionnaire, souffre aussi de l’absence de best-seller et a vu le départ de « l’auteur » Nicolas Sarkozy. Mais son pôle presse creuse les pertes avec le magazine mensuel Pour l’éco - malgré une nouvelle formule lancée en novembre dernier - et la filiale Premières loges qui édite des livres et revues de musique, L’avant-scène opéra, Pianiste et Classica.


VSD : LIQUIDATION JUDICIAIRE MAIS POURSUITE D’ACTIVITÉ 


Février : le magazine VSD est à nouveau en difficulté. Placé en liquidation judiciaire avec un passif de 3,9 M€, sa poursuite d’activité va jusqu’au 31 mars, date de la décision d’une éventuelle reprise. Des offres sont attendues dont celle de son actuel propriétaire Georges Ghosn. En 2020, il avait fait entrer dans le capital (49,99 %) le groupe Lafont Presse par un prêt de 300.000 €.

Sorti d’un redressement en 2021, VSD avait été cédé en 2018 par Prisma Media. VSD emploie huit salariés et une dizaine de pigistes. Diffusé à 35 000 exemplaires à la vente au numéro, il compterait 10 000 abonnés. Georges Ghosn a assigné en justice Prisma et son ancien propriétaire, le groupe Bertelsmann, au sujet des conditions de la cession du magazine en 2018.


PYRÉNÉES-PRESSE : LA GRÈVE CONTRE LA FERMETURE DE L’IMPRIMERIE 


Début février : les quotidiens La République des Pyrénées (Pau, Orthez, Oloron) et L’Éclair-Pays de l’Amour (Béarn et Soule) ne sont pas parus les 31 janvier et 1er février. Deux non parutions suite à une grève contre la fermeture de l’imprimerie. Les rotativistes doivent rallier Bordeaux d’avril 2024. Appartenant au groupe Sud Ouest, ces journaux sont leaders sur leur zone de diffusion et en concurrence directe avec l’édition Béarn du quotidien régional. Ils partagent le même site internet. Ils sont diffusés respectivement à 25.321 ex. (- 2,06 %) et 4.851 ex. (- 4,23 %) - Acpm 2022 -.

Les représentant du personnel des deux titres mettent en avant les conséquences sociales et écologiques du transfert qui va mettre chaque soir sur la route au moins six camions qui feront des allers-retours pour amener les journaux depuis Bordeaux, et la suppression à Pau d’une vingtaine d’emplois.

Cette mesure entre dans le cadre du regroupement de l’impression de l’ensemble des titres de GSO sur un même site. Fin août 2022, la fermeture de l’imprimerie de La Charente Libre, à Angoulême à inauguré ce projet de rationalisation des coûts lié à l’érosion des ventes des éditions « papier », l’augmentation du prix du papier et l’innovation numérique. Cette réduction des imprimeries rentre dans un plan, financé par l’État (pour l’accompagnement des plus de 55 ans), approuvé en 2020 par l’APIG (Alliance de la presse d'information générale qui regroupe près de 300 titres). 

GSO édite cinq quotidiens et trois hebdos régionaux.


LANCEMENT DU TRIMESTRIEL ÉCOLOGIE 360


16 février : sortie en kiosques du nouveau magazine trimestriel Écologie 360.

Benoît Habert (groupe Dassault Finance, MBA INSEAD), l’initiateur du projet, est directeur de la publication et Pierre Doncieux directeur de la rédaction (venu d’ETX Studio, agence de presse spécialisée dans les loisirs du groupe Publicis), ancien rédacteur en chef ou adjoint de Vogue, Lui et VSD

Une équipe de journalistes, scientifiques et experts a été constituée.

Avec plus de 1800 abonnés en pré-ventes, et une diffusion de 40.000 ex. le magazine propose une approche concrète de l’écologie, optimiste et se veut à l’affût des bonnes solutions pour décarboner, dépolluer et préserver la planète. 

Vendu 9,90 € pour 160 pages.



LE BAROMÈTRE KANTAR - LA CROIX SUR LA CONFIANCE DANS LES MÉDIAS


Le 36e baromètre de confiance dans les médias Kantar pour La Croix confirme un regain d’intérêt pour l’actualité et de confiance dans les médias. Mais les femmes et les jeunes expriment une certaine « fatigue informationnelle ».

76 % des Français disent suivre l’actualité avec intérêt, un niveau historiquement élevé lié à la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle.

A contrario 21 % disent moins s’intéresser à l’actualité, une proportion qui monte à 25 % chez les femmes et 33 % chez les moins de 35 ans.

