Affaire Escaro-Nobili :
renvoi du procès en juillet
Le procès de deux ex-dirigeants du Canard Enchaîné (Michel Gaillard, président de 1992 à 2003, et Nicolas Brimo, son successeur) et de l’ancien dessinateur André Escaro et sa compagne Edith Vandendaele, a été renvoyé du 8 au 11 juillet 2025.
Le tribunal correctionnel de Paris a pris cette décision le 8 octobre, au début de l’audience, à la demande des avocats de la défense, en raison de l’état de santé d’André Escaro, 96 ans. Une expertise est ordonnée pour estimer la capacité du couple à comparaître. Les conclusions seront rendues avant le 20 juin prochain. Les prévenus sont soupçonnés d’abus de biens sociaux ou recel de ce délit, au préjudice de l’hebdomadaire satirique, et de déclaration frauduleuse à l’URSSAF.
Ces soupçons ont été révélés de l’intérieur lorsque Christophe Nobili - journaliste à l’origine des révélations sur les emplois fictifs de Pénélope Fillon pendant la campagne présidentielle 2017 - porta plainte contre X. Il dénonçait le fait que la compagne d’André Escaro, dessinateur et ex-administrateur du journal, aurait bénéficié pendant 26 ans d’une rémunération du journal sans y avoir travaillé réellement.
Devant la brigade financière, il a déclaré avoir envoyé chaque semaine des dessins après être parti en retraite en 1996 moyennant un accord avec la direction pour que sa compagne, lui apporte « une contribution morale et technique à la préparation des caricatures », avec rémunération.
Pour la direction, elle l’assistait en lisant la presse pour lui ou en réalisant des revues de presse susceptibles de l’inspirer. De 2010 et 2022 (les faits commis avant 2010 étant prescrits) le préjudice est estimé à près de 1,5 M€.
Christophe Nobili, par ailleurs délégué syndical SNJ-CGT, a vu par deux fois son licenciement refusé par l’inspection du travail, en mai et août 2023.
La direction du Canard enchaîné reprochait notamment à son journaliste de ne pas l’avoir informé de l’écriture de son livre « Cher Canard », où il révélait l’affaire, et de s’être exprimé à son sujet dans des médias.
En juin dernier, Christophe Nobili a intenté devant le conseil des prud’hommes de Paris, une procédure pour harcèlement contre Nicolas Brimo et son prédécesseur, Michel Gaillard, avec le soutien des syndicats de journalistes SNJ-CGT et SNJ.
LE CANARD ENCHAÎNÉ : NICOLAS BRIMO PDG
Nicolas Brimo, 72 ans (photo ci-contre) jusqu’alors DG de l’hebdo satirique devient PDG et succède à Michel Gaillard, 79 ans. Il est l’un des premiers journalistes français à avoir révélé « l’affaire Papon » par un article du 6 mai 1981, en accusant celui qui était encore ministre du Budget d’avoir aidé l’occupant nazi à déporter depuis Bordeaux 1690 Juifs français ou réfugiés.
Jean-François Juilliard (CFJ 1985), co-rédacteur en chef depuis 2017, devient DG.
Ces changements, prévus de longue date pour des motifs d’âge, n’ont rien à voir, assure la direction du « palmipède » avec la crise ouverte par le journaliste Christophe Nobili qui révéla l’emploi fictif de la compagne de l’ancien dessinateur et administrateur André Escaro. En mars 2023, la sortie de son livre « Cher Canard » entraîna une procédure de licenciement, rejetée mi-mai par l’inspection du travail. Une nouvelle demande de licenciement est intervenue depuis.
C. Nobili, soutenu par les syndicats SNJ-CGT et SNJ, a porté plainte pour harcèlement contre MM. Gaillard et Brimo et une audience est prévue le 13 mars 2024 au conseil des Prud’hommes de Paris.
En 2022, Le Canard Enchaîné a déclaré un bilan négatif avec plus de 355.000 € de pertes (contre un bénéficie de 1,9 M€ en 2021).
LE CANARD ENCHAÎNÉ : LICENCIEMENT REFUSÉ
15 mai : l’inspection du travail a refusé le licenciement de Christophe Nobili par Le Canard Enchaîné. Ce journaliste, délégué syndical, avait révélé l’emploi fictif pendant 25 ans, de la compagne d’André Escaro, ancien dessinateur et administrateur de l’hebdo satirique. En mai 2022, il avait déposé plainte contre X et une enquête pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux avait été ouverte. Le 8 mars, Nobili avait publié le livre « Cher Canard » (JC Lattès) consacré à cette affaire qui révéla des fractures au sein de la rédaction. Le conseil d’administration du journal avait décidé le mettre à pied et d’enclencher une procédure de licenciement.
Un recours peut être déposé par le journal dans un délai de deux mois.
EMPLOI FICTIF AU CANARD :
CHRISTOPHE NOBILI RISQUE LE LICENCIEMENT
7 avril : le journaliste Christophe Nobili, qui accuse la direction du Canard enchaîné d'avoir financé un emploi fictif pendant 26 ans, a été mis à pied avec privation de salaire par la direction de l’hebdomadaire satirique. Il risque le licenciement. Une décision prise à l’unanimité par le conseil d’administration sur fond de division de la rédaction où 27 journalistes ont signé une lettre se déclarant solidaires de leur collègue, considérant la sanction « totalement disproportionnée ».
Le journaliste, par ailleurs délégué du syndicat SNJ-CGT depuis ce printemps, avait déposé plainte contre X, en mai 2022, pour abus de biens sociaux et recel contre son employeur. Avec deux autres enquêteurs, il avait découvert que Edith Vandendaele, la compagne du dessinateur André Escaro, 95 ans, avait été rémunérée pendant vingt-six ans, sans travail effectif. Pilier du Canard il a illustré durant des décennies la Mare aux Canards par ses fameux ‘’cabochons ». Il était administrateur du journal depuis les années 80, jusqu’en juin 2022.
Le 8 mars, celui qui révéla « l’affaire Pénélope Fillon » en 2017 dans le « palmipède », a « volé dans les plumes du Canard » en publiant sa version de l’histoire avec « Cher Canard » (Éditions JC Lattès).
La parution de ce livre a convaincu la direction de se séparer du journaliste, ainsi que les « multiples déclarations à la presse et dans les autres médias, en violation tant de la convention collective des journalistes que de la charte déontologique du Canard ». L’avocat du journaliste dénonce une « mesure tout à fait choquante, d’une violence inouïe et d’une brutalité sans nom ».
Le 6 avril, Claude Angeli, 92 ans, le doyen de l’hebdomadaire, a souhaité que la procédure de licenciement engagée à l’encontre de son collègue soit interrompue.
En raison de son mandat syndical, il s’agit d’un salarié protégé. Aussi, les élus du conseil économique et social (CSE) ont tenu une réunion extraordinaire, le 7 avril pour soumettre le projet de licenciement à leur consultation.
Né en 1960 (ESJ Lille, IEP Paris), il entra à Sud Ouest en 1990 comme chef de la rubrique politique. Depuis juin 2018, il préside l’association de la presse ministérielle.
La liste entière du SNJ-CGT chez les journalistes, le Bureau parisien de l’Ufict-CGT Livre et Communication et le SGLCE-CGT, chez les cadres et employés, a été élue dès le premier tour lors de l’élection du Comité social et économique (CSE), avec une forte participation de plus de 73 % (60 votants sur 82 inscrits).
Dans sa profession de foi, le syndicat précise que « ce CSE aura vocation à représenter toutes les forces vives de notre Volatile : les journalistes de tout poil, pigistes, dessinateurs, secrétaires de rédaction, réviseurs, secrétaires de rédaction, réviseurs, rédacteurs, personnel administratif et technique ».
« Nous sommes attachés aux valeurs du Canard, à son histoire, à son esprit satirique, frondeur, canaille », précise la section, qui souhaite « revigorer ce qui a besoin de l’être et mettre sur la table les questions suivantes : les nouvelles ambitions éditoriales du journal et son avenir ; la stratégie Internet ; les embauches indispensables pour remplumer la rédaction du Canard ; la politique salariale et les statuts des dessinateurs, des pigistes, des correctrices ».
En 2020, le Canard a connu un exercice déficitaire du fait du Covid avec 800.000 € de pertes.
> Le Canard Enchaîné, hebdo du mercredi.
Diffusion : 281.747 ex. en 2021 (non contrôlée par l'Acpm)
Le « Volatile » édite aussi des « dossiers » trimestriels sur des thème précis (6€).
Direction de la rédaction : Nicolas Brimo
Rédaction en chef : Érik Emptaz, Jean-François Julliard (CFJ 1985)
Chiffres clés
CA 2021 : 21,36 M€ (+ 17,54 % / 2020). Pertes 2020 : 793.800 €.
Siège social
Éditions Maréchal 173 rue Saint-Honoré 75001 Paris
Février 2022 : selon L’Obs (15/2/2022) le journaliste Jean Clémentin aurait espionné pour le compte de la StB (les services secrets tchécoslovaques), dans les années 60. Ces faits ont été exhumés d’archives historiques de la StB.