Un Français sur deux (51 %) déclare ressentir de la fatigue ou de la lassitude par rapport à l’information ce qui s’exprime par : « les médias parlent toujours des mêmes sujets », « de l’angoisse » (particulièrement chez les femmes 41 %), les jeunes se disent « dépassés par la quantité d’informations ».

La télé reste le média n°1 : les journaux télévisés arrivent en tête à 35 %, les chaînes d’info en continu (18 %), la radio (8 %), les réseaux sociaux (6 %).

Le réflexe de défiance à l’égard des médias demeure : 54 % estiment que « la plupart du temps il faut se méfier de ce que disent les médias », contre 37 % qui leur font confiance.

Parmi les causes de cette méfiance : les doutes sur l’impartialité et l’indépendance des journalistes. Seul un quart des Français estime que les journalistes sont indépendants aux pressions de l’argent (26 %) ou à celle du pouvoir (24 %).

45 % estiment comme « une mauvaise chose » que les groupes de presses ou de médias soient détenus par de grands groupes industriels.

La PQR bénéficie d’une confiance de 70 % de ses lecteurs, 68 % pour la presse hebdo nationale et 66 % pour la presse quotidienne nationale.

Enquête réalisée du 4 au 8 janvier 2023 auprès d’un échantillon de 1 500 personnes représentatif de la population



DES DÉPUTÉS VEULENT DAVANTAGE D’EMI À L’ÉCOLE


15 février : un rapport parlementaire propose de rendre obligatoire l’éducation aux médias à partir du CM1, avec des horaires dédiés comme une vraie discipline. L’enseignement dispensé par les professeurs documentalistes reste très inégal selon les établissements (écoles, collèges, lycées). Sa revalorisation passerait par la création d’une agrégation et le rôle du CLEMI renforcé. Le rapport souligne que les possibilités de formation à l’EMI restent trop souvent ignorées par les enseignants. Certains pratiquement même l’autocensure sur des sujets liés à la laïcité, les religions. 

Le rapport parle d’une « urgence démocratique et citoyenne ». Il est signé par les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Philippe Ballard (RN), ex-journaliste sur LCI. Ils étaient missions par la commission culturelle de l’Assemblée.



QUEL AVENIR POUR LA PRESSE QUOTIDIENNE PAPIER ?


La 3e édition de l’étude annuelle de Comfluence, pour le Press Club de France montre qu’un peu plus de 60 % des journalistes interrogés (29,2% tout à fait d’accord, 31,5% plutôt d’accord) estiment qu’il n’y aura plus d’édition papier dans 20 ans dans la presse quotidienne. 74 % considèrent que la concentration des médias va se poursuivre.

L’attitude de la profession est liée à la montée en puissance des réseaux sociaux, à la défiance des citoyens et à réduction des effectifs. Néanmoins, une large majorité de journalistes (62 %) affirme vouloir le rester dans les prochaines années.

La radio reste le média privilégié d’information pour 73 % des journalistes interrogés mais ils sont 89 % à « surfer » sur les réseaux sociaux, LinkedIn arrivant en tête pour 37 % d’entre eux, reléguant Twitter en 2e position. 

32 % des journalistes interrogés estiment qu’Elon Musk a été le patron le plus marquant de l’année 2022.


FERMETURE DE RT FRANCE  


21 janvier 2023 : RT France, la branche française de la chaîne Russia Today (RT), annonce sa fermeture. 

Elle émettait en France depuis 2017. Ses comptes bancaires gelés « rendent impossible la poursuite de notre activité » indique Xenia Fedorova, directrice de la chaîne qui parle d’une « mesure arbitraire » touchant 123 salariés français, dont 77 cartes de presse, qui vont perdre leur emploi « par le fait du prince ». Le ministère de l’Économie rappelle que la France ne fait qu’appliquer les sanctions européennes.

Depuis le 2 mars, les médias russes Sputnik et RT ont été interdits de diffusion dans l’UE. RT France continuait malgré tout de produire et de diffuser des contenus via un réseau privé (VPN) permettant de contourner le blocage.

Moscou entend prendre des mesures de rétorsion contre les médias français en Russie.

Dès le début de la guerre avec l’Ukraine, plusieurs chroniqueurs français s’étaient mis en retrait de RT : Frédérique Taddeï (avec son talk-show « Interdit d’interdire »), Stéphanie de Muru (ex-BFMTV) et Alain Juillet, haut fonctionnaire (ex-DGSE).


OLIVIER DUBOIS : TOUJOURS OTAGE AU MALI 


Le journaliste Olivier Dubois, 47 ans, a entamé en janvier son 21e mois comme otage d’un groupe djihadiste au Mali, affilié à Al-Queda : le Jnim 
(Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). 

Enlevé le 8 avril 2021 à Gao, sa dernière preuve de vie remonte à mars 2022. Dans une vidéo non datée, diffusée sur les réseaux sociaux, il demandait au gouvernement français « de continuer à faire son possible pour oeuvrer à ma libération. Je suis conscient que mon cas est une petite chose face aux événements auxquels il doit faire face. Mais hier comme aujourd’hui, je continue à garder espoir ». 


Olivier Dubois, originaire de Martinique, est correspondant au Mali pour Le Point, Libération et Jeune Afrique. Il vit à Bamako avec sa famille depuis 2015. 

Après une première vidéo du 4 mai 2021, le ministère des Affaires étrangères confirmait son enlèvement le 23 mai. Les relations entre la France et le Mali sont au point mort depuis que la junte militaire qui s’est emparé du pouvoir à l’été 2020, a décidé de suspendre les activités des ONG soutenues par des financements français.



VAHID SHAMSODDINNEZHAD LIBÉRÉ MAIS... 


Novembre 2022 : le journaliste iranien Vahid Shamsoddinnezhad a été libéré sous caution après 58 jours de détention. Il attend toujours son procès qui lui permettra de s’expliquer et de dissiper les charges qui pèsent contre lui

Étudiant à l'ESJ Lille, il travaillait pour Arte lorsqu'il a été interpellé le 28 septembre dans le nord-ouest de l'Iran. Le quotidien lécho républicain, au sein duquel il a travaillé, a pu entrer en contact avec lui. Il confirme être désormais libre et toujours en Iran. 


ASSISES INTERNATIONALES DU JOURNALISME DE TOURS 


27 mars - 1er avril 2023 : 16e assises internationales du journalisme de Tours. « Retrouver le goût de l’info » sera le thème du 16e rendez-vous annuel de Journalisme & Citoyenneté. Isabelle Robert et Raphaël Garrigos, cofondateurs du site Les Jours, présideront le jury des prix du journalisme. Rémy Buisine présidera le jury des prix EMI. Tout le programme sur journalisme.com 


SEMAINE DE LA PRESSE ET DES MÉDIAS DANS L'ÉCOLE


Mars-avril 2023 : la traditionnelle Semaine de la presse et des médias dans l’École organisée par le CLEMI aura lieu du 27 mars au 1er avril 2023, autour de la thématique "L’info sur tous les fronts". Cette opération nationale permet aux élèves de découvrir l’univers des médias, de la presse et du numérique. Elle mobilise chaque année 4,7 millions d’élèves, 270.000 enseignants, 1.800 médias partenaires. Éditeurs de presse, médias audiovisuels et en ligne, agences de presse, associations s'impliquent autour du travail pédagogique des enseignants. 


MOINS DE CARTES DE PRESSE EN 2022


La commission de la carte d’identité des journalistes professionnels a délivré 34.043 cartes en 2022 (en baisse d’un peu plus de 1 % / 2021).

Avec 417 cartes « honoraires » on compte que 33.626 journalistes actifs (17.431 hommes, 16.107 femmes, 88 neutres).

Les femmes sont majoritaies chez les pigistes (8.417) et les demandeurs d’emploi (1.296).

Les premières demandes de carte ont heureusement progressé (1.950, + 4,7 %) et les cartes accordées aux demandeurs d’emploi sont en nette baisse (20 %).

Sur 35.510 dossiers de cartes examinés, la commission n’a émis que 501 refus (1,4 %).


2022


RSF : BRASSAÏ POUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

10 novembre 2022 : l’ONG Reporters sans frontières publie l’album, "100 photos pour la liberté de la presse" consacré pour sa 71e édition au photographe Brassaï (1899-1984). 

Disponible en kiosque (144 pages, 12,50 €) ou sur commande.


Il y 30 ans, RSF publiait le premier numéro de sa collection 100 photos pour la liberté de la presse. Cartier-Bresson, Lartigue, Doisneau, Ronis, Capa et beaucoup d’autres icônes de la photographie du XXe siècle se sont succédées à la Une… Un artiste manquait pour compléter cette impressionnante galerie : Brassaï.

Né en Roumanie à Brasov, Gyula Halász prend le nom de Brassaï qui rappelle sa ville natale. Il s’installe à Paris en 1924 et apprend seul le français en lisant Proust.