Grande plume de l’hebdomadaire satirique, sous le pseudo de Jean Manan, chef du service politique, il a pris sa retraite en 1989 et est aujourd'hui âgé de 98 ans.
Il serait allé jusqu’à publier de fausses informations et il aurait remis au moins 300 notes à un officier de liaison entre 1957 et 1969. Les faits sont prescrits. Nicolas Brimo, directeur du Canard a déclaré à l’AFP : « Nous ne sommes évidemment pas au courant, nous sommes sidérés ».
HISTOIRE
Indépendant de la publicité, et des pressions qui peuvent en découler, il tire ses ressources de la seule fidélité de ses lecteurs. Indépendant de la finance, il n’appartient qu’à ses salariés.
Chaque année les bénéfices sont mis en réserve et placées sur un compte non rémunéré.
En 2020 le « Canard » s’est retrouvé déficitaire pour la deuxième fois de son histoire, suite à la liquidation de la messagerie Presstalis et à la pandémie.
Les rédacteurs s'engagent à ne pas jouer en bourse, à ne pas faire de piges ailleurs, ni d'accepter cadeau ou honneur, notamment les décorations.
Cette indépendance financière se double d’une indépendance politique.
« Le Canard n’est ni de gauche, ni de droite, il est d’opposition », résumait un ancien directeur, qui le décrivait comme un journal irrévérencieux, d’humeur et de bonne humeur.
Fidèle au grand format, il est la propriété exclusive de sa rédaction et de ses fondateurs, au sein de la société Les éditions Maréchal-Le Canard Enchaîné (du nom de Maurice Maréchal (1882-1942), journaliste engagé à gauche, principal fondateur en 1915 avec sa femme Jeanne).
Alors que la guerre a déjà fait plus de 350.000 morts, Maréchal qui assure la rubrique météo du quotidien Le Matin, lance son « palmipède » avec la complicité du dessinateur Henri-Paul Gassier.
Contrairement à la presse de l’époque (Le Matin, L’Écho de Paris, L’Action française, Le Petit Parisien) qui relaie la propagande officielle et l’esprit patriotique, ils entendent s’opposer grâce à l’humour. Ils devront composer avec la censure et Maréchal, dès son premier éditorial, prend l’engagement de donner « des nouvelles rigoureusement inexactes ».
Après seulement cinq numéros, faute de moyens, le Canard ferme son bec, pour mieux reprendre son envol neuf mois plus tard, le 5 juillet 1916.
Entre juin 1940 et la Libération, il ne paraît pas.
Journal d’investigation, le Canard a révélé de nombreux scandales : la feuille d’impôts de Chaban-Delmas (ci-contre Une du 3 novembre 1971), les diamants de Bokassa, les affaires Papon et Fillon.
Le Canard est réputé pour ses manchettes à jeux de mots : en 1965, lorsque De Gaulle se retrouva en ballottage, le Canard titre : « De l’appel du 18 juin… à la pelle du 5 décembre ».
Lors de l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, le journal titre : « Au Japon, la réalité dépasse la fission ».
CHARLIE HEBDO
CARICATURES : REPRÉSAILLES DE L'IRAN
Janvier 2023 : Charlie Hebdo s'est retrouvé au centre d'une crise diplomatique après la publication de caricatures de l'ayatollah Khamenei, jugées "insultantes" par les autorités de Téhéran. En guise de représailles, l'Institut français de recherche en Iran (Ifri), a été fermé. Cet organisme est affilié au ministère français des Affaires Étrangères.
En décembre, le journal avait lancé un concours international de caricatures pour "soutenir les iraniens qui se battent pour leur liberté". Depuis le début de la révolte contre le régime en septembre, 17 personnes ont été condamnées à mort et exécutées. Sept Français ou binationaux franco-iraniens sont toujours détenus en Iran.
Début janvier, le site internet de Charlie s'est retrouvé piraté presque jour pour jour, huit ans après les attentats qui ont décimé sa rédaction.
PHILIPPE DEBRUYNE NOMMÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL
Rentrée 2022 : Philippe Debruyne, qui était secrétaire confédéral de la CFDT, spécialiste de la formation professionnelle, a pris la succession de Julien Sérignac, comme directeur général des Éditions de la Rotative, entreprise solidaire de presse, qui éditent Charlie Hebdo.
Riss (Laurent Sourisseau), directeur de la publication, préside la société dont il détient 70 % des actions (il a succédé à Charb, assassiné lors de l’attentat du 7 janvier 2015). Sérignac avait pris ses fonctions comme secrétaire général fin 2017.