Journaliste, ami de Prévert, Henry Miller, celui que rien ne destinait à la photographie y arrive sur le tard, d'abord pour illustrer ses articles - il écrit pour des journaux hongrois et allemands -. En 1932, il publie « Paris de Nuit ». 

Ses photos exprimant sa passion pour Paris, jouant avec la lumière, sont connues dans le monde entier. A l'aise dans les soirées mondaines comme dans les bals populaires, fréquentant les artistes de Montparnasse et les canailles des quartiers, il a fixé pour l'éternité le Paris fiévreux des années trente. Son objectif se braque aussi sur les travailleurs qui exercent, comme il le dit des " petits métiers ", sur les graffitis qui dévorent les murs de la capitale et qu'il élève au rang d'oeuvres d'art, ou sur ses amis peintres, poètes, sculpteurs et écrivains.



8 novembre 2022 : Noëlle Bréham, productrice-animatrice de France Inter dénonce son licenciement brutal après 40 années de CDD successifs après « avoir osé demander un CDI en application du Code du travail ». Son avocat considère qu’elle est « une nouvelle victime de la politique structurelle d’abus de recours aux contrats précaires » pratiqués par Radio France. Ayant refusé un énième CDD, « la décision d’une séparation s’est faite à regret » indique l’employeur qui a proposé de poursuivre son émission dans la grille des programmes. France Inter souligne que le « recours aux CDD, dits d’usage, est autorités et pratiqué par l’ensemble de la profession car la reconduction d’une émission dans une grille est réinterrogée chaque année ». Une procédure est en cours devant la justice.


5 novembre 2022 : d’après une enquête du Sunday Times et de The Bureau of Investigative Journalism, le Qatar aurait commandité l’espionnage d’une cinquantaine de  personnalités et journalistes jugés trop critiques vis-à-vis du Mondial 2022 organisé dans l’émirat dont le coup d’envoi a lieu le 20 novembre. Michel Platini, la sénatrice centriste Nathalie Goulet, un rédacteur en chef politique de la BBC, un journaliste de Mediapart, la journaliste Rokhaya Diallo, le président de la Confédération suisse, auraient été visés par le biais de hackeurs basés en Inde. Également visé, le journaliste du Sunday Times, Jonathan Calvert, qui avait enquêté sur les soupçons de manœuvres de corruption ayant mené à l'attribution de l'épreuve au Qatar en 2010. Un responsable qatari a dénoncé les allégations journalistiques « manifestement fausses et sans fondement », qui reposent « sur une source unique qui prétend que son client était le Qatar, sans apporter la moindre preuve ». 


2 novembre 2022 : À l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes contre les journalistes, l’Unesco a publié un rapport qui appelle les états à prendre toutes les mesures nécessaires pour que les crimes commis fassent l’objet d’enquêtes appropriées et que leurs auteurs soient identifiés et condamnés.

Le taux d’impunité mondial pour les journalistes s’élève à 86 %. Il n’a baissé que de 9 % au cours des dix dernières années. En 2021-2021, sur 117 journalistes tués, 91 d’entre eux (78 %) l’ont été en dehors des heures de travail, à domicile, dans leur véhicule ou dans la rue, et non dans le cadre de leur mission.


Novembre 2022 : le groupe CMA-CGM, après son rachat de La Provence s’offre le partenariat principal avec l’Olympique de Marseille pour la saison 2023-2024. Le logo CMA-CGM apparaîtra sur les maillots de toutes les équipes du club de foot à partir du 1er juillet 2023. 


29 octobre 2022 : Vahid Shamsoddinnezhad, étudiant en journalisme à l’ESJ de Lille jusqu’en août dernier, de nationalité iranienne, a été arrêté le 28 septembre à Téhéran, alors qu’il était en reportage pour Arte

Jeune père de famille, il vit en France depuis 2020, en situation régulière, avec sa femme. Avant de partir, une lettre d’accréditation et une copie de sa carte de presse française avaient été transmises aux autorités.


3-4 octobre 2022 : aux États généraux de la formation et de l'emploi des jeunes journalistes, les 14 écoles publiques et privées reconnues par la profession ont formulé des propositions pour "repenser le métier pour le monde à venir". Une étude de la Conférence des écoles de journalisme et le cabinet Pluricité met en avant la priorité accordée par les jeunes diplômés à l'articulation vie personnelle/vie professionnelle. Elle arrive ex-aequo avec la ligne éditoriale, devant l'ambiance, la rémunération ou la localisation géographique. 

Si le métier reste animé par la passion, la jeune génération refuse de sacrifier sa vie privée. 