REPÈRES
7 janvier 2015 vers 11 h 30 : un commando islamiste décime la rédaction de l’hebdomadaire.
On dénombrera 12 tués et 11 blessés : les dessinateurs Charb, Cabu, Honoré, Tignous, Wolinski, l’économiste Bernard Maris, la psychanalyste et chroniqueuse Elsa Cayat, Michel Renaud, invité de la rédaction, le correcteur Mustapha Ourrad ainsi que deux policiers, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet — le premier assurait la protection de Charb et le second patrouillait dans une rue proche du journal — et un agent de maintenance, Frédéric Boisseau.
Des manifestations contre cet attentat et celui du 9 janvier, antisémite, contre L’hyper Cacher de la porte de Vincennes (5 tués) ont lieu dans la France entière, réunissant plus de 4 millions de personnes.
Le 14 janvier, un numéro spécial dit « des survivants » est tiré à 8 millions d’exemplaires. « L’esprit Charlie » associe la liberté d’expression, l’humour décapant, la défense de la laïcité.
Huit ans plus tard, les principaux responsables sont toujours sous protection policière.
Charlie est alors devenu le journal le plus riche de France avec plus de 250.000 ex. vendus dont 220.000 abonnés. Une trésorerie de 8 M€ d'exemplaires vendus, 14,5 M€ de bénéfices, 5 M€ de dons, 250.000 € d'aide du Fonds d'innovation numérique de la presse, 200.000 € de l'association Presse et Pluralisme.
15 M€ seront placés dans une réserve qui ne peut pas servir à rémunérer les actionnaires.
En juin 2015, Charlie opte pour le statut d'entreprise solidaire de presse nouvellement créé, pour consolider la presse indépendante. Il impose de réinjecter au moins 70 % des bénéfices. 100 % des bénéfices seront réinvestis.
2018 : Charlie sans publicité, avec le seul soutien de ses lecteurs, est redevenu déficitaire.
2019 : trois membres de la rédaction entrent symboliquement dans le capital avec 1 action chacun, cédée par Riss, qui détient 66,7 % du capital : Yann Diener (rubrique psychanalyse), Gilles Raveaud, journaliste économique, et le dessinateur Pierrick Juin.
Les ventes se sont stabilisées à 30.000 ex. en kiosque et 30.000 abonnés.
2020 : les finances sont grévées par les dépenses de sécurité.
En septembre, création du site internet.
Une bataille d’actionnaires oppose Riss à l’ancien directeur général Eric Portheault, démissionnaire en 2018, qui réclame le rachat de ses parts (33,3 % du capital).
23 novembre 1970 : lancement de Charlie Hebdo par François Cavanna et Georges Bernier, dit le professeur Choron, du nom de la rue où était installé le journal. Parution le mercredi.
Il remplace Hara Kiri Hebdo - journal bête et méchant, lancé en 1960, interdit à la suite du titre Bal tragique à Colombey - un mort, suite à la mort du Général de Gaulle et en référence à l’incendie d’une discothèque en Isère où 146 jeunes périront. Charlie fait référence au « grand Charles » disparu.
Lourdement endetté, la parution est suspendue début 1982 jusqu’en 1992. Le journal redémarre avec Philippe Val, et les dessinateurs Cabu et Wolinsky. Des collaborateurs du Charlie historique les rejoignent : Cavanna, Delfeil de Ton, Siné, Gébé, Willem. Ils seront rejoints par Charb, Bernard Maris, le chanteur Renaud, Luz, et Tignous.
2006 : suite à la reprise des caricatures de Mahomet publiée par un journal danois, des associations musulmanes feront un procès pour « injures publiques à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur religion ». Il sera gagné par la rédaction. En novembre le siège du journal est endommagé par un incendie criminel.
2009 : Philippe Val quitte son poste de directeur pour devenir DG de France Inter (jusqu’en 2014).
Charb le remplace et Riss dirige la rédaction.
Charlie 3 fait davantage de place à l’investigation.
2012 : publication de nouvelles caricatures de Mahomet.
2014 : un appel aux dons rapporte 200.000 € mais les dettes atteignent près de 100.000 €. Le journal est au bord du gouffre…
Chiffres clés
CA 2021 : 11,368 M€ (- 15 % / 2020). Résultat net : 1,813 M€ (2,37 M€ en 2020)
Siège social
Les Éditions Rotative : Paris 6e (adresse non précisée par mesure de sécurité)
SINÉ MENSUEL
UN SOS POUR SURVIVRE
Novembre 2022 : Siné Mensuel lance un SOS à ses lecteurs : « Jusque là on s’en sortait. Mais aujourd’hui, pour notre journal indépendant et libre, la facture est salée. Le prix du papier s’envole, et pas que. Comme les emmerdes volent en escadrille, ajoutons à cet envol inflationniste le coût de la poste, du routage, les frais de fonctionnement… La facture est salée ».