Un phénomène aggravé par la crise du Covid, mis en avant dans un sondage OpinionWay récent où la priorité des 18-30 ans est de "mieux équilibrer leur vie personnelle". 
Un article des Echos Start cite un directeur de l'IPJ qui confirme la tendance : "les jeunes journalistes ne veulent plus être des soldats de l'information. Des médias commencent à avoir du mal à recruter". Certains rédacteurs en chef et RH tombent des nues en voyant des CDI refusés. Le décalage est grand avec les générations antérieures. 


4 octobre 2022 : parution du n°1 du trimestriel Sphères régions consacré à la communauté des Basques, et plus généralement aux grandes histoires des petites communautés. Tiré à 40.000 ex., avec un financement participatif, la revue est disponible dans les kiosques à 10 €. Elle est éditée par trois jeunes journalistes, Lucas Bidault, César Marchal et Simon Rossi, sortis du CFJ. Prochain numéro en janvier avec les Savoyards.


Octobre 2022 : L’Apig (Alliance de la presse d’information générale) a obtenu la création d’une aide directe de l’État, jugée insuffisante, pour faire face à l’envolée du prix du papier qui a fragilisé de nombreux journaux.

Ce prix a presque doublé en un an et de nombreux quotidiens et magazines sont obligés d’augmenter leurs prix pour y faire face. Le papier, en plus d’être de plus en plus cher, devient de plus en plus rare. Ce qui contribue encore à la montée des prix. Enfin, la hausse des coûts liés à la production, à cause de l’augmentation des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine, ne va pas aider la situation à s’améliorer. 

La tonne de papier est passée de 400 à 700 € en quelques mois, et elle devrait franchir d’ici à l’été 2022 la barre des 800 €.


Septembre 2022 : une quarantaine de médias européens, dont 8 français, vont bénéficier du financement de Google à hauteur de 150.000 € chacun maximum, dans le cadre des appels à projets des Challenges de l’innovation, ouverts en avril dernier. Un financement lancé en 2018.

Le quotidien L’Humanité pour son projet de web3, le site Les Jours pour la cartographie, le site Konbini pour les techniques du jeu vidéo. L’agence Wedodata, les sites Futura, Africa Business+, la newsletter Voxe et So Press sont les autres lauréats. La guerre en Ukraine a influencé plusieurs projets dont celui de Novaïa Gazeta Europe, en Lettonie, pour mieux s’adresser à la diaspora russophone. Un consortium de journaux polonais met en lien des réfugiés ukrainiens et des journalistes. Le quotidien espagnol Publico créé une application destinée aux personnes âgées.


Juillet 2022 :
l’enquête « Uber Files » qui met en cause Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, pour faciliter l’implantation d’Uber en France, est une enquête journalistique internationale qui a étudié plus de 124.000 documents confidentiels.

Ils ont été transmis au journal britannique The Guardian puis analysés par le Consortium international des journalistes d’investigation qui a publié ses révélations dans des médias américains et européens à partir du 10 juillet 2022. Les documents ont été transmis par Mark MacGann, ancien responsable du lobbying d’Uber pour l’Europe de l’Ouest, l’Afrique et le Moyen-Orient.

E. Macron a commenté l’enquête relayée par Le Monde et France Info révélant son soutien apporté à Uber entre 2014 et 2016 : « Je le referais demain et après-demain (…) Il est très difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs (…) On a aidé les taxis comme pas possible pendant la crise. J’ai toujours respecté ce métier-là, mais on avait un système qui était fermé administrativement. On ne donnait pas assez de licences ».

Les oppositions dénoncent le recours à la dérégulation et le soutien d’une firme « championne de l’évasion fiscale ». La Nupes réclame une commission d’enquête parlementaire et le RN une mission d’information.


Juillet 2022 : l’hebdomadaire Le Démocrate de l’Aisne, dernier journal français composé et imprimé au plomb à Vervins (Aisne), a été classé monument historique par arrêté préfectoral du 22 février 2022. Il concerne l’ensemble des machines (rotative, linotypes, marbre et casses typo). 

Fondé en 1906 par l’avocat corse Pascal Ceccaldi (1876-1918), sous le titre Le Démocrate vervinois, il en fera un outil de sa campagne électorale et sera élu député en 1906 puis président du conseil général, après une carrière administrative au cabinet d’Émile Combes, puis dans la préfectorale. 

Le journal appartient à l’association Les Amis du Démocrate qui racheta son imprimerie après avoir été deux fois au bord du dépôt de bilan en 1988 et 1999. 

En 2020, le tirage était de 2.150 exemplaires et compte 2000 abonnés. Il est vendu 0,65 € ou 30 € l’abonnement annuel. Il est habilité à la publication des annonces légales.


Juin 2022 : Philippe Carli, qui préside depuis 2017 le groupe EBRA va succéder cet automne à Pierre Louette à la présidence de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG). Le PDG des Echos-Le Parisien avait été élu il y a deux ans pour succéder à Jean-Michel Baylet (groupe La Dépêche).

Philippe Carli, né en 1960, ingénieur diplômé de l’École supérieure d’électricité, a présidé Siemens France de 2003 à 2010 avant d’entrer dans le monde des médias en devenant DG du groupe Amaury jusqu’en 2015.


Mai 2022 : le classement mondial de la liberté de la presse 2022, effectué par RSF, affiche un nombre record de pays qui sont « en situation très grave ». Douze pays intègrent la liste rouge, dont le Bélarus et la Russie. Parmi les plus répressifs pour la presse, la Birmanie, où le coup d’État de février 2021 a brutalement ramené la situation des journalistes dix ans en arrière, figure désormais aux côtés de la Corée du Nord, de l’Érythrée, de l’Iran, du Turkménistan et de la Chine.


17 mars 2022 : la Commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil publie un rapport explosif dénonçant le recours régulier de l’État aux cabinets de conseil.

Principalement épinglé, le cabinet McKinsey qui, selon le Sénat, n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020.

Le rapport pointe que les dépenses de conseil des ministères sont passées de 379,1 M€ en 2018 à 893,9 M€ en 2021.

Le rapport évoque aussi deux mesures d’aides de l’État dont la gestion a été entièrement déléguée par le ministère de la Culture au cabinet conseil Deloitte : l’aide à la modernisation des diffuseurs de presse, et l’aide financière aux journalistes pigistes. Le rapport de la commission s’étonne du choix de ce cabinet pour une mission en lien avec le versement de subventions.



DROITS VOISINS : LES ENGAGEMENTS DE GOOGLE VALIDÉS


Juin 2022 : l’Autorité de la concurrence a validé les engagements de Google envers la presse pour rémunérer la reprise d’extraits d’articles.

Google a consenti de négocier le montant des droits voisins sans les mélanger avec d’autres licences commerciales comme Showcase, un onglet du moteur de recherche servant à la reprise d’articles in extenso.

En mars dernier, après des mois de négociations, l’Apig (Alliance de la presse d’information générale) qui regroupe près de 300 titres de presse nationale, régionale et locale, et Google annonçaient un accord pour la rémunération des contenus indexés, au titre de la loi française. 

Google négociera des accords individuels de licence avec les membres de l’Alliance. 

La rémunération prévue entre chaque éditeur de presse et Google est basée sur des critères tels que la contribution à l’information politique et générale, le volume quotidien de publications ou encore l’audience Internet mensuelle. 

La presse magazine affiche de son côté un accord signé en mai avec le SEPM, syndicat des éditeurs de la presse magazine, qui réunit 80 éditeurs de plus de 400 titres, pour un montant global de 20 M€ par an.

Google doit maintenant signer avec les sites des médias audiovisuels.

Au total, l’entreprise californienne, discutera avec tous les titres de presse, soit environ 1.200 médias en ligne. 

En juillet 2021, le gendarme français de la concurrence avait infligé une amende de 500 M€ à Google, lui reprochant de ne pas avoir « négocié de bonne foi » avec les éditeurs sur l’application des droits voisins.


L’ENQUÊTE « SUISSE SECRETS » ET LA LIBERTÉ DE LA PRESSE


20 février 2022 : l’enquête internationale «  Suisse Secrets » sur le Crédit Suisse, relayée par 47 médias internationaux, est basée sur la fuite d’informations issues de plus de 18 000 comptes bancaires des années 40 aux années 2010. Elle a révélé la présence de dictateurs et de criminels parmi la clientèle de la banque.

Aucun média suisse n’a participé à l’enquête, par peur des répercussions judiciaires. La loi bancaire de 2015 menace de cinq ans de prison les journalistes qui exploitent des fuites de données bancaires.

Le groupe Tamedia, éditeur des quotidiens 24 heures, Tribune de Genève et Le Matin, a dû renoncer à participer à l’enquête en raison du risque juridique. 

Les dirigeants du Monde, de la Süddeutsche Zeitung, du Guardian et du consortium d’investigation OCCRP (pour Organized Crime and Corruption Reporting Project – « Projet de rapport sur le crime organisé et la corruption ») ont quant à eux lancé un appel à la liberté de la presse, pour mettre en garde contre une éventuelle application de cette loi à leurs journalistes.