La directrice de la rédaction, Catherine Weil-Sinet estime que « c’est toujours un peu déshonorant de faire la manche, malgré tout nous avons décidé de vous casser le morceau ! Sans pub, sans mécènes, sans trésor de guerre mais sans dettes, on est fait comme des rats, mais on n’a aucune envie de quitter le navire ».
Des vidéos de soutien seront publiés pendant deux mois sur le site du journal et les réseaux sociaux.
La veuve du fondateur espère un sursaut pour éviter de disparaître.
Chiffres clés
CA 2020 : 965.300 €.
Bénéfice : 1000 €
REPÈRES
Maurice Sinet, dit Siné (1928-2016), dessinateur, ancien de l'équipe de Charlie de 1981 à 2008, avait été évincé suite à des propos tenus dans une chronique qui lui vaudront un procès de la Licra pour incitation à la haine raciale. Relaxé au nom du droit à la satire, sans diffamation, il percevra 90.000 € de dommages-intérêts pour rupture abusive de contrat.
10 septembre 2008 : lancement de Siné Hebdo (actionnaires : Guy Bedos, Michel Onfray, Bruno Langlois, Siné et Catherine Sinet). Il cesse de paraître le 28 avril 2010.
Septembre 2011 : parution de Siné Mensuel. Sa devise est « Le journal qui fait mal et ça fait du bien. » Diffusion 15.000 ex. en 2014.
Fin 2019 : disparition de Siné Madame après six numéros.
Mai 2020 : le journal reçoit des lettres de menaces de mort d’une organisation d’extrême droite.
Siège social
Éditions du Crayon 95 rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris 11e
SITES PARODIQUES
Secretnews
Il faut lire les petites lignes des conditions générales du site, au paragraphe Responsabilité de l'éditeur, pour voir mentionné que les infos accessibles sont satiriques et/ou parodiques : " Les opinions ou idées développées sont fausses et ne peuvent être tenues comme authentiques. "
Rien d'illégal donc mais la viralité peut entrainer la confusion.
Lancé en 2016, le site a la particularité de publier des infos plausibles qui obligent à publier des démentis. Parmi les « blagues » les plus médiatisées : la mention de la religion rendue obligatoire sur la carte d'identité et les mosquées gonflables sur les plages algériennes. Publiées en 2017, elles ont incité au développement dans les rédactions de rubriques « checknews ».
secretnews.fr
Le Gorafi
Le site mentionne que « tous les articles relatés ici sont faux (jusqu’à preuve du contraire) et rédigés dans un but humoristique. L’utilisation de noms de personnalités ou d’entreprises est ici à but purement satirique ».
REPÈRES
Le site parodique et satirique Le Gorafi, pastiche et anagramme du Figaro, a été racheté fin 2020 par Geoffrey La Rocca, PDG de Digital Century Company.
Né en 1987, fondateur en 2013 de l'association Le Siècle Numérique avec Alexandre Malsh (Melty), il débute en 2006 comme journaliste pour RMC-BFM puis dirige les activités numériques du groupe NextRadioTV entre 2010 et 2012.
En 2015, G. La Rocca devient DGa puis DG en 2017 de la plateforme de publicité online Teads rachetée par Altice. Il était précédemment au groupe Challenges après avoir été directeur marketing de Fauchon et cofondateur de l'épicerie fine en ligne MadeleineMarket .
Une structure Gorafi Mediaplan Optimizing Ads Solution a été créée pour mieux accompagner les marques dans leur conquête de nouvelles audiences.
Le Gorafi a été co-fondé en 2012 et diffusé sur Twitter, par Sébastien Liebus (licence Art visuel et art du spectacle, Bordeaux, 2000) et Pablo Mira (humoriste, débuts à Canal + dans Le Grand Journal en 2014-2015, animateur d’un talk sur la chaîne Ubisoft g TV depuis 2020) qui devient consultant de DC Company.
En mai 2021, DC Company est entré au capital de Têtu Ventures, éditeur du magazine Têtu et de son site tetu.com, devenu I/O Media qui a racheté au groupe Centre France le titre Opéra Magazine.
Siège social : 10, rue Claude Monnet 92100 Boulogne-Billancourt