Reporters sans Frontière dénonce un régime juridique « inacceptable » et « indigne d’une démocratie respectueuse de la liberté d’informer ».



AIDES À LA PRESSE : CONDITIONS D’ACCÈS RENFORCÉES


Suite aux recommandations d'un rapport commandé fin 2020, le décret du 21 décembre 2021 du ministère de la Culture, renforce les conditions d’accès aux aides à la presse, fiscales et postales. 

Jusque-là, les critères d’éligibilité ne comportaient pas d’exigence relative à la présence de journalistes au sein des rédactions. Désormais, les journaux et la presse en ligne devront présenter « un contenu original composé d’informations ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique, réalisé par une équipe rédactionnelle composée de journalistes professionnels au sens de l'article L. 7111-3 du code du travail ». Ils doivent tirer l’essentiel de leurs revenus d’une activité rémunérée par un ou plusieurs médias.

Sont visés par cette mesure des titres qui feraient appel à des contenus non journalistiques, des pigistes « chargés de contenus », non salariés, acceptant un statut d'auto-entrepreneur, en violation de la loi Cressard.

En 2021, 97 M€ sur 117 M€ budgétisés ont été versées. 20 M€ d’aides à la presse n’ont pas été consommées, les aides au pluralisme et à la modernisation restant sous utilisées.



CAROLINE FOUREST MISE EN CAUSE  


24 janvier 2022 : la Société des rédacteurs de l’hebdomadaire Marianne (SRM) demande le départ de Caroline Fourest. Dans un communiqué la SRM souligne « qu’il est hautement problématique qu’une chroniqueuse de Marianne et membre du conseil de surveillance (Ndlr : du groupe CMI qui édite le titre) fasse pression, accable et attaque un des journalistes de sa propre rédaction ».

C. Fourest aurait fait pression sur Gabriel Libert, rédacteur en chef adjoint, afin qu’il ne publie pas une enquête au sujet de Thomas NLend, finalement publiée en juillet 2020. 

Nlend est l’auteur du livre « Les Bouffons de la haine » (Grasset), paru le 12 janvier. Caroline Fourest a signé la préface et assure sa promotion. 

Proche de l’idéologue Alain Soral, il prétend avoir infiltré le mouvement d’extrême-droite Égalité & Réconciliation entre 2011 et 2014. Caroline Fourest avait mis en

relation le journaliste avec un indicateur de police pour crédibiliser le récit de l’auteur. Cet indicateur, Noël Dubus, est considéré par la SRM comme « un barbouze et escroc notoire », impliqué dans plusieurs affaires politico-financières (Tron et Takieddine). 

Nlend a porté plainte pour diffamation et harcèlement moral contre Marianne, et deux producteurs de cinéma qui s’estiment avoir été escroqués, suite au versement d’une avance de 500.000 € pour un scénario de film sans avoir l’intention de le mener à bien.

Dans une mise au point, Caroline Fourest annonce se retirer du conseil de surveillance de CMI. Elle estime subir de la part de G. Libert « des manoeuvres qui relèvent du harcèlement moral » et elle regrette que la « société des rédacteurs se soit laissée instrumentaliser ». 

Polémiste, journaliste et réalisatrice, elle a fondé en 1997 la revue ProChoix pour « défendre les libertés individuelles contre toute idéologie dogmatique, liberticide, essentialiste, raciste ou intégriste ». Ses cibles favorites sont l’extrême droite, l’intégrisme chrétien, le péril islamiste, le conspirationnisme. Elle collabore à Marianne depuis 2016 et à l’hebdo Franc Tireur, lancé en novembre 2021, également propriété du groupe. 

Le Monde (31/1/2022) annonce qu’elle quitte Marianne où elle écrivait depuis 2016, pour se concentrer sur Franc-Tireur.

Le 2 février, Caroline Fourest annonce sur Facebook qu' « après sept ans de chroniques à Marianne, je reprends ma liberté et souhaite me consacrer pleinement à ce journal que j'aime (Ndlr : Franc-Tireur) ». 



BAROMÈTRE DES MÉDIAS : TOUJOURS LA DÉFIANCE 


20 janvier 2022 : selon le 35e Baromètre de confiance dans les médias La Croix-Kantar, la radio voit 49 % des Français lui accorder de la crédibilité, score le plus bas depuis 1987. En un an, elle perd 3 points de confiance quand la presse écrite en gagne 1. Avec 44 % la télé gagne 2 points et c’est par elle que 48 % des Français s’informent en premier. Seulement 24 % font confiance à internet (en baisse de 4 points) alors qu’ils étaient 39 % en 2015. Pour trois Français sur dix (32 %) internet reste la première source d’information, la radio perd 7 points de crédit depuis 2017 à 13 %, et la presse écrite n’est plus qu’à 6 %.

Sans surprise les plus jeunes (66 % des moins de 35 ans) s’informent sur internet (en priorité sur smartphone), un quart par la télé, 6 % par la radio et 2 % par la presse.

Chez les plus de 35 ans, la télé est préférée par 55 %, devant internet (20 %), la radio (16 %) et les journaux (7 %).

Six français sur dix estiment que les médias et les journalistes ne sont pas indépendants mais une large majorité de Français (77 %) se dit attachée à la liberté de la presse et 96 % attendent des infos fiables et vérifiées, indépendants du pouvoir politique et des intérêts économiques.



DENIS CLERC RECONNAIT UNE "FAUTE IMPARDONNABLE"


12 janvier 2022 : Denis Clerc, fondateur en 1980 d'Alternatives Économiques a décidé de suspendre sa chronique mensuelle, estimant avoir commis "une faute impardonnable".

À propos d'une vente aux enchères viticole des Hospices de Beaune qui rapporta 800.000 €, il a mal interprété le résultat reversé à parts égales à l'Institut Curie et à Solidarité-Femmes. Il a également omis de mentionner un don supplémentaire de 5.774 € fait à chacun des deux organismes. Cette erreur, dit l'éditorialiste, il aurait pu l'éviter en vérifiant ses sources avec un simple appel téléphonique à la directrice de Solidarité Femmes qu'il connaissait. 



PUBLIC SÉNAT :  LA RESPONSABLE DES DOCUMENTAIRES LICENCIÉE


Janvier 2022 : Hélène Risser, rédactrice en chef, responsable des documentaires sur Public Sénat depuis 2009, a été licenciée suite à un litige qui l’opposait au PDG Christophe Baldelli dans la préparation du documentaire « René Carmille, un hacker sous l’Occupation ». Il demandait la suppression de 2 mn du film qui, selon lui, étaient susceptibles d’exposer la chaîne à une accusation de complicité de révisionnisme. Un point de vue contesté par la journaliste. Avec le départ d’Hélène Risser, l’émission Hashtag, anciennement « Déshabillons-les », consacrée au décryptage des stratégies de communication des politiques, disparaît de l’antenne. 



CONCENTRATION DES MÉDIAS : 32 PROPOSITIONS DU SÉNAT


31 mars 2022 : le rapport de la commission d’enquête préconise 32 propositions pour moderniser des règles obsolètes.

De décembre 2021 à mars 2022, les auditions ont réuni les grands actionnaires et dirigeants des principaux médias. 


7 mars 2022 : Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, alertait sur les déséquilibres actuels et s’est dit « prêt à aller plus loin par des textes règlementaires ou législatifs complémentaires si les droits voisins n'étaient pas respectés convenablement ». Une manière de dire que les premiers accords signés avec Facebook et Google ne clôturent pas le débat en cours.


19 janvier 2022 : Vincent Bolloré expliquait que Vivendi est « un petit nain, un groupe encore petit face au danger que constituent les GAFAM pour la culture française ».


Le Monde a publié le 15 décembre une tribune signée par 250 professionnels de la presse, de la télé et de la radio, qui dénonçaient « la menace que représente le regroupement de nombreux médias entre les mains de quelques milliardaires ».


https://press-oldfashion.blogspot.com/2022/04/le-senat-et-la-concentration-des-medias.html



NAISSANCE DE « DE FACTO » CONTRE LA DÉSINFORMATION


Janvier 2022 : un collectif de chercheurs, journalistes et spécialistes de l’éducation aux médias lancent la plate-forme « De facto » qui veut lutter contre la désinformation et les fausses informations.

L’initiative, née d’un appel à projets de la Commission européenne à l’échelle de 15 pays est portée par Sciences Po, l’AFP et le CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information). L’AFP va coordonner la publication de « factchecks » provenant de sa rédaction mais aussi de Libération, Radio France, 20 Minutes et Les Surligneurs. Des sites pédagogiques seront aussi mis à disposition pour expliquer comment l’info est falsifiée et comment elle peut être vérifiée.


TOUTE L'ACTU DES GROUPES DE PRESSE ET D'AUDIOVISUEL

Une bonne connaissance de l’actualité des médias  est indispensable pour celles et ceux qui veulent devenir journalistes.   Le contexte de p